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10/01/2014

[Tribune libre] Lorsque tirer les rois devient un acte de résistance…

 
 

 Par Marie Vermande

 
 

Crédit photo : “Le gâteau des Rois”, Jean-Baptiste Greuze, 1774 (Musée Fabre) via Wikipédia (domaine public).



 
Nous sommes en 2014, et l’actualité politique nous fait un peu penser aux heures les plus sombres de notre histoire. Ne vous méprenez pas, je veux parler de la Révolution française, et en particulier de la Terreur.

 

Pendant cette période de meurtres et de violences de toute sorte, il ne faisait pas bon être opposé au gouvernement. Comme maintenant en fait. Sauf qu’aujourd’hui, on ne paye plus son opposition de sa tête, mais simplement de ce que l’on appelle la diabolisation. Pourtant, les journaleux et politicards de tout bord feraient mieux d’y penser : trop de diabolisation tue la diabolisation. Au point que dorénavant la condamnation de quoi que ce soit par un journaliste ou un politique est le feu vert pour que ce quoi que ce soit s’amplifie. On l’a vu pour les bonnets rouges, on l’a vu pour les quenelles, on le verra peut-être pour la galette des rois ?

 

 

La contradiction face à ce gouvernement est devenue un phénomène de mode : la plupart n’avaient que faire de l’écotaxe, cela ne les empêche pas de se promener désormais avec des bonnets rouges en guise de doigt d’honneur au gouvernement. De même, tous les faiseurs de quenelles s’intéressent-ils réellement à Dieudonné ? Ou n’est ce pas simplement une forme de provocation envers Valls et Taubira, une rébellion quelque peu adolescente qui se saisit de chaque opportunité pour contester l’autorité, sans regarder beaucoup plus loin ?

Quoiqu’on en pense c’est tout de même un début, et le gouvernement ne s’arrêtera pas à la mode ou à la gestuelle pour affirmer son autorité branlante, il s’en prendra également à la gastronomie et surtout aux traditions ancestrales. Tandis que la Révolution française voulut interdire la traditionnelle galette des Rois, partagée en souvenir des Mages qui offrirent l’or, l’encens et la myrrhe à l’enfant Jésus, et qu’elle voulut la renommée galette de l’Egalité, la fête des rois est à nouveau, en 2014, sujet de polémique. « Fasciste » la galette ? Qui l’eût cru ?

 

A Brest, donc, dans l’école publique, la fête des rois n’est pas encore interdite, mais les couronnes ont toutes été retirées, car le mot Epiphanie était inscrit dessus [en 2013 et rétablies en 2014, sans mention, note de Novopress]… Donc, en résumé, pour le maire de Brest, on a encore le droit de fêter les rois, du moment qu’on ne sait pas ce que ça veut dire, et qu’on n’en connaît pas l’histoire.

 

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, cela me donne encore bien plus envie de déguster de la galette ! Et entre nous, je préfère largement me sentir rebelle en dégustant une bonne galette, et en brandissant fièrement ma couronne, plutôt qu’en faisant des quenelles !

Un soupçon de rébellion dans nos recettes, et nos galettes n’en seront que meilleures ! Allez y, mangez de la galette, ce sont vos traditions et votre culture que vous défendez !

Marie Vermande

 

 

10:00 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)

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