12/09/2023
John Bunyan (1628-1688):
LE RÊVEUR IMMORTELpar Orlando Boyer
" Dans mon voyage à travers le désert de ce monde, j'arrivai dans un lieu où il y avait une caverne. Je m'y couchai pour prendre un peu de repos, et m'étant endormi, je fis un rêve: je voyais un homme vêtu d'habits sales et déchirés. Il était debout et tournait le dos à sa maison. Dans sa main, il tenait un livre, et ses épaules étaient chargées d'un pesant fardeau. "
Il y a trois siècles, John Bunyan commençait ainsi son livre, Le voyage du pèlerin. Ceux qui connaissent ses œuvres littéraires peuvent confirmer qu'il est bien " le rêveur immortel qui, même mort, parle encore ". Cependant, bien que des milliers de croyants connaissent Le voyage du Pèlerin, bien peu nombreux sont ceux qui connaissent l'histoire de la' vie dédiée à la .prière de ce courageux prédicateur.
Bunyan, dans son autobiographie intitulée Grâce abondante pour le premier des Pécheurs, nous apprend que ses parents, bien que très pauvres, réussirent à lui faire apprendre à lire et à écrire. Lui-même se nommait " le premier des pécheurs"; d'autres affirment qu'il eut " beaucoup de chance " bien que non encore croyant. Il épousa une jeune fille dont toute la famille était profondément croyante. Bunyan était rétameur, et comme tous ceux de son métier, très pauvre. De son côté, elle possédait pour tout bien deux livres: Le chemin qui mène au ciel et La pratique de la piété, œuvres que son père lui avait laissées en mourant. Bien que Bunyan ait trouvé dans ces deux livres " quelques points qui l'avaient intéressé ", ce fut lors des cultes qu'il éprouva la conviction d'être sur le chemin de l'enfer.
Dans les passages suivants tirés de Grâce abondante pour le premier des pécheurs, on découvre comment il lutta par la prière pendant la période de sa conversion:
"J'eus entre les mains une œuvre des Ranters, livre très apprécié de quelques théologiens. Incapable de juger par moi-même du mérite de ces doctrines, je m'appliquai à prier ainsi: "Ô Seigneur, je ne sais pas faire la différence entre l'erreur et la vérité. Seigneur, ne me laisse pas seul accepter ou refuser cette doctrine en aveugle; si elle vient de Dieu, fais que je ne la repousse pas; si elle est l'œuvre du diable, ne me laisse pas l'accepter;" Dieu soit loué de ce qu'Il m'ait incité à me méfier de ma propre sagesse et de ce qu'Il m'ait gardé des erreurs des Ranters. La Bible me fut très précieuse alors.
"Pendant tout ce temps où je me sentais condamné aux peines éternelles, je m'étonnais de voir les hommes s'efforcer d'obtenir des biens terrestres, comme s'ils espéraient vivre ici éternellement [...] Si j'avais eu la certitude du salut de mon âme, je me serais senti immensément riche, même si je n'avais eu que des haricots à manger.
" Je cherchai le Seigneur, priant et pleurant, et du fond de mon âme, je criai: ÔSeigneur, montre-moi, je t'en prie, que tu m'aimes d'un amour éternel. Alors, j'entendis mes paroles me revenir comme un écho: Je t'aime d'un amour éternel. Je me couchai et dormis en paix et, au réveil le lendemain, la même paix inondait mon âme. Le Seigneur m'assura: Je t'aimais quand tu vivais dans le péché; je t'aimais avant, je t'aime maintenant et je t'aimerai toujours.
" Un matin, alors que je priais en tremblant, convaincu que je n'obtiendrais pas une Parole de Dieu pour me consoler, il me dit: Ma grâce te suffit.
" Mon esprit s'illumina d'une grande clarté, comme si le Seigneur Jésus me regardait du haut du ciel à travers le toit de la maison et qu'il m'avait m'adressé ces paroles. Je rentrai chez moi en pleurant, transporté de joie et empli d'humilité au plus profond de moi.
" Cependant, un jour, alors que je marchais dans la campagne, la conscience inquiète, soudain ces paroles s'emparèrent de mon âme: Ta justice est dans les cieux. Avec les yeux de l'âme, je crus voir Jésus-Christ assis à la droite de Dieu, et qui se tenait là comme ma justice [...] En outre je vis que ce n'était pas la bonté de mon cœur qui pouvait l'améliorer ou au contraire y porter .préjudice; car ma justice c'est le Christ lui-même, le même hier, aujourd'hui et toujours. Alors les chaînes tombèrent de mes chevilles: je me trouvais libéré de mes angoisses et les tentations qui m'assaillaient perdirent de leur force; je ne craignais plus la sévérité de Dieu et je rentrai chez moi en me réjouissant par la grâce et l'amour de Dieu. Je n'ai pas trouvé dans la Bible la phrase: Ta justice est dans les cieux, mais il y a : Il a été fait pour nous sagesse et aussi justice, sanctification et rédemption (1 Corinthiens 1:30) et je vis que l'autre phrase était vraie.
" Alors que je méditais ainsi, la phrase suivante des Ecritures pénétra mon esprit avec force: Il nous a sauvés, non pas pour les œuvres de justice que nous avons accomplies, mais par sa miséricorde. Je fus ainsi élevé vers les cieux et je me retrouvai au sein de la grâce et de la miséricorde. Avant, je craignais la mort, mais maintenant, je proclamai: Je désire mourir. La mort devenait pour moi chose désirable. On ne vivait pas vraiment avant de passer dans l'autre vie. Oh, pensais-je, cette vie est à peine un songe en comparaison de l'autre! C'est en cette occasion que l'expression " héritiers de Dieu " se révéla si pleine de signification pour moi que je ne peux l'expliquer en termes terrestres. Héritiers de Dieu! Dieu lui-même est la part des saints. C'est ce que je vis et qui me remplit d'admiration; cependant, je ne peux raconter tout ce que je vis... Christ était un Christ précieux en mon âme, il était ma joie; la paix et le triomphe en Christ étaient si grands que j'eus les plus grandes difficultés à rester couché". .
Bunyan, dans sa lutte pour se libérer de l'esclavage du péché, ne fermait pas son âme aux êtres désorientés qui ignoraient les horreurs de l'enfer. A ce sujet, il écrivit:
" Par les Ecritures, je compris que l'Esprit Saint ne veut pas que les hommes enterrent leurs talents et leurs dons, mais au contraire qu'ils les développent [...] Je rends grâce à Dieu de m'avoir donné la capacité d'aimer, d'avoir pitié de l'âme de mon prochain et de m'avoir incité à m'efforcer de prononcer les paroles que Dieu pourrait utiliser afin d'atteindre les consciences et de les réveiller. En ceci le Seigneur a répondu au désir de son serviteur et les gens commencèrent à se montrer émus et angoissés, quand ils comprirent l'horreur de leurs péchés et la nécessité d'accepter Jésus-Christ.
" Du plus profond de mon cœur, j'ai crié vers Dieu sans répit pour qu'il rende efficace la Parole pour le salut des âmes [...] En fait, j'ai répété au Seigneur que si le sacrifice de ma vie devant tous pouvait servir à les réveiller et à les confirmer dans la vérité, j'accepterais avec joie.
" Dans l'exercice de mon ministère, mon principal désir était d'aller dans les lieux les plus obscurs du pays [...] Lorsque je prêchais, je ressentais les douleurs mêmes de l'enfantement pour que naissent des enfants à Dieu. S'il n'y avait pas de fruit, je n'accordais aucune importance aux éloges que pouvaient me valoir mes efforts; s'il y avait des fruits, je n'accordais aucune importance à l'opposition rencontrée ",
Les obstacles que dut affronter Bunyan furent nombreux et variés. Satan, lorsqu'il se vit sérieusement menacé par l'œuvre de ce serviteur de Dieu, commença à dresser des barrières de toutes sortes. Bunyan luttait fidèlement contre la tentation de s'enorgueillir du succès de son ministère, afin de ne pas tomber dans la condamnation du diable. Lorsqu'une fois, un auditeur lui dit qu'il avait prêché un bon sermon, Bunyan lui répondit :" Il n'est pas nécessaire de me le dire, le diable me l'a déjà murmuré à l'oreille avant même que je descende de chaire ".
Puis l'ennemi des âmes incita les impies à calomnier Bunyan et faire courir des bruits contre lui dans tout le pays afin de le pousser à renoncer à son ministère. On le traita de sorcier, de jésuite, de contrebandier, on affirma qu'il vivait avec une maîtresse, qu'il avait deux épouses et que ses enfants étaient illégitimes.
Lorsque tous ces stratagèmes du malin pour détourner Bunyan de son ministère glorieux eurent échoué, ses ennemis l'accusèrent de ne pas observer les règles du culte de l'Eglise officielle. Les autorités civiles le condamnèrent à la prison à perpétuité et se refusèrent formellement à révoquer la sentence, malgré tous les efforts des amis de Bunyan et les prières de sa femme; il devait rester prisonnier jusqu'au jour où il prêterait serment de ne plus jamais prêcher.
Au sujet de son emprisonnement, il nous raconte:
" Je n'avais jamais autant ressenti la présence de Dieu. à mes côtés à tout instant avant d'être emprisonné […] me fortifiant si tendrement avec telle ou telle parole des Ecritures, à tel point que j'en vins à désirer, si cela était permis, des tribulations plus grandes encore pour recevoir une plus grande consolation.
" Avant mon incarcération, j'ai prévu ce qui devait m'arriver et deux choses brûlaient dans mon cœur sur la façon dont je pourrais faire face à la mort, si j'en arrivais là. Je fus poussé à prier, à demander à Dieu de me fortifier "à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. Rendez grâces au Père." Pendant toute l'année qui précéda mon arrestation, je ne priais presque jamais sans que ce verset des Ecritures ne me revienne à l'esprit et sans que je ne comprenne que pour souffrir avec patience et surtout avec joie, il fallait une grande force d'âme.
" La seconde considération fut dans le passage suivant: Et nous regardions comme certain notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la placer en Dieu, qui ressuscite les morts. Grâce à ce verset je compris que si j'en arrivais à souffrir comme je le devais, premièrement je devais condamner à mort tout ce qui appartenait à notre vie, considérant ma femme, mes enfants, ma santé, les plaisirs, tout, enfin, comme morts pour moi et moi pour eux.
"Je résolus, comme dit Paul, de ne pas regarder les choses qui se voient, mais celles qui ne se voient pas; parce que les choses qui se voient sont temporelles alors que celles qui ne se voient pas sont éternelles. Et. je compris que si je m'étais préparé seulement à la prison, je pourrais à l'improviste être appelé aussi à être fouetté ou attaché au pilori. De même si je m'attendais seulement à ces châtiments, je ne supporterais pas celui de l'exil. La meilleure façon de supporter les souffrances était d'avoir confiance en Dieu, pour ce qui était du monde à venir, et pour celui-ci, il fallait considérer le tombeau comme ma demeure, dresser ma couche dans les ténèbres et dire à la décomposition: c'est toi mon père et à la vermine: Ma mère et ma sœur (Job 17:13-14).
" Cependant, en dépit de ce réconfort, j'étais un homme en proie à la faiblesse. La séparation d'avec ma femme et nos enfants, je la ressentais parfois en prison comme si ma chair était arrachée de mes os, ceci non seulement parce que je pensais aux épreuves et aux malheurs que subissaient ces êtres qui m'étaient chers, particulièrement ma fille aveugle. Pauvre fille, comme ton existence en ce monde est triste! Tu seras maltraitée; tu demanderas l'aumône, tu souffriras de la faim, du froid, du dénuement et autres malheurs! Oh, les souffrances de ma petite aveugle me déchiraient le cœur en lambeaux!
"Je méditais également beaucoup sur l'horreur de l'enfer pour ceux qui craignaient la croix au point de se refuser à rendre gloire à Christ et de nier ses paroles et sa loi devant les fils des hommes. Mais je pensais encore plus à la gloire que le Christ prépare pour ceux qui avec amour, foi et patience rendent témoignage pour lui. Le souvenir de ces choses contribuait à diminuer la tristesse que je ressentais lorsque je pensais aux êtres chers qui souffraient à cause de mon témoignage pour Christ. "
Mais toutes les horreurs de la prison ne suffirent pas à ébranler le courage de John Bunyan. Lorsqu'on lui offrit la liberté en échange de l'engagement de ne plus jamais prêcher, il répondit: "Si je sortais aujourd'hui de prison, demain je prêcherais de nouveau l'Evangile avec le secours de Dieu ".
A ceux qui pensent qu'en fin de compte, John Bunyan n'était qu'un fanatique, nous conseillons de lire et de méditer les œuvres qu'il nous légua: Eclaircissements sur quelques vérités évangéliques, La prière, le voyage du pèlerin, Grâce abondante pour le premier des Pécheurs et beaucoup d'autres pas encore traduites en français.
John Bunyan passa plus de douze ans en prison. Il est facile de dire que ce furent douze longues années, mais il est difficile d'imaginer ce que cela signifie vraiment; il passa plus du cinquième de sa vie en prison, alors qu'il était dans la force de l'âge. Ce fut un Quaker du nom de Whitehead qui obtint sa libération. Une fois libre, il alla prêcher à Bedford, à Londres et dans de nombreuses autres villes. Il finit par devenir si populaire qu'on le surnomma " Evêque Bunyan ". Il poursuivit son ministère fidèlement jusqu'à l'âge de soixante ans, lorsqu'il fut victime de la fièvre et mourut. Des dizaines de milliers de personnes se rendent encore sur sa tombe.
Comment expliquer le succès de John Bunyan? Orateur, écrivain, prédicateur, moniteur d'école du dimanche ou père de famille, chacun peut tirer grand profit de l'étude du style et des mérites des œuvres de Bunyan, en dépit du fait que celui-ci ne fut qu'un simple ferblantier sans aucune instruction.
Mais comment peut-on expliquer la réussite merveilleuse de Bunyan? Comment un homme inculte pouvait-il prêcher comme il le faisait et écrire dans un style susceptible d'intéresser les enfants comme les adultes, les rois comme les pauvres, les savants comme les profanes? La seule explication est que c'était un homme en communion constante avec Dieu. Bien que son corps était retenu en prison, son âme était libre. Car c'est dans une cellule que John Bunyan eut les visions décrites dans ses livres; des visions beaucoup plus réelles que ses persécuteurs et que les murs qui l'entouraient. Ses ennemis ont disparu depuis longtemps et ces murs sont tombés en ruines, mais les écrits de Bunyan continuent à apporter lumière et joie à toutes les générations partout sur la terre.
Ce qui suit montre la lutte que Bunyan soutenait avec Dieu lorsqu'il priait: " Il y a dans la prière un moment où il faut mettre à découvert la personnalité, ouvrir son cœur devant Dieu, épancher son âme affectueusement en demandes, soupirs et gémissements : Seigneur, dit David, tous mes désirs sont devant toi, et mes soupirs ne te sont pas cachés (Psaume 38:10). Et encore: Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant; quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu? Je me souviens avec effusion de cœur " (Psaume 42:3,5).
En une autre occasion, il écrivit: " Parfois les meilleures prières consistent plus en soupirs qu'en paroles, et ces paroles ne sont rien d'autre que la simple représentation du cœur, la vie et l'esprit de ces prières ".
Comment il insistait et importunait Dieu dans ses prières, se voit clairement dans le paragraphe suivant: " Je te le dis: continue à frapper, à pleurer, à gémir et à supplier; s'il ne se lève pas pour s'occuper de toi parce que tu es son ami, au moins, en raison de ton insistance, il se lèvera pour te donner ce dont tu as besoin ".
Indiscutablement, le caractère extraordinaire de la vie de Bunyan avait sa source dans sa profonde connaissance des Saintes Ecritures qu'il aimait tant et dans ses prières persévérantes à Dieu qu'il adorait. Si quelqu'un se demande si Bunyan a fait la volonté de Dieu pendant les douze longues années qu'il a passées dans la prison de Bedford, il doit reconnaître que ce serviteur du Christ, en écrivant Le voyage du pèlerin en prison, a prêché un sermon qui, près de trois siècles après, se lit toujours en cent quarante langues. C'est le plus fort tirage après la Bible. Sans un tel dévouement à Dieu, il n'aurait pas été possible d'atteindre le résultat incommensurable et durable de ce sermon prêché par un ferblantier pénétré de la grâce de Dieu.
Références: Les Héros de la Foi, Orlando Boyer - Editions VIDA
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08/09/2023
Le Président de la Church of the Lutheran Confession:
Pasteur Michael Eichstadt
Email: meichsta@gmail.com
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05/09/2023
L’islamisation à visage découvert:
Ceux qui peuvent en parler, ceux qui doivent se taire...
Depuis plusieurs jours, les journalistes Davet et Lhomme sont invités sur tous les plateaux télé et radio pour faire la promotion de leur livre Inch’Allah, l’islamisation à visage découvert.
Les faits sont là, nombreux, bien décrits. On voit que les interdits religieux conditionnent l’ensemble de la vie quotidienne. On dévoile que des quartiers entiers se ferment dans le communautarisme où l’on mange islam, on s’habille islam, on parle arabe. Dans ces territoires qui ne sont plus la France, on ne se mélange plus aux autres. Les élèves refusent le son des musiques occidentales, ne dessinent plus de visage, n’entrent plus dans des salles au mobilier rouge, n’absorbent que du halal… Les femmes sont reléguées à la place qui est la leur dans le monde islamique. Ces quartiers islamisés sont désormais partout en France, même dans des villes moyennes. Des départements comme la Seine-Saint-Denis font quasiment sécession par rapport au sacro-saint « vivre ensemble »… Tout ça est très bien mené.
Personnellement, je me réjouis que la vérité sur les dangers de l’islamisation de la France soit médiatisée, enfin.
Mais je ne comprends pas. Pourquoi quand deux éminents journalistes parlent de l’islam, ce sont des grands reporters, et pourquoi, quand la « fachoshère » alerte sur des faits similaires, on menace de faire fermer les sites (Jean Jacques Bourdin voulait qu’on interdise le site fdesouche) ? Qui décide, dans les hautes sphères, de qui doit pouvoir parler et qui doit se taire ? Qui décide de ceux qui doivent être considérés comme des héros et ceux qui doivent être désignés comme des salauds ?
Alors, certes, suite au travail de terrain de leurs cinq étudiants, Davet et Lhomme glissent les sempiternelles « pas d’amalgames » lors de leurs interviews promotionnelles. Messieurs, vous avez quinze ou vingt ans de retard sur le constat. Pendant toutes ces années, vous n’avez pas vu ou pas voulu voir la réalité. Cette réalité, 35 % des électeurs français s’en préoccupaient à l’élection présidentielle 2017 (sans compter les abstentionnistes)… Allez-vous mettre quinze ou vingt ans de plus pour faire la bonne analyse ? Allez-vous enfin comprendre que le problème est bien plus fort que les « facteurs socio-économiques » des quartiers et qu’il ne se cantonne pas à « l’islamisme radical ». Quand allez-vous comprendre, vous et vos éminents confrères, que les problèmes que pose l’islam, en tant que religion expansionniste, ne pourront jamais être résolus par les politiques conduites et reconduites depuis des décennies ?
Un petit conseil de lecture : lisez le Coran, lisez l’histoire des chrétiens d’Orient et vous aurez les idées plus claires. Souvenez-vous, également, de cette phrase de Youssef al-Qaradâwî, des Frères musulmans, en 2022 : « Avec vos lois démocratiques, nous vous coloniserons. Avec nos lois coraniques, nous vous dominerons. »
09:37 Publié dans Choc de civilisations | Lien permanent | Commentaires (0)
01/09/2023
Le puritanisme aux Etats-Unis, du Mayflower aux télévangélistes:
L'esprit puritain n'est pas propre à une confession définie. Il imprègne profondément les Églises presbytériennes, méthodistes, baptistes, quakers et beaucoup d'autres florissantes aux États-Unis. En 1989, on dénombrait dans ce grand pays cent sept « dénominations », c'est-à-dire cent sept Églises indépendantes, chiffre en évolution constante ! Sans revenir en détail sur l'histoire, complexe entre toutes, de ces innombrables Églises issues du protestantisme, de leurs variations, fusions, scissions, rapprochements ou séparations, Michel Duchein en étudiant ici le puritanisme aux Etats-Unis, nous permet d'explorer la psychologie de l'homo americanus, depuis l'arrivée du Mayflower jusqu'aux télévangélistes.
L'Américain, homme religieux
Nous nommerons ici « Américain » le citoyen des États-Unis, faute d'un inexistant vocable « États-unien » qui serait évidemment plus approprié.
Tout observateur, même superficiel, de la vie du peuple américain est frappé par la place qu'occupe la religion dans son univers mental. Déjà Tocqueville, en 1835, remarquait que les références à la Bible y faisaient partie du langage courant dans toutes les classes de la société et que personne n'y professait ouvertement l'athéisme ou l'agnosticisme, contrairement à la société française de la même époque. Un universitaire moderne, Jean Guiguet, écrivant en 1971, fait à peu près la même remarque : « la particularité la plus déconcertante des États-Unis est l'intégration de la religion à la vie quotidienne […] la religion est partie intégrante de la vie sociale ».
Cette place éminente tenue par la religion aux États-Unis va d'ailleurs de pair avec la plus grande liberté de conscience et de culte, inscrite dans la Constitution de 1791 et dans son premier Amendement. Tout Américain, ou à peu près, appartient à une « dénomination », chrétienne ou non, et cela fait partie de son identité sociale, au même titre que sa couleur de peau et sa profession.
Jusque vers les années 1850, le protestantisme, sous ses diverses formes, a dominé le paysage religieux américain, avec une forte coloration puritaine. L'arrivée massive d'immigrants irlandais, puis italiens, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, puis enfin mexicains au XXe siècle, a introduit une puissante communauté catholique, d'ailleurs fort variée. On compte aujourd'hui environ cinquante millions de protestants, toutes confessions confondues, et quarante-huit millions de catholiques, sans compter trois millions cinq cent mille épiscopaliens ou anglicans.
Est-ce à dire que tous les Américains sont férus de théologie et brûlent d'une foi ardente ? Évidemment non. Deux phrases souvent citées, l'une du président Franklin Roosevelt, l'autre du président Eisenhower, sont assez révélatrices. Alors que Mrs. Roosevelt demandait à son mari s'il croyait fermement à tout ce qu'il avait appris au catéchisme, il répondit : « Franchement, je n'y ai jamais beaucoup pensé. Je ne crois pas qu'il soit bon de trop penser à ces choses-là. » Et Eisenhower : « Notre gouvernement ne peut tenir debout sans reposer sur une foi religieuse, mais peu importe laquelle. » Nul doute que le président George W. Bush, pour sa part, ait une foi beaucoup plus solide que celle de son prédécesseur Roosevelt ; de toute façon la démocratie américaine est fermement fondée sur une relation explicite d'alliance avec Dieu dans la tradition de l'Ancien Testament : In God we trust, « en Dieu est notre confiance ».
C'est donc bien dans l'histoire qu'il faut chercher les racines profondes de cette union traditionnelle.
Les « Pères pèlerins » et les fondateurs des colonies anglaises d'Amérique
Au début du XVIIe siècle, l'Amérique du Nord était encore un continent vierge pour les Européens, mises à part quelques sporadiques et éphémères tentatives d'implantations espagnoles, françaises et anglaises en Floride, Caroline, Canada et Californie, pour emprunter les appellations actuelles.
Tout change avec les règnes des rois anglais Jacques I (1603-1625) et Charles Ier (1625-1649), lorsque l'intransigeance religieuse de ces deux souverains, champions déterminés de l'anglicanisme, pousse à l'émigration des groupes de « dissidents » puritains, désireux à la fois de vivre librement leur foi et de fonder, dans le Nouveau Monde, de « nouvelles Jérusalem », autrement dit des communautés vivant selon la loi de Dieu telle que l'énonçaient la Bible et les grands réformateurs, Calvin en tête. La motivation religieuse puritaine est donc à l'origine même de ces premières implantations.
Ces différents groupes sont, au départ, indépendants les uns des autres. Au début, même, ils s'ignorent pratiquement, dans l'immense étendue de la côte qui s'étend du 44e au 32e degré de latitude nord, du Maine à la Géorgie : il y a 3 200 km à vol d'oiseau de Portland à Savannah. Plus tard seulement, ils se rapprocheront les uns des autres, apprendront à vivre en bon voisinage et, à la fin du XVIIIe siècle, s'uniront en une fédération qui sera le noyau des États-Unis d'aujourd'hui. Mais chacun d'eux a sa propre histoire, sa propre organisation et, pendant longtemps sa propre personnalité religieuse.
La date la plus symbolique est celle du 21 décembre 1620, lorsqu'aborda au Cap Cod, par 40 degrés de latitude nord, dans ce qui est aujourd'hui État de Massachusetts, un groupe d'une centaine de puritains anglais, connu plus tard sous le nom de Pilgrim Fathers, les « Pères pèlerins », qui avaient voyagé à bord du Mayflower. Pendant les onze semaines de la traversée, les « pèlerins » s'étaient liés par un contrat, le Mayflower Compact, qui allait devenir la constitution de la nouvelle colonie : stricte observance de la foi et du culte calviniste, vie communautaire intense, discipline sociale et morale sans faille. La colonie, après des débuts difficiles, finit par s'implanter malgré les conditions climatiques défavorables, et s'accrut ensuite par de nouveaux arrivants. La ville de Boston, fondée en 1630, devint sa capitale, après l'échec de la première implantation plus au sud à New Plymouth. Plus tard elle fut absorbée par la nouvelle colonie du Massachusetts.
Les Pères Pèlerins du Mayflower n'étaient pourtant pas les premiers colons anglais établis dans cette partie du monde. Dès 1606 une compagnie commerciale avait fondé, avec charte royale, la colonie de Virginie – en souvenir de la Reine Vierge Élisabeth Ière – dans la zone fertile de la baie de Chesapeake, appelée à une grande prospérité grâce à la culture du tabac : mais il ne s'agissait pas, dans ce cas, d'un établissement religieux.
On retrouve, en revanche, des groupes de puritains sur plusieurs autres points de la côte de ce qui allait devenir la « Nouvelle Angleterre » : sur la presqu'île de Manhattan, où ils changent en New York la Nouvelle-Amsterdam fondée par les Hollandais – qui avait elle-même succédé à la Nouvelle-Angoulême des Français ; à New Haven ; à Rhode Island ; ailleurs encore. Le pasteur John Donne, en 1622, leur donne comme but à atteindre « de créer un pont entre le vieux monde et le Royaume du Ciel, d'écrire un nouveau chapitre du Livre des Chroniques pour en faire le Livre de la Vie » À New Haven, le pasteur John Davenport veut établir le nouvel Israël, la terre des Élus.
Toutes ces colonies ont en commun, du moins au début, des conditions d'existence difficiles, mais aussi une stricte discipline sociale. L'intolérance à l'égard des déviations morales ou doctrinales est générale, comme à peu près partout en Europe à la même époque. Ces communautés ont des gouverneurs, élus par les freemen – les hommes libres, ce qui excluait les domestiques – ou nommés par le roi. Elles s'administrent plus ou moins librement, dans un esprit fortement communautaire.
Faisant notablement exception, le Maryland, fondé en 1632 par lord Baltimore, ami de Charles Ier, est un refuge pour les catholiques et accueille volontiers des anglicans. Ceux-ci s'implantent aussi en Virginie et en Caroline du Nord et du Sud – ainsi nommées en l'honneur de Charles Ier et de Charles II.
Une mention toute particulière doit être faite de la Pennsylvanie, fondée en 1681 par le quaker William Penn. Bien que différent du calvinisme et de toutes les autres confessions connues alors en Angleterre – refus de tout clergé, de tout sacrement, libre inspiration de chaque fidèle par l'Esprit de Dieu – le quakerisme ou Société des Amis, fondé par George Fox vers 1647 se caractérise, sous la direction de William Penn, par une grande tolérance et par un esprit démocratique rare à l'époque. Par l'austérité des mœurs et la fidélité à la Bible, il se rattache néanmoins au puritanisme. La fertilité du pays, l'activité des colons, font bientôt de la Pennsylvanie, autour de sa capitale Philadelphie – étymologiquement « l'Amour des frères » – la région la plus peuplée et la plus prospère de la Nouvelle Angleterre.
La Bible et la Révolution américaine
Comme en Europe, le XVIIIe siècle est, dans les colonies anglaises d'Amérique du Nord, l'époque d'un certain apaisement des querelles religieuses. Même si l'irréligion affirmée y est exceptionnelle, les différences entre les diverses confessions ou « dénominations » tendent à s'estomper – le catholicisme mis à part, qui reste fortement minoritaire avant le milieu du XIXe siècle.
En 1773, au moment où éclate à Boston la révolte contre la métropole anglaise, premier acte de la « Révolution américaine », aucune des colonies n'est plus liée à une confession religieuse exclusive. Ni Washington ni Jefferson ne sont des zélotes intolérants ; Jefferson est même plutôt proche du déisme des philosophes français. Aussi les textes fondateurs de la nouvelle République proclament-ils, dès le début, la liberté de croyance et de culte ; les juifs, toutefois, resteront longtemps exclus des fonctions officielles, réservées à « tous les chrétiens de quelque dénomination que ce soit ».
Néanmoins, l'esprit religieux est toujours profondément ancré dans le pays. L'exclusivisme puritain des premiers colons subsiste dans certaines communautés : « Que soient maudits ceux qui vivent sans religion autant que ceux qui adhèrent à une mauvaise religion », déclare le pasteur Simpson en Nouvelle Angleterre. Et surtout les « dénominations » se multiplient, animées par la ferveur de prédicateurs inspirés, pour la plupart venus d'Europe, tels les méthodistes fondés en Angleterre par John Wesley, les baptistes, mennonites et Frères moraves nés en Allemagne et Europe centrale, les hamish de Hollande, sans compter toutes les variétés des presbytérianistes, congrégationalistes et « revivalistes ». Toutes ces confessions, fort différentes entre elles, ont en commun d'être imprégnées d'esprit puritain, parfois poussé à l'extrême ; ainsi les hamish, qui vivent comme en vase clos, refusent toute compromission avec « l'esprit du siècle ». Toutes, aussi, pratiquent une certaine forme de démocratie interne, même les épiscopaliens – anglicans – qui, sous l'autorité de leurs évêques en viennent à organiser leur vie paroissiale avec une forte participation des fidèles laïcs.
Ainsi, dès l'origine, et avec des nuances, le protestantisme teinté de puritanisme est à la source de la démocratie américaine ; phénomène reconnu par tous les observateurs européens, dont Tocqueville et l'historien K.H.Tawney : « La révolution que les puritains ont opérée dans les esprits et dans les relations de l'individu avec la société trouve son reflet dans l'organisation de la démocratie américaine telle que l'ont conçue les pères de la Constitution ».
Le puritanisme et l'appel du Grand Ouest
À partir des années 1820, l'appel de l'Ouest devient une des caractéristiques essentielles du peuple américain. Une fois franchis le Missouri et le Mississippi, les grandes plaines, puis les Montagnes Rocheuses, et pour finir la côte Pacifique, exercent un attrait irrésistible : c'est la « destinée manifeste » devenue un des mots d'ordre des États-Unis.
Dans cette vaste migration d'où sortiront les États-Unis modernes, les motivations économiques jouent évidemment leur rôle : vastes terres à cultiver, pâturages illimités pour les troupeaux, terrains de chasse, forêts à exploiter. Mais, pour beaucoup, l'idée d'une Terre Promise, d'un nouveau Canaan, est aussi déterminante. L'exemple le plus célèbre de cette marche du « peuple de Dieu » à l'appel de son guide est celui des mormons, ou « Saints des derniers jours », qui ont reçu la lumière divine par leur prophète John Smith en 1830 : Salt Lake City est fondé en 1847, après un exode où les souvenirs bibliques côtoient à chaque instant les réalités du XIXe siècle. Même si les mormons constituent une religion à part, en marge du christianisme historique, l'esprit puritain est extrêmement présent dans leur société, à l'exclusion toutefois de l'organisation démocratique, tout à fait étrangère tant à John Smith qu'à son successeur Brigham Young.
Indépendamment des mormons, d'innombrables communautés confessionnelles peu ou prou puritaines déménagent vers l'ouest et s'y implantent, créant les nouveaux États qui, peu à peu s'agrègent à l'Union primitive : ce sera la Bible Belt, la « ceinture biblique », qui qualifie parfois aujourd'hui encore les grandes plaines du Middle West. Pour un observateur étranger, les différences entre une communauté presbytérienne, une communauté méthodiste, une communauté congrégationaliste, peuvent paraître minimes ; pour les intéressés eux-mêmes, un esprit d'œcuménisme s'établit et gagne du terrain, même si certains groupes – les mennonites, les hamish, et bien sûr les mormons – restent irréductibles dans leur particularisme.
Mais, vers 1850-1860, le grand problème qui divise la société américaine n'est plus religieux : c'est celui de l'esclavage. Or, sur ce point, les diverses confessions adoptent des attitudes variées. Les épiscopaliens sont, dans l'ensemble, favorables au maintien de l'esclavage des Noirs, jugé nécessaire à l'exploitation des grands domaines de tabac ou de coton du sud. Au contraire, les méthodistes, les presbytériens, et surtout les baptistes et les quakers, jugent l'esclavage incompatible avec la notion d'égalité des hommes devant Dieu – notable différence avec l'Afrique du Sud, où les calvinistes hollandais seront, jusqu'au bout, les champions de l'apartheid et de la suprématie des Blancs.
La guerre de Sécession (1861-1865), qui coupe les États-Unis en deux camps ennemis, aura ses conséquences au plan religieux. Si 1'épiscopalisme demeure bien implanté dans le sud blanc, les anciens esclaves noirs se rallient en masse aux Églises baptistes et méthodistes, où ils donneront naissance, avatar assez inattendu du culte calviniste, aux gospel songs qui feront leur célébrité.
Le puritanisme dans la société américaine d'aujourd'hui
Il serait certes exagéré de qualifier de puritain l'ensemble de la société américaine d'aujourd'hui. La liberté des mœurs qui caractérise, notamment, toute une partie de la jeunesse, tant en Californie que dans les grandes métropoles de la côte Est, n'a vraiment plus rien à voir avec l'austérité des Pères Pèlerins du Mayflower.
Mais la persistance de l'esprit religieux, la référence permanente à Dieu, aux notions de Bien et de Mal – Good and Evil, chers au président George W. Bush, au langage de la Bible, sont évidentes pour tout observateur de la vie américaine. Le spectacle de la foule new-yorkaise après l'attentat meurtrier du World Trade Center, le 11 septembre 2001, était éloquent : tous, jeunes, vieux, blancs, noirs, ouvriers, employés, s'exprimaient spontanément en termes religieux, sans parler évidemment du Président.
On sait le poids politique que représentent aux États-Unis, au niveau des États comme au niveau fédéral, les groupes confessionnels ; on sait aussi le succès des « télévangélistes », qui utilisent la télévision comme véhicule de leur zèle religieux, ainsi que la force des mouvements « revivalistes », directement issus du vieux puritanisme calviniste. Il serait injuste d'attribuer au puritanisme les excès du fondamentalisme qui, ici ou là, se crispent sur une interprétation littérale de la Bible et veulent interdire dans les écoles l'enseignement de théories aussi « hérétiques » que l'évolutionnisme darwinien ou le système copernicien du cosmos. Mais l'esprit de Jean Calvin, qui faisait brûler vif Miguel Servet, n'est pas entièrement absent de ces fanatismes – qui ne sont pas sans évoquer, d'ailleurs, l'intégrisme de certains groupes islamiste au premier plan de l'actualité mondiale.
Quant à l'influence possible du puritanisme sur la prospérité économique des États-Unis depuis le XVIIIe siècle, c'est là un sujet beaucoup trop complexe pour être abordé, fût-ce brièvement, ici. La thèse fameuse de Max Weber sur l'éthique protestante et le capitalisme (1901) se prête à bien des interprétations, et d'ailleurs, malgré sa célébrité, elle n'est pas un dogme intangible. On ne peut que constater que les grands États industriels de la cote Est, d'où est sorti l'essor capitaliste du pays, sont aussi ceux où les colons puritains s'étaient établis les premiers, mais ce n'est pas le cas de la Californie, ni du Texas, tout aussi prospères aujourd'hui.
Il faut donc éviter les généralisations trop hâtives et trop hasarder ses conclusions, s'agissant d'un pays si vaste et si complexe. Mais il est indéniable que l'esprit puritain, même s'il n'est plus aussi exclusivement lié à telle ou telle confession particulière qu'au XVIIe siècle, reste un des éléments constitutifs de la mentalité de l'homo americanus et de la société où il vit.
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