En avril 2014, Christine Boutin répondait aux questions de la journaliste Camille Vigogne au sein d’un article intitulé « Je suis une pécheresse » pour la revue politique Charles. Au cours de ce long entretien, elle se livre sur tous les sujets, de sa vie intime à sa carrière politique en passant par sa foi et déclare très honnêtement : « Je n’ai jamais condamné un homosexuel. L’homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné. (…) Ils sont pécheurs comme je le suis, on est tous pêcheurs. Je suis dans le péché, moi aussi, je suis une pécheresse, mais vous ne me verrez jamais faire l’apologie d’un péché ».
Malheur ! L’homosexualité, un péché ?!? Immédiatement, ces propos inspirés par le Lévitique et les épitres de saint Paul lui valent un lynchage politico-médiatique d’une grande violence ! Les journalistes et politiciens sont clairs : il faut excommunier Boutin !
Mais le vendredi 23 octobre, c’est devant le tribunal correctionnel de Paris que Christine Boutin comparaissait pour « incitation à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle »… Le procureur, d’une grande neutralité tout au long de l’audience, résuma, disons… à sa manière : « ce que l’on entend dans vos propos, c’est que les homosexuels sont une abomination ». L’avocat de Mme Boutin, qui plaidait la relaxe, ne manqua pas de lancer : « si vous suivez les réquisitions du procureur, alors il faut saisir la Bible ! ».
Verdict ? Les Écritures sont condamnées : Christine Boutin doit déjà payer une amende de 3 000 euros. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 18 décembre. Elle risque encore jusqu’à un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
Marc Auchenne
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