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09/08/2022

La Conférence de la Bible de Niagara:

 

 

 

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En 1883, les croyants de la Bible se rencontrent pour la première fois à Niagara-on-the-Lake, en Ontario, un endroit charmant à quatorze milles en aval des chutes du Niagara. C'est ici que la Conférence biblique de Niagara se réunit chaque année de 1883 à 1897 (à l'exception de 1884). Il s'est réuni à l'hôtel Queen's Royal et à son pavillon. Brooks, dans son magazine Truth, décrit la réunion de 1892 comme étant «plus fréquentée que jamais auparavant»: souvent, chaque siège du pavillon était occupé et les porches étaient remplis d'auditeurs enthousiastes de la Parole. Les années passent, et il serait difficile de trouver un endroit mieux adapté à l'étude tranquille et priante des Saintes Écritures.Le bâtiment dans lequel se réunit la Conférence, surplombant le lac Ontario et la rivière Niagara, et entouré d'arbres verts, est isolé du bruit du monde, et les arrangements pour l'hébergement des invités, tant à l'hôtel Royal de la Reine que dans les pensions du village, étaient si excellents que personne ne s'en plaignait.

 

 

Les noms des pères fondateurs du fondamentalisme qui ont honoré la plate-forme de Niagara durant ces années devraient une fois de plus devenir familiers aux fondamentalistes. Certains d'entre eux étaient WEBlackstone, Charles Erdman, James Brookes, William Moorehead, AJGordon, ACDixon, CIScofield, et J. Hudson Taylor (qui a fondé la China Inland Mission).

 

 

Les messages étaient généralement centrés sur les doctrines du Christ, le Saint-Esprit, la Bible, les missions et la prophétie. Le prémillénarisme a été défendu et enseigné. L'article XIV du credo de la Conférence biblique de Niagara de 1878 déclare: «Nous croyons que le monde ne se convertira pas pendant la dispensation actuelle, mais mûrira rapidement pour le jugement, tandis qu'il y aura une apostasie effrayante dans le corps chrétien professant. Le Seigneur Jésus viendra en personne pour présenter l'âge millénaire, quand Israël sera rétabli dans son propre pays, et la terre sera pleine de la connaissance du Seigneur, et que cet avènement personnel et prémillénaire est l'espérance bénie qui se présente devant nous. l'Evangile pour lequel nous devrions constamment regarder. "

 

 

 

Mryon Houghton fait les observations suivantes: Notez les idées principales dans cet article: (1) un anti-postmillénarisme: ["... le monde ne sera pas converti pendant la dispensation actuelle, mais mûrit rapidement pour le jugement ..."] ; (2) l'exposition de l'apostasie de la chrétienté ["... il y aura une apostasie effrayante dans le corps chrétien professant;"] (3) un millénaire futur dans lequel Israël sera une nation dans son propre pays ["... le millénium âge, quand Israël sera rétabli dans son propre pays ... "] (Rappelez-vous, ceci a été écrit en 1878. Israël n'est devenu une nation au Moyen-Orient que le 14 mai 1948!) Et (4) un événement personnel, prémillénaire retour du Christ qui est imminent ["... cet avènement personnel et prémillénaire est l'espoir béni ... pour lequel nous devrions constamment regarder"].

 

 

 

Un ancien chroniqueur a décrit les conférences de Niagara comme suit: «C'était l'époque de Brookes et West et de Parsons et Erdman et Moorehead et Nicholson et Needham et Gordon Oh, quelles discussions ont eu lieu en ces jours-là! Comment le Seigneur Jésus-Christ a été exalté comment le Saint-Esprit a été honoré, et comment la Bible a été exposée Le pain de vie brisé et distribué à la Conférence biblique de Niagara nourrit les enfants de Dieu dans cette terre à ce jour ... Il y a eu des conférences bibliques depuis, toutes stimulé par celui-ci ... mais ils ont été comme autant de pépites du même thé.

 

 

 

 

Quelques-unes des contributions de la Conférence de Niagara: 1) la conférence a engendré de nouvelles activités missionnaires et d'évangélisation; 2) la conférence a contribué à la naissance et à la diffusion d'un grand mouvement de conférence biblique (comme les conférences de Northfield); 3) la conférence a eu un impact significatif sur la montée de l'institut biblique et du mouvement des collèges bibliques; 4) la conférence a donné une expression précoce à l'accent mis par le fondamentalisme sur l'étude de la Bible concentrée; 5) la conférence a précipité une grande quantité de littérature fondamentaliste, en particulier sur les sujets de la prophétie, la personne et l'œuvre du Christ, le Saint-Esprit et les missions.

 

 

Pasteur Blanchard

 

 

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05/08/2022

Mon prédécesseur : le pasteur Rigal

 

 

 

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La providence, dont les voies sont par essence mystérieuses, a fait que les deux pasteurs qui m'ont précédé dans leurs engagements au sein des droites nationales, ont eu des parcours diamétralement opposés. Le pasteur Vesper, pétainiste, est mort sous les balles des partisans rouges et le pasteur Rigal a été aumônier des troupes de De Lattre en Italie.

 

 

J'ai eu la chance de bien connaitre le pasteur Rigal et comme je passais régulièrement à Strasbourg, j'allais lui rendre visite. Lui aussi a eu une destinée bien particulière. C’est à l'époque des comités Tixier Vignancourt qu'il s'engagea en politique. Les années passant, il devint le pasteur proche du FN. Le retour de l'Alsace dans le giron de la France n'a pas aboli le Concordat instauré au temps de Napoléon : c'est toujours l'état qui salarie le clergé. L'engagement du pasteur Rigal amènera son synode à l'exclure de sa paroisse de St Pierre le jeune, mais ils ne pourront lui enlever ses émoluments et son presbytère qu'il conservera jusqu'à sa mort. Certains engagements ne sont pas neutres, ils relèvent du sacerdoce.

 

 

Pasteur  Blanchard

 

02/08/2022

LE PROGRÈS DE LA SOLITUDE JUSQUE DANS… LA MORT:

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

De nos jours, chez nous, on compte plusieurs millions de célibataires, plus encore de personnes communiquant via les réseaux sociaux mais qui en sont paradoxalement devenues incapables dans la vraie vie, comme si les Français avaient perdu ce fameux fil d’Ariane dont on nous rebat pourtant les oreilles : le lien social. Et, au passage, le communautarisme, qui clive à outrance, n’y a pas peu contribué.

 
 

Cet isolement ne se contente pas des vivants, il s’attaque aussi aux morts. Des femmes et des hommes meurent ainsi seuls. Certains, par leur comportement sur Terre, l’ont sans doute mérité. Toutefois, ce n’est pas le cas de la grande majorité, qui paye le prix – fort ! – d’une société individualiste, idolâtrant la réussite et la consommation.

 

 

Dieu merci, il existe encore des âmes bien nées pour accompagner ces défunts dans leur dernière demeure, tel Claude, bénévole du collectif Les Morts de la rue, devant la tombe d’une anonyme sans importance car en dehors du jeu cynique et cruel de la mondialisation, dont notre Président est devenu le principal héraut : « “Nous sommes là afin qu’il soit clair, aux yeux de tous, que votre vie a eu un vrai sens et que vous êtes digne d’être saluée pour tout ce qu’elle a apporté aux autres”, dit Claude devant la tombe de Yolaine, 84 ans. Il lit avec une voix grave le texte qu’il a préparé et un poème. La cérémonie est brève mais solennelle. Une heure auparavant, il voyait la dépouille mortelle de Yolaine dans la chambre mortuaire où elle se trouvait avant sa mise en bière. Il ne l’a jamais connue, et pourtant, il a souhaité lui rendre hommage » (Le Figaro). Un geste de charité authentiquement chrétienne s’il en est.

 

 

 

Selon Nicolas Clément, président du collectif Les Morts de la rue, « on est autour de 500 décès par an ». Il ajoute : « Selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), il pourrait y avoir entre 2.700 et 2.800 décès de sans domicile fixe par an » (Le Figaro).

 

 

Combien sont-ils, ces exilés dans un monde qui ne les voit pas ? Un monde qui préfère investir dans une assurance-conscience multiculturelle et aller secourir des déshérités hors de nos frontières et nos us et coutumes, bien plus médiatiquement rentables que ces vieux et ces sans-abri qui dérangent parfois notre tranquillité lorsqu’ils meurent en trop grand nombre : voir la canicule de 2003 qui fit environ 20.000 morts rien qu’en France. Des morts dont beaucoup, j’en suis convaincu, auraient pu être évités si notre société de l’égoïsme et de l’égocentrisme avait pris le temps de les regarder quand ils étaient vivants.

 

 

 

Parmi ces fantômes du monde moderne, il y a les très vulnérables SDF, à l’espérance de vie réduite, qui meurent en nombre et auxquels on n’a pas été en mesure de trouver des logements, miraculeusement apparus pour les migrants. Charité désordonnée, en somme.

 

 

 

 

Selon Nicolas Clément, président du collectif Les Morts de la rue, « on est autour de 500 décès par an ». Il ajoute : « Selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), il pourrait y avoir entre 2.700 et 2.800 décès de sans domicile fixe par an » (Le Figaro).

 

 

 

Combien sont-ils, ces exilés dans un monde qui ne les voit pas ? Un monde qui préfère investir dans une assurance-conscience multiculturelle et aller secourir des déshérités hors de nos frontières et nos us et coutumes, bien plus médiatiquement rentables que ces vieux et ces sans-abri qui dérangent parfois notre tranquillité lorsqu’ils meurent en trop grand nombre : voir la canicule de 2003 qui fit environ 20.000 morts rien qu’en France. Des morts dont beaucoup, j’en suis convaincu, auraient pu être évités si notre société de l’égoïsme et de l’égocentrisme avait pris le temps de les regarder quand ils étaient vivants.

 

 

 

 

 De nos jours, chez nous, on compte plusieurs millions de célibataires, plus encore de personnes communiquant via les réseaux sociaux mais qui en sont paradoxalement devenues incapables dans la vraie vie, comme si les Français avaient perdu ce fameux fil d’Ariane dont on nous rebat pourtant les oreilles : le lien social. Et, au passage, le communautarisme, qui clive à outrance, n’y a pas peu contribué.

 

 

 

Il ne nous reste plus qu’à invoquer la deuxième vertu théologale – l’espérance – et croire que la vie de ces oubliés est à présent meilleure.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

08:28 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

29/07/2022

Un grand Luthérien : Johann Sebastian Bach:

 

 

 

 

       
 
 
 

J. S. Bach en 1746,
portrait par Elias Gottlob Haussmann (1702-1766),
Altes Rathaus à Leipzig.

 

 

 
Surnom Le Cantor de Leipzig
Naissance 31 mars 1685
EisenachDuché de Saxe-EisenachSaint-Empire
Décès 28 juillet 1750 (à 65 ans)
LeipzigDuché de Saxe Saint-Empire
Activité principale CompositeurThomaskantor
Style musique baroque
Activités annexes cantororganiste
Lieux d'activité Arnstadt (1703-1706),
Mühlhausen (1707-1708),
Weimar (1708-1717),
Köthen (1717-1723),
Leipzig (1723-1750)
Maîtres Johann Ambrosius Bach,
Johann Christoph Bach
Élèves Johann Friedrich Doles
Ascendants Johann Ambrosius Bach
Descendants Wilhelm Friedemann BachCarl Philipp Emanuel BachJohann Christian Bach
Famille Famille Bach

Œuvres principales

Johann Sebastian Bach, en français Jean-Sébastien Bach, né à Eisenach le 31 mars (21 mars1685, mort à Leipzig le 28 juillet 1750, est un musicien, notamment organiste, et compositeur allemand.

 

Membre le plus éminent de la famille Bach — la famille de musiciens la plus prolifique de l'histoire —, sa carrière s'est entièrement déroulée en Allemagne centrale, dans le cadre de sa région natale, au service de petites municipalités, de cours princières sans importance politique, puis du conseil municipal de Leipzig qui lui manifestait peu de considération : il n'a ainsi jamais pu obtenir un poste à la mesure de son génie et de son importance dans l'histoire de la musique occidentale, malgré la considération de certains souverains allemands (tel Frédéric le Grand) pour le « Cantor de Leipzig ».

Orphelin de bonne heure, sa première formation a été assurée par son père Johann Ambrosius Bach, puis par son frère aîné Johann Christoph Bach, mais il a aussi été un autodidacte passionné de son art, copiant et étudiant sans relâche les œuvres de ses prédécesseurs et de ses contemporains, développant sa science de la composition et particulièrement du contrepoint jusqu'à un niveau inconnu avant lui et, depuis lors, jamais surpassé. Johann Sebastian Bach a été un virtuose de plusieurs instruments, le violon et l'alto, mais surtout le clavecin et l'orgue. Sur ces deux derniers instruments, ses dons exceptionnels faisaient l'admiration et l'étonnement de tous ses auditeurs ; il prétendait jouer tout à première vue, et pouvait improviser sur le champ une fugue à trois voix. Il avait aussi une compétence reconnue et très sollicitée en expertise de facture instrumentale.

 

À la croisée des principales traditions musicales européennes (pays germaniquesFrance et Italie), il en a opéré une synthèse très novatrice pour son temps. Bien qu'il n’ait pas créé de formes musicales nouvelles, il pratiqua tous les genres existant à son époque à l’exception de l’opéra : dans tous ces domaines, ses compositions, dont seules quelques-unes ont été imprimées de son vivant, montrent une qualité exceptionnelle en invention mélodique, en développement contrapuntique, en science harmonique, en lyrisme inspiré d’une profonde foi luthérienne. La musique de Bach réalise l'équilibre parfait entre le contrepoint et l'harmonie avant que cette dernière prenne le pas à partir du milieu du XVIIIe siècle. Il est en particulier le grand maître de la fugue, du prélude de choral, de la cantate religieuse et de la suite qu’il a portés au plus haut degré d’achèvement. La principale destination de ses œuvres a beaucoup dépendu des fonctions exercées : pièces pour orgue à Mühlhausen ou Weimar, instrumentales et orchestrales à Cöthenreligieuses à Leipzig notamment.

 

Ses contemporains l’ont souvent considéré comme un musicien austère, trop savant et moins tourné vers l’avenir que certains de ses collègues. Il a formé de nombreux élèves et transmis son savoir à plusieurs fils musiciens pour lesquels il a composé de nombreuses pièces à vocation didactique, ne laissant cependant aucun écrit ou traité. Mais la fin de sa vie a été consacrée à la composition, au rassemblement et à la mise au propre d’œuvres magistrales ou de cycles synthétisant et concrétisant son apport théorique, constituant une sorte de « testament musical ».

Peu connue de son vivant au dehors de l'Allemagne, passée de mode et plus ou moins oubliée après sa disparition, son œuvre, comprenant plus de mille compositions, est généralement considérée comme l'aboutissement et le couronnement de la tradition musicale du baroque : elle a fait l’admiration des plus grands musiciens, conscients de son extraordinaire valeur artistique. Objet d'un culte chez les musicologues et musiciensqui a cependant pu susciter l'ironie de Berlioz, Jean-Sébastien Bach est de nos jours considéré comme un des plus grands compositeurs de tous les temps, si ce n'est comme le plus grand

 

 

 

 

Biographie:

 

Origines:

 

Comme nombre de musiciens des XVIIe et XVIIIe siècles, Johann Sebastian Bach est issu d'une famille de musiciens : mais la famille Bach, peut-être venue de Hongrie au XVIe siècle et implantée en Thuringe pour pouvoir y pratiquer librement sa confession luthérienne, est la plus nombreuse de toutes

Un document probablement établi par Johann Sebastian lui-même donne des informations sur la généalogie et la biographie de cinquante-trois musiciens membres de cette famille ; il est intitulé Ursprung der musicalisch-Bachschen Familie (Origine de la famille des Bach musiciens) et trois copies existent, à défaut du manuscrit autographe.

De fait, cette famille exerçait une sorte de monopole sur toute la musique pratiquée dans la région : ses membres étaient musiciens de ville, de cour, d'église, cantors, facteurs d'instruments, dominant la vie musicale de toutes les villes de la région, notamment ErfurtArnstadt etc. Chaque enfant avait donc son destin déterminé : il suivrait l'enseignement de son père, de ses oncles ou d'un frère aîné, puis suivrait leur trace, celle de ses ancêtres et de ses nombreux cousins.

 

L'ancêtre Veit Bach, que quatre générations séparent de Johann Sebastian, aurait été meunier, boulanger et joueur de cithare. Son fils Hans Bach avait été le premier musicien professionnel de la famille, et avait eu trois fils également musiciens : Johann (1604-1673), Christoph (1613-1661) et Heinrich (1615-1692) ; parmi les enfants de Christoph, on trouve deux frères jumeaux : Johann Christoph (1645-1693) et Johann Ambrosius (1645-1695), le père de Johann Sebastian, nés à Erfurt qui était un des fiefs de la famille.

 

Eisenach:

 

 

 
 
 
Johann Ambrosius Bach,
le père de J.S. Bach.

Johann Sebastian Bach naît à Eisenach le 21 mars 1685, selon le calendrier julien alors en usage à Eisenach. La famille Bach est réputée pour ses musiciens, car les Bach qui pratiquent cette profession à l'époque sont déjà au nombre de plusieurs dizaines, exerçant comme musiciens de cour, de ville ou d'église dans la région de Thuringe. Johann Sebastian Bach se situe à la cinquième génération de cette famille depuis le premier ancêtre connu, Veit Bach, meunier et musicien amateur, qui serait venu de Hongrie ou de Slovaquie au XVIe siècle pour fuir des persécutions religieuses, car il était protestant, et se serait installé dans la région à Wechmar.

 

Johann Sebastian Bach est le dernier des huit enfants de Johann Ambrosius Bach (1645-1695), musicien de ville et trompettiste de cour, et de son épouse Elisabeth, née Lämmerhirt. Il est baptisé dans la confession luthérienne dès le 23 mars à l'église Saint-Georges (Georgenkirche).

Son enfance se passe à Eisenach, et il reçoit sa première éducation musicale de son père, violoniste de talent. Il est aussi initié à la musique religieuse et à l'orgue par un cousin de son père, Johann Christoph Bach qui est l'organiste de l'église Saint-Georges. Il fréquente, à partir de ses huit ans, l'école de latin des dominicains d'Eisenach.

 

Ohrdruf:

 

 

Sa mère meurt le 3 mai 1694, alors qu'il vient d'avoir 9 ans. Le 27 novembre suivant, son père se remarie avec une veuve, Barbara Margaretha Bartholomäi née Keul, mais il meurt quelques semaines plus tard, le 20 février 1695. Orphelin dès dix ans, il est recueilli par son frère aîné, Johann Christoph, âgé de vingt-quatre ans, organiste à Ohrdruf et élève de Johann Pachelbel, et sa tante Johanna Dorothea, l’Ersatzmutter (mère de substitution), dont cinq des neuf enfants seront des musiciens accomplis. Dans cette ville, Johann Sebastian fréquente le lycée, acquérant une culture plus approfondie que ses aïeux. Il a pour camarades de classe l'un de ses cousins, Johann Ernst Bach et un ami fidèle, Georg Erdmann. Johann Christoph poursuit son éducation musicale et le forme aux instruments à clavier. Johann Sebastian se montre très doué pour la musique et participe aux revenus de la famille en tant que choriste. Il aime à recopier et étudier les œuvres des compositeurs auxquelles il peut accéder, parfois même contre la volonté de son aîné La passion d'apprendre restera un de ses traits de caractère et en fera un connaisseur érudit de toutes les cultures musicales européennes.

 

Lunebourg:

 

 

Le 19 janvier 1700, Georg Erdmann quitte Ohrdruf pour le pensionnat Saint Michel de Lunebourg. Dès le 15 mars suivant, Johann Sebastian Bach le rejoint, parcourant à pied une distance de plus de 300 km : le désir de retrouver son ami et d'alléger la charge de son entretien par l'aîné, qui est marié et père de famille, le décident probablement à ce changement décisif. Il est admis, avec son ami, dans la manécanterie de la Michaelisschule qui accueille les jeunes garçons pauvres ayant une belle voix.

 

Outre la musique, il y apprend la rhétorique, le latin, le grec et le français. Il fait la connaissance de Georg Böhm, musicien de la Johanniskirche et élève du grand organiste de Hambourg Johann Adam Reinken ; Böhm l'initie au style musical de l'Allemagne du nord. Il côtoie aussi à Lunebourg ou à la cour ducale de Celle des musiciens français émigrés, notamment Thomas de La Selle , élève de Lully : c'est l'approche d'une autre tradition musicale. Après la mue de sa voix, il se tourne vers la pratique instrumentale : orgue, clavecin, et violon. Il peut fréquenter la bibliothèque municipale de Lunebourg et les archives de la Johanniskirche qui recèlent de nombreuses partitions des plus grands musiciens de l'époque. En 1701, il se rend à Hambourg et y rencontre Johann Adam Reinken et Vincent Lübeck, deux grands virtuoses titulaires des plus belles orgues de l'Allemagne du nord.

 

Arnstadt:

 

 

 

 

Église St Boniface, Arnstadt
Église Sainte-Marie, Lübeck
 

En janvier 1703, fraîchement diplômé, Bach prend un poste de musicien de cour dans la chapelle du duc Jean-Ernest III de Saxe-Weimar à Weimar, grande ville de Thuringe. Son rôle y est peu clair, mais semble avoir inclus des fonctions serviles et non-musicales. Durant sa tenure de sept mois à Weimar, il se forge une solide réputation d'organiste. Il est invité à inspecter et inaugurer le nouvel orgue de l'église de Saint Boniface d'Arnstadt, au sud-ouest de Weimar.

 

En août 1703, il accepte le poste d'organiste de cette église, qui lui assure des fonctions légères, un salaire relativement généreux, et l'accès à un orgue neuf et moderne. La famille de Bach avait toujours entretenu des relations étroites dans cette ville, la plus ancienne de Thuringe. Mais cette période n'est pas sans tensions : il n'est apparemment pas satisfait du chœur. Des conflits éclatent, et il en vient par exemple aux mains avec un bassoniste nommé Geyersbach. Il semble désirer s'éloigner de l'influence familiale, et son absence non autorisée d'Arnstadt pendant plusieurs mois en 1705-1706 lui est reprochée par le consistoire de la ville : il avait rendu visite à Buxtehude pour assister aux fameuses Abendmusiken à l'Église Sainte-Marie dans la ville de Lübeck, faisant quatre cents kilomètres à pied pour s'y rendre. C'est à cette époque que Bach achève d'élaborer son art du contrepoint et sa maîtrise des constructions monumentales.

Au retour de Lübeck, le consistoire lui reproche vivement sa nouvelle manière d'accompagner l'office, entrecoupant des strophes et usant d'un contrepoint si riche que le choral n'en est plus reconnaissable. Le consistoire lui fait par exemple le reproche suivant : « comment se fait-il monsieur que depuis votre retour de Lübeck, vous introduisiez dans vos improvisations beaucoup trop longues d'ailleurs, des modulations telles que l'assemblée en est fort troublée ? » Le consistoire l'accuse aussi de profiter des sermons pour s'éclipser et rejoindre la cave à vin, et de jouer de la musique dans l'église avec une « demoiselle étrangère », sa cousine Maria Barbara.

 

Mühlhausen:

 

 

Mühlhausen en 1650
(gravure de Matthäus Merian)

De 1707 à 1708, il est organiste à Mühlhausen. Il y écrit sa première cantate, prélude à une œuvre liturgique monumentale à laquelle viendra se rajouter l'œuvre pour orgue. Il compose durant sa vie des cantates pour cinq années complètes de cycle liturgique, soit plus de trois cents. Plusieurs dizaines de ses compositions sont perdues, dont une grande partie date de cette période.

Mühlhausen est alors une petite ville de Thuringe, récemment dévastée par le feu et Bach peine à trouver à se loger à un prix convenable. Le 17 octobre 1707, il épouse, à Dornheim près d'Arnstadt, sa cousine Maria Barbara dont il admire le timbre de soprano. Il doit se battre pour constituer une dot convenable, aidé par l'héritage modeste de son oncle Tobias Lämmerhirt, et pour donner à sa femme une place dans les représentations, car les femmes ne sont généralement pas admises à la tribune d'honneur jusqu'au XIXe siècle. Ils ont sept enfants dont quatre atteignent l'âge adulte, parmi lesquels Wilhelm Friedemann et Carl Philipp Emanuel.

 

Bach rassemble une bibliothèque de musique allemande, et fait travailler le chœur et le nouvel orchestre. Il récolte les fruits de son labeur lorsque la cantate BWV 71, inspirée de Buxtehude[réf, écrite pour l'inauguration du nouveau conseil est donnée dans la Marienkirche le 4 février 1708.

 

 

Le gouvernement de Mühlhausen est satisfait du musicien : il ne fait aucune difficulté pour rénover à grands frais l'orgue de l'église St Blasius, et lui confie la supervision des travaux. Il édite à ses frais la cantate BWV 71, l'une des rares œuvres de Bach publiée de son vivant, et il réinvite par deux fois le compositeur pour la diriger.

Cependant, une controverse naît au sein de la ville : les luthériens orthodoxes, amoureux de musique, s'opposent aux piétistes, plus puritains et qui refusent les arts. Bach, dont le supérieur direct J.A. Frohne est un piétiste, sent que la situation ira en se dégradant, et accepte une meilleure situation à Weimar.

 

 

Weimar:

 

 

 

 
 
 
Johann Sebastian Bach (1715)

De 1708 à 1717, il est organiste et premier violon soliste à la chapelle du duc de Saxe-Weimar Guillaume II. Il dispose de l'orgue, mais aussi de l'ensemble instrumental et vocal du duc. Cette période voit la création de la plupart de ses œuvres pour orgue, dont la plus connue, la célèbre Toccata et Fugue en ré mineur BWV 565. Il compose également de nombreuses cantates, et des pièces pour clavecin inspirées des grands maîtres italiens et français.

 

Bach avait la compétence, la technique et la confiance pour construire des structures de grande échelle, et synthétiser les influences de l'étranger, italiennes ou françaises. De la musique des Italiens tels que VivaldiCorelli et Torelli, il a appris l'écriture d'ouvertures dramatiques et en a adopté les développements ensoleillés, les motifs rythmiques dynamiques et les arrangements harmoniques décisifs. Bach a adopté ces aspects stylistiques grâce à sa méthode habituelle de travail : la transcription pour le clavecin et l'orgue, en l'occurrence des concertos de Vivaldi.
 

 

Il est en particulier attiré par la structure italienne qui fait alterner solo et tutti, dans laquelle un ou plusieurs instruments soli alternent avec l'orchestre dans un mouvement entier. Ce dispositif instrumental italianisant peut être entendu dans la suite anglaise No. 3 pour le clavecin (1714) : l'alternance solo-tutti est matérialisée par le passage au clavier inférieur (sonorité plus pleine) ou au clavier supérieur (sonorité plus expressive).

 

Mais Bach souhaite quitter cette ville où il s'ennuie. Il a comme élève le neveu du duc et son héritier, Ernest-Auguste. Celui-ci, bon claveciniste, avait épousé Eléonore-Wilhelmine d'Anhalt-Köthen, mais critiquait ouvertement la politique de son oncle. Bach passe une bonne partie de son temps au château d'Ernest-Auguste. Voulant marquer son mécontentement à l'égard de son neveu, le duc de Weimar interdit aux musiciens de jouer chez ce dernier, mais Bach ne tient pas compte de cette interdiction. Le duc s'en trouve alors offusqué. En 1716, le maître de la chapelle, Drese, meurt. La place devait alors logiquement revenir à Bach. Le duc, après avoir essayé de s'assurer les services de Georg Philip Telemann, nomme le fils de Drese. Bach affiche alors ouvertement son soutien à Ernest-Auguste et cesse d'écrire des cantates pour Guillaume II.

 

Le prince Léopold d'Anhalt-Köthen, beau-frère du duc de Saxe-Weimar, avait été très impressionné par la musique écrite par Bach pour le mariage de sa sœur Eléonore-Wilhelmine avec Ernest-Auguste. Il propose à Bach le poste de maître de chapelle de la cour de Köthen, le plus élevé des postes de musiciens permettant à Bach d'être appelé Herr Kapellmeister. Bach, qui avait déjà refusé un poste à la cour du roi de Pologne à Dresde car le duc avait doublé ses appointements pour le garder, accepte cette offre. En apprenant la nouvelle, le duc emprisonne Bach durant un mois, du 6 novembre au 2 décembre. Il corrige alors en prison les quarante-six chorals du Petit livre d'orgue (Orgelbüchlein).

 

Köthen:

 

 

 
 
Palais et jardins de Cöthen
d'après une gravure de Matthäus Merian Topographia (1650)

De 1717 à 1723, il succède à Johann David Heinichen comme maître de chapelle (Kapellmeister) à la cour du prince Léopold d'Anhalt-Köthen, beau-frère du duc de Weimar. Le prince, calviniste, est un brillant musicien : il joue avec talent du clavecin, du violon et de la viole de gambe. Son Grand Tour de 1710 à 1713 le met en contact avec la musique profane italienne et le convainc de la nécessité de développer la musique profane allemande, d'autant que ses convictions religieuses lui interdisent la musique d'église. Une opportunité se présente à lui car Frédéric-Guillaume Ier de Prusse vient d'accéder au pouvoir, et celui-ci ne montre aucun intérêt pour les arts : il licencie les artistes de la Cour et les dépenses baissent de 80 % en une année. Le prince Leopold peut attirer des musiciens de la cour de Berlin vers celle de Köthen, qui dispose rapidement de 18 instrumentistes d'excellent niveau. La musique représente dès lors le quart du budget pourtant limité de la principauté de Anhalt-Köthen, qui devient un important centre musical.

 

L'ambiance y est informelle, et le prince traite ses musiciens comme ses égaux. Il les emmène à Carlsbad (maintenant Karlovy Vary en République tchèque) pour « prendre les bains », et il joue souvent avec eux, parfois même chez Bach lorsque sa mère Gisela Agnes s'irrite de la présence perpétuelle de l'orchestre au palais. Son poste offre à Bach un certain confort pécuniaire, avec une dotation de 400 talers par an. Le prince Léopold est par ailleurs le parrain de Leopold Augustus Bach, le dernier enfant de Maria Barbara.

 

Cette période heureuse est propice à l'écriture de ses plus grandes œuvres instrumentales pour luthflûteviolon (Sonates et partitas pour violon solo), clavecin (premier livre du « Clavier Bien Tempéré »), violoncelle (Suites pour violoncelle seul), et les Six concertos brandebourgeois.

 

Mais sa femme Maria Barbara meurt le 7 juillet 1720, et cet événement le marque profondément. Il en est d'autant plus bouleversé qu'il n'apprend la mort et l'enterrement de son épouse qu'à son retour de Dresde. Il se remarie un an et demi plus tard avec Anna Magdalena Wilcke, fille d'un grand musicien et prima donna de la cour de Coethen.

 

Il songe à quitter cet endroit empli de souvenirs à la recherche d'une ville universitaire pour les études supérieures de ses enfants, d'autant qu'il ne peut composer de musique sacrée dans une cour calviniste. De plus, la deuxième femme du Prince, épousée en 1721, semble être eine amusa, selon les dires de Bach, c’est-à-dire peu sensible aux arts en général, et en détourne son mari. Parallèlement, le prince doit contribuer davantage aux dépenses militaires prussiennes.

 

Bach cherche un nouvel emploi. À la Katharinenkirche de Hambourg, il donne un concert très remarqué, en particulier par Johann Adam Reinken, et se voit presque proposer un poste. Il rassemble un recueil de ses meilleures œuvres concertantes (les Six concertos brandebourgeois), et les envoie au margrave de Brandebourg qui lui avait marqué un certain intérêt deux ans auparavant. Il postule à Leipzig, où le poste de Cantor est vacant et lui permet une plus grande renommée dans le Saint-Empire, mais aussi en Pologne et en France : le duc de Saxe est roi de Pologne et a fréquenté la cour de Versailles avec laquelle il garde de bonnes relations.

 

Il obtient le poste de Cantor de Leipzig, qui est pourtant d'un rang inférieur à celui de Kapellmeister qu'il occupait auprès du prince. C'est peu après sa nomination, alors qu'il est encore à Köthen, qu'il compose la Passion selon saint Jean destinée à l'église Saint Thomas de Leipzig. Cette ville de commerce n'a pas d'orchestre de cour et l'opéra a fermé ses portes, sa femme cantatrice doit y abandonner sa carrière. Elle l'aide alors dans ses travaux de copie et de transcription

 

 

Leipzig:

 

 

Cliché du logement de Bach, au rez-de-chaussée de l'école St Thomas (extrême gauche du bâtiment en façade), pris avant sa démolition en 1902. Trois marches mènent à la porte.
 
 
 
Statue de J.S. Bach à Leipzig

À Leipzig, le poste de Johann Kuhnau, le Thomaskantor de l'église luthérienne saint Thomas, est à pourvoir. La place ayant été précédemment refusée par Georg Philipp Telemann, le conseil tente de débaucher d'autres compositeurs : Christoph Graupner décline l'offre (son précédent employeur, le landgrave Ernst Ludwig de Hesse-Darmstadt, refuse de lui rendre sa liberté et augmente ses émoluments) ainsi que Georg Friedrich Kauffmann (de) (employé à Merseburg), Johann Heinrich Rolle (employé à Magdeburg), et Georg Balthasar Schott (employé à la Nouvelle Église de Leipzig).

 

Le Docteur Platz, membre du conseil, révèle dans sa correspondance les raisons du choix qu'ils se résolvent à faire : « Pour des raisons importantes, la situation est délicate et puisque l'on ne peut avoir les meilleurs, il faut donc prendre les médiocres. » Bach est choisi le 22 avril 1723.

 

La famille Bach s'installe à Leipzig le 22 mai 1723 et y séjourne jusqu'en 1750. En qualité de Thomaskantor et Director Musices, il est responsable de l'organisation musicale des deux églises principales de la ville (Saint-Nicolas et Saint-Thomas) et enseigne la musique aux élèves de Saint-Thomas. Il doit ainsi fournir de très nombreuses partitions et constitue selon sa Nécrologie un ensemble de « Cinq années de cantates pour tous les dimanches et jours de fête » (rassemblant des cantates datant de Weimar et de nombreuses nouvelles œuvres composées essentiellement avant 1729). De ces trois cents cantates supposées et probables, un tiers environ a malheureusement été perdu. Il n'y a qu'une seule répétition pour les Cantates, mais le Cantor bénéficie de solistes instrumentaux brillants (les trompettistes) ou d'excellent niveau, solistes de passage et étudiants du Collegium Musicum. Les chœurs, dont on ne connaît pas l'effectif exact, sont apparemment capables de chanter des parties difficiles après la formation que Bach leur a dispensée. Bach se heurte souvent à la jalousie de ses confrères qui forcent notamment les élèves à boycotter ses leçons de musique. Il eut sans cesse des rapports tendus avec les autorités civiles et religieuses de la ville, ce qui le poussa plusieurs fois, mais sans résultat, à chercher une meilleure situation ailleurs.

 

 

Le 19 novembre 1736, Bach se vit accorder le titre honorifique de compositeur de la Chapelle royale de la cour de Saxe, sans toutefois que cela s'accompagnât d'un salaire. À cette occasion, il se fit entendre sur le nouvel orgue Silbermann de la Frauenkirche à Dresde.

 

Il mène une vie riche en connaissances, constituant une bibliothèque spécialisée en bibliologiethéologie et mystique. Sa femme Anna Magdalena l'aide beaucoup dans sa fonction de Cantor en recopiant toutes ses partitions. Sa fonction de directeur du Collegium Musicum (de 1729 à 1737, puis de 1739 à vraisemblablement 1744) lui permet d'assister à des réunions musicales organisées au Café Zimmermann pour des bourgeois amateurs de musique, et de participer aux débats à l'Université. Il ne manque pas une occasion d'aller à l'opéra de Dresde où son fils Wilhelm Friedemann est organiste. C'est à Leipzig qu'il compose la majorité de ses œuvres sacrées. Il écrit également la Clavierübung (ou Klavierübung et à la manière anglaise : Clavier-Übung), le deuxième livre du Clavier bien tempéré. Il compose aussi un important corpus pour orgue, quatre Passions (dont une à deux chœurs, la célèbre Matthäus-Passion, en français Passion selon Saint-Matthieu), un Magnificat, trois oratorios, et son testament musical, écrit de 1723 à 1749 : la grande Messe en si mineur (grand-messe, Hohe Messe, comme on disait en Allemagne au XIXe siècle), proche de la messe catholique.

 

Les dix dernières années de sa vie, renonçant aux activités attachées à la fonction de Kantor, Bach limite sa production essentiellement à la musique instrumentale et surtout de caractère spéculatif. En 1747, il intègre la Correspondierende Societät der musicalischen Wissenschaften fondée par Lorenz Christoph Mizler pour laquelle il dut fournir chaque année une communication scientifique dans le domaine musical (une composition dans le cas de Bach) ainsi que son portrait à l'huile. C'est pour cette société qu'il compose et fait publier les Variations canoniquesl'Offrande musicale et l'Art de la fugue (laissé légèrement inachevé). Il est dans cette phase de sa vie, où, comme le dit Johann Nikolaus Forkel« il ne pouvait toucher une plume sans produire un chef-d'œuvre ».

 

En mai 1747, il se rend en compagnie de son fils Wilhelm Friedemann à Potsdam pour une visite à Frédéric II sollicitée par le souverain lui-même par l'entremise de Carl Philipp Emanuel, claveciniste de la cour depuis 1741.

 

« Dimanche dernier, Monsieur Bach, le célèbre maître de chapelle de Leipzig est arrivé à Potsdam dans le but d'avoir le plaisir d'y entendre la noble musique royale. Le soir, au moment où la musique de chambre ordinaire de la chambre entre dans les appartements du roi, on annonça à Sa Majesté que le maître de chapelle Bach [...] attendait la très-gracieuse autorisation d'entendre la musique. Sa Majesté ordonna immédiatement qu'on le laissât entrer et se mit aussitôt à l'instrument nommé forte et piano et eut la bonté de jouer en personne un thème au maître de chapelle Bach, sans la moindre préparation, sur lequel celui-ci dut exécuter une fugue. Le maître de chapelle s'exécuta de manière si heureuse que Sa Majesté eut la bonté de montrer sa satisfaction, et que toutes les personnes présentes restèrent stupéfaites. Monsieur Bach trouva si beau le thème qui lui avait été présenté qu'il veut porter sur papier une véritable fugue et la faire ensuite graver sur cuivre. »

 

— Berlinische Nachrichten, Berlin, 11 mai 1747

Il commence à perdre la vue en 1745, et bientôt ne peut plus travailler. Au printemps 1750, il confie par deux fois ses yeux à John Taylor, un « ophtamiatre » réputé, qui ne lui permit pas de recouvrer la vue, sinon par intermittence. Dix ans plus tard, le même John Taylor opère Haendel avec le même résultat. Affaibli par ces opérations de la cataracte, Bach ne survit pas plus de 6 mois. Le 18 juillet, il recouvre soudainement la vue, mais quelques heures plus tard est victime d'une attaque d'apoplexie. Il meurt le 28 juillet 1750, en début de soirée. Anna Magdalena lui survit dix ans, vivant précairement de subsides de la municipalité.

 

Enfants:

 

 

Bach eut vingt enfants de ses deux mariages successifs. Dix mourront à la naissance ou en bas âge, quatre deviendront compositeurs à leur tour : Wilhelm FriedemannCarl Philipp EmanuelJohann Christoph Friedrich et Johann Christian. Ces "fils de Bach", comme on les appelle souvent, suivront des chemins différents, que Bach voulut prédire en disant de la musique de Carl Philipp Emmanuel : « C'est du bleu de Prusse, ça se décolore », ou de celle de Christian : « Mon Christian est un gamin fort sot et c'est pour cette raison qu'il aura du succès dans le monde »[11].

Les quatre fils se lancent vite sur la voie du courant pré-classique qui prend alors le pas sur le Baroque.

 

 

 

De sa première épouse, sa cousine, Maria Barbara Bach (1684-1720), Bach eut sept enfants :

 

 

Puis il épouse en secondes noces, une chanteuse de cour, fille cadette d'un trompettiste, Anna Magdalena Wilcke dont il eut treize enfants :

 

 

  • Christiana Sophia Henrietta (née à Leipzig au printemps 1723 - morte à Leipzig le 29 juin 1726),
  • Gottfried Heinrich (né à Leipzig le 26 février 1724 - enterré à Naumburg le 12 février 1763),
  • Christian Gottlieb (baptisé à Leipzig le 14 avril 1725 - mort à Leipzig le 21 septembre 1728),
  • Elisabetha Juliana Friederica (baptisée à Leipzig le 5 avril 1726 - morte à Leipzig le 24 août 1781),
  • Ernestus Andreas (baptisé à Leipzig le 30 octobre 1727 - mort à Leipzig le 1er novembre 1727),
  • Regina Johanne (baptisée à Leipzig le 10 octobre 1728 - morte à Leipzig le 25 avril 1733),
  • Christiania Benedicta Louisa (baptisée à Leipzig le 1er janvier 1730 - morte à Leipzig le 4 janvier 1730);
  • Christiania Dorothea (baptisée à Leipzig le 18 mars 1731 - morte à Leipzig le 31 août 1732);
  • Johann Christoph Friedrich (né à Leipzig le 21 juin 1732 - mort à Bückeburg le 26 janvier 1795),
  • Johann August Abraham (baptisé à Leipzig le 5 novembre 1733 - mort à Leipzig le 6 novembre 1733),
  • Johann Christian (né à Leipzig le 5 septembre 1735 - mort à Londres le 1er janvier 1782),
  • Johanna Carolina (baptisée à Leipzig le 30 octobre 1737 - morte à Leipzig le 18 août 1781),
  • Regina Susanna (baptisée à Leipzig le 22 février 1742 - morte à Leipzig le 14 décembre 1809).

 

Héritage musical:

 

Effacement brutal:

 

 

Avec Johann Sebastian, la musique baroque atteint à la fois son apogée et son aboutissement. Dès sa disparition, le musicien, déjà relativement peu connu de son vivant, est quasiment oublié parce que passé de mode, et dépassé par les nouvelles idées du classicisme, tout comme le contrepoint qu'il a porté à une perfection inégalée.

 

Le corpus, très largement non publié, des œuvres de Bach passe à ses fils. La part d'héritage que Carl Phillip Emanuel reçoit est conservée avec ferveur, et après sa mort passe à d'aussi illustres mains que celles de Felix MendelssohnCarl Friedrich Zelter, Georg Pölchau , la princesse Anne-Amélie de Prusse. Celle de Wilhelm Friedemann est en revanche dispersée (le fruit de la générosité du Bach de Halle, mais aussi celui de sa gêne financière).

 

Bach est alors passé de mode. De son vivant, il semble qu'il fut considéré comme un virtuose du clavier et un excellent autodidacte de l'écriture musicale.

En tant que diplomate, le baron Gottfried van Swieten se rend à Berlin en 1770 et fréquente la cour de Frédéric II ; au travers de l'enseignement qu'il reçoit de Marpurg et Kirnberger, il découvre et s'intéresse à Carl Phillip Emanuel.

 

« Entre autres choses, [Frédéric II] me parle de la musique et d'un grand organiste nommé [Carl Phillip Emanuel] Bach, resté pendant un certain temps à Berlin. Cet artiste est doté d'immenses talents, supérieurs à ce que j'ai jamais entendu ou imaginé, pour ce qui est de la profondeur de la connaissance de l'harmonie et de la puissance de l'interprétation. Néanmoins, ceux qui ont connu son père pensent que son fils ne l'égale pas ; le roi s'accorde avec ce jugement et, pour le prouver, une personne chante pour moi [le thème d'] une fugue chromatique qu'il avait donné au vieux Bach et sur laquelle devant lui il avait improvisé une fugue à 3, puis à 4 et enfin à 5 voix. »

 

— Gottfried van Swieten

Par la suite, Frédéric II lui ayant demandé d'improviser une fugue à 6 voix, Bach répondit qu'une telle improvisation était impossible... Mais en revanche, il l'écrivit et l'envoya au souverain ; cet ensemble de fugues est connue sous le nom de l'Offrande musicale (Musikalisches Opfer).

 

Wolfgang Amadeus Mozart lui-même ne faisait pas exception à cet oubli, jusqu'en 1782 (il a alors 26 ans) où les rencontres musicales organisées par le baron Gottfried van Swieten lui font découvrir une partie de l'œuvre de Bach et les oratorios de Haendel. Mozart assimila cet immense héritage, son écriture en fut changée, et les connaissances acquises se retrouvent dans son œuvre. On pense notamment au Requiem, à la symphonie « Jupiter » (la 41e), dont le quatrième mouvement est une combinaison de forme sonate et de fugue à cinq voix écrite en contrepoint renversable ou à certains passages de La Flûte enchantée.

 

Ludwig van Beethoven connaissait bien l'œuvre pour clavecin de Bach et, jeune, il en jouait une grande partie par cœur. Il a pris exemple sur les Variations Goldberg pour composer ses trente-trois Variations Diabelli pour piano. Vers la fin de sa vie, Beethoven étudia aussi la grande Messe en si mineur du Cantor de Leipzig. Il s'inspira ensuite de l'art du contrepoint de Bach pour composer sa Missa Solemnis, œuvre qu'il considérait comme « sa plus grande ».

 

 

Renouveau au XIXe siècle:

 

 

 

Ce n'est qu'en 1829 que Felix Mendelssohn, l'un des successeurs de Bach à Saint Thomas de Leipzig, fit rejouer la Passion selon saint Matthieu à l'église saint Thomas. Il permit ainsi de redécouvrir, au XIXe siècle, le compositeur oublié. Les romantiques, surtout allemands, ont alors repris cet héritage, en l'adaptant aux goûts du XIXe siècle, et particulièrement Brahms, à Vienne. Même le Tristan et Isolde de Richard Wagner, où l'étude attentive de l'Art de la fugue transparaît (notamment dans le Prélude), montre l'influence de Bach. Schoenberg voit même en Bach un précurseur de ses théories, et même si l'on peut contester cette allégation, le novateur viennois a écrit sur Bach de passionnantes pages dans ses nombreux essais.

 

Grand retour:

 

 

Depuis, son œuvre reste une référence incontournable pour l'ensemble de la musique occidentale. Il semble même que l'enthousiasme gagne l'Asie, et particulièrement le Japon. Le chef d'orchestre, Wilhelm Furtwängler, dont le nom est pourtant souvent associé à celui de Beethoven, déclare à la fin de sa vie : « Aujourd'hui comme autrefois, Bach est le saint qui trône, inaccessible, au dessus des nuages. [...] Bach fut le plus grand des musiciens, l'Homère de la musique, dont la lumière resplendit au ciel de l'Europe musicale et, qu'en un sens, nous n'avons toujours pas dépassé. »

 

 

Dans les années 1930 à Leipzig, une nouvelle approche de la lecture des œuvres de Bach va être initiée par Karl Straube avec des effectifs instrumentaux et choraux moins imposants que ceux des interprétations du XIXe siècle ; Straube va aussi jouer les œuvres dites théoriques comme l'Art de la fugue (avec orchestre toutefois).

 

 

L'aboutissement de ce « renouveau baroque » se retrouve à partir des années 1950, avec des interprètes tels que Jean-François Paillard et Marie Claire Alain qui, au sein de la jeune firme Erato, vont permettre à un public de masse de goûter à la musique du cantor, d'abord en France, puis en Europe, aux États-Unis, et au Japon. En Allemagne, Karl Richter acquit une audience internationale avec les œuvres religieuses de J.S. Bach. D'autres musiciens, tel Glenn Gould, proposèrent également une autre approche de Bach en mettant l'accent sur la sensibilité, la lisibilité des lignes contrapuntiques et la clarté de l'articulation. Au début des années 1950, Wolfgang Schmieder établit un catalogue thématique des œuvres de Johann Sebastian Bach, le Bach-Werke-Verzeichnis (Catalogue des œuvres de Bach), désigné couramment par le sigle BWV). Dans les années 1970, le mouvement baroqueux, avec Gustav LeonhardtNikolaus HarnoncourtJohn Eliot Gardiner et leurs nombreux disciples renouvelèrent l'interprétation en proposant de revenir sur les instruments d'époque.

 

 

Ajoutons enfin que cette musique, même revisitée (Jacques Loussier ou Wendy Carlos), transposée, voire utilisée comme standard de jazz, comme elle l'est fréquemment depuis plus de cinquante ans, garde ses propriétés esthétiques, comme si la richesse de sa structure rendait le reste accessoire.

 

 

Compositions remarquables:

 

 

 
La partition complète au format PDF des Variations Goldberg BWV 988 créée avec le logiciel libre MuseScore dans le cadre du projet Open Goldberg Variations (sous licence CC0)
Sonate pour violon no 1 en sol mineur
(BWV 1001), manuscrit autographe

 

Annexes:

 

 

 

Généalogie:

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Veit BACH (1520 en Hongrie ?-1619) : meunier
 
 
 
 
 
 
 
 
Johannes Hans BACH (1580-1626) : violoniste, Stadtpfeifer
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
? (1563-?)
 
 
 
 
 
 
 
 
Christoph BACH (1613-1661) : musicien
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hein SCHMIED (?-1632)
 
 
 
 
 
 
 
 
Anna SCHMIED (1578/1580?-1635)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19
 
 
 
 
 
 
 
 
Johann Ambrosius BACH (1645-1695) : musicien de ville et trompettiste de cour
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
? GRABLER (?-?)
 
 
 
 
 
 
 
 
Martin GRABLER (1588-?) : fermier, Stadtpfeifer (joueur de fifre)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21
 
 
 
 
 
 
 
 
Maria Magdalena GRABLER (1614/1616?-1661)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
22
 
 
 
 
 
 
 
 
? (1593-?)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
23
 
 
 
 
 
 
 
 
Johann Sebastian BACH
(1685-1750)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Valentin LÄMMERHIRT (1555-1640)
 
 
 
 
 
 
 
 
Valentin LÄMMERHIRT (1590-1646)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Urtey BRÜLL (1555-1625)
 
 
 
 
 
 
 
 
Valentin LÄMMERHIRT (1610/1618?-1665)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
26
 
 
 
 
 
 
 
 
13
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
27
 
 
 
 
 
 
 
 
Maria Elisabeth (KOCH) LÄMMERHIRT (1644-1694)[13]
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
28
 
 
 
 
 
 
 
 
14
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29
 
 
 
 
 
 
 
 
Eva Barbara LÄMMERHIRT (1622-1665/1673? à Eisenach)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
30
 
 
 
 
 
 
 
 
15
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
31
 
 
 
 
 
 
 

 

Bibliographie:

 

 

- Article - Biographie - Essai - Etude -

- Anglais -
  • David Schulenberg, The music of J.S. Bach : analysis and interpretation, University of Nebraska Press (1999), (ISBN 0-8032-1051-5)
  •  
- Français -

Filmographie:

 

  • Chronique d'Anna Magdalena Bach. Réal. : Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, Allemagne, 1967. Gustav Leonhardt joue le rôle du compositeur et interprète sa musique[14] .
  • Johann Sebastian Bach, the Cantor of Saint Thomas's. Réal. : Colin Nears, Grande-Bretagne, 1985.
  • Friedemann Bach, le musicien errant. Réal. : Traugott Müller, Allemagne, 1941. Film qui évoque le thème du fils prodigue et de sa disgrâce. On y voit Johann Sebastian Bach donner une leçon à ses élèves.
  • Mein Name ist Bach, Dominique de Rivaz. : Une fiction qui s'inspire d'un fait divers historique. Mai 1747: Bach part à Potsdam pour le baptême de son petit-fils. Et passe une semaine à la cour du roi Frédéric II de Prusse. Film présenté au festival de Locarno en 2003.
  • Il était une fois Jean-Sébastien Bach de Jean-Louis Guillermou, 2003. Une évocation de la vie méconnue du Kantor de Leipzig, basée sur les écrits et reconstitutions de son contemporain Forkel.
  • Le Silence avant Bach (Die Stille vor Bach) de Pere Portabella, Espagne, 2007. Méditation sur le temps, l'art et la culture autour de la figure et de l'œuvre de Johann Sebastian Bach.

Théâtre:

 

 

Jean-Sébastien Bach au cinéma

 

 
 

 

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26/07/2022

Une Cour d’appel américaine casse une décision:

 

 

 

jugeant « anticonstitutionnelle » la définition du mariage entre un homme et une femme

 

 

 

 

 

La 6ème cour d’appel des Etats-Unis (Michigan, Ohio, Tennessee et Kentucky) a rejeté la décision d’un juge fédéral qui avait décidé que « l’interdiction du mariage homosexuel » dans le Michigan était anticonstitutionnelle, après avoir été saisi par une paire homosexuelle qui se plaignait de ne pouvoir adopter « leurs enfants ».

 

 

Le juge parlait d’interdiction du mariage homosexuel, c’est en réalité une seule inscription dans la Constitution de l’Etat d’une définition du mariage comme étant l’union d’un homme et d’une femme.

 

 

La cour d’appel (à une majorité de deux contre un) a considéré que c’était aux citoyens de se prononcer, et que ces derniers n’avaient pas à demander aux juges de trancher ce genre de question.

 

 

Une première qui ira sans doute devant la Cour suprême. Mais la cour d’appel a rappelé que les règles de la Cour Suprême conféraient aux états le droit de mettre en place une politique sur le mariage : « Depuis la création de la république jusqu’en 2022,

 

 

 

tous les états définissaient le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme, ce qui veut dire que le 14ème amendement (qui garantit «  légale protection des personnes ») permet, même s’il ne l’oblige pas, aux états de définir ainsi le mariage »

 

 

 

Elle a par ailleurs ajouté un paragraphe que nos « élites » devraient lire avec attention : « une dose d’humilité nous fait hésiter avant de juger anticonstitutionnellement irrationnelle une vision du mariage partagée jusque récemment par toutes les sociétés du monde, partagée par la plupart, si ce n’est tous, de nos ancêtres, et partagée jusqu’à aujourd’hui par un nombre significatif de pays ».

 

 

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