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01/09/2017

Canonisé ou non:

 

 

Pascal mérite toute notre admiration !

 

 

Blaise Pascal

 

 

Le pape François a confié qu’il envisageait la béatification de Blaise Pascal.

 

 

 

Au détour d’un entretien publié dans le quotidien La Repubblica, le pape François a confié qu’il envisageait la béatification de Blaise Pascal. Étonnant, a priori, quand on sait que l’auteur des Pensées, après une jeunesse mondaine et une soudaine conversion, défendit des thèses proches du jansénisme et dénonça le laxisme des jésuites.

 

 

Laissons au Vatican le soin de décider s’il remplit les conditions de la béatification. Ce qui est incontestable, c’est que c’est un mathématicien, un inventeur, un philosophe qui fit le tour des connaissances, en gardant toujours l’humilité qui caractérise le véritable homme de génie. Rien que pour cela, il mérite d’être donné en exemple.

 

 

Il faut le lire et le relire, divulguer ses plus belles pages auprès de tous les élèves et étudiants, tant il est vrai qu’il a donné de la condition humaine une vision étonnamment moderne. C’est le propre des œuvres classiques d’être toujours contemporaines et de nourrir, en tout temps, les esprits.

 

 

Quand Pascal, dans Les Provinciales, dénonce les abus des casuistes, qui arrivent à tout justifier, y compris l’injustifiable, il rappelle à l’ordre tous ces politiciens qui trouvent toujours de bonnes raisons de retourner leur veste et d’oublier aujourd’hui les principes que, hier, ils défendaient. Ou encore ces bien-pensants qui parent du nom d’humanisme leurs préoccupations individualistes et leur confort intellectuel.

 

 

Dans ses Trois discours sur la condition des grands, il livre des réflexions sur les fondements de l’autorité, sur les grandeurs naturelles et les grandeurs d’établissement, dont bien des puissants de ce monde pourraient tirer des leçons : « Que diriez-vous de cet homme qui aurait été fait roi par l’erreur du peuple, s’il venait à oublier tellement sa condition naturelle qu’il s’imaginât que ce royaume lui était dû, qu’il le méritait et qu’il lui appartenait de droit ? Vous admireriez sa sottise et sa folie. »

 

 

Mais c’est dans les Pensées, ouvrage inachevé et publié après sa mort précoce, qu’il peint remarquablement la condition humaine, pleine de contradictions, mêlée de misère et de grandeur. Il nous fait prendre conscience, d’une manière prémonitoire, de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, il nous décrit les ravages de ces « puissances trompeuses » qui nous voilent la vérité, il nous montre les effets du « divertissement » qui nous détourne de l’essentiel…

 

 

Certaines pensées pourraient même alimenter la réflexion pédagogique : « On se persuade mieux, pour l’ordinaire, par les raisons qu’on a soi-même trouvées, que par celles qui sont venues dans l’esprit des autres. » Ce qui ne signifie pas, comme le prétendent les gourous autoproclamés du pédagogisme, que l’élève doit tout découvrir par lui-même, mais que le professeur, qui détient le savoir, doit aider l’élève à se l’approprier..

 

 

Pascal donne aussi une leçon de tolérance que les adorateurs de la pensée unique gagneraient à méditer : « Quand on veut reprendre avec utilité, et montrer à un autre qu’il se trompe, il faut observer par quel côté il envisage la chose, car elle est vraie ordinairement de ce côté-là, et lui avouer cette vérité, mais lui découvrir le côté par où elle est fausse. »

 

 

Il aime aussi la simplicité dans l’expression : « Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi, car on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme. » Belle leçon pour ceux qui voient de la profondeur dans leur logorrhée ou leur obscurité ! Il est l’auteur de formules devenues des maximes, qui concentrent en quelques mots une vérité humaine, comme « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête »ou encore « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé ».

 

 

Béatifié ou non, « cet effrayant génie », selon le mot de Chateaubriand, mérite toute notre admiration !

 

 

09:25 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)

11/08/2017

« Où trouver l’élément fédérateur de nos actions? Pourquoi nos idées ne mènent-elles pas le monde ? »

 

 

 

Jean Ousset dans les principes fondamentaux de son livre l'Action, explique comment l’unité d’un même esprit, une intelligence pratique de l’action permet de libérer les initiatives à condition de disposer des hommes formés et des outils en fonction des circonstances.

 

 

 

«

 

 

 

" Pour précieuses que soient, en effet, la diversité, la pluralité nécessaire, nous ne pouvons sous-estimer l’importance de l’union et de l’unité…

 

 

 

Mais ce fédérateur comment l’imaginer ? Quel peut-il être au degré où désormais se déroule le combat ? Combat national… et, plus que jamais, international ! Combat multiforme : philosophique et paysan ; théologique et professionnel ; culturel ; ouvrier ; familial ; scolaire, etc…

 

 

 

Ce qui explique notre scepticisme sur une synchronisation de l’action type : grand chef…

 

 

 

Reste la formule « concertation d’un ensemble de chefs », qui, elle au moins, sauvegarde la souplesse, la variété indispensable. L’ennui est que la formule est fragile, d’une psychologie capricieuse. La concertation pouvant être facile aujourd’hui, impossible le lendemain…

 

 

 

On le voit donc, le secret de l’union a peu de chances de se trouver dans la vertu d’une formule matérielle…Ce qui implique une communauté spirituelle, intellectuelle et morale suffisante…

 



 

Nous croyons, simplement, que l’élément synchronisateur doit être cherché dans l’unité d’un même esprit ! …. Dans l’établissement d’un « consensus »… autour d’un certain style d’action, d’une certaine méthode… Avec la formation que cela implique d’un certain nombre de diffuseurs, d’instructeurs de ce nouveau style d’action.

 

 

 

Elite répandue … qui, sachant voir les choses d’assez haut, « pense » l’action avec le constant souci de l’union à réaliser, autant que la diversité à maintenir…

 

 

 

Apôtres persuadés qu’ils n’ont besoin d’aucun « mandat », d’aucun « ordre à recevoir », pour faire progresser la vérité, pour se sentir responsables, pour prendre des initiatives…

 

 

Action salvatrice d’une vérité cimenteuse pénétrant tout. Car si l’erreur est innombrable et diviseuse, la vérité est une et unifiante. Il s’agit donc moins, ici, d’une proclamation magistrale du vrai que de sa diffusion, de sa libre circulation, de sa profonde pénétration…

 

 

 

Il faut que la vérité, mieux diffusée, plus clairement professée devienne la règle de notre jeu. ..  La mauvaise qualité de notre union, comme de notre action, correspond à la mauvaise qualité de notre « consensus » doctrinal.

 

 

D’où l’importance de cet élément coordinateur privilégié qu’est : l’action doctrinale, sinon culturelle… Elle ne consiste pas qu’à lancer des idées… elle consiste à les accompagner...

 

 

Elle est l’organisation pratique de cette circulation vivifiante, fortifiante de la vérité indispensable en chaque réseau social… Elle a pour but d’offrir à chacun le moyen de décupler la force du moteur de son action en y mettant cet élément de surpuissance… que peut être une intelligence plus pratique de l’action envisagée.

 

 

…Sa fin essentielle est la valorisation des activités sociales ou politiques par communications permanentes du surcroît de lumière et de force que ne peut manquer d’apporter, en tout domaine, une intelligence harmonieuse de l’ordre naturel et chrétien.

 

 

 

C’est par là qu’elle est, qu’elle peut être, qu’elle doit être – avec la concertation de chefs dont nous avons parlé plus haut – le plus sûr, le plus grand élément de notre unité.

 

 

 

[Mais] …s’il est vrai que « les idées mènent le monde », il est plus juste encore de faire observer qu’on ne peut dire cela de toutes les idées. Le plus grand nombre de ces dernières ne mènent rien du tout…

 

 

Pourquoi tant d’idées ne mènent rien du tout ? Et plus particulièrement les nôtres en ce moment ?

 

 

… Les idées ne se soutiennent pas par leur simple vertu …elles sont semblables aux meilleurs outils qui n’ont jamais rien accompli et n’accompliront jamais rien si quelque ouvrier ne les meut.

 

 

 

Tant qu’une idée, bonne ou mauvaise, ne trouve pas une armée pour la servir, elle reste sans effet.

 

 

D’où l’importance des hommes.

 

 

Mais, à leur tour, que peuvent-ils s’ils sont livrés à leur seule force, sans outils, sans méthode de travail ou d’action ?

 

 

Et que peuvent même les hommes courageux, méthodiques et bien outillés, s’ils refusent de prendre garde aux circonstances de lieu, de temps, etc.

 

Hommes. Outils. Circonstances.

 

 

En réalité ces domaines se compénètrent ... leur interaction détermine et déterminera toujours ce qu’il y a de plus important dans l’action.

 

 

  • D’abord… les hommes, les personnes, les réseaux sociaux. Autrement dit, les agents de l’action, les « agissants », les exécutants.
  • Ensuite… l’instrument, l’outil, les techniques, les méthodes d’action.
  • Enfin… les circonstances, l’événement, les conditions de temps et de lieu ».

 

 

Au moment où des français se lèvent pour défendre la dignité de toutes les personnes et de toute la personne, en particulier des plus fragiles, que faire pour une action durable ? Ce livre est un maître livre pour bien penser l’action en fonction du but poursuivi. Tout homme ou femme d’action le lira avec profit pour inspirer son engagement. Jean Ousset est le premier en effet à avoir méthodiquement formalisé une doctrine de l'action culturelle, politique et sociale à la lumière de l'enseignement de l'Eglise pour, concrètement répondre au mal par le bien. Action de personne à personne et actions multiformes en réseau, ses intuitions sont mises en œuvre magnifiquement dans l'utilisation d'internet. A l'encontre des pratiques révolutionnaires et de la dialectique partisane, si l'amitié est le but de la politique, Jean Ousset nous montre comment pour agir en responsable, l'amitié en est aussi le chemin.

 

 

 

 

 

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14/07/2017

L’Europe face à son patron, saint Benoît:

 

 

 

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Le 11 juillet, l’Église fêtait saint Benoît, proclamé patron de l’Europe par le pape Paul VI en 1964.

 

 

 
 

Le mardi 11 juillet, l’Église fêtait saint Benoît, proclamé patron de l’Europe par le pape Paul VI en 1964. C’est l’occasion d’une observation sur l’Europe et ce qu’elle est devenue en quelques années, faute de grand guide. On sait que, retiré au mont Cassin, saint Benoît y fonda l’abbaye en 529 et lui donna la règle bénédictine « Ora et labora » – prie et travaille » -, toujours en vigueur aujourd’hui.

 

 

Le pape Pie XII rappelle que « lorsque l’Empire romain s’est effondré, consumé de vétusté et de vices, et que les barbares se sont rués sur ses provinces, cet homme, que l’on a appelé le dernier des grands Romains parce qu’il alliait à la fois la romanité et l’Évangile, a puisé en ces deux sources de la prière et du travail le secours et la force pour unir puissamment les peuples de l’Europe sous l’étendard et l’autorité du Christ. Et de la mer Baltique à la Méditerranée, de l’océan Atlantique aux plaines de Pologne, des légions de moines bénédictins se sont répandues, adoucissant les nations rebelles et sauvages par la croix, les livres et la charrue. »

 

 

Écoutons encore le pape Paul VI lors de la bénédiction de la nouvelle abbaye reconstruite en vingt ans à l’identique par le gouvernement italien après sa destruction mi-février 1944 par les bombardements alliés : « Aujourd’hui, ce n’est plus la carence de la vie sociale qui nous pousse vers ce refuge, mais son exubérance. L’excitation, le bruit, l’agitation fébrile, l’extériorité, la foule menacent l’intériorité de l’homme. Il lui manque le silence avec son authentique parole intérieure, il lui manque l’ordre, la prière, la paix. Il lui manque lui-même. Pour retrouver la maîtrise et la joie spirituelles de lui-même, il a besoin de se remettre en face de lui-même dans le cloître bénédictin […] C’est là une grande et importante réalité qui a une valeur vitale pour notre vieille société, toujours vivante, mais qui, aujourd’hui, a tellement besoin de puiser dans ses racines une vigueur et une splendeur nouvelles, dans ses racines chrétiennes, dont elle est redevable en si grande partie à saint Benoît […] Qu’y a-t-il de plus moderne et de plus urgent, de plus difficile et de plus contrarié, de plus nécessaire et de plus utile pour la paix ? »

 

 

Tout est dit. Les vices, les barbares, nos racines chrétiennes quinze fois séculaires et unificatrices, l’urgence de la paix, mais voici notre Europe, à nouveau volontairement aveugle et « collaboratrice », qui devient le champ clos quotidien et encore limité – mais pour combien de temps – d’une invasion inacceptable, opposée à la paix parce que fondée sur la conquête et la soumission, si différente et tellement inférieure à notre brillante civilisation humaniste bien malade. Nous sommes tous concernés de « Brest à l’Oural » et de Narvik à Athènes.

 

 

 

La valeur du silence et de l’intériorité qui fait retrouver à l’homme un peu de sa transcendance est toujours fortement rappelée par l’Église, encore aujourd’hui par le grand cardinal guinéen Robert Sarah dans son livre La Force du silence, jamais opposée au progrès qu’elle a toujours accompagné et bien souvent précédé, mais faisant la part des choses et donnant la primauté à l’homme.

 

 

Nous avons besoin d’un nouveau saint Benoît en Europe et d’un ancrage renouvelé dans nos sources, à mille lieues des incessants bavardages politiciens qui étouffent le silence, se trompent d’ennemi en ciblant le changement climatique dont on se demande bien ce qu’il vient faire là, qui ne nomment pas un ennemi de plus en plus prégnant qui va transformer nos villes en de multiples Mossoul. Il est déjà bien tard. Ora et labora.

 

 
 

 

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16/06/2017

LIRE OTTO WEININGER, par Francis Venant:

 

 

 
 
 
 

Parmi les grands Viennois que nous avons évoqués, nul sans doute ne fut plus original qu’Otto Weininger. Né en 1880 dans une famille juive, converti au protestantisme – d’une conversion sincère dans laquelle il entraîna les siens –, il se suicida à l’âge de 23 ans, dans la maison où Beethoven était mort, après une dépression dont le caractère fut sans doute plus métaphysique que psychique ou pathologique.

 

 

Un an auparavant, il avait publié un livre étonnant et fascinant, Sexe et caractère, que l’on peut juger aussi profond que contestable, « scientifiquement parlant » – ce qui ne le discrédite pas forcément ! –, lequel livre rencontra un succès considérable dans les pays germaniques et au-delà. (Mais pas en France, où il ne fut traduit qu’en 1975.) Otto Weininger devint, plusieurs décennies durant, une figure mythique, qu’auréolait bien sûr sa fin tragique – non exceptionnelle à Vienne en ces temps-là cependant… Pour autant, ce succès ne fut pas que de mode. A preuve : Karl Kraus, Ludwig Wittgenstein et Stefan Zweig f assistèrent à son enterrement, et l’on trouve une trace prolongée de la pensée de Weininger chez le second. Freud affirma également la profondeur de sa pensée. De nos jours, l’œuvre est devenue « infréquentable » en raison de l’hostilité qu’elle manifestait à l’encontre des femmes et des Juifs, et seuls quelques initiés (en général germanistes) ou esprits libres s’y intéressent encore. Il reste que nombre de ses formules demeurent extrêmes. Mais comment les entendre ? – là est toute la question.

 

 

La recherche de l’absolu

 

 

Deux traits caractérisent la philosophie de l’existence de Weininger. D’une part, une exigence absolue de « génialité », c’est-à-dire d’originalité dans la recherche et l’accomplissement de soi. D’autre part, la conviction que l’individu doit sacrifier résolument sa part sensuelle faisant obstacle à la prépondérance désirable de l’esprit. Ce schéma, moral, est à l’évidence sinon d’inspiration kantienne du moins conforme au modèle anthropologique de la Critique de la raison pratique. « Vérité, pureté, fidélité, sincérité à l’égard de soi-même : c’est là la seule éthique pensable » écrivait en outre Weininger. Au-delà de la dépression signalée, le suicide apparaît alors comme une conséquence nécessaire, ou plutôt comme un devoir pour un individu qui, pénétré de telles idées, parviendrait à la conviction qu’il ne saurait s’élever au génie ou réaliser la moralité en se débarrassant, notamment, de la sexualité. Le caractère « romantique » d’une telle suppression de soi, faute de parvenir à une vie digne et supérieure, ne manque évidemment pas de frapper. On peut être tenté de l’admirer… On s’étonne cependant qu’un chrétien ait pu concevoir une telle pensée ; et l’on se dit que l’atmosphère « décadente » qui présidait au vieil Empire devait y être pour quelque chose…

 

 

Faits ou « types » ?

 

 

La pensée de Weininger apparaît moins « problématique » si on ne l’appréhende pas comme une description tronquée ou déformée de la réalité, perçue à travers des préjugés « sexistes », mais comme constitutive de modèles ou de types « platoniciens » que cette réalité n’incarne que partiellement. Et c’est d’ailleurs ce qu’il déclare formellement : « La seule voie qui conduise à pouvoir étudier, dans sa réalité, toute opposition de sexe est la reconnaissance du fait que l’homme et la femme ne sont concevables que comme types, et que les hommes et les femmes réels, considérés dans tout ce que leur réalité a de déroutant et qui ne cessera de réalimenter toujours les mêmes controverses, ne sont qu’une composition de ces deux types. » Et pour ce qui est des Juifs, il écrivait : « Lorsque je parle du Juif, je ne veux pas parler d’un type d’homme particulier, mais de l’homme en général en tant qu’il participe de l’idée platonicienne de la judéité. » Ayons donc garde de voir dans la définition des principes masculin et du féminin une annonce de la « théorie du genre » visant à effacer leurs frontières… Loin d’être pour Weininger des créations de la seule culture, la « masculin » et le « féminin », même s’ils ne sont pas exclusifs dans un individu, se donnent bien pour des facteurs agissants et non dérivés ou illusoires. Et, sous ce premier rapport, la théorie weiningerienne se donnerait plutôt comme une antidote à ladite théorie… Il reste que la femme « empirique » étant toujours pour l’homme une tentation, sa rédemption – ou « émancipation » véritable – consisterait pour elle à renoncer à séduire… Et il y a là, sous ce second rapport, un vrai problème d’éducation, affirme Weininger : « Il faut enlever à la femme l’éducation de la femme et ENLEVER À LA MÈRE L’ÉDUCATION DE L’HUMANITÉ. Ce serait la première chose à faire pour mettre la femme au service de l’idée d’humanité, qu’elle a jusqu’ici plus que personne empêchée de se réaliser. » En effet, « le dernier moyen de toute pédagogie maternelle est de menacer la fille rebelle de ne pas trouver de mari. » Un programme dont Weininger note cependant qu’il n’a à peu près aucune chance de se réaliser, ce dont tout mâle non kantien aura tout lieu de se féliciter…

 

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09/05/2017

Face à l’islam, la France devra réformer sa Constitution:

 

 

 

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Il faut que le préambule de notre loi fondamentale exprime l’identité et les racines chrétiennes de notre pays

 

 

 
 
 
  

Relance précipitée par M. Hollande d’une « fondation » confiée à M. Chevènement, « concordat » pour M. Cazeneuve, « acte solennel » pour Alain Juppé : la nécessité d’un « contrat » entre l’État et les musulmans français fait maladroitement son chemin chez nos dirigeants d’aujourd’hui et de demain. Mais malheureusement, toujours avec le même amateurisme sur cette question pourtant fondamentale. Et l’on peut aussi craindre qu’elle soit polluée d’arrière-pensées électoralistes.

 

Pourtant, la situation inédite dans laquelle se trouve la France offre une occasion unique pour le pays de se ressaisir, . Un « contrat » exige de préciser qui sont les contractants. Et les Français ont plus que jamais besoin de cette introspection-là, pour sortir de la « sidération » dans laquelle les ont plongés le terrorisme islamiste et les réponses creuses que les élites y ont apportées : « Je suis Charlie », « vivre ensemble », etc.

 

Les Français sentent cette nécessité de se définir et de dire d’où ils viennent et vers quoi ils veulent (et ne veulent pas) aller. Et pour beaucoup, quelles que soient leurs origines et leurs convictions politiques ou religieuses, la relation officielle de la République à son passé, son identité et aux religions est un modèle obsolète, hypocrite et inopérant face aux défis nouveaux, notamment l’apparition d’une communauté musulmane nombreuse, et souvent revendicative.

 

Vu l’ampleur de la réforme, qui irait bien au-delà de la question de l’islam de France (ce qui aurait, aussi, l’avantage de ne pas se focaliser sur cette question, tout en la réglant), c’est donc, non pas la loi de 1905, mais bien notre Constitution elle-même qu’il s’agit de réformer, dans un grand élan solennel semblable à celui de 1958, et validé par référendum.

 

Il faut que le préambule de notre loi fondamentale exprime l’identité et les racines chrétiennes de notre pays et la synthèse culturelle que le christianisme réalisa, à partir de la culture gréco-romaine. Il doit aussi mentionner la place historique de la communauté juive, l’une des plus anciennes du monde, et réaffirmer bien sûr la spécificité de la laïcité dans le fonctionnement de l’État. Cet héritage historique enfin inscrit dans la Constitution, l’État aurait pour obligation de le préserver, le perpétuer et d’y faire adhérer tous les Français. Pour ce qui est de l’islam, la Constitution doit rappeler les relations particulières entre la France et le monde arabo-musulman au Maghreb, et tolérer un islam français, seulement dans la mesure où celui-ci reconnaît la prééminence de cet héritage judéo-chrétien dans toutes ses dimensions, et les règles de la laïcité, qu’il aurait pour devoir de promouvoir auprès des croyants.

 

Ce serait sortir par le haut de plusieurs conflits latents qui minent la communauté nationale depuis des décennies et fixer le cadre pour toute législation particulière ultérieure. Car, avant de poser la question du financement des mosquées, peut-être conviendrait-il d’abord de se demander s’il faut les multiplier ? Si nos dirigeants continuent d’avancer sur ces questions sans boussole et en évitant les questions de fond, la défiance du peuple ne fera que s’accroître.

 

Il faudra donc réformer nos lois, mais d’abord notre Constitution, non pas pour favoriser l’implantation de l’islam, mais au contraire pour la circonscrire.

 

Il ne manque plus que les juristes et le candidat courageux pour proposer cette réforme au peuple français.