25/04/2014
Pourquoi l'Evolution n'a-t-elle jamais été démontrée ?(6)
Dominique Tassot
Nous sommes là au coeur du débat sur l'Evolution. Certains
reconnaissent l'absence de mécanisme expliquant vraiment la
possibilité du transformisme ; ils laissent alors entendre que
l'Evolution est un fait, sans aller plus loin. Mais que vaut un "fait"
qui ne se constate nulle part ? D'autres admettent que le "fait de
l'Evolution" n'est pas établi, mais ils posent aussitôt qu'il ne se
trouve pas d'explication à l'origine de la vie, en dehors de
l'hypothèse transformiste. Tel est le cercle vicieux de
l'évolutionnisme : devant l'impossibilité de démontrer on
affirme que c'est un fait ; et de l'impossibilité d'observer le
fait, on déduit qu'il faut admettre les démonstrations !
Car l'Evolutionnisme est aujourd'hui la seule explication
naturaliste de l'origine des êtres vivants. Et c'est là toute sa force
et tout son attrait. Un athée ne peut y substituer aucune alternative.
Mais un scientifique chrétien - ou un chrétien tout court - peut-il
accepter cette explication lorsque sa religion lui enseigne que le
naturalisme est à la fois une illusion, une erreur, et peut-être le
plus grand piège tendu au genre humain depuis la
Renaissance22?... Lorsque le Livre inspiré, porteur d'une
21 J.Monod, Le Hasard et la Nécessité, Seuil, 1970, p.182.
22 Il existe, il est vrai, quelque âmes de bonne volonté qui se rallient à l'idée
d'une synthèse entre évolution et création. Dieu, sans le dire (ou, plutôt, en
laisant croire le contraire durant 3500 ans), aurait créé un monde programmé
pour évoluer. Cet "évolutionnisme théiste" (progressive creationism en
anglais) a le mérite de la diplomatie : il évite le conflit frontal avec les gros
bataillons des scientifiques acquis à l'évolutionnisme. Mais, en matière de
science, le compromis n'a jamais constitué un critère de vérité.
L'évolutionnisme théiste pèche par ses deux faces : il ne résout pas les
difficultés liées à l'impossibilité d'établir le "fait biologique" de l'évolution
(l'apparition d'organes nouveaux). En mélangeant la Cause première avec les
causes secondes, il ôte à la démarche scientifique sa légitime autonomie et les
scientifiques athées ne manquent pas de le dénoncer à ce titre. Or l'expérience
des derniers siècles montre que ceux qui ont voulu, de quelque manière,
minimiser ou relativiser l'Ecriture sainte, ont toujour fini par s'égarer. Ce
recours au "dieu des savants et des philosophes" pour rendre rationnel le "coup
de pouce" à chaque étape évolutive, va de pair avec le rejet du "dieu
d'Abraham, d'Isaac et de Jacob", ce Dieu qui intervient visiblement dans
Le Cep n°4. 3eme trimestre 1998
Page 10 / 78
Révélation qui fonde toutes ses croyances, lui révèle de surcroît
que tout est l'oeuvre d'une Intelligence créatrice et que cette leçon,
constamment scrutée par la raison humaine depuis trois
millénaires, s'avère en parfaite conformité avec les faits observés ?
09:59 Publié dans Apolégétique | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.