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07/03/2014

EVANGELISME ET FONDAMENTALISME AU COURS DU XXe SIECLE AUX ETATS-UNIS(3)

 

Fondamentalistes 3.jpg

 

 

Neal BLOUGH

 

 

Au fur et à mesure qu'on a essayé de définir l'identité évangélique, on a découvert qu'il y

 

avait beaucoup d'Eglises et de mouvements qui se considèrent comme étant évangéliques.

 

 

Néanmoins, les différences entre ces groupes divers qui se disent évangéliques sont parfois

 

considérables (charismatiques, baptistes du sud, les « non-dénominationnels », les frères, les

 

mennonites, les blocs évangéliques au sein des grandes dénominations protestantes, etc.)(2).

 

 

Il est vrai que Billy Graham a joué un rôle important pour créer l'identité évangélique et

 

pour donner une cohérence au mouvement. Le congrès mondial sur l'évangélisation à Berlin (1966)

 

et le Congrès de Lausanne (1974) et, beaucoup plus récent, le congrès de Manille, sont des repères

 

importants dans l'identité des évangéliques.

 

 

Peut-être la manière manière de décrire l'identité théologique évangélique est de simplement

 

rappeler les sept points principaux de la confession de foi de la National Association of

 

Evangelicals, (qui sont repris dans la déclaration de foi de l'Alliance Evangélique Française) :

 

Nous croyons :

 

 

-à l'Ecriture Sainte, Parole infaillible de Dieu, autorité souveraine en matière de foi et

 

de vie ;

 

- en un seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit de toute éternité ;

 

- en Jésus-Christ notre Seigneur, Dieu manifesté en chair, né de la Vierge Marie, à son humanité

 

 exempte de péché, ses miracles, sa mort expiatoire et rédemptrice, sa résurrection

 

corporelle, son ascension, son oeuvre médiatrice, son retour personnel dans la puissance et la

 

gloire ;

 

- au salut de l'homme pécheur et perdu, à sa justification non par les oeuvres mais par la seule foi

 

grâce au sang versé par Jésus-Christ notre Seigneur, à sa régénération par le Saint-

 

Esprit ;

 

- en l'Esprit-Saint qui, venant demeurer en nous, nous donne le pouvoir de servir

 

Jésus-Christ, de vivre une vie sainte et de rendre témoignage ;

 

- à l'unité véritable dans le Saint-Esprit de tous les croyants formant ensemble l'Eglise

 

universelle, corps du Christ ;

 

- à la résurrection de tous : ceux qui sont perdus ressusciteront pour le jugement ; ceux

 

qui sont sauvés ressusciteront pour la vie.

 

 

IV. Rapports avec la société américaine

 

 

Pour beaucoup de Français, le protestantisme américain est connu par ce que la presse en

 

raconte, et dans les dernières années, cela concerne surtout le et sur le mouvement appelé « la majorité morale ,associée à des hommes comme Jerry Falwell et Pat Robertson Pour certains, ces deux phénomènes représentent une résurgence du fondamentalisme(3)

 

( 1) Robert K. Johnston (2d.), The Use of the Bible in Théology : Evangelical Options (Atlanta : John Knox press,

 

1985, p. 2.

 

( 2) Voir à ce propos le travail de George M. Marsden, Understanding Fundamentalism and Evangelicalism

 

(Eedmans, 1991).

 

« Evangélisme et fondamentalisme », Fac-réflexion n° 24 – septembre 1993, pp. 4-15 de la revue

 

La pagination présente ne correspond pas à celle de la revue

 

 

 

 

La relation religion/ société aux Etats-Unis est très importante pour comprendre ces deux

 

mouvements.

 

La cérémonie d'investiture des présidents américain  ressemblent

 

 

 à un culte.Elle a commencé avec une prière d'invocation prononcée par un pasteur en présence du

président et du vice-président qui  prêtent serment sur la Bible, une chorale noire a chanté un cantique de louange

un orchestre militaire jouait des hymnes bien connus, et la cérémonie s'est terminée avec une bénédiction prononcée de nouveau par le pasteur. 

 

 

 

 

Bien que la constitution américaine affirme la séparation entre l'Eglise et l'Etat, il y a

 

toujours eu un lien très proche entre le protestantisme dans la société américaine. Et pour bien

 

comprendre le phénomène fondamentaliste/évangélique américain, on ne peut pas faire abstraction

 

de ce lien.

 

 

Nous avons déjà vu que sur le plan théologique, le fondamentalisme et l'évangélisme

américains sont héritiers de l'héritage protestant des XVIIIe et XIXe siècles. Cet héritage, qui doit

 

beaucoup au puritanisme, comporte aussi une certaine vision de la société et de la nation

 

américaine.

 

 

Le fondamentalisme américain... se situe en particulier dans la grande tradition du

 

puritanisme anglo-saxon qui entend fonder l'ordre social sur la Bible et qui véhicule un

 

certain messianisme où l'Amérique apparaît comme un nouvel Israël incarnant une société

 

de « vrais croyants » liés par le Covenant. Pour les puritains américains, l'imagerie biblique

 

sert à la fois de support à l'expérience religieuse, aux comportements éthiques individuels et

 

à l'identité de la civilisation américaine dans son ensemble(3).

 

 

Déjà les puritains anglais croyaient que l'Angleterre était une nation élue, choisie par Dieu

 

pour jouer un rôle particulier dans l'histoire mondiale. Les puritains américains ont retenu cette idée,

 

mais en substituant les Etats-Unis à l'Angleterre.

 

 

 « Ce fondamentalisme protestant nord-américain s'est à nouveau manifesté dans les années 80 avec le

 

mouvement de la Moral Majority et les télévangélistes ». (Jean-Paul Willaime, La précarité protestante [Genève :

 

Labor et Fides, 1992], p. 67).

 

( 1) D'ailleurs, Graham a été proche de tous les présidents américains depuis Harry Truman.

 

( 2) « Le phénomène Billy Graham », Idéa, N° 1 (janvier 1993), p. 9.

 

( 3) Willaime, op. cit., p. 66.

 

« Evangélisme et fondamentalisme », Fac-réflexion n° 24 – septembre 1993, pp. 4-15 de la revue

 

La pagination présente ne correspond pas à celle de la revue

 

 

 

 

09:41 Publié dans Spirituel | Lien permanent | Commentaires (0)

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