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20/11/2020

Mon prédécesseur: le Pasteur Rigal:

 

 

 

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La providence, dont les voies sont par essence mystérieuses, a fait que les deux pasteurs qui m'ont précédé dans leurs engagements au sein des droites nationales, ont eu des parcours diamétralement opposés. Le pasteur Vesper, pétainiste, est mort sous les balles des partisans rouges et le pasteur Rigal a été aumônier des troupes de De Lattre en Italie.

 

 

 

J'ai eu la chance de bien connaitre le pasteur Rigal et comme je passais régulièrement à Strasbourg, j'allais lui rendre visite. Lui aussi a eu une destinée bien particulière. C’est à l'époque des comités Tixier Vignancourt qu'il s'engagea en politique. Les années passant, il devint le pasteur proche du FN. Le retour de l'Alsace dans le giron de la France n'a pas aboli le Concordat instauré au temps de Napoléon : c'est toujours l'état qui salarie le clergé. L'engagement du pasteur Rigal amènera son synode à l'exclure de sa paroisse de St Pierre le jeune, mais ils ne pourront lui enlever ses émoluments et son presbytère qu'il conservera jusqu'à sa mort. Certains engagements ne sont pas neutres, ils relèvent du sacerdoce.

 

 

 

                                   Pasteur  Blanchard

 

09:55 Publié dans Biographie | Lien permanent | Commentaires (0)

15/05/2020

Article dans « Le Luthérien » Janvier Février 1992 :

 

 

 

 

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   CENTRE D'ETUDES THEOLOGIQUES

              Châtenay-Malabry

 

 

 

 

Ceux qui connaissent l'histoire de notre Eglise savent que les premières générations de ses pasteurs ont été formées à l'étranger. Plus précisément, dans les séminaires du Synode du Missouri aux Etats-Unis. C'était le cas de mon père et de mon beau-père. Mais certains de ces étudiants, partis aux Etats-Unis pour y étudier la théologie, sont restés là-bas pour diverses raisons qui s'expliquent. Pour remédier à cela, mais aussi pour instruire, des hommes qui n'étaient pas en mesure de s'expatrier pendant de longues années, notre Eglise s'est vue encouragée à former elle-même les pasteurs dont elle avait besoin.

 

 

 

Grâce à un don généreux de notre Eglise sœur , le Synode du Missouri, le Centre d'Etudes Théologiques fut construit à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) et inauguré en 1955. J'ai eu le privilège d'être parmi les tout premiers étudiants à bénéficier des cours du Professeur Guillaume Wolff. Et cela, dès 1953, des années avant de passer mon baccalauréat. C'étaient des cours du soir donnés à Paris, à intervalles réguliers. Notre professeur, qui exerçait encore un ministère pastoral en Alsace, venait à intervalles réguliers pour des périodes de trois semaines.

 

 

 

J'avais pour compagnons d'études des hommes issus du clergé de l'Eglise Catholique, qui voulaient devenir pasteurs chez nous et suivaient pour cela un recyclage. D'autres étudiants se joignirent au petit groupe ; certains finirent par suivre une orientation différente.

 

 

 

Une fois passé le bac (en option A, après 6 années de latin et 4 de grec), je me rendis régulièrement à Châtenay-Malabry, dans les locaux flambant neufs du C.E.T. On nous encourageait fortement à nous inscrire parallèlement en faculté des lettres ou à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes des Sciences Religieuses. Cela garantissait une couverture sociale et permettait de solliciter une bourse et de décrocher un diplôme universitaire.

 

 

 

D'autres étudiants prirent le relais. En nombre restreint, il est vrai, mais assez nombreux pour remplacer l'ancienne génération de pasteurs et même fonder des postes missionnaires dans la région parisienne et ailleurs. A l'heure actuelle, tous les pasteurs en exercice de notre Eglise ont suivi leur formation, totale ou partielle, à Châtenay-Malabry, et tous gardent un souvenir ému et reconnaissant de cet homme humble, discret, mais cultivé et profondément enraciné dans la Bible que fut le fondateur du C.E.T.

 

 

Il partit en retraite et fut remplacé par le soussigné en 1974. Il est fort possible que les études aient changé de style, mais leur contenu est resté fondamentalement le même. Le souci de notre Eglise en effet a été de dispenser un enseignement marqué par la soumission inconditionnelle à l'Ecriture Sainte et la fidélité aux Confessions adoptées par l'Eglise luthérienne au lendemain de la Réforme.

 

 

 

Le soussigné est le seul professeur employé à plein-temps, mais, dans la mesure du possible, secondé par des membres du corps pastoral. C'est dire que la formation dispensée au Centre d'Etudes Théologiques se concentre sur l'essentiel : l'étude des langues anciennes (grec, hébreu, latin), la théologie systématique, l'herméneutique (science et techniques d'interprétation), l'exégèse (commentaire des textes bibliques), l'art de la prédication, la théologie pastorale, la symbolique (étude des Confessions Luthériennes et étude comparée de l'enseignement des Eglises) et, dans la mesure du possible, histoire de l'Eglise, histoire des dogmes et histoire des religions.

 

 

Tous les étudiants sont encouragés à compléter leur formation en faculté, en suivant des cours d'histoire de l'Eglise, de sociologie, de psychologie, de science des communications, etc. Certains d'entre eux ont eu le privilège de faire une ou deux années de théologie, ou un stage, à l'étranger, aux Etats-Unis, en Allemagne ou en Angleterre, une expérience qui leur a permis d'élargir leur horizon et qu'ils ont certainement vécue comme enrichissante.

 

 

 

Le C.E.T. a eu également la possibilité de former au ministère des hommes qui travaillent pour le Seigneur sur d'autres continents. L'un d'eux exerce son ministère en Afrique du Sud, dans deux paroisses d'expression allemande. Deux pasteurs zaïrois mettent au service de l'Eglise Luthérienne au Zaïre l'enseignement reçu à Châtenay-Malabry pendant quatre ans et l'expérience acquise au cours d'un vicariat dans nos paroisses. D'autres travaillent ou ont travaillé aux USA, au Canada ou en Allemagne.

 

 

 

A côté de l'enseignement proprement dit, le Centre d'Etudes Théologiques s'efforce modestement de pallier une grave carence dans la littérature théologique luthérienne en français, en publiant soit des «Cahiers du Centre d'Etudes», soit des cours ou plans de cours. L'informatique a passé par le C.E.T. et apporte des solutions à des problèmes techniques qui étaient jadis quasiment insurmontables.

 

 

Il est à peu près certain que le C.E.T. devra à l'avenir diversifier son enseignement et former des hommes à différents types de ministères dans l'Eglise. Cet enseignement devra être décentralisé et dispensé avec assez de souplesse pour pouvoir être suivi par des gens exerçant une activité professionnelle ou suivant une formation en faculté. L'Eglise a besoin d'ouvriers aux talents divers, dont la formation ne sera pas nécessairement la même parce que leurs responsabilités ne seront pas identiques.

 

 

 

Vaste programme dont nous devons nous efforcer de clarifier au maximum les éléments. Mais c'est certainement à ces prix-là qu'elle pourra continuer d'accomplir la mission qui est la sienne avec les moyens en hommes et en argent dont elle dispose. Le travail qui se fera à l'avenir au Centre d'Etudes ne sera sans doute pas tout à fait identique à ce qu'il a été dans le passé. Mais ce travail est là. La moisson est grande, et il faut des ouvriers. Aussi nous souhaitons longue vie au C.E.T. 

 

  

 

Professeur Wilbert Kreiss

 

 

PS : Je tiens à la disposition de ceux qui le souhaite l’article en PDF.

 

 

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10:32 Publié dans Biographie | Lien permanent | Commentaires (0)

24/04/2020

HOMMAGE AU PROFESSEUR KREISS.

 

 

 

 

 

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Lors d'un séjour en Amérique,

Freud avait affirmé à Jung qu'il avait délivré le monde de son rêve,

toute proportion gardée et bien que la comparaison puisse paraître osée,

il en est de même pour moi avec le professeur Kreiss :

dégoûté du libéralisme de l'Eglise Réformée de France,

j'avais cru trouver chez les Evangéliques la réponse à mes questions.

Il est vrai que leur fidélité aux Ecritures Saintes est remarquable,

mais leur indigence théologique n'arrivait pas à assouvir ma soif.

 

 

 
Ce fut la découverte de l'Orthodoxie Luthérienne

à travers l'œuvre du Professeur Kreiss qui combla ce manque,

j'ai longtemps vu en lui un génie,

mais comme j'ai pu me le dire à  mon meilleur ami :

"en tout cas, il est certainement 

le plus grand théologien Orthodoxe du Luthéranisme de langue française."

 

 

 

Ma dette envers lui est immense.

Mon seul regret est que la politique ait gâté notre amitié.

Homme qui a toujours porté à gauche,

comme la majorité des Pasteurs du synode,

il n'a pas supporté mes sympathies pour les droites nationales.

Avant sa mort le temps avait  fini par apaiser les choses,

de toute façon dans ma mémoire mon cher Wilbert,

mon estime et mon admiration pour toi restent intactes.

 

 

 
 

Pasteur Blanchard

 

 

 

 

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09:41 Publié dans Biographie | Lien permanent | Commentaires (0)

07/06/2019

Wittenberg, en ex-RDA:

 

                               

 

 

 

Nous étions une bande d'étudiants en théologie qui rêvions de visiter les lieux où était née la Réformation, or justement le Professeur Kreiss qui avait bourlingué sur les quatre continents ne les connaissait pas.

 

 

  Pour nous ce fut une grande découverte existentielle.

 

 

Nous vîmes d’abord Eisenarch, la ville natale de Jean-Sébastien Bach,  à l'époque ville frontière entre les deux Allemagne, célèbre aussi pour son château de la Wartbourg où, après la diète de Worms Luther, Liepzig s’est réfugié.Nous vîmes ensuite, au style monumental et passéiste, héritage de l'époque Wilhémienne, Wittenberg et son célèbre couvent noir. Ce fut le cœur de la visite, avec sa célèbre tour où le moine Martin redécouvrit la justification par la foi, enseignement central de la Réforme. Enfin nous vîmes Eisleben son village natal, où, paradoxalement, il décéda. C’est là que la veille de sa mort, en se rendant au Culte, il s'écria " tout est grâce dans le Royaume de Dieu".

 

 

 

 

 

 

 Ce voyage dans une Allemagne de l'Est, à l'image des films de Hitchcock à l'époque de la guerre froide, fut une étape décisive dans mon cheminement spirituel.

 

 

 


Pasteur Blanchard

 

08:55 Publié dans Biographie | Lien permanent | Commentaires (0)

31/05/2019

LA HUTTE DE TODTNAUBERG.

 

 

Lors de mes deux années passées en Alsace, j'ai eu l'occasion de traverser le Rhin pour me rendre dans cette partie de l'Allemagne que j'aime tant : le pays de Bade. C’est la patrie de celui qui reste le plus grand philosophe du siècle dernier : Martin Heidegger.

 

 

Avant de quitter cette belle région de nos marches vers l'est, j'ai souhaité visiter le célèbre chalet construit de ses mains au cœur de la forêt noire, la fameuse hutte de Todtnauberg. C’est là qu’ont été écrites les plus belles pages de son œuvre, c'est là que s’est développé sa réflexion sur le problème de l'être, de la relation de l'homme à l'être, et de l'être à l'homme. C’est dans ce cadre champêtre que sa philosophie a acquis son amplitude, le conduisant à définir le postulat de l'être capable d'interrogation authentique, comme enracinement, comme ouverture à l'être. C’est là que le Dasein devient "être de l'existant humain en tant qu’existence singulière et concrète". C’est au creux des chemins qu'il découvre la vérité cachée. L'homme est berger de la parole, la vérité se trouve cachée dans les mots, loin du "on" de la vie inauthentique du monde moderne.

 

 

Pasteur  Blanchard

 

 

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09:25 Publié dans Biographie | Lien permanent | Commentaires (0)