Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/03/2022

Canonisé ou non:

 

 

 

Pascal mérite toute notre admiration !

 

 

1136_gettyimages-534251234.jpg

 


Blaise Pascal

 

 

Le pape François a confié qu’il envisageait la béatification de Blaise Pascal.

 

 

 

Au détour d’un entretien publié dans le quotidien La Repubblica, le pape François a confié qu’il envisageait la béatification de Blaise Pascal. Étonnant, a priori, quand on sait que l’auteur des Pensées, après une jeunesse mondaine et une soudaine conversion, défendit des thèses proches du jansénisme et dénonça le laxisme des jésuites.

 

 

Laissons au Vatican le soin de décider s’il remplit les conditions de la béatification. Ce qui est incontestable, c’est que c’est un mathématicien, un inventeur, un philosophe qui fit le tour des connaissances, en gardant toujours l’humilité qui caractérise le véritable homme de génie. Rien que pour cela, il mérite d’être donné en exemple.

 

 

Il faut le lire et le relire, divulguer ses plus belles pages auprès de tous les élèves et étudiants, tant il est vrai qu’il a donné de la condition humaine une vision étonnamment moderne. C’est le propre des œuvres classiques d’être toujours contemporaines et de nourrir, en tout temps, les esprits.

 

 

Quand Pascal, dans Les Provinciales, dénonce les abus des casuistes, qui arrivent à tout justifier, y compris l’injustifiable, il rappelle à l’ordre tous ces politiciens qui trouvent toujours de bonnes raisons de retourner leur veste et d’oublier aujourd’hui les principes que, hier, ils défendaient. Ou encore ces bien-pensants qui parent du nom d’humanisme leurs préoccupations individualistes et leur confort intellectuel.

 

 

Dans ses Trois discours sur la condition des grands, il livre des réflexions sur les fondements de l’autorité, sur les grandeurs naturelles et les grandeurs d’établissement, dont bien des puissants de ce monde pourraient tirer des leçons : « Que diriez-vous de cet homme qui aurait été fait roi par l’erreur du peuple, s’il venait à oublier tellement sa condition naturelle qu’il s’imaginât que ce royaume lui était dû, qu’il le méritait et qu’il lui appartenait de droit ? Vous admireriez sa sottise et sa folie. »

 

Mais c’est dans les Pensées, ouvrage inachevé et publié après sa mort précoce, qu’il peint remarquablement la condition humaine, pleine de contradictions, mêlée de misère et de grandeur. Il nous fait prendre conscience, d’une manière prémonitoire, de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, il nous décrit les ravages de ces « puissances trompeuses » qui nous voilent la vérité, il nous montre les effets du « divertissement » qui nous détourne de l’essentiel…

 

 

Certaines pensées pourraient même alimenter la réflexion pédagogique : « On se persuade mieux, pour l’ordinaire, par les raisons qu’on a soi-même trouvées, que par celles qui sont venues dans l’esprit des autres. » Ce qui ne signifie pas, comme le prétendent les gourous autoproclamés du pédagogisme, que l’élève doit tout découvrir par lui-même, mais que le professeur, qui détient le savoir, doit aider l’élève à se l’approprier..

 

 

Pascal donne aussi une leçon de tolérance que les adorateurs de la pensée unique gagneraient à méditer : « Quand on veut reprendre avec utilité, et montrer à un autre qu’il se trompe, il faut observer par quel côté il envisage la chose, car elle est vraie ordinairement de ce côté-là, et lui avouer cette vérité, mais lui découvrir le côté par où elle est fausse. »

 

 

Il aime aussi la simplicité dans l’expression : « Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi, car on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme. » Belle leçon pour ceux qui voient de la profondeur dans leur logorrhée ou leur obscurité ! Il est l’auteur de formules devenues des maximes, qui concentrent en quelques mots une vérité humaine, comme « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête »ou encore « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé ».

 

 

Béatifié ou non, « cet effrayant génie », selon le mot de Chateaubriand, mérite toute notre admiration !

 

 

 

09:39 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)

18/03/2022

Les sources chrétiennes de l’écologie:

 

 

 

Sources Chrétienne.jpg

 

 

 

 

Rappelons que la préservation de la planète constitue une préoccupation historique de l'Église.

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
      

Au moment où se tient la 21ème conférence sur le climat de l’ONU, censée accoucher d’un accord historique contre le réchauffement climatique, rappelons que la préservation de la planète constitue une préoccupation historique de l’Église catholique, toujours soucieuse de l’avenir de la Création confiée aux hommes par la volonté de Dieu.

 

 

Dès l’introduction de son encyclique sur l’écologie Laudato si’, le pape François revient sur l’enseignement de ses prédécesseurs à propos du rapport de l’humanité à la Création, tout en s’appuyant sur les travaux du patriarche de Constantinople Bartholomée Ier et en se référant à saint François d’Assise.

 

 

Dans un chapitre consacré à l’Évangile de la Création, le pape reprend le passage biblique du récit de la Génèse, où il est écrit que l’homme est invité à « dominer la terre », soulignant que cette expression ne doit pas être comprise comme une invitation à une attitude destructrice, mais au contraire interprétée à la lumière d’autres textes nous incitant à « cultiver et garder »le jardin du monde, c’est-à-dire défricher et labourer mais aussi protéger et surveiller ce que Dieu a créé.

 

 

Il en conclut : « Chaque communauté peut prélever de la bonté de la terre ce qui lui est nécessaire pour survivre, mais elle a aussi le devoir de la sauvegarder et de garantir la continuité de sa fertilité pour les générations futures. »

 

 

Poursuivant son exégèse, le pape précise que l’être humain doit respecter les lois de la nature comme les animaux qui y vivent, résumant le propos biblique en ces termes : « Nous apercevons ainsi que la Bible ne donne pas lieu à un anthropocentrisme despotique qui se désintéresserait des autres créatures. »

 

 

Plaidant pour une écologie intégrale à la fois environnementale, économique et sociale mais aussi culturelle, le Souverain Pontife critique la « vision consumériste de l’être humain », estimant que la mutation écologique doit inclure les droits des peuples et des cultures, et précise que « la disparition d’une culture peut être aussi ou même plus grave que la disparition d’une espèce animale ou végétale. »

 

 

En outre, François insiste sur l’importance de l’écologie humaine et de la défense inconditionnelle de la vie, qui implique « la relation de la vie de l’être humain avec la loi morale inscrite dans sa propre nature (…), que l’homme possède, qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté », et condamne « l’attitude qui prétend effacer la différence sexuelle parce qu’elle ne sait plus s’y confronter. » Ainsi, conclut le pape, « l’écologie intégrale est inséparable de la notion de bien commun (…), qui joue un rôle central et unificateur dans l’éthique sociale ».

 

 

Loin du discours mensonger des théoriciens du développement durable, concept destiné à permettre au système capitaliste mondialisé de perdurer en créant de nouveaux marchés, ou de celui des « khmers verts » animés par une idéologie libérale-libertaire issue de mai 68 et qui entendent continuer à « jouir sans entrave » en donnant libre-cours à leurs pulsions consommatrices, l’Église prône le retour à un mode de vie sobre et généreux, permettant d’économiser et de mieux répartir entre les peuples les ressources naturelles de la planète.

 

 

 

Méditons pour terminer ce passage de la « Prière pour notre terre », qui conclut magnifiquement l’encyclique Laudato si’ : « Touche les cœurs de ceux qui cherchent seulement des profits aux dépens de la terre et des pauvres. Apprends-nous à découvrir la valeur de chaque chose, à contempler, émerveillés, à reconnaître que nous sommes profondément unis à toutes les créatures sur notre chemin vers ta lumière infinie. »

 

 

 

 

 

09:34 Publié dans Louange | Lien permanent | Commentaires (0)

15/03/2022

Questions sur ces embryons conçus in vitro spécialement pour la recherche:

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
Blogueur
 
Son blog
 
 
 
 
 

Les tentations scientifiques face aux embryons humains sont fortes, et les perspectives s’ouvrent à vive allure dans le domaine de la génétique. Récemment, une équipe de scientifiques chinois a procédé aux premières modifications génétiques sur des zygotes humains viables, embryons conçus in vitro spécialement à destination de la recherche. Ces modifications ouvrent de grandes perspectives, aussi bien thérapeutiques que transgéniques, et c’est bien toute la difficulté de ces avancées.

 

 

 

À juste titre, une journaliste américaine de Vice, Ankita Rao, publie dans la foulée un article dans lequel elle soulève l’enjeu fort de prendre part à ce débat d’experts. Les conséquences génétiques et éthiques sont indubitablement énormes. Suite à la publication, ce mois-ci, de l’étude chinoise, le fait de pouvoir procéder à la modification de l’ADN humain a tout d’un scénario de science-fiction. Pourtant, les perspectives sont désormais réelles de pouvoir, un jour, compter parmi nous des humains génétiquement modifiés. Si les perspectives thérapeutiques peuvent apparaître enthousiasmantes (mais sont-elles sans risques ?), on mesure mal aujourd’hui les conséquences irréversibles d’un tel bouleversement, conscients pour autant qu’il peut y en avoir, comme on le constate d’ores et déjà dans le domaine de la culture végétale.

 

 

La question, loin d’être anodine, pourrait venir percuter notre quotidien.

 

 
 

Pour éviter la gueule de bois, comment rechigner à s’intéresser à la question et à tenter de canaliser décemment cette évolution ? Si la manipulation de la génétique peut produire du mieux, c’est bien évidemment qu’elle peut produire du pire, ce champ d’expérimentation étant bien plus vaste. Alors qu’aujourd’hui, manipuler des embryons humains dédiés à la recherche puis s’en débarrasser ne choque plus personne, on voit mal comment le scientifique seul pourrait s’imposer des garde-fous aux dérives les plus élémentaires. Si le politique s’essaye à encadrer cela, il ne saurait être efficace que si chacun de nous mesure pleinement ce dont il s’agit, y met son grain de sel et exige la responsabilité énorme que cela implique. La modification génétique n’impactera non pas quelques êtres modifiés (et, de plein fouet, leur existence) mais potentiellement l’ADN de toute une descendance.

 

 

 

Pleinement envisagées, les perspectives donnent le tournis. Plus encore face à une technologie peu coûteuse et facilement réalisable, ce qui semble être le cas. La recherche scientifique endosse déjà sa part préoccupante, mais de telles manipulations pourraient aussi être utilisées pour nuire à des individus, voire à des catégories de populations. Notre nature humaine, perpétuellement en quête de « l’homme nouveau », hésiterait-elle un jour à purifier génétiquement celles et ceux qui ne correspondraient pas tout à fait à ses critères ? C’est, en tout cas, aujourd’hui envisageable très sérieusement, avec le poids de toute l’inquiétude qui peut en découler.

 

 

 

Sans surprise, certains accuseront de porter atteinte à la recherche scientifique. Mais puisqu’un homme, nouveau ou non, ça s’empêche, il serait bon d’orienter ce qui anime la science, comme le reste, au service du bien commun. Aujourd’hui, rien ne permet d’établir avec certitude que ce sera bel et bien le cas.

 

 

   

 
 

 

 

 

 

09:26 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

04/03/2022

HOMMAGE AU PROFESSEUR KREISS.

 

 

 

Wilbert 1.jpg

 

 

 

 

Lors d'un séjour en Amérique,

Freud avait affirmé à Jung qu'il avait délivré le monde de son rêve,

toute proportion gardée et bien que la comparaison puisse paraître osée,

il en est de même pour moi avec le professeur Kreiss :

dégoûté du libéralisme de l'Eglise Réformée de France,

j'avais cru trouver chez les Evangéliques la réponse à mes questions.

Il est vrai que leur fidélité aux Ecritures Saintes est remarquable,

mais leur indigence théologique n'arrivait pas à assouvir ma soif.

 

 

 
Ce fut la découverte de l'Orthodoxie Luthérienne

à travers l'œuvre du Professeur Kreiss qui combla ce manque,

j'ai longtemps vu en lui un génie,

mais comme j'ai pu me le dire à  mon meilleur ami :

"en tout cas, il est certainement 

le plus grand théologien Orthodoxe du Luthéranisme de langue française."

 

 

 

Ma dette envers lui est immense.

Mon seul regret est que la politique ait gâté notre amitié.

Homme qui a toujours porté à gauche,

comme la majorité des Pasteurs du synode,

il n'a pas supporté mes sympathies pour le Front National.

J'espère que le temps finira par apaiser les choses,

de toute façon mon cher Wilbert,

mon estime et mon admiration pour toi restent intactes.

 

 

 
 

Pasteur Blanchard

 

 

 

 

Wilbert 2.jpg

 

 

11:05 Publié dans Biographie | Lien permanent | Commentaires (0)

01/03/2022

Requiem pour l’Occident, de quoi parle-t-on ?

 

 

 

 

 

charlemagne-636x475.png

 

 



Des médias « progressistes » s’en prennent au concept d’Occident. Ils s’appuient sur l’ouvrage Requiem pour le monde occidental. Relever le défi Trump (1) qui renie les liens transatlantiques au regard de l’évolution du monde depuis la fin de la guerre froide, en particulier des États-Unis sous la présidence de Donald Trump, ressource idéologique répulsive décidément inépuisable.

 

 

Ce rejet présentiste d’un Occident plus que millénaire et extraordinairement fertile paraît bien hasardeux. Si la définition géopolitique en est devenue floue, il serait inconséquent de « jeter le bébé avec l’eau du bain », qu’un bouillon de culture mondialiste sans saveur ne remplacera pas.

 

 

L’Occident est né avec la chrétienté au IVe siècle après J.-C., quand l’Empire carolingien a pris la relève de l’Empire romain d’Occident. Celui d’Orient tombera en 1453 avec la prise de Constantinople, quand la boussole indiquait l’est comme direction d’un monde à découvrir, d’où le verbe « s’orienter ». Alors que le rôle de meneur des États-Unis au nom de leur « destinée manifeste » est contesté, comment définir aujourd’hui l’Occident devenu, comme l’univers selon Pascal, « une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part » ?

 

 

Selon Régis Debray, l’Occident est né en 1336 quand Pétrarque a gravi le mont Ventoux pour contempler le monde et surtout le dominer. Quand on est passé de la connaissance à la technique, de la poudre des feux d’artifice à celle des armes à feu, de la boussole comme instrument de conquête. La supériorité occidentale reposait alors sur l’émancipation par la raison, l’universalité du droit, l’égalité des êtres humains. Il est devenu à la fois une zone (l’aire chrétienne moins le monde orthodoxe de l’espace euro-atlantique), une organisation politico-militaire (l’OTAN), le projet de moderniser la planète par le marché libre, l’individualisme et la bonne gouvernance.

 

 

Autre source utile de repères, Philippe Nemo (2) voit dans la culture occidentale une construction de l’esprit structurée en cinq moments-clés historiques: 1. L’invention de la Cité, de la liberté sous la loi, de la science et de l’école par les Grecs ; 2. Le droit de la propriété privée, de la personne et de l’humanisme par Rome ; 3. La révolution éthique et eschatologique de la Bible plaçant la charité au-dessus de la justice et introduisant la morale judéo-chrétienne de l’amour et de la compassion ; 4. La révolution papale des XIe-XIIIe siècles et la réforme grégorienne ; 5. Les grandes révolutions démocratiques modernes qui ont imposé le pluralisme.

 

 

On a souvent dit que l’Occident sait d’où il vient mais peine à savoir où il va. Avec les déconstructeurs au pouvoir, sortis de la cuisse d’un Jupiter de façade aussi inconsistant que la planète gazeuse éponyme, le problème sera bientôt réglé : au rythme acharné du chantier d’effacement mémoriel sélectif, on ne saura bientôt même plus d’où on vient, ce qui rendra caduque la question de savoir où l’on va.

 

 

Johann Fichte a écrit, en 1808, un Discours à la nation allemande alors menacée par les invasions napoléoniennes. Julien Benda a écrit, en 1933, un Discours à la nation européenne menacée par la guerre commencée en 1914. Qui proposera un « Discours à la nation occidentale » ?

 

 

(1) Requiem pour le monde occidental, relever le défi Trump, Pascal Boniface, Eyrolles, 2019
(2) Qu’est-ce que l’Occident ?, Philippe Nemo, PUF, 2004

 

 

10:35 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)