Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/10/2013

L’idée d’un Dieu Créateur : une perspective nouvelle pour l’exégèse

 

Logo Identité Luthérienne.jpg

 

 

 

Dominique Tassot

 

le milieu culturel et la personne de l’écrivain qui a prêté sa plume au divin Inspirateur de la

Bible. Mais derrière cette analyse méthodique, garante d’une lecture plus sûre de l’Ecriture,

transparaît une technique trop facile pour éviter tout conflit avec la science. Dès qu’un

passage évoque des faits hors de notre portée (le Déluge, le voyage de Jonas, Josué arrêtant le

soleil, etc.), l’exégète s’efforce de montrer que le style est « légendaire » ou « poétique », non

parce que le vocabulaire ou la syntaxe l’y contraignent, mais par rejet réflexe d’un surnaturel

auquel on ne croit plus. Or si l’Auteur principal de l’Ecriture est aussi le Créateur des êtres,

donc de l’écrivain sacré lui-même, ce n’est plus ce messager qui doit expliquer le message

mais, à l’inverse, le message qui rend compte de l’auteur secondaire. Ce renversement de

perspective suffit à résoudre nombre de prétendues « difficultés » ; surtout il rétablit l’exégète

(et son lecteur) dans un rapport juste envers Dieu et une humble écoute de Son message

universel.

La théorie des genres littéraires est au coeur de l’exégèse moderne : elle

ouvre la porte à tous les accommodements avec les affirmations de la science ;

elle libère l’exégète du « carcan » de la théologie ; elle renforce l’idée d’une

évolution progressive de l’humanité.

Certes on trouve d’un livre de l’Ecriture à l’autre des différences de style et

de vocabulaire qui invitent à les classer dans un « genre littéraire » : le Cantique

des Cantiques tient de la poésie comme le Livre des Rois tient de la narration

historique. Mais il peut être téméraire de plaquer sur un texte divinement inspiré

les catégories des lettres profanes.

A neuf reprises la Genèse affirme que Dieu a créé les êtres vivants « selon

leur espèce » (lemino, en hébreu). Pour esquiver cette claire affirmation antiévolutionniste,

il est entendu aujourd’hui que ce livre fondamental relève du

« genre poétique » ou encore de la légende. Et comme le conteur s’autorise

d’embellissements, d’exagérations ou même d’invraisemblances, dès lors que la

force évocatrice, la couleur ou la vivacité du récit peuvent y gagner, il va de soi

que le récit mosaïque des premiers temps de l’univers et de l’humanité n’a rien à

nous enseigner sur l’origine des choses : cette noble tâche est désormais dévolue

à la science.

 

Les commentaires sont fermés.