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06/10/2023

27 novembre 1095 : Depuis Clermont, le Pape Urbain II appelle à la première Croisade:

 

 

 

 

 

C’est le 27 novembre 1095, depuis Clermont dans la capitale de ce qui est aujourd’hui la région Auvergne, au coeur donc de la France, que le Pape Urbain II a appelé à la Première Croisade. Il s’agissait, comme en atteste la reproduction de son discours ci-dessous, de venir en aide aux Chrétiens d’Orient, persécutés par les Mahométans conquérants. Certains diront qu’il s’agit d’une autre époque, mais des mêmes problèmes que ceux actuels… cependant les comportements des successeurs de Pierre sont radicalement différents et Urbain II serait vraisemblablement estomaqué par le comportement de François ! Finalement, c’est de toute l’Europe que les Croisés vont affluer, et libérer Jerusalem occupée. Certains hommes, tel Godefroy de Bouillon, seront particulièrement vaillants durant cette Croisade.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’appel d’Urbain II, rapporté par Foucher de Chartres, vraisemblablement témoin de l’homélie.

 

 

 

Ô fils de Dieu ! Après avoir promis à Dieu de maintenir la paix dans votre pays et d’aider fidèlement l’Église à conserver ses droits, et en tenant cette promesse plus vigoureusement que d’ordinaire, vous qui venez de profiter de la correction que Dieu vous envoie, vous allez pouvoir recevoir votre récompense en appliquant votre vaillance à une autre tâche. C’est une affaire qui concerne Dieu et qui vous regarde vous-mêmes, et qui s’est révélée tout récemment. Il importe que, sans tarder, vous vous portiez au secours de vos frères qui habitent les pays d’Orient et qui déjà bien souvent ont réclamé votre aide.

 

 


En effet, comme la plupart d’entre vous le savent déjà, un peuple venu de Perse, les Turcs, a envahi leur pays. Ils se sont avancés jusqu’à la mer Méditerranée et plus précisément jusqu’à ce qu’on appelle le Bras Saint-Georges. Dans le pays de Romanie, ils s’étendent continuellement au détriment des terres des chrétiens, après avoir vaincu ceux-ci à sept reprises en leur faisant la guerre. Beaucoup sont tombés sous leurs coups ; beaucoup ont été réduits en esclavage. Ces Turcs détruisent les églises ; ils saccagent le royaume de Dieu.

 


Si vous demeuriez encore quelque temps sans rien faire, les fidèles de Dieu seraient encore plus largement victimes de cette invasion. Aussi je vous exhorte et je vous supplie – et ce n’est pas moi qui vous y exhorte, c’est le Seigneur lui-même – vous, les hérauts du Christ, à persuader à tous, à quelque classe de la société qu’ils appartiennent, chevaliers ou piétons, riches ou pauvres, par vos fréquentes prédications, de se rendre à temps au secours des chrétiens et de repousser ce peuple néfaste loin de nos territoires. Je le dis à ceux qui sont ici, je le mande à ceux qui sont absents : le Christ l’ordonne.

 

 


À tous ceux qui y partiront et qui mourront en route, que ce soit sur terre ou sur mer, ou qui perdront la vie en combattant les païens, la rémission de leurs péchés sera accordée. Et je l’accorde à ceux qui participeront à ce voyage, en vertu de l’autorité que je tiens de Dieu.

 


Quelle honte, si un peuple aussi méprisé, aussi dégradé, esclave des démons, l’emportait sur la nation qui s’adonne au culte de Dieu et qui s’honore du nom de chrétienne ! Quels reproches le Seigneur Lui-même vous adresserait si vous ne trouviez pas d’hommes qui soient dignes, comme vous, du nom de chrétiens !

 

 


Qu’ils aillent donc au combat contre les Infidèles – un combat qui vaut d’être engagé et qui mérite de s’achever en victoire –, ceux-là qui jusqu’ici s’adonnaient à des guerres privées et abusives, au grand dam des fidèles ! Qu’ils soient désormais des chevaliers du Christ, ceux-là qui n’étaient que des brigands ! Qu’ils luttent maintenant, à bon droit, contre les barbares, ceux-là qui se battaient contre leurs frères et leurs parents ! Ce sont les récompenses éternelles qu’ils vont gagner, ceux qui se faisaient mercenaires pour quelques misérables sous. Ils travailleront pour un double honneur, ceux-là qui se fatiguaient au détriment de leur corps et de leur âme. Ils étaient ici tristes et pauvres ; ils seront là-bas joyeux et riches. Ici, ils étaient les ennemis du Seigneur ; là-bas, ils seront ses amis !

 

09:18 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0)

03/10/2023

Aux sources du protestantisme intégral.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Au-delà de la réformation comme phénomène théologique et ecclésial bien connu, avec ses fortes affirmations du "Sola Scriptura" et du "Sola Fide", avec son refus du magistère et de la succession apostolique qui définit  l'Eglise comme communion de tous les rachetés par leur foi en Jésus-Christ, tant vivant que mort. Luther, dans le domaine sociétal, contrairement à Calvin, condamne, l'acquisition du capital par l'intermédiaire de prêts, qui ne représentent aucun "travail" réellement effectué. Il dit dans son grand sermon sur l'usure : "tous ceux là, sont des usuriers qui prêtent à leur prochain du vin, du blé, de l'argent ou autre chose, de façon à faire rendre à ces choses un interêt un an après ou passé tel autre temps" c’est une condamnation des procédés économiques du monde moderne.

 

Cette conception spécifiquement Luthérienne se trouve aux sources du protestantisme, il se fonde sur l'appel à la conscience, et à la réglementation des prix par l'autorité publique. Sur ce point il est en parfaite harmonie avec ce qu'a pu dire Thomas d'Aquin  sur le sujet. A cet ordre voulu par Dieu appartiennent les "états" au sens juridique du terme, mais aussi les professions, "établies par Dieu". Ces "vocations" (Berufe) servent Dieu, attendues qu'elles "doivent être utiles aux autres". Ce sont là les principes sociaux du Luthéranisme des origines, qui contrairement aux autres courants du protestantisme proposent une conception de la société que l'on peut qualifier de traditionaliste.

 

 

Pasteur Blanchard, Président d'Identité Luthérienne

29/09/2023

Un personnage contestable: le Pasteur Adolf Stoecker:

 

 

 

 

 

 

Origines :

 

Adolf Stoecker est le fils d'un forgeron devenu par la suite agent de police au régiment de cuirassiers de Halberstadt. De 1854 à 1857, il étudie la théologie à l'université Martin Luther de Halle-Wittenberg et l'université Humboldt de Berlin. Après ses études et cela jusqu'en 1862, il exerce dans différentes familles nobles comme à Riga chez le comte Lambsdorff, mais également comme aumônier militaire. Après l'Oberlehrerexamen (l'examen permettant d'enseigner) de 1862, il participe à un voyage de neuf mois en Allemagne du Sud, en Suisse et en Italie.

 

 

Biographie politique et ecclésiastique :

 

En 1863 Stoecker devient pasteur à Seggerde (Altmark). Trois ans plus tard, il change de paroisse pour s'occuper de celle de Hamersleben, une petite ville industrielle. Marié depuis 1867 à Anna Krüger, fille d'un conseiller de commerce brandebourgeois, il quitte Hamersleben en 1871 après s'être violemment opposé aux mariages inter-confessionnels. Il devient la même année pasteur à Metz.

 

À partir du 17 octobre 1874, Stoecker devient quatrième prédicateur à Berlin. Depuis 1863, ses écrits dans le Neue evangelische Kirchenzeitung l'avaient rendu intéressant aux yeux de la cour. La même année, il devient membre de la direction synodale générale de l'église régionale de l'ancienne Prusse.

 

En 1878, Stoecker expose ses opinions réformatrices sociales chrétiennes dirigées contre la social-démocratie lors de la Eiskeller-Versammlung. C'est lors de cette réunion que le Parti chrétien social des travailleurs est fondé. Il changera de nom en 1881 pour devenir le Christlich-soziale Partei. Le but du parti est de défaire les liens existants entre le SPD (socialiste) et les ouvriers en exerçant une politique sociale monarchiste et chrétienne mais également en diffusant l'antisémitisme. Après un échec retentissant lors des élections parlementaires de 1878, Stoecker redirige son action pour gagner les classes moyennes. Un an auparavant, Stoecker avait pris la direction de la Berliner Stadtmission, une association évangélique dont le but est de freiner le déclin de la religion en s'engageant socialement et ainsi faire retrouver à l'église un prestige accru.

Une diaconie est mise en place, elle s'occupe des malades, des handicapés et des groupes discriminés. C'est ainsi que Stoecker fonde la Schrippenkirche dans la Ackerstraße où une tasse de café et deux petits pains sont distribués après l'office religieux. Les prêches qu'il publie atteignent un tirage de 130 000.

 

De 1879 à 1898, Stoecker est député pour la circonscription de Minden-Ravensberg au parlement de Prusse. De 1881 à 1893 puis de 1898 à 1908, il est député au Reichstag pour la circonscription de Siegen-Wittgenstein-Biedenkopf. Enfin, il est jusqu'en 1896 le représentant du Deutschkonservative Partei auquel les sociaux-chrétiens s'étaient ralliés.

 

Après n'avoir pas réussi à rallier à lui les ouvriers et les sociaux-chrétiens, Stoecker se tourne avec succès vers les classes moyennes en recourant à la propagande antisémite. Son action trouve un écho favorable parmi certains étudiants. Le Christlich-Soziale Partei reste cependant dépendant des conservateur. Stoecker et Hammerstein envisagent de transformer le Deutschkonservative Partei en un parti de masse en association avec le Kreuzzeitung ultra conservateur.

 

En 1883, Stoecker est nommé deuxième prédicateur et il devient quatre ans plus tard l'éditeur du Neue evangelische Kirchenzeitung.

Entre 1887 et 1888, Stoecker et l'aile droite de son parti entrent de plus en plus en conflit avec la politique du chancelier Otto von Bismarck. Stoecker a cependant une grande influence sur le prince Wilhelm, le futur Guillaume II d'Allemagne et essaie de le retourner contre Bismarck. Dans les lettres publiées par le Vorwärts sous le titreScheiterhaufenbrief (littéralement lettres du bûcher), on apprend que Stoecker a comploté pour obtenir la destitution de Bismarck.

 

En 1889, Bismarck exige de Stoecker qu'il renonce publiquement à tout engagement politique actif et l'année suivante, Stoecker perd sa charge de prédicateur. La même année, Stoecker fonde le Congrès social-évangélique afin de se confronter à la question sociale. Des intellectuels libéraux comme Friedrich NaumannAdolf von Harnack ouOtto Baumgarten en font partie.

 

Après le renvoi de Bismarck, Stoecker gagne de plus en plus d'influence sur les conservateurs allemands. Lors du congrès du parti, le Tivoli-Parteitag de 1892, les antisémites réussissent sous la direction de Stoecker à ancrer l'antisémitisme dans le programme du Deutschkonservative Partei.

 

Étant donné que les libéraux ont la majorité au sein du Congrès social-évangélique, Stoecker le quitte en 1896. Il fonde dès lors la Freie kirchlich-soziale Konferenz. Friedrich Naumann et Helmut von Gerlach fondent le Nationalsoziale Partei. C'est ainsi que la caractère conservateur et antisémite du parti de Stoecker est devenu encore plus visible.

 

 

Après que Stoecker a quitté les conservateurs allemands en 1896 à la suite de son implication dans différents scandales, son parti a connu un déclin généralisé. Les sociaux-chrétiens se sont alors retrouvés à s'allier avec d'autres partis antisémites. Stoecker et son parti avaient alors perdu presque toute leur influence politique.

 

 

Stoecker et la question juive :

 

Dans la vision que Stoecker a du monde est a replacé dans son époque, la judaïté moderne pour lui était synonyme de libéralisme, de capitalisme, de matérialisme et d'athéisme. De plus, « pour lui, juifs et sociaux-démocrates ne font qu'un » thése plus que contestable. Dans son esprit, les réformes sociales chrétiennes et l'antisémitisme ne sont pas contradictoires mais se conditionnent conjointement, ce qui était banal à son époque, nous parait aujourd'hui scandaleux. Il élève le premier en Allemagne l'antisémitisme en une clé pour comprendre la politique moderne.

 

Stoecker s'est distancé de l'antisémitisme racial. Ses déclarations oscillaient entre un antijudaïsme chrétien traditionnel et une vision moderne populiste, ce qui a accru son potentiel de ralliement. Stoecker a largement contribué à ce que ces théses se propage dans le protestantisme et les partis conservateurs.

Adolf Stoecker meurt le 2 février 1909 à l'âge de 73 ans à Gries bei Bozen. Il est enterré au Friedhof der Dreifaltigkeitskirche à Berlin-Kreuzberg.

 

Dans son roman Der UntertanHeinrich Mann évoque Stöcker lorsque l'avocat Wiebel s'engage en politique : « Après son exposé les Néo-Teutons jugèrent d'un commun accord que le libéralisme juif était le fruit annonciateur de la démocratie sociale, et que les Allemands chrétiens devaient serrer les rangs autour de Stöcker, le prédicateur de la cour ».

 

 

Œuvres:

  • Der religiöse Geist in Volk und Heer während des französischen Krieges, Vortrag, Berlin 1876

  • Das moderne Judenthum in Deutschland, besonders in Berlin. Zwei Reden in der christl.-socialen Arbeiterpartei, Berlin 1879

  • Zur Handwerkerfrage, Vortrag, Breslau 1880

  • Die Bewegungen der Gegenwart im Lichte der christlichen Weltanschauung, Heidelberg 1881

  • Die persönliche Verantwortung der Besitzenden und Nichtbesitzenden in der sozialistischen Bewegung und Gegenwart, Vortrag. Basel 1881

  • Eine entscheidende Stunde deutscher Geschichte, Halle 1881

  • ’Wirket so lange es Tag ist!’ Festpredigt bei der 50-jährigen Jubelfeier der Elberfeld-Barmer-Gefängnis-Gesellschaft am 14. Oktober 1883 über Ev. Joh. 9, v. 1-4, Elberfeld 1884

  • Eins ist noth. Ein Jahrgang Volkspredigten über freie Texte, Berlin 1884

  • Christlich-Sozial. Reden und Aufsätze, Bielefeld 1885

  • Predigten, Berlin 1886

  • Den Armen wird das Evangelium gepredigt. Ein Jahrgang Volkspredigten über die Evangelien des Kirchenjahres, Berlin 1887

  • Die sozialen und kirchlichen Notstände in großen Städten, Vortrag, Stuttgart 1888

  • Die sonntägliche Predigt, Berlin 1889

  • Wandelt im Geist. Ein Jahrgang Volkspredigten über freie Texte, Berlin 1889

  • Sozialdemokratie und Sozialmonarchie, Leipzig 1891

  • Arm und Reich, Vortrag, Basel 1891

  • Innere Mission und sociale Frage, Leipzig 1891

  • Das Salz der Erde. Ein Jahrgang Zeitpredigten, Berlin 1892

  • Wach’ auf, evangelisches Volk!, Berlin 1893

  • Dreizehn Jahre Hofprediger und Politiker, Berlin 1895

  • Von Stoecker zu Naumann. Ein Wort zur Germanisierung des Christentums, Heilbronn 1896

  • Verheißung und Erfüllung. Ein Jahrhundert Volkspredigten über alttestamentliche Texte, Berlin 1897

  • Die Leitung der Kirche. Ein Weckruf, Siegen 1899

  • Reden im neuen Reichstag 1899, Siegen 1899

  • An der Grenze zweier Jahrhunderte, Berlin 1900

  • Das Evangelium eine Gotteskraft. Ein Jahrgang Volkspredigten über die Evangelien der neuen Perikopen, Berlin 1900

  • Das christliche Sittlichkeitsideal und der Goethebund, Hamburg 1901

  • Kann ein Christ Sozialdemokrat, kann ein Sozialdemokrat Christ sein?, Berlin 1901

  • Beständig in der Apostellehre. Ein Jahrgang Volkspredigten über die Episteln der Eisenacher Perikopenreihe, Berlin 1901

  • Welche Gefahren drohen dem kirchlichen Bekenntnisseitens der modernen Theologie und was können die evangelischen Gemeinden tun zur Abwehr?, Gütersloh 1902

  • Die drei Paladine des alten Kaisers. Erinnerungen aus großer Zeit, Essen 1906

  • Kirche und

 

26/09/2023

IVG : l’autre dossier tabou:

 

 

 

 

 

 

 

 

L’avortement est un sujet dont il est impossible de débattre. Ce qui tend d’ailleurs à démontrer qu’il s’agit de tout sauf d’un acte banal.

 

 

Avocat
 
 
 
 

 

 

L’avortement est un sujet dont il est impossible de débattre. Ce qui tend d’ailleurs à démontrer qu’il s’agit de tout sauf d’un acte banal

 
 
 
 

La question de l’avortement est un sujet dont il est impossible de débattre. Ce qui tend, d’ailleurs, à démontrer qu’il s’agit de tout sauf d’un acte banal.

 

 

Pour ses partisans, c’est un droit absolu : celui des femmes à disposer de leur corps. Ils ne peuvent même plus concevoir que d’autres soient d’un avis opposé dont l’expression est inacceptable. Or, force est de reconnaître que les associations pro-vie tiennent un discours qui tient en deux idées fortes : défense de la vie, respect des personnes.

 

 

Mais lorsque l’idéologie prime sur le réel, les idéologues mettent en place tous les moyens utiles pour empêcher leurs adversaires d’exister. C’est le sinistre « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » dont on connaît les résultats depuis la Terreur. Et, en la matière, nos idéologues ne font pas dans la dentelle.

 

 

La loi Veil se contentait de dépénaliser l’avortement au motif qu’il valait mieux qu’il soit pratiqué en milieu médical que clandestinement. Argument dont l’apparent bon sens dissimule le terrible principe : la vie du plus faible dépend désormais de la décision d’un autre. Les féministes l’ont érigé en droit fondamental.

 

 

Parmi elles, Laurence Rossignol, pour qui l’existence de publications, de sites Internet, voire d’associations d’information alternative sur l’avortement est une atteinte à ce droit fondamental.

 

L’information sur l’avortement ne peut être diffusée que dans un sens. Le Planning familial estime « qu’il y a urgence à contrer ces groupes pro-mort » (sic). Or, les associations comme la fondation Jérôme-Lejeune ou Alliance Vita sont tout sauf des groupuscules d’excités. Le site IVG.net donne une information sur les différentes méthodes adoptées. Sans une ligne tendant à culpabiliser les femmes, il se contente de témoigner. Insupportable pour le ministre.

 
 

 

Dans un autre registre, la fondation Jérôme-Lejeune édite un opuscule intitulé Manuel de bioéthique, disponible dans certains établissements scolaires privés. « Ces contenus prouvent qu’il est temps de protéger les jeunes et les femmes contre ces falsifications. La liberté d’opinion et d’expression n’inclut pas le droit au mensonge, sur des sujets aussi graves que la contraception et l’IVG », réagit le ministre.

 

 

Madame Rossignol souhaite donc durcir une loi déjà inique en étendant le « délit d’entrave à l’IVG » aux sites Internet prétendant réinformer sur le sujet. « Je veux protéger les femmes des manipulations de ces sites, de ces propagateurs de fausses informations, qui s’engouffrent dans la vulnérabilité de certaines et cherchent à les dissuader. » Pas de chance, le rapporteur UDI du projet de loi Égalité et Citoyenneté compte donner un avis défavorable à cet amendement du gouvernement, le jugeant « irrecevable ».

 

 

Nul doute que l’amendement sera finalement adopté, tant à l’Assemblée à majorité socialiste qu’au Sénat où la majorité UDI-LR partage, pour l’essentiel, cette idéologie. Mais l’incident démontre que, loin d’être anodin, ce débat reste, plus de 40 ans après le vote de la loi Veil, éminemment politique. On ne peut que s’en féliciter.

 

10:31 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

22/09/2023

LA PMA POUR TOUTES :

 

 

 

 

 JUSTICE SOCIALE OU CAUCHEMAR COLLECTIF ?

 

 
 
 
 
 

Marlène Schiappa a vraiment l’air d’y tenir, à cette légalisation de « la PMA pour toutes », Emmanuel Macron l’a promis, et c’est maintenant au tour d’Édouard Philippe de s’y déclarer plus ou moins favorable.

 

 

L’idée, c’est quoi ? Faire plaisir aux femmes en leur accordant plus de justice sociale ?

 

 

Ces femmes concernées, justement, ces célibataires et celles en couple homosexuel qui veulent tant un enfant sans père ont-elles vraiment réalisé ce qu’est une PMA ?

 

 

L’expérience de ces couples hétérosexuels infertiles qui, avant elles, ont eu recours à ce procédé n’est pourtant pas si rose… Car pour fabriquer un enfant via PMA, mieux vaut s’armer de patience ; l’accès à des dons de gamètes masculins nécessite de déposer un dossier auprès des fameux CECOS (banques de sperme agréées par l’Agence de la biomédecine). Les donneurs de sperme qui alimentent ces banques se font rares en France, au point que certains spécialistes comme le professeur Guérif tirent la sonnette d’alarme sur la pénurie de gamètes en France.

 

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : actuellement, 3.000 couples hétérosexuels sont en attente de gamètes masculins (pour 1.500 couples ayant obtenu satisfaction en moyenne par an). Le délai moyen pour obtenir ces fameux gamètes varie entre 15 mois et 2 ans selon les centres. Imaginons une seconde ce qui se passera lorsque les femmes seules ou en couples viendront grossir les rangs des candidats au bonheur.

 

 

Reste alors, pour les femmes en mal d’enfant, « la débrouillardise » : départs à l’étranger pour celles qui peuvent débourser un minimum de 10.000 euros pour une PMA et recours au « marché noir des géniteurs du Net » pour les plus aventureuses et les moins fortunées.

 

 

L’ouvrage de Sarah Dumont (Super-géniteurs, enquête sur le don de sperme sauvage en France) mérite d’être connu car il dévoile bien la réalité sordide qui attend ces candidates à la parentalité.

 

 

Via Facebook ou sur des sites de rencontres ou de « coparentalité », de généreux donateurs postent en toute illégalité des annonces pour dépanner les femmes en mal d’enfant. Les profils sont variés : entre « Alexandre, le compulsif », « Francis, l’altruiste », « André, le père manqué » et « Justin, le repenti », pas de quoi se rassurer…

 

 

Prédateurs sexuels, parfaits humanistes, totalement désaxés, gentils futurs papas, certains arrondissent leurs fins de mois alors que d’autres « ne veulent rien d’autre qu’être papa, c’est tout ».

 

 

Ed, par exemple, a un grand cœur : à force de « rendre service », il est papa de 112 bambins répartis dans le monde. Prévoyant, il tient bien à jour son fichier Excel des naissances ; il pourra ainsi rassurer ses enfants quand ils auront grandi car « ceux qui veulent s’assurer qu’ils ne sont pas en train de tomber amoureux de leur demi-frère ou sœur n’auront qu’à lui passer un coup de fil »…

 

Et puis il y a aussi l’histoire de ces deux femmes qui ont fait appel à un donneur juste une fois ; elles pensaient qu’elles n’en entendraient plus jamais parler, mais ça ne s’est pas passé comme ça… Quelques mois après la naissance de l’enfant, le gentil géniteur a refait surface, taraudé par ses envies à lui aussi d’être père ; le début d’un long chantage et d’un cauchemar pour ces deux mamans qui ne pensaient qu’à elles…

 

 

De toutes ces situations scabreuses naît une grande inquiétude quant au sort des femmes et celui des enfants ainsi conçus. Souhaite-t-on tant que ça à amplifier ce sordide marché qui font les affaires de certains ?

 

 

La légalisation de la rémunération des donneurs ne règlera rien. Bien au contraire, elle amplifiera ce phénomène de précarisation des femmes. Car rémunérer un donneur, c’est accepter que le corps humain soit « marchandable ». On ne voit pas, alors, comment interdire la location de ventre, autrement dit la gestation pour autrui, ne serait-ce qu’au nom d’une certaine justice sociale…

 

 

À croire que le bonheur des femmes version Marlène Schiappa pourrait réellement virer au cauchemar des femmes.

11:21 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)