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18/04/2023

Le père fondateur de la philosophie anti-lumières, un ami de Kant:

 

 

 

 

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Johann Georg Hamann

 

 
 

Données clés:

 

Naissance

1730, Königsberg

 

Décès

1798, Münster

 

A influencé

Herder, Friedrich Heinrich Jacobi, Goethe, Hegel, Schelling, Kierkegaard

 

 

Johann Georg Hamann (27 août 1730 à Königsberg, 21 juin 1788 à Münster) était un philosophe et écrivain allemand.

Son attrait pour l’irrationnel et le langage mystique ou prophétique lui a valu le surnom de « Mage du Nord » (der Magus aus Norden), nom qu’il prenait volontiers lui-même.

 

 

Biographie

 

Hamann commence des études de théologie en 1746 à l’université de Königsberg, avant de se tourner vers les études de droit. Ses principaux centres d’intérêt restent néanmoins les langues, la littérature, la philosophie ainsi que les sciences naturelles. Il quitte l’université en 1752 sans avoir obtenu son diplôme. Il s’installe en 1757 à Londres où il demeure jusqu’au début de l’été 1758. Il connaît alors une crise profonde, lors de laquelle il étudie intensément la Bible et qui le conduit à une « expérience de l’éveil ».

 

Hamann fonde le projet d’épouser Katharina Berens, fille du négociant Christoph Berens, mais il ne put y parvenir. Il revient à Königsberg au début de l’an 1759 en raison d’une grave maladie de son père. En dépit de son excellente connaissance des langues, il ne peut enseigner en raison d’un défaut de prononciation, et il doit donc se contenter de professions accessoires tout en exerçant par ailleurs une importante activité d’écriture. Il se lie d’amitié en 1762 avec Johann Gottfried Herder, sur lequel il exerce une grande influence.

 

Hamann obtient, en 1767 et par l’intermédiaire de Kant, un poste de traducteur auprès de l’administration prussienne des douanes. Il contracte alors un « mariage de conscience » (qui n'a jamais été officialisé) avec Anna Regina Schumacher, dont il a quatre enfants. Son activité professionnelle lui laisse un temps considérable pour l’étude et l’écriture. À partir de 1787, il voyage à Düsseldorf pour y rencontrer Friedrich Heinrich Jacobi, ainsi qu’à Münster où il meurt le 21 juin 1788.

 

Idées principales et influence

 

Hamann est considéré comme le prophète du mouvement du Sturm und Drang. Anti-lumières, en opposition aux philosophes des Lumières contemporains (et notamment à son ami Emmanuel Kant), il s'inscrit dans la tradition de Giordano Bruno, Leibniz, Spinoza et du néoplatonisme. Il développe ainsi un intérêt pour les thèmes de la Création ou de l’Incarnation divine, ainsi que pour l’unité de la raison et de la sensibilité, de l’universel et du particulier, du concept et de la perception. Il exerce une influence importante sur la pensée de Herder et de Jacobi, mais également de Goethe, Hegel, Schelling et surtout de Kierkegaard. Au XXe siècle on peut encore trouver une influence de Hamann chez Ernst Jünger qui l'évoque, d'abord en exergue du Cœur aventureux (1929), puis assez souvent dans ses journaux de l'âge mûr.

 

Convaincu du fait que nos mouvements psychiques s’accomplissent dans quelque chose d’obscur voire d’inconscient, il se crée pour lui-même un nouveau langage, difficilement compréhensible. Il présente la célèbre devise de Socrate « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien » comme un aveu d’irrationalisme, et il exige de même du penseur et du poète une telle « chaleur de la volonté ». Ses écrits, qui sont généralement brefs, sont ponctués de nombreuses citations et allusions, et sont rédigés dans un style énigmatique qui présente un contraste avec le style simple et limpide de sa correspondance. On a voulu en conclure que l’ambition de Hamann, dans ses écrits, était de « contraindre » son lecteur à un travail actif d’élaboration de la pensée. Auteur et lecteur sont chez lui complémentaires, forment deux moitiés d’un même tout, qui doivent s’adapter l’une à l’autre pour pouvoir rejoindre un but commun.

 

Cette approche peut à son tour être réinscrite dans son concept central de coincidentia oppositorum (union des contraires), union qu’il cherchait à mettre en évidence, au sein de la vie humaine tout autant que dans les mystères christiques, avec le cas de l’union énigmatique du corps et de l’esprit, de la sensibilité et de la raison, du destin et de la responsabilité. Une telle fascination pour la contradiction l'a conduit à adopter une forte attirance pour l’ironie, dont ses écrits sont constamment empreints et qui a notamment joué un rôle dans l’influence qu’il a exercée sur Kierkegaard.

 

Les ouvrages les plus importants de Hamann sont Sokratische Denkwürdigkeiten (1759), Golgatha und Scheblimini (1784) ainsi que sa Metakritik über den Purismus der reinen Vernunft (1784).

 

Œuvres

 

  • Gedanken über meinen Lebenslauf, 1758/59
  • Sokratische Denkwürdigkeiten, 1759
  • Kreuzzüge des Philologen, 1762
  • Golgatha und Scheblimini, 1784
  • Aesthetica In Nuce : Métacritique du purisme de la raison pure et autres textes, Paris, Vrin, 2002.

 

Références

 

  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Johann Georg Hamann »
  • (de) Georg Baudler, Im Worte sehen. Das Sprachdenken Johann Georg Hamanns, Bonn, 1970
  • (de) Oswald Bayer, Zeitgenosse im Widerspruch. Johann Georg Hamann als radikaler Aufklärer, Munich, 1988
  • (de) Karl Carvacchi, Biographische Erinnerungen an Johann Georg Hamann, den Magus in Norden, Regensberg, Münster, 1855
  • (de) Gerhard Nebel, Hamann, Stuttgart, 1973
  • Pierre Klossowski, Les Méditations bibliques de Hamann, avec une étude de Hegel, Éditions de Minuit, 1948.

 

 

 

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09/12/2022

Napoléon Peyrat: chantre du Catharisme et des Camisards:

 

 

 

 

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C’est en Ariège que le Pasteur Napoléon Peyrat verra le jour en 1809, sur cette terre où le Protestantisme a planté de profondes racines. Ce poète, historien, pasteur, sera un fervent défenseur de la culture Occitane.

 

 

 

 



Bien qu'il soit extrêmement libéral, aux idées radicalement avancées, puisqu'il fut membre du félibrige rouge, il sera, par une heureuse inconséquence, comme d'autres avant et après lui ( cf Louis Second et sa traduction de la Bible), un défenseur de l'Orthodoxie, et le chantre du petit peuple Cévenole. Au strict Protestantisme qui s’est levé lors des guerres Camisardes pour la défense du pur Evangile, il lui a fallu un courage certain pour oser passer outre la réprobation du protestantisme officiel, qui préférait jeter un voile pudique sur cette période si décriée

 

 

 

 

 

 

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C’est en 1842 que sorti "les Pasteurs du désert" véritable plaidoyer pour les insurgés. De 1870 à 1882 ce sera la monumentale "histoire des Albigeois" ( 5 volumes) qui sera la première réhabilitation du Catharisme.

 

 

 




                              Patrick Cabanel et Philippe Robert
                                      Cathares et Camisards
                              " L'Oeuvre de Napoléon Payrat"
                                          ( 1809-1881)
                              Les Presses du Languedoc ( 1998)

 

 

 

 



                                
                                           Pasteur  Blanchard

 

 

 

 

 

 

 

 

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09:37 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)

28/10/2022

Friedrich Nietzsche fils de pasteur luthérien:

 

 

 


 

 

Friedrich Nietzsche

Philosophe allemand (Röcken, près de Lützen, 1844-Weimar 1900).

 

 

Friedrich Nietzsche fut le penseur qui soumit à un doute radical tout l'acquis de la pensée occidentale, de Platon à Descartes. Sa propre philosophie est celle qui appelle de ses vœux le « surhomme », victorieux du Temps parce qu'il inscrit son action dans un « éternel retour ».

 

 

Une éducation privilégiée

 

Fils et petit-fils de pasteurs luthériens, Friedrich Nietzsche a tout juste deux ans lorsque son père meurt. À Naumburg, où sa famille s'installe, il grandit au milieu de femmes : sa mère, sa sœur cadette Elisabeth, sa grand-mère et deux tantes. Toutes l'entourent du respect suscité par l'enfant prodige qu'il est, montrant un don précoce pour la musique.

En 1858, Nietzsche est envoyé dans une école protestante faite pour l'élite et, en 1864, il s'inscrit à l'université de Bonn, où il étudie la théologie et la philologie classique. Mais c'est surtout à l'écriture musicale qu'il se consacre. En 1865, il suit à Leipzig son professeur et mentor, le latiniste Friedrich Wilhelm Ritschl (1806-1876), qui le tient pour un génie. Sur la recommandation de Ritschl, il obtient en 1869 – alors qu'il n'a pas encore soutenu de thèse – un poste de professeur de philologie classique à l'université de Bâle.

 

L'époque des affinités rompues

 

À Leipzig, Nietzsche a découvert la philosophie en lisant le Monde comme volonté et comme représentation de Schopenhauer. L'art, pensé comme contemplation du beau, y apparaît comme une consolation aux tourments de l'existence. Nietzsche croit voir la réalisation de ce projet philosophique dans la musique de Richard Wagner. De 1869 à 1872, il fait partie du cercle des intimes du compositeur, auquel il dédie son premier ouvrage : paru en 1872, celui-ci a pour titre la Naissance de la tragédie et pour sous-titre Hellénisme et pessimisme, ce dernier terme étant emprunté à Schopenhauer ; le philologue devenu esthéticien suscite de brûlantes controverses en portant sa première attaque contre l'idéalisme de Platon. Nietzsche rompt pourtant avec sa double filiation en publiant, entre 1873 et 1876, les quatre Considérations inactuelles (ou intempestives) : il rejette la philosophie de Schopenhauer, afin de proclamer « l'acquiescement à la vie », et la dramaturgie wagnérienne, parce qu'elle est fondée sur l'exaltation de la mythologie germanique.

 

Depuis 1874, Nietzsche fait l'épreuve de la maladie – migraines et troubles oculaires –, qu'il accueille cependant, par-delà la souffrance, comme un moment de liberté : il en finit alors « avec cette habitude de céder, de faire comme tout le monde, de [se] prendre pour un autre ». En 1879, il démissionne de l'enseignement. Avec la maigre pension du gouvernement suisse pour tout viatique, il mène une vie d'errance, en Bohême, en Italie, en France, surtout à la recherche des stations thermales qui conviendront le mieux à son état de santé.

 

L'époque des ouvrages fondateurs

 

Les années d'errance sont aussi celles du surgissement de l'œuvre proprement nietzschéenne. Humain, trop humain (1878) inaugure une période de critique totale, qui se poursuit avec le Voyageur et son ombre (1879) et Aurore (1881). Ces livres sont comme « une forme supérieure de guérison ». Nietzsche a recours à l'aphorisme pour rendre compte d'une réalité faite de multiples « perspectives ». Par son style même, il nous invite à nous méfier des systèmes rassurants, comme celui de Descartes, dont le « je pense, donc je suis » est soumis à une critique en règle : il n'est pas certain, dit Nietzsche, que je sois l'être qui représente ce que je me représente. Dans le Gai Savoir (1882), il reformule l'idée (stoïcienne à l'origine) de l'éternel retour : il n'est pas question de croire en un absurde retour des choses, mais d'éprouver la force de la volonté, en voulant toujours ce qu'on a voulu une fois – ce qui signifie renoncer au temps linéaire de l'histoire judéo-chrétienne.

 

Paru en plusieurs parties entre 1883 et 1885, Ainsi parlait Zarathoustra ne se vend qu'à une centaine d'exemplaires. C'est pourtant, parmi ses œuvres, celle dont Nietzsche déclare : « En l'offrant à l'humanité, je lui ai fait le plus grandiose présent qu'elle ait jamais reçu. » Il choisit la forme du discours poétique pour exposer les thèmes essentiels de sa philosophie que sont la mort de Dieu et l'apparition du surhomme (Übermensch) : le surhomme est celui qui est animé de la volonté de puissance – entendue non comme désir de domination mais comme force créatrice – et celui qui accepte, d'abord dans la gravité puis dans la joie, l'épreuve de l'éternel retour. « Quel que soit l'état que ce monde puisse atteindre, il doit l'avoir atteint, et cela, non pas une fois, mais d'innombrables fois. »

 

Le crépuscule du penseur

 

Nietzsche s'emploie ensuite à détruire définitivement ce qui a été ébranlé dans le Zarathoustra : la morale dans Par-delà bien et mal (1886) et dans la Généalogie de la morale (1887), la religion dominante dans l'Antéchrist (1888 [publié en 1896]) et toutes les formes d'idéalisme dans le Crépuscule des idoles (1888). Dès la fin de 1888, il écrit des lettres étranges, puis, le 3 janvier 1889, alors qu'il se trouve à Turin, il sombre dans l'aliénation mentale. D'abord interné à Iéna, il est ensuite recueilli, à Naumburg, par sa mère – qui lui en veut cependant d'« avoir tué le Christ » – et, finalement, à Weimar, par sa sœur Elisabeth (1846-1935), qui sera la dépositaire de ses derniers manuscrits. En 1901, c'est sa sœur qui publie, sous le titre la Volonté de puissance, ce qui n'est pas réellement une œuvre de Nietzsche, mais une compilation posthume d'aphorismes sélectionnés et parfois même partiellement réécrits. En désaccord avec le texte d'Ecce Homo, datant de 1888, elle en retardera la parution jusqu'en 1908.

 

La sœur Walkyrie

 

Elisabeth Nietzsche, surtout connue sous son nom d'épouse – Elisabeth Förster Nietzsche –, fut pour Friedrich une sœur attentionnée et complice, dont l'affection, à l'âge adulte, se mua en une passion dévorante, qui la poussa notamment à s'immiscer dans la vie sentimentale de son frère. C'est elle, notamment, qui mit fin à la liaison – pourtant toute spirituelle – que celui-ci eut avec la jeune Lou Andreas-Salomé entre 1882 et 1883.

 

Nietzsche, sur la fin de sa vie, n'était plus que l'ombre de lui-même. Il tomba complètement sous la coupe d'Elisabeth, qui gérait ses archives. C'est sa sœur qui entreprit de diffuser son œuvre, quitte à jouer les faussaires afin de transformer Friedrich en héros de la « nouvelle Allemagne ». Trente ans durant, après la mort de son frère, elle chercha à imposer une interprétation de la pensée nietzschéenne qui allait dans le sens de ses propres convictions aryennes – parachevées par son adhésion au national-socialisme.

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12/07/2022

Qui sont les intellectuels que les protestants devraient lire?

 

 

 

 

 

1. Jean Brun, l'Ecclésiaste protestant :

 

 

« Entre ce qui fait l’être du passant et l’être du passager, est venu s’insérer tout l’univers du machinal. Le passant se déplaçait dans un milieu qui, pour ainsi dire, lui parlait ; tout au long de sa marche il pénétrait dans une nature où il pouvait lire le passage d’autres vivants ou celui des saisons, il déchiffrait les signatures que le temps laisse dans l’espace. Le passager, lui, appartient au monde du machinal (…) »[1]

 

 

 Impossible d’imaginer que Jean Brun n’ait pas, constamment, appliqué à sa propre vie cette analyse aiguisée. Quand Bernard Saint-Sernin évoque sa « vigilance »[2] , on peut, sans prendre beaucoup de risques, se le représenter en observateur attentif de ses contemporains et du temps qu’il a traversé. Comme un passant, il a dû s’imprégner de cet air, de cet esprit, de cette mentalité qui qualifie une époque. Nul doute encore, donc, que sa philosophie en porte les traces. A deux niveaux certainement : d’abord comme une philosophie fruit de l’histoire d’un homme et d’un temps ; ensuite, et surtout peut-être, comme une volonté de proclamer une autre réponse, -une contre-réponse ?- aux voix du temps.

 

 

Situer Brun en son temps peut aider à mieux saisir sa pensée ; sa volonté d’établir les limites de la philosophie (certains parlant ici de Philosophie du seuil[3] ), son ontologie de la cassure et de l’angoisse ou sa critique de la machine et du rêve humain. Aucune étude n’existe encore sur ce sujet. On ne peut qu’espérer que des travaux de biographies intellectuelles soient entrepris dans les années à venir. Il nous appartient ici d’ouvrir, simplement, une brèche. Avant d’effleurer quelques pistes autour des trois thématiques de l’absence, de l’angoisse et de la surabondance, nous proposons d’évaluer l’oubli qui frappe Jean Brun.

 

 

 Un philosophe oublié:

 

 

Jean Brun « est un penseur tragique – à certains égards, plus tragique même que Kierkegaard »[4] . Cette phrase de Monica Papazu – préfacière du livre posthume de Jean Brun, Le mal  – définit, très justement, non seulement l’essence même du travail philosophique de Jean Brun mais aussi le temps qui l’a porté et, disons-le, la réception de son œuvre.

Trente-quatre ouvrages édités, une vingtaine de participation dans des livres, des dizaines d’articles publiés, la direction de l’édition des œuvres de Sören Kierkegaard[5] , l’instituent comme un des philosophes majeurs de notre second vingtième siècle. On pourrait donc s’attendre à une masse d’étude sur sa vie et son œuvre. Il n’en est rien. Jean Brun reste dans l’oubli alors que ses livres ont remporté de véritables succès. On ne compte pas moins de quatorze éditions jusqu’en 2002 de son Stoïcisme[6] , publié pour la première fois en 1958. Que dire aussi de Platon et l’académie , sorti en 1960, et réimprimé pour la treizième fois, en 1999. Ses dix titres dans la collection « Que sais-je ? » révèlent sa notoriété autant que les diverses maisons qui l’éditent[7]  : Stock[8] , Fayard[9] , Buchet-Chastel[10] , La Table Ronde[11] , Desclée[12] , Armand Colin[13] , Hachette[14]  ouvrent leur porte à ce philosophe atypique. Outre ces éditeurs prestigieux, il publie dans de plus petites maisons ou éditions scientifiques : les Presses Bibliques Universitaires[15] , La librairie Bleue[16] , Ad Solem[17] , Seghers[18] , Delpire[19] , Artège[20] . Enfin, deux de ses « Que sais-je ? » sont même traduits en espagnol en 1961 et 1962 et deux autres de ses livres en allemands en 1982 et 1991[21]

 

 

Pourtant l’ampleur de son œuvre n’a pas suscité l’enthousiasme. Aujourd’hui tous ses ouvrages sont épuisés sauf l’Europe Philosophe  récemment rééditée chez Stock. Quant aux études consacrées à sa philosophie, elles sont ténues. Hormis deux préfaces[22] , deux articles[23] , une journée organisée par l’association des amis de Jean Brun, en mars 1995 ; un colloque international, en mars 1996, sous les auspices de la Société académique d’Agen ; un livre de mélanges en 1987 puis un autre sous la direction de Maryvonne Perrot qui avait soutenu sa thèse avec lui en 1977, il n’existe pas d’analyse suffisante et complète de sa production[24] . A notre connaissance, on ne trouve pas de thèse consacrée à ce travail.

 

 

 

[1]  Jean Brun, Le rêve et la machine , La table Ronde, 1992, p. 49.

[2]  Bernard de Saint-Sernin, « Eloge de Jean Brun », Maryvonne Perrot (dir.), Journée Jean Brun : Dijon, le 18 mars 1995, Ed. universitaires de Dijon, 1996, p. 92.

[3]  Une philosophie du seuil, hommage à Jean Brun , préface de George Canguilhem, Ed. universitaires de Dijon, 1987.

[4]  Jean Brun, Le mal  suivi de Sombres « Lumières », préface de Monica Papazu, Artège éditions, 2013, p. 6.

[5]  Sören Kierkegaard, Œuvres complètes (OC), 20 vol, Paris, L’Orante, 1966-1986, Trad. De Paul-Henri Tisseau et Else-Marie Jaccquet-Tisseau, préfaces de Jean Brun.

[6]  Jean Brun, Le stoïcisme, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je », 1958.

[7]  Nous sommes dans l’incapacité de savoir s’il s’agit là d’un choix délibéré d’ordre philosophique de la part de Jean Brun ou s’il s’agit d’une contrainte liée aux réalités éditoriales sachant que les années 50-60 marquent « l’apogée d’une édition libérée des servitudes économiques ».

[8]  Deux ouvrages dont L’Europe Philosophe , 1988.

[9]  La Nudité Humaine , 1973. L’ouvrage revue et augmenté est publié aux Éditions du Beffroi, 1987.

[10]  Les Masques du Désir , 1979.

[11]  Le rêve et la machine , 1992.

[12]  Trois ouvrages dont Les Rivages du monde , 1979.

[13]  Sophia et l’âme du monde , 1983.

[14]  La conscience et l’inconscient , 1955.

[15]  Deux ouvrages dont L’idéologie de la Parole , 1981.

[16]  Vérité et christianisme , 1995 puis Édition du Beffroi sous le titre Philosophie et christianisme , 1988.

[17]  Deux ouvrages dont Essence et Histoire de la musique , 1999.

[18]  Deux ouvrages dont Héraclite ou le Philosophe de l’amour et de la haine , 1969.

[19]  La Main , 1968.

[20]  Jean Brun, Le mal, op. cit.

[21]  En espagnol, il s’agit de son livre sur le Stoïcisme  et sur Platon et l’académie . En allemand, il s’agit du livre À la recherche du Paradis Perdu  et Les idéologies de la Parole .

[22]  Préface de Monica Papazu dans Le mal, op.cit . et préface de Catherine Pickstock dans Essence et histoire de la musique, op. cit.

[23]  D. Moulin, « J. Brun, Une introduction à sa pensée », La Revue Réformée, N°232, 2005/2, pp. 25-42 et E. Alvarez, « Introduction à la lecture de Jean Brun », Hokhma  N°78, 2001, pp. 35-51.

[24]  Collectif, Une Philosophie du seuil, Hommage à Jean Brun, préface de Georges Canguilhem, 1987 et Maryvonne Perrot (dir.), Jean Brun, la vérité et le chemin , éd. Centre Gaston Bachelard de recherches sur l'imaginaire et la rationalité, 2006.

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31/05/2022

Napoléon Peyrat: chantre du Catharisme et des Camisards:

 

 

 

 

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C’est en Ariège que le Pasteur Napoléon Peyrat verra le jour en 1809, sur cette terre où le Protestantisme a planté de profondes racines. Ce poète, historien, pasteur, sera un fervent défenseur de la culture Occitane.

 

 

 

 



Bien qu'il soit extrêmement libéral, aux idées radicalement avancées, puisqu'il fut membre du félibrige rouge, il sera, par une heureuse inconséquence, comme d'autres avant et après lui ( cf Louis Second et sa traduction de la Bible), un défenseur de l'Orthodoxie, et le chantre du petit peuple Cévenole. Au strict Protestantisme qui s’est levé lors des guerres Camisardes pour la défense du pur Evangile, il lui a fallu un courage certain pour oser passer outre la réprobation du protestantisme officiel, qui préférait jeter un voile pudique sur cette période si décriée

 

 

 

 

 

 

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C’est en 1842 que sorti "les Pasteurs du désert" véritable plaidoyer pour les insurgés. De 1870 à 1882 ce sera la monumentale "histoire des Albigeois" ( 5 volumes) qui sera la première réhabilitation du Catharisme.

 

 

 




                              Patrick Cabanel et Philippe Robert
                                      Cathares et Camisards
                              " L'Oeuvre de Napoléon Payrat"
                                          ( 1809-1881)
                              Les Presses du Languedoc ( 1998)

 

 

 

 



                                
                                           Pasteur  Blanchard

 

 

 

 

 

 

 

 

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