Avortement, les croisés contre-attaquent est un documentaire d’Alexandra Jousset et Andrea Rawlins-Gaston récemment diffusé sur Arte« fruit d’une remarquable enquête d’un an dans des pays où l’IVG est légale […], ce film à voir absolument aurait pu aussi s’appeler “Demain nos filles pourront-elles avorter ?” », selon Elle, magazine féminin surtout connu pour son sens de l’analyse des dernières tendances vestimentaires !

 

 

 

Sauf que le documentaire en question est partisan de bout en bout. Cela dit sans être, pour ma part, un opposant à l’avortement, tout en déplorant qu’il soit à ce point banalisé, car ce n’est définitivement pas un acte banal.

 

 

 

Dès le titre, on subodore que les chrétiens vont en prendre plein la tête, ce qui sera le cas, depuis les catholiques jusqu’aux évangélistes, en passant par les orthodoxes, nouvel axe du Mal pour les progressistes. Quant au choix du terme « croisés », c’est ainsi que les djihadistes appellent les Occidentaux. On en tremblerait presque !

 

D’où qu’ils viennent, les défenseurs de la vie sont donc ostracisés. On parle, ainsi, d’une « communication aux limites de la manipulation » à propos des Survivants – groupe fondé par le publicitaire Émile Duport – quand, dans les rames du métro parisien, ils placardent des affiches pour défendre leurs convictions, comme le font les antifas – mais en plus propre et moins violent.

 

 

 

 

Malencontreusement, les auteurs finissent même par donner raison à leurs adversaires quand, d’un côté, ils fustigent le programme de préservation de la maternité en Russie – à l’initiative de l’oligarque Konstantin Malofeev, mal vu de l’Union européenne – avec la mise en place de maisons des mamans à destination des femmes enceintes et des mères fragilisées, et, de l’autre, filment Valentina, une jeune Italienne qui avoue avoir avorté parce qu’elle n’avait précisément pas les moyens d’élever un enfant : « À l’époque, je n’ai pas de maison, j’habite chez mes parents, je n’ai pas de travail, je suis étudiante. […] Le garder signifiait abandonner mes études et même sacrifier ma vie. » Ce qui démontre que l’absence d’aide matérielle a à voir avec l’avortement.

 

 

 

 

On peut, certes, déplorer des initiatives détestables comme, à Turin, celle consistant à enterrer des fœtus en inscrivant la date de l’avortement et le nom de la mère mais, pour faire contrepoids, il eût été bon d’évoquer l’eugénisme et son fantasme de perfection, ou la corrélation entre les avortements et l’immigration en Europe. Autant de problématiques « réactionnaires » qui méritaient d’être étudiées dans le cas d’un travail objectif. Au lieu de cela, pendant une heure et demie, on assiste à une mise en accusation des défenseurs de la vie, lesquels seraient tous des fanatiques en puissance.

 

 

 

 

Conclusion : ce documentaire est exclusivement pro-avortement, pro-Union européenne et pro-migrants, comme l’atteste un discours jugé « inquiétant » de Viktor Orbán autour de la pression migratoire que subit l’Europe et qui menace son intégrité culturelle.