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31/05/2013

29 mai 1453 : chute de Constantinople, tueries, viols et sacrilèges. La fin d’un monde

 

Le 29 mai 1453, l’Empire romain d’Orient (« empire byzantin ») s’effondrait avec la chute de Constantinople, accompagnée de massacres des civils, tueries, viols et sacrilèges commis par les sectateurs de Mahomet.

« Durant toute cette journée, les Turcs firent, par toute la cité, un grand carnage de chrétiens. Le sang coulait sur la terre comme s’il en pleuvait et formait de vrais ruisseaux. … Georges Phrantzes dit aussi que, ‘en certains endroits, le sol disparaissait sous les cadavres et que l’on ne pouvait passer par les rues’.

‘… Ils volent, dérobent, tuent,… font captifs femmes, enfants, vieillards, jeunes gens, moines, hommes de tous âges, de toutes conditions’.

… Ils prenaient les trésors et les vases sacrés, dépeçaient les reliques et les jetaient au vent; ils exhibaient dans les rues puis dans leurs camps, le soir, des crucifix montrant le Christ coiffé de l’un de leurs bonnets rouges. De Sainte-Sophie, ils firent d’abord une écurie. Un nombre incalculable de manuscrits précieux, ouvrages des auteurs grecs ou latins de l’Antiquité, furent brûlés ou déchirés.

Les religieuses, violées par les équipages des galères, étaient vendues aux enchères. … ‘Cette cohue de toutes les nations, ces brutes effrénées, se ruaient dans les maisons, arrachaient les femmes, les traînaient, les déchiraient ou les forçaient, les déshonoraient, les violentaient de cent façons aux yeux de tous dans les carrefours’.

Pendant trois jours, ce fut aussi une terrible chasse et un immense marché aux esclaves. … Aucune bataille, aucune conquête n’avait jamais donné en si peu de temps autant de captifs. Ils furent vendus et revendus par la soldatesque puis par les mercantis de toutes sortes, séparés les uns des autres, promis aux travaux misérables jusqu’aux plus lointaines provinces du monde musulman.

Mehmet avait ordonné que les familles des dignitaires grecs soient réduites à la plus dure et à la plus humiliante des servitudes. Il s’était fait réserver les filles les plus belles et les plus jeunes adolescents et il fit don de quarante très jeunes gens et de quarante vierges au pacha de Babylone. D’autres enfants grecs furent envoyés jusqu’à Tunis et à Grenade.

… Les habitants de Constantinople échappés aux massacres et à l’esclavage avaient fui. Ce n’était plus qu’une ville en grande partie dévastée et vide d’hommes.

… La chute de l’Empire byzantin marquait la fin d’un monde et jetait à bas l’héritage de l’antique Rome ».

Rappelons que Mehmet II (Mohamed II) ne rêva « que d’entrer en maître dans cette Constantinople chrétienne, qu’il voulait capitale de l’Islam. Ce jeune homme cultivé,… ami des arts et des lettres, avait fait massacrer ses frères en bas âge et faisait, à chaque campagne, scier en deux ou empaler les chefs ennemis prisonniers« .

Source : Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007, p. 239, 252-259.
Un livre que l’on peut acquérir en ligne sur la Librairie française, ici.
Il y a aussi, Constantinople, la perle du Bosphore, de Jean Castrillo.

Source

 

 

 

28/05/2013

Les messages subliminaux dans les dessins animés et le Rock

 

Dans les années 1970, les pays européens se dotent d’une législation interdisant les messages subliminaux. En 1988, entre les deux tours de la présidentielle, le scandale éclate. François Mitterrand, président en exercice, candidat à sa propre succession, aurait usé de cette technique dans le générique du 20 heures sur Antenne 2. Nombreux sont aussi ceux qui prétendent et argumentent que ces messages seraient utilisés à des fins peu louables, notamment dans les dessins animés et la musique Rock.

L’œil et l’oreille sont bombardés chaque jour de deux cent mille à quatre cent mille messages mais nous ne sommes conscients que d’une infime partie (5 % à 7 %) d’entre eux. L’inconscient n’a pas la capacité d’analyser cette forme de message. Il ne peut donc pas l’accepter ou le refuser. Le cerveau le mémorise alors directement. Nous savons par ailleurs que les Américains ont utilisé ces procédés pendant la guerre du Golfe, sous l’appellation d’armes non létales et non conventionnelles, pour annihiler la résistance des soldats ennemis.

Incitation à l’homosexualité

En Europe, un enfant regarde en moyenne la télévision trois heures et demie par jour. En une heure, il est la cible de trente actes de violence ou d’actes sexuels plus ou moins explicites. Par conséquent, son cerveau aura assimilé en dix jours trois cents messages ; en un mois, mille ; et dans une année près de douze mille. Les jeux Nintendo, Playstation, Gameboys, les dessins animés Pokemon, Digimon, Dragonball Zeta, Sailormoon, Beyblade constituent les vecteurs principaux de ce fléau.

Or le Japon, producteur de ces dessins animés, a interdit chez lui dès 1999 la diffusion des Sailormoon et Pokemon dont la traduction montre toute la malfaisance préméditée. Pokemon signifie « Pocket Monster » (le monstre de poche). Ce sont des démons ayant un pouvoir maléfique particulier. Un autre dessin animé très célèbre, Pikachu, signifie « cent fois plus puissant que Dieu ». DragOnball Z : le O de « DragOn » dessine en son centre le symbole satanique de l’étoile à cinq branches ou pentacle, ball fait référence à Baal, un démon que les Hébreux adorèrent dans le désert à la place de Dieu et auquel ils sacrifiaient des enfants en les immolant dans le feu. D’autres dessins animés comme les Razmokets, le jeu pour console vidéo Tomb Raider, détruisent l’identification sexuelle de l’enfant. Ce sont des corps de femme avec des comportements agressifs et très masculins. Les quelques femmes qui apparaissent dans les consoles Nintendo et Playstation sont toutes androgynes.

Les Simpson illustrent cette « parfaite anti-éducation ». Les personnages sont bien entendu laids, grossiers et stupides. Les Teletobbies représentent quatre peluches reprenant des symboles de la Gay Pride, un triangle inversé avec des couleurs rose, violet, des fleurs. Ils sont destinés à des enfants d’un an et demi, chez lesquels il a été constaté un comportement opposé à leur identité sexuelle.

Le vrai visage de l’empire Disney

Il est difficile d’étudier l’aspect démoniaque et destructeur des dessins animés sans entrer dans l’empire de Walt Disney. Une de ses dernières productions est Le roi Lion. Scar y symbolise le démon. Il apprend à son neveu, le petit lion, à se rebeller contre ses parents, et contre Dieu par le biais de son père « qui te restreint avec ses commandements et ses interdictions ». En images subliminales, le mot « Sex » apparaît cinq fois sur la pellicule. Sachant qu’il faut de 24 à 30 images pour créer l’effet d’un mouvement, l’œil ne peut rien détecter. Cette technique de l’image subliminale a été utilisée par Disney sur le dessin d’une femme nue crucifiée avec le visage du diable dans Bernard et Bianca, quand ils passent de nuit dans un palais volant sur le dos d’un albatros. A l’époque, la firme Disney avait dû payer 74 millions de dollars pour éviter un procès public. Elle avait présenté des excuses au spectateurs américains en reconnaissant qu’« il est vrai que Bernard et Bianca est une incitation à la pornographie infantile ». L’entreprise avait fait retirer 3,5 millions de pellicules. Aujourd’hui, des images subliminales ont été découvertes dans d’autres dessins animés comme La Petite Sirène, La Petite Sirène 2, La Belle et la Bête 2.

Sur l’affiche du film Le Silence des Agneaux, nous voyons un papillon posé sur la bouche d’une dame, où une tache blanche ayant la forme d’une tête de mort. Mais en regardant attentivement cette tache blanche, apparaissent neuf femmes nues. Que dire aussi des poupées Barbie de Mattel, détruisant toute notion de pudeur ? Il est vrai qu’elles développent l’instinct maternel, mais bizarrement, la jeune fille demandera à sa maman pourquoi sa poupée a des seins formés, des hanches aussi marquées et des jambes de stars de cinéma. Les mini-jupes, le maquillage suscitent un sentiment de vanité, des idées très précoces. Pour toutes ces raisons, en 1998, l’Italie est le premier pays à avoir interdit la poupée Barbie. Dans leur adaptation en dessin animé, les Bratz ont des têtes de démon dont certaines sont couronnées de l’auréole des Saints.

Musique satanique

La musique Rock, Pop, Techno, Rap, Reggae, Hip-Hop est émise sur une fréquence correspondant aux cadences des cultes africains comme les musiques de transe Vaudou ou Macumba. L’inventeur de ce nouveau rythme dans les années cinquante est l’Afro-Américain Little Richard. Sataniste déclaré, il transforme la manière d’écrire le Jazz. Il en fait une musique syncopée. Little Richard se convertira au chritianisme et reconnaîtra : « La musique que j’ai inventée n’est pas de la musique, mais un culte rendu à Satan ! » La première mouvance est le Soft Rock auquel appartint Elvis Presley. Vient ensuite l’Acid Rock (Acid signifiant Drogue), dont les Beatles sont le groupe emblématique. Leur formule Sex, Drugs and Rock and Roll exprime à l’origine un rapport sexuel dans une voiture. A ce mouvement succèdent des Rocks de plus en plus violents comme le Hard Rock, le Punk Rock avec les groupes Afrodite Child, Kiss ou Kings in Satanic Service. Le Black Rock recense des célébrités aux noms certes peu imaginatifs mais toujours très explicites : Sepultura, Venom, etc. Cette musique se joue avec une guitare basse qui émet des infrasons, une batterie cadençant des sons lourds et répétitifs jusqu’à 120 pulsations à la croche (la musique Techno atteint 380 à 420 pulsations). Leurs ondes font vibrer les masses liquides du corps humain, dans le ventre, la bouche et dans la région du cerveau avec le liquide céphalo-rachidien. Elles dérèglent la glande hypophyse qui se met à sécréter une hormone, l’endorphine ou morphine naturelle, provoquant les mêmes effets que de la drogue : le cerveau devient hyper réceptif aux influences extérieures. Il compense ce déséquilibre avec les glandes surrénales qui produisent les hormones sexuelles…

La personne se retrouve en état d’hyperexcitation sexuelle, de violence : elle est livrée à ses pulsions. Cette musique atteint 80 à 120 décibels. Au niveau supérieur, le niveau létal, le fonctionnement des organes principaux s’altèrent très rapidement. Cela explique que beaucoup d’adolescents souffrent de maladies cardiaques, oculaires, auditives, cérébrales, normalement observées sur des patients sexagénaires. A cela s’ajoute une autre nuisance, celle de la lumière stroboscopique et psychédélique. Elle est composée de rayons envoyés par des dizaines voire des centaines de spots. Au milieu de la discothèque, est suspendue une sphère composée de centaines de facettes ou petits miroirs qui réfléchissent dans toutes les directions les rayons des spots envoyant une lumière à une fréquence hertzienne réglée (bien entendu) sur le groupe qui se produit sur scène. Habituellement, au début, la fréquence des spots est de six impulsions à la seconde. A cette fréquence, nous perdons toute notion de profondeur et d’équilibre. Ces pertes d’équilibre font ensuite place à la perte des défenses psychologiques et à des comportements agressifs pour dissimuler ses propres angoisses. Quand le rythme monte jusqu’à quinze, vingt impulsions de lumière par seconde, il s’interfère avec la production des ondes alfa du cerveau, nécessaires au décodage de notre environnement. A vingt-cinq impulsions, le cerveau ne s’adapte plus : il bloque ! Que se passe-t-il ? Le sujet devient un vrai zombie. Il obéit aux pulsions les plus animales, à tous les messages extérieurs (et subliminaux). Et comme rien ne doit être laissé au hasard, ces lieux de déchéance abreuvent de vidéos érotiques ou pornographiques les jeunes dépravés, tentés de plus par la consommation facile d’ecstasy.

L’arme du futur

Qui sait que les Beatles ont eu recours aux messages subliminaux ? Cela démontre encore une fois l’étendue de cette pratique. Dans la chanson Revolution number one, il est répété à dix reprises « number 9 ». Quand ce morceau est écouté à l’envers, des paroles faisant implicitement référence à la crucifixion de Notre Seigneur, sont prononcées : « Turn me on, dead me » (excite-moi sexuellement homme mort). Dans Another one bite the dust, le groupe Queen prononce à quatre reprises ce titre. En sens inverse, nous entendons « Start to smoke marijuana » (commence à fumer de la marijuana). Dans I am slave for you de Britney Spears, à l’envers cela donne : « te quieto, te quieto, Satana, Satana, mi dulce dulce fruto » (Je t’aime Satan, mon fruit très doux). Dans Nunca te hare llorar des Back Street Boys, l’enregistrement à l’envers dit de crucifier Jésus et de se consacrer à Lucifer. Le chanteur italien Zucchero, dans Miserere, les paroles inversées de « A volte la migliore musica è il silenzio », produisent « Hashis, eroina ». Les groupes et chanteurs Las Ketchup, L5, Shakera, Jennifer Lopez, au succès aussi rapide qu’éphémère, ne cachent pas leur attirance pour Satan. Est-ce un hasard ?

Hesekiel Ben Aaron, troisième homme de l’Eglise de Satan, converti au christianisme, confirme cette sombre réalité. En 1985, il explique au journal New Solidarity que de nombreux groupes de Heavy Metal très célèbres comme Black Sabbath, The Blue Oyster Cult, The Who, Ozzy Osbourne adhèrent à la secte.

Laurent Glauzy
Article tiré de l’Atlas de géopolitique révisée, tome I.

 

10:02 Publié dans Spirituel | Lien permanent | Commentaires (1)

24/05/2013

Le livre de Job et l'expérience spirituelle(6)

 

 

 

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6° La théophanie, et la soumission de Job

 

"Et Yahvé répondit à Job du sein de la tempête" (38,1 - 42, 6)

 

Les discours de Yahvé et les réponses de Job fournissent la véritable conclusion théologique de toute l'œuvre. Ils développent trois thèmes fondamentaux: l'indigence de la sagesse humaine en regard du savoir de Dieu, l'harmonie de l'action de Dieu dans la création et dans l'histoire, et le silence de Job.

 

1) Depuis longtemps les prophètes (Is 5, 21; 10,13; 19,12; 29,14; Jér. 8, 8-9; 9,22-23; Ez 28) et les sages d'Israël (Prov.16,2.9; 19, 21; 20, 24) avaient rappelé le caractère aléatoire de tous les projets humains et les limites imposées aux réalisations de l'homme par la science et la puissance infaillibles de Dieu. En Job 38-41, Yahvé en personne se charge d'amener à résipiscence la suffisance humaine, par une longue série d'interrogations qui fait l'originalité de ces chapitres.

"Ceins tes reins comme un homme (geber): je vais te questionner" (38, 3). Dieu ne cherche pas à diminuer l'homme avant d'amorcer le dialogue; il réaffirme au contraire sa noblesse en le posant devant lui comme interlocuteur. Yahvé va révéler à Job ses limites, non pas pour l'humilier et le paralyser, mais pour lui ouvrir les yeux et lui apprendre à écouter le témoignage des créatures. L'ironie qui affleure à maintes reprises dans les discours de Yahvé reste donc jusqu'au bout bienveillante et paternelle. Job avait accusé Dieu d'utiliser le cosmos comme instrument de sa cruauté (30, 22-23). Yahvé répond en commentant lui-même son œuvre créatrice et en relevant partout des traces non seulement de sa puissance et de sa fantaisie, mais de sa tendresse pour les vivants. À mesure que Dieu parle, la création redevient langage de Dieu qui interpelle Job. Aussi loin qu'il aille dans son investigation de l'univers (38, 16 et 22), l'homme ne connaîtra jamais que les "contours" de l'œuvre de Dieu (cf. 26, 14), non pas que Yahvé veuille se réserver quoi que ce soit, mais parce que l'homme, né après le monde (38, 21), n'aura jamais fini d'explorer son domaine. Certes, le monde est sien, mais un Autre y agit, un Autre y gouverne, et l'intelligence limitée de Job ne pourra jamais rejoindre totalement les secrets de Dieu ni les raisons de ses choix. Même les animaux sauvages contestent à leur manière la souveraineté de l'homme : l'autruche défie les cavaliers (39, 18), l'onagre de la steppe se moque du cri des âniers, et le buffle refuse de tirer la herse (39, 7-10). Si Job veut bien entendre cette leçon des choses et des êtres, il trouvera sa vraie place au sein du cosmos, et cette humilité apprise au contact des œuvres créées lui ouvrira l'accès de la Sagesse de Dieu.

 

2) L'action de Dieu dans l'histoire de l'homme constitue le deuxième thème théologique du discours. Yahvé l'annonce dès sa première question: "Qui est celui qui obscurcit la ‘ēçāh (le plan de Dieu dans l'histoire) par des mots dépourvus de sens?" (38, 2). Puis Yahvé semble négliger ce thème de la ‘ēçāh en même temps d'ailleurs que le drame du juste souffrant. Job voulait qu'on lui montrât la cohérence du dessein de Dieu dans l'existence de chaque homme, et Yahvé répond à un autre niveau, passant en revue les merveilles de sa création. À peine fera-t-il allusion, en 38, 13 et 15, aux méchants dont l'aurore interrompt les entreprises. En réalité, le long détour par le jardin de Dieu était, dans le projet pédagogique de Yahvé, une première démarche indispensable, et le thème de la rétribution reparaît à point nommé dans l'introduction du second discours (40, 8-14). C'est même sur ce sujet précis que le "censeur" de Dieu (40,2) est sommé de répondre.

Yahvé s'est donc proposé, dans un premier temps, de réintégrer le cosmos dans l'univers spirituel de Job. Une mystérieuse consonance, en effet, apparente les œuvres accomplies par Dieu dans la nature et celles qu'il se réserve d'opérer dans l'existence des hommes. La création garantit l'histoire et l'histoire achève la création. Ainsi la justice salvifique de Dieu n'est qu'un autre visage de son amour créateur. Nous rejoignons ici l'une des intuitions les plus constantes des croyants de l'ancienne alliance : le thème de la création, bien qu'il ait ses propres lignes de force, est toujours mis au service d'un autre aspect du dessein de salut.

Certes, au niveau des évidences immédiates, qui est celui de la conscience de Job, un hiatus demeure, douloureux et irritant, entre la providence cosmique de Dieu, illustrée avec tant d'éclat, et l'abandon où il semble laisser ses amis. C'est pourquoi Yahvé répond au scandale de Job en venant lui-même à sa rencontre; mais sa présence, devenue pour un instant sensible aux yeux de Job (42,5), n'évacue pas le mystère. Dieu vient au secours de la faiblesse de Job en lui accordant cotte épiphanie qu'il réserve toujours à ses grands confidents, mais il entend bien lui laisser tout le mérite et toute la joie d'un acte de foi pure.

 

3) Yahvé apparaît, mais pour mieux faire entendre sa parole, et c'est cette parole de Dieu qui va donner tout son sens et tout son poids au silence de Job. Déjà en 9, 2-3 .13-14 Job pressentait qu'il serait acculé à se taire devant Dieu: "Comment un homme aurait-il raison contre El ? S'il veut disputer avec lui, il ne pourra lui répondre une fois sur mille! Sous lui sont prosternés les auxiliaires de Rahab (l'armée du dragon mythique), combien moins pourrais-je lui répliquer et choisir les paroles à lui dire!" Mais Job n'envisageait là qu'un silence contraint, devant les menaces imprévisibles de la colère d'Éloah. L'homme, non pas humble mais seulement humilié, répondrait à la force de Dieu par le mutisme du désespoir, lourd de rancœurs et spirituellement vain. Dans la présente théophanie, au contraire, Job a cheminé avec Dieu jusqu'aux limites de son savoir et de son pouvoir, et son indigence, reconnue progressivement à la lumière de la parole de Dieu, ne le révolte plus, puisqu'il sait maintenant que Yahvé ne lui en fait pas grief. Le silence change alors de signe. Job se courbe, certes, sous la puissante main de Dieu, mais pour un assentiment redevenu filial.

Le silence de Job est présenté d'abord et clairement comme un acte de repentir (42, 6). Non pas que Job doive reconnaître des fautes commises avant son épreuve ou qu'il ait eu tort d'espérer contre toute espérance; mais ce fut une faiblesse de sa foi que de forcer la main de Dieu en exigeant presque cette théophanie. Et surtout il vient de prendre conscience, face au Vivant, qu'une hybris secrète s'était éveillée en lui en même temps que la souffrance. La lumière de Dieu vient de lui révéler une sorte de péché sans visage, aussi impalpable mais aussi radical que sa liberté: pour se rendre raison de sa souffrance, il s'est mis à la place de Dieu comme norme du monde et de l'histoire: " Ainsi donc j'ai parlé, sans les comprendre, de merveilles hors de ma portée et que je ne savais pas (42, 3).

Par son silence, Job signifie également à Dieu que désormais, dans la foi, il consent à dépasser toute question. Les visiteurs attendaient de Dieu une réponse qui les confirmât dans leur sécurité; Job, de son côté, croyait que la réponse de Dieu le justifierait en tous points. Or nul ne peut annexer Dieu, et Yahvé, dans son discours, ne répond qu'en questionnant à son tour. Seules ces questions posées par Dieu à partir de ses œuvres, signes de son amour, parviennent à triompher de l'angoisse de Job. La révolte avait pu l'aider un instant à porter la souffrance, en galvanisant le reste de ses forces et en le renforçant dans la conviction de son bon droit, mais ce qui le libère, en définitive, c'est d'entendre et d'accueillir l'interpellation de Dieu. D'abord emporté par le vertige de ses propres questions, Job accepte maintenant que sa démarche vers Dieu commence par une longue écoute et, renonçant à percer les secrets de Dieu, il traduit sa conversion par un geste d'humilité absolue "sur la poussière et la cendre" (42, 6).

Enfin le silence de Job, par le fait même qu'il exprime une adoration inconditionnelle, constitue l'hommage suprême d'un homme libre à la liberté de Dieu (cf. Ps. 139, 4-5 et 17-18; Rm 12, 33-35). Au moment de l'option décisive, Job s'est laissé enseigner par Yahvé, et il a compris que sa liberté serait un leurre s'il refusait que Dieu soit divinement libre, libre de donner et de reprendre, libre de se taire ou de parler, libre du choix de ses chemins. Job reconnaît maintenant sans révolte et sans amertume que la justice-salut de Yahvé transcende toute norme créée et qu'en dépit de toutes les apparences décevantes Dieu poursuit dans l'existence du juste un dessein cohérent. Certain désormais que Yahvé ne peut rien haïr de ce qu'il a créé (cf. Sag. 11, 24), Job traverse le scandale avec la sérénité d'un cœur vraiment pauvre. Cessant de se crisper sur les images agressives nées de son angoisse, il laisse Dieu se révéler à lui par une parole qui commente ses œuvres.

Et Job, en se perdant, se trouve, car Dieu, une fois accueilli, révèle l'homme à lui-même. Yahvé, au moment où il manifeste sa proximité et sa tendresse, n'abdique rien de sa transcendance, et c'est ce qui rend si austère le message du livre de Job. Mais Dieu grandit Job en ne se laissant pas diminuer, tout comme Job a magnifié Dieu en récusant ses caricatures. Les partenaires se sont enfin rencontrés et reconnus. Yahvé n'ajoute rien, puisque désormais son silence ne voilera plus son amour. Job va se taire également : il a vu Dieu et tout est dit. De cette harmonie retrouvée, l'auteur du poème a vu un symbole dans la restauration du bonheur matériel de Job. C'est pourquoi sans doute il a choisi, pour clore son œuvre, le dernier tableau du vieux conte.

 

 

 

21/05/2013

Fête de Pentecôte

 

La Pentecôte est l’une des plus grandes fêtes chrétiennes.

Elle commémore le don (promis par le Christ avant Son Ascension) de l’Esprit Saint aux apôtres.
En grec, pentêkostê signifie « cinquantième », car l’événement est survenu cinquante jours après Pâques.

En France, avant la Révolution, la semaine qui suivait la Pentecôte était fériée.
Les autorités républicaines ont maintenant depuis des années en ligne de mire le lundi de Pentecôte, traditionnellement férié.
Chrétien ou simplement Français non renié, il faut s’efforcer, autant que possible, de ne pas travailler ce lundi, ni d’acheter dans les grandes surfaces (comme les dimanches et autres jours fériés).

L’hymne de circonstance est bien sûr le Veni Creator :

 

Paroles :

LatinFrançais
Veni, creator, Spiritus,
Mentes tuorum visita,
Imple superna gratia
Quae tu creasti pectora.

 

Qui diceris Paraclitus,
Altissimi donum Dei.
Fons vivus, ignis, caritas
Et spiritalis unctio.

 

Tu septiformis munere,
Digitus paternae dexterae.
Tu rite promissum Patris,
Sermone ditans guttura.

 

Accende lumen sensibus
Infunde amorem cordibus,
Infirma nostri corporis
Virtute firmans perpeti.

 

Hostem repellas longius
Pacemque dones protinus;
Ductore sic te praevio
Vitemus omne noxium.

 

Per te sciamus da Patrem,
Noscamus atque Filium;
Teque utriusque Spiritum
Credamus omni tempore.

 

Deo Patri sit gloria,
Et Filio, qui a mortuis
Surrexit, ac Paraclito
In saeculorum saecula.
Amen.

Source: Contre-info

Venez, Esprit créateur,
visiter les âmes de vos fidèles,
et emplissez de la grâce d’en-haut,
les coeurs que vous avez créés.

 

Vous qui êtes appelé Consolateur,
Don du Dieu Très-Haut,
Fontaine de Vie, Feu, Amour,
et Onction spirituelle.

Vous qui répandez sept dons dans les âmes,
doigt de la droite du Père,
solennellement promis par lui aux hommes,
et qui mettez sur leurs lèvres
les trésors de votre parole.

Faites briller votre lumière à nos yeux,
répandez votre amour dans nos coeurs,
soutenez la faiblesse de notre chair,
par votre vertu incessante.

Repoussez bien loin notre ennemi,
et donnez-nous promptement la paix:
marchez devant nous comme notre guide,
pour que nous évitions tout mal.

Qu’il nous soit donné par vous de connaître le Père,
comme aussi le Fils,
et vous, ô Saint-Esprit,
qui procédez de l’un et de l’autre;
faites que nous ayons toujours foi en vous.

Gloire soit à Dieu le Père,
et au Fils qui est ressuscité des morts,
comme au Paraclet,
dans les siècles des siècles,

Ainsi soit-il.

17/05/2013

Le livre de Job et l'expérience spirituelle(5)

 

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5° L'espérance de Job

 

Tout au long de ses plaintes, Job essaie rageusement de superposer deux visages inconciliables de Dieu. Mais tant qu'il s'épuise à opposer Dieu à Dieu, il s'enferme dans une problématique indigente et, en transposant à l'intime de Dieu l'idée d'un rapport de forces tirée de ses propres impressions, il reste esclave d'un schème d'agression qui ne peut rien expliquer de l'être ni de l'agir de Dieu. À certains moments cependant, qui sont toujours des moments d'humilité, Job cesse de forcer le mystère et laisse à Dieu le secret de sa double image. Alors l'espérance affleure de nouveau dans sa vie.

 

1) Parfois cette espérance reste implicite : les appels au Dieu fidèle se cachent dans des expressions de rupture, comme si le langage de l'amitié, une fois désappris, ne pouvait plus reparaître qu'avec une sorte de timidité et de pudeur (7, 16b.19; 10, 20b; 14, 6); ou bien ce sont des plaintes sur la caducité de l'homme qui font entendre en harmonique, comme dans les psaumes, le thème de la tendresse de Dieu.

 

L'espérance se dit déjà plus nettement dans la strophe 14, 13-17:

Qui donnera qu'en sheōl tu me mettes à couvert

et me caches jusqu'à ce que se retire ta colère,

que tu fixes un terme où tu te souviendrais de moi!

Tous les jours de mon service j'attendrais

jusqu'à ce que vienne ma relève.

Tu appellerais et moi je te répondrais;

l'œuvre de tes mains, tu languirais après elle.

Car désormais tu ne compterais plus mes pas,

tu ne prendrais plus garde à mon péché:

scellée dans un sachet serait ma transgression

et tu couvrirais ma faute d'un badigeon!

 

Job n'envisage pas ici un rendez-vous avec Dieu au-delà de la mort. Le sheōl lui servirait seulement de cachette provisoire. Une fois apaisée sa colère, Éloah, en se souvenant de Job, mettrait fin à son exil, et la vie reprendrait pour lui sur la terre des vivants, en pleine amitié avec Dieu. Simple transition entre la vie souffrante et la vie heureuse, le sheōl ne protégerait pas le juste de la mort finalement inéluctable; pourtant le souhait de Job exprime une espérance authentiquement théologale, fondée sur la logique interne de l'amour créateur de Dieu et sur la puissance de salut enclose dans le souvenir divin.

 

2) Les trois grands textes sur l'espérance se trouvent dans le deuxième cycle de discours. En 16,19-22, Job s'écrie: "Maintenant encore, c'est dans les cieux qu'est mon témoin et celui qui dépose en ma faveur est là-haut", et plus loin, en 17, 3 : "Dépose donc une caution pour moi près de toi-même. Qui autrement frapperait dans ma main?" Mais surtout Job attend de Dieu qu'il se conduise en gō’ēl, c'est-à-dire comme celui qui seul a le droit de rachat:

"Je sais, moi, que mon gō’ēl est vivant,

et que, le dernier, sur la terre il se lèvera.

Et si l'on arrache ma peau de ma chair,

même après cela je verrai Éloah.

Celui que moi je verrai, sera pour moi,

et celui que mes yeux regarderont ne sera pas un étranger" (19, 25-27).

Selon l'exégèse traditionnelle, le texte affirmerait que le gō’ēl se réserve de ressusciter Job (cf. Septante, Vulgate). Plusieurs commentateurs, dont A. Weiser, G. Hölscher et H. Lamparter, tout en reconnaissant que le verset 19, 26 ne parle nullement de résurrection, estiment que Job, après sa mort, pourrait malgré tout avoir conscience d'une intervention justifiante de Dieu. D'autres, par exemple, C. Larcher et S. Terrien, envisagent pour Job une résurrection momentanée. Selon une interprétation qui semble plus conforme aux données de l'anthropologie biblique, Job espère voir de son vivant l'intervention de Dieu (sur l'exégèse de ce texte difficile, voir J. Lévêque, Job et son Dieu, p. 467-489). Toute l'espérance de Job tient donc ici en trois mots "Je verrai Éloah"; et cette vision de Dieu lui sera accordée sur cette terre (cf. la théophanie dans l'orage, Jb 38,1 – 42,6).

 

3) Job ne dit rien de ce qui suivra la mort et ignore tout d'un au-delà bienheureux. À première vue le contenu de son espérance pourrait paraître bien pauvre: malgré sa réhabilitation par Dieu, Job, en définitive, restera soumis à la loi de la mort, et la navette de ses jours "cessera de courir, faute de fil " (7, 6). Mais cette indigence même fait la grandeur de l'espérance de Job, parce que son attente, au-delà de toute visée d'intérêt et de toute image sécurisante, est tendue vers Dieu et lui seul.

Certes, l'énigme de la mort reste tout aussi angoissante: "L'homme qui est mort, où donc est-il?" (14,10); mais une certitude plus forte se fait jour à travers l'épaisseur de la déréliction. Éloah se lèvera le dernier, et c'est son amour qui aura le dernier mot. Job ne sait pas au juste ce que la mort fera de lui; il sait seulement, de toute l'intensité de sa foi, que Dieu est vivant, donc puissance de vie, et que le Vivant, dès maintenant, veut se conduire en gō’ēl.

Ce n'est pas la finitude humaine qui révolte Job, et même la perspective de la mort ne parvient pas à le paralyser; mais s'il doit mourir, il veut mourir réconcilié. Comme les psalmistes postexiliens (Ps. 16, 10-11; 49, 16; 73, 23-26), il veut de toutes ses forces exister dans le souvenir de Dieu. C'est pourquoi il réclame une ultime rencontre qui manifeste enfin la fidélité de Dieu à son propos d'amour et donne sens par là même à la longue nuit de l'épreuve. L'amitié avec le Vivant est déjà une victoire sur la mort