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13/10/2017

L’enseignement darwinien sur l’infériorité des femmes:

 

 

par Jerry Bergman, Ph D

 

 

 

 La théorie évolutionniste a été fortement documenté et abondamment publicisé. Il est cependant moins bien connu que plusieurs évolutionnistes, incluant Charles Darwin lui-même, ont aussi enseigné que la femme était biologiquement inférieure à l’homme. Les idées de Darwin, dont sa vision des femmes, ont eu un impact majeur sur la société. Révélant son attitude envers les femmes, Darwin (juste avant d’épouser sa cousine, Emma Wedgewood) a énuméré les avantages du mariage : « … une compagne constante (une amie pour le vieil âge) qui sera intéressée à vous, un objet à chérir et avec qui jouer – mieux qu’un chien – un foyer et quelqu’un pour prendre soin de la maison… » (Darwin, 1958:232,233).

 

 

Darwin avait comme raisonnement qu’en tant qu’homme marié, il serait « un pauvre esclave… pire qu’un nègre », mais il s’est tout de même souvenu que « l’on ne peut pas vivre la vie de solitaire, prisonnier d’un pénible vieil âge et n’avoir aucun compagnon… et n’ayant aucun enfant, pouvoir en dévisager un autre ». Darwin a conclu sa discussion sur la note philosophique suivante: « il y a plusieurs esclaves heureux » et peu de temps après, il s’est marié. (1958:234).

 

 

Selon Darwin, les femelles adultes de la plupart des espèces ressemblent aux jeunes des deux sexes. À partir de cela et d’autres évidences, il « a compris que les mâles étaient plus avancés selon l’évolution que les femelles. » (Kelves, 1968:8). Plusieurs anthropologues du temps de Darwin ont conclu que « le cerveau des femelles était analogue à celui des animaux », que les femmes avaient « développé à l’excès leurs organes sensibles au détriment du cerveau » (Fee, 1979:418). Carl Vogt, professeur d’histoire naturelle à l’Université de Genève, qui acceptait plusieurs des « conclusions du grand naturaliste moderne britannique, Charles Darwin », a déclaré que « l’enfant, la femme, et les blancs séniles » avaient tous l’intellect et la nature du « nègre adulte » (1863:192). La plupart des partisans de Darwin ont accepté son raisonnement, y compris George Romanes, qui a conclu que l’évolution avait voulu que les femmes soient, comme Kelves l’a postulé :

 

 

 » … de moins en moins cérébrales, et plus émotionnelles. Romanes … partageait la vision de Darwin à l’effet que les femelles n’étaient pas aussi évoluées que les mâles – idées qu’il articula dans divers ouvrages et dans plusieurs articles qui ont influencé toute une génération de biologistes. Romanes se voyait apparemment comme le gardien de l’évolution, détenant ainsi la responsabilité de la garder sur la bonne voie… Edward Drinker Cope, un paléontologue de l’Université de Pennsylvanie, a écrit que les animaux mâles jouent « un rôle plus actif dans la lutte pour l’existence » et que toutes les femelles, en tant que mères, ont eu à sacrifier la croissance pour la force émotionnelle… (Kevles, 1986:8,9) « 

 

.

Les biologistes de l’époque étaient en désaccord au sujet de l’infériorité de la femme, notamment parce que Darwin croyait que « l’activisme féminin non surveillé menaçait de produire une perturbation des races » et qu’il « renverserait le processus ordonné de l’évolution » (Fee, 1979: 415).

 

 

Darwin enseignait que les différences entre les sexes humains étaient dues en partie à la sélection sexuelle, spécifiquement parce que les hommes devaient prouver leur supériorité physique et intellectuelle dans l’attraction sexuelle. Pour soutenir sa conclusion, Darwin a utilisé des exemples de cultures qui exigeaient des hommes qu’ils se battent contre un adversaire afin de retenir leurs épouses. Parce que « le parti le plus fort remporte toujours le prix », le résultat est qu’un « homme faible, sauf s’il est un bon chasseur… a rarement la permission de garder une épouse qu’un homme plus fort pense digne de son attention » (1896:562).

Charles Darwin et sa femme

D’autres exemples utilisés par Darwin pour illustrer sa conclusion selon laquelle les forces de l’évolution donnaient à l’homme une supériorité face à la femme comportaient des animaux. Puisque les humains avaient évolué à partir des animaux, et que « nul ne s’oppose au fait que le taureau a une disposition différente de celle de la vache, le sanglier de la truie, l’étalon de la jument, comme il est bien connu des teneurs de ménageries que les primates mâles sont plus larges que les femelles », il doit en être de même pour les femelles humaines (Darwin, 1896:563). De plus, certains traits des femmes « sont caractéristiques des races inférieures, et sont donc issues d’un passé et d’un état de civilisation inférieurs. » (1896:563,564). En résumé, Darwin en conclut que les hommes atteignent :

 

 

« … une éminence plus grande, dans tout ce qu’ils entreprennent, et qu’ils surpassent les femmes – qu’il soit question de réflexion profonde, de raison, d’imagination ou simplement de l’usage des sens ou des mains. Si l’on dressait deux listes des hommes et des femmes les plus éminents en poésie, peinture, sculpture, musique (performance et composition), histoire, science, et philosophie, avec une demi-douzaine de noms sous chaque catégorie, les deux listes ne pourraient être comparées. L’on peut aussi déduire de la loi de la déviation des moyennes – si bien illustrée par M. Galton dans son ouvrage sur « le Génie Héréditaire » – que … la moyenne de puissance mentale chez l’homme doit être au-dessus de celle des femmes ». (Darwin, 1896:564)

 

 

 

Évidemment, Darwin ignorait totalement les influences de la culture, de l’environnement, des rôles sociaux, et des opportunités relativement rares qui existaient en son temps, pour les hommes et les femmes.
 
 
La conclusion selon laquelle les femmes sont, sur le plan de l’évolution, inférieures aux hommes est au centre de la contribution majeure de Darwin à la théorie de l’évolution : la sélection naturelle anti-sexuelle. Puisque la sélection naturelle, dans les grandes lignes, se débarrasse des faibles, tous les facteurs qui faciliteraient l’existence des faibles serait contre l’évolution. Ainsi, les mâles sont soumis à plus de pression sélective que les femmes, incluant l’hypothèse voulant que dans les temps primitifs, les mâles plus forts, plus rapides et plus intelligents, eussent été plus aptes à survivre à la chasse et à ramener de la nourriture. Par conséquent, la sélection naturelle ferait évoluer les hommes à un degré supérieur à celui des femmes. Puisque les femmes ont historiquement été attachées tout d’abord aux tâches domestiques, serviles et répétitives, et non à la chasse, elles étaient moins exposées aux pressions sélectives. Aussi, la vieille tradition des mâles a été de protéger les femelles : seuls les hommes allaient se battre, et les normes de guerre communes empêchaient délibérément de tuer les femmes. La guerre s’abattait sur les hommes plus faibles, et seuls les plus forts survivaient et retrouvaient leur foyer pour se reproduire. L’évolutionniste éminent Topinard en a conclu que les hommes étaient supérieurs parce qu’ils se battaient afin de se protéger eux-mêmes et de protéger leurs femmes et leurs familles. Un peu plus loin, Topinard a enseigné que les mâles ont :
 
 

« toute la responsabilité et les inquiétudes du lendemain [et qu’ils sont] … constamment actifs à combattre l’environnement et les rivaux humains, et qu’ils ont ainsi besoin … de plus de pouvoir mental que la femme qu’ils doivent protéger et nourrir… les femmes sédentaires, manquant d’occupations intérieures, ont comme rôle d’élever les enfants, d’aimer et d’être passives » (cité par Gould, 1981:104).

 

 

L’infériorité des femmes – un fait tenu pour acquis par la plupart des scientifiques du XIXe siècle – était une preuve majeure de l’évolution par la sélection naturelle. Gould déclare qu’il n’y avait en fait que « peu de scientifiques égalitaires » à l’époque. Presque tous croyaient que les « femmes et les nègres » étaient intellectuellement inférieurs. Ces scientifiques ne répétaient pas des préjugés sans y travailler en profondeur et y réfléchir; ils cherchaient à justifier ce pilier majeur de la théorie de l’évolution en tentant de prouver scientifiquement que les femmes étaient inférieures.

 

 

L’une des approches utilisées pour justifier l’infériorité des femelles par rapport aux mâles a été de prouver que leur capacité cérébrale était plus faible. Les chercheurs ont d’abord tenté de démontrer de manière empirique que la capacité crânienne de la femme était plus faible, et ensuite que la capacité cérébrale était reliée à l’intelligence, une tâche plus difficile. (Van Valen, 1974:417-423)

 

 

Parmi les nombreux chercheurs qui ont utilisé la phrénologie pour « prouver » l’infériorité intellectuelle des femmes, l’un des plus éminents fut Paul Broca (1824-1880). L’un des « anthropologues les plus prestigieux » d’Europe et une éminence dans le développement de l’anthropologie physique en tant que science, Broca a fondé en 1859 la prestigieuse Société Anthropologique (Fee, 1979:415). Une préoccupation majeure de la société était alors de mesurer les divers traits humains, dont les crânes, afin de « désigner les groupes humains et de leur attribuer une valeur relative » (Gould, 1981:83). La conclusion de Broca lui a fait dire que les cerveaux humains étaient :

 

 

« …plus larges chez les adultes matures que chez les aînés, plus larges chez les hommes que chez les femmes, plus larges chez les hommes éminents que chez ceux dont le talent est médiocre, et plus large chez les races supérieures que chez les races inférieures… en d’autres mots, il existe une relation remarquable entre le développement de l’intelligence et le volume du cerveau ». (Gould, 1981: p. 83)

 

 

Et, comme Gould l’a noté, la recherche de Broca n’était pas superficielle : « On ne peut pas lire les ouvrages de Broca sans avoir un respect énorme pour son attitude consciencieuse à générer des données. » (1982:85)

 

 

Broca cherchait surtout à prouver l’infériorité de la femme par rapport à l’homme : « de toutes ses comparaisons entre les groupes, Broca rassemblait le plus d’information sur les cerveaux des femmes par rapport à ceux des hommes… » (Gould 1981:103). Il a conclu que « la taille relativement petite du cerveau de la femme dépend en partie de son infériorité physique et en partie de son infériorité intellectuelle. » (Gould, 1981:104). Broca a aussi conclu que la disparité entre les cerveaux des hommes et des femmes devenait plus grande, ce qu’il expliquait comme le résultat de pressions évolutionnistes différentes sur les hommes dominants et les femmes passives » (Gould, 1981:104).

 

 

Ces points de vue étaient appuyés par plusieurs des évolutionnistes les plus proéminents de l’époque de Darwin. Le roi dans le domaine de la psychologie sociale et un pionnier dans le domaine du comportement collectif était Gustave LeBon (1841-1931). Ce scientifique, dont l’étude classique sur le comportement de la foule (La Foule;1895) est connue de chaque étudiant des sciences sociales, a écrit :

 

 

« …des races les plus intelligentes… sont un grand nombre de femmes dont les cerveaux sont plus rapprochés en taille de ceux des gorilles que de ceux des cerveaux mâles les plus développés. Cette infériorité est si évidente que nul ne peut la contester pour un moment; son degré seul vaut la peine d’être discuté… Les femmes… représentent les formes les plus inférieures de l’évolution humaine et… sont plus près des enfants et des sauvages de l’homme adulte et civilisé. Elles excellent dans l’inconstance, l’inconsistance, l’absence de pensée et de logique, et dans l’incapacité de raisonner. Il existe sans aucun doute quelques femmes distinguées, très supérieures à l’homme moyen, mais elles sont aussi exceptionnelles que la naissance d’une monstruosité, par exemple, d’un gorille à deux têtes; par conséquent, nous pouvons les ignorer entièrement. » (Gould, 1981:102,105)

 

 

Une réévaluation de la conclusion selon laquelle les femelles étaient moins intelligentes que les mâles a fait ressortir des défauts majeurs dans l’évidence qui « prouvait » l’infériorité de la femme, comme certains aspects majeurs de la théorie de l’évolution.

 

 

Fisher déclare même que toute la théorie de la sélection naturelle est remise en question, selon la citation de Chomsky:

 

 

« … les processus par lesquels l’esprit humain a acquis son état présent de complexité… constituent un mystère complet… Il est parfaitement sécuritaire d’attribuer ce développement à la « sélection naturelle, » pourvu que nous réalisions qu’il n’y a aucune substance à cette assertion, qu’elle ne mène à rien d’autre qu’à une croyance voulant qu’il existe une quelconque explication naturaliste pour ces phénomènes (1972:97) ».

 

 

Une autre méthode utilisée pour attaquer la conclusion sur l’infériorité des femmes a été d’attaquer l’évidence de la théorie évolutionniste elle-même. Fisher, par exemple, fait l’observation suivante :

 

 

« Les difficultés reliées à l’établissement de théories sur les origines humaines et sur l’organisation du cerveau actuel de nos présumés ancêtres fossiles, qui reposent seulement sur quelques crânes imprégnés de calcaire – dont la plupart sont bosselés, émiettés, ou altérés par le passage de millions d’années – en tant qu’évidence, semblent insurmontables. » (1979:113)

 

 

À vrai dire, plusieurs des tentatives visant à détruire la vision évolutionniste selon laquelle les femmes sont intellectuellement inférieures aux hommes, ont attaqué le cœur de la théorie évolutionniste, parce qu’elle est inexorablement reliée à l’infériorité du groupe humain, qui doit exister afin que la sélection naturelle puisse agir. Morgan déclare que la conclusion de l’infériorité des femmes a été si incrustée dans la biologie que les penseurs dans ce domaine tendaient à « se sauver du sujet seul de la biologie et des origines », espérant pouvoir l’ignorer et « s’assurer que les choses futures seraient différentes » (Morgan, 1972:2). Elle clame que nous ne pouvons cependant pas ignorer la biologie évolutionniste, parce qu’en croyant en « l’héritage sauvage et l’évolution de l’homme en tant que carnivore chasseur, ces doctrines ont pris racine dans l’esprit de l’homme, aussi fermement que la Genèse ne l’a jamais fait ». Elle conclut que l’évolution doit être réévaluée, et que les scientifiques se sont « parfois perdus » à cause de préjugés et de prescriptions philosophiques. Elle déclare que la vision évolutionniste proéminente selon laquelle les femmes sont biologiquement inférieures aux hommes doit être mise au défi, et dans son document, ainsi que dans plusieurs autres qui l’ont précédé, des douzaines d’auteurs ont adroitement détruit la conclusion de l’infériorité de la femme, et en faisant cela, ont fait sauter l’un des piliers majeurs de l’évolution.

 

 

Références
 
 

 

Chomsky, Noam. 1972. Language and Mind. New York: Harcourt, Brace, and World.

Darwin, Charles. 1896. The Descent of Man and Selection in Relation to Sex. New York: D. Appleton and Company.

—–. (Nora Barlow, Ed.). 1958. L’autobiographie de Charles Darwin, 1809-1882. New York: W. W. Norton & Co., Inc.

Dyer, Gwynne. 1985. War. New York: Crown Publishers, Inc.

Fee, Elizabeth. 1979. « Nineteenth-Century Craniology: The Study of the Female Skull. » Bulletin of the History of Medicine, 53:415-433.

Fisher, Elizabeth. 1979. Woman’s Creation: Sexual Evolution and the Shaping of Society. Garden City, NY: Anchor Press/Doubleday.

Gould, Stephen Jay. 1981. The Mismeasure of Man. New York: W. W. Norton & Company.

Kevles, Beltyann. 1986. Females of the Species: Sex and Survival in the Animal Kingdom.Cambridge, MA: Harvard University Press.

Morgan, Elaine. 1972. The Descent of Woman. New York: Stein and Day.

Van Valen, Leigh. 1974. « Brain Size and Intelligence in Man. » American Journal of Physical Anthropology, 40:417 423.

* Jerry Bergman détient 7 diplômes, dont un en biologie, un en psychologie et un en recherche et évaluation de plusieurs universités Université d’État de Wayne (Détroit),Université d’État de Bowling Green (Ohio) et autres collèges. Professeur de sciences au Collège Northwest d’Archbold (Ohio), M. Bergman prépare actuellement une troisième thèse de doctorat en biologie moléculaire.

Traduit de l’anglais par Ketsia Lessard

Institute for Creation Research, Impact, No. 249
« Vital Articles on Science / Creation », mars 1994

 

 

 

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