04/03/2014
Le concept de genre recouvre une certaine vision du monde - c'est-à-dire, une théorie
Normalien, agrégé de philosophie et maire adjoint (sans étiquette) de Versailles, François-Xavier Bellamy décrypte sur Figarovox l'idéologie de la rumeur :
"La théorie du genre existe-t-elle? A partir de cette question si vivement discutée aujourd'hui, il me semble utile de tenter une réponse - et de formuler une remarque.
Partons de ce qui est certain: le concept de genre existe bel et bien. Apparu dans la littérature universitaire il y a une quarantaine d'années, il s'est déployé dans des directions variées, au point qu'il est aujourd'hui utilisé dans des champs aussi éloignés que la sociologie, la littérature, l'économie ou les politiques publiques.
Quel est le sens de ce concept? Il sert à ceux qui l'emploient de critère d'interprétation pour décrypter la vie sociale et les relations humaines, à partir d'une idée essentielle: les différences entre hommes et femmes ne sont pas liées à une altérité naturelle, mais produites par une construction culturelle, tout entière organisée pour consolider la domination d'un sexe par l'autre.
Ainsi explicité, le concept de genre recouvre bien une certaine vision du monde - c'est-à-dire, au sens étymologique du terme, une théorie. [...]
Les défenseurs de ce concept, qui l'emploient massivement aujourd'hui (on ne compte pas les séminaires, colloques, cours, publications dédiées à des études liées au genre dans tous les domaines de la recherche) nient avec véhémence qu'une quelconque «théorie» soit cachée derrière ce concept. Mais cette dénégation n'a tout simplement aucun sens. [...]
Il est tout à fait permis de penser qu'il n'y a entre l'homme et la femme aucune différence de nature, de défendre cette conception par la recherche, et même, pourquoi pas, de la promouvoir par l'action politique. C'est ce que fait par exemple Caroline de Haas, ancienne conseillère de Najat Vallaud-Belkacem, à qui j'ai pu répondre dans une tribune parue dans Le Monde. Le débat démocratique suppose des visions et des projets assumés loyalement.
Il est en revanche proprement scandaleux d'empêcher le dialogue, d'interdire la critique, en cachant la réalité des intentions que l'on poursuit.
[...] Si le gouvernement se refuse aujourd'hui à assumer cette politique, c'est qu'il sait qu'elle serait très largement rejetée."
09:21 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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