08/04/2022
Darwin est-il dangereux ?
Par Albert Mohler, Ph.D.
Daniel C. Dennett est l’un des scientifiques évolutionnistes les plus influents au monde et, contrairement à plusieurs de ses collègues, il ne fuit pas les conclusions logiques du darwinisme. Au contraire, il qualifie cette théorie d’« acide universel » remodelant complètement la réalité et anéantissant toutes vérités jusqu’alors jugées permanentes et immuables.
« Dès qu’il est question du darwinisme, la température grimpe parce qu’il y a beaucoup plus en jeu que les simples faits empiriques liés à l’évolution de la Terre ou la validité de la théorie qui en rend compte », affirme-t-il.
Dans un entretien récent avec la revue allemande Der Spiegel, Dennett rejette le concept de dessein intelligent, soutenant que toute personne lucide doit se contenter d’accepter la théorie de Darwin au pied de la lettre. Néanmoins, il comprend la logique du dessein intelligent. Selon lui, plusieurs personnes refusent la notion d’évolution parce qu’elle « touche au point central de la découverte la plus troublante des derniers siècles dans le domaine scientifique. » Il s’agit de « l’idée selon laquelle seul un sujet grand, impressionnant et ingénieux peut engendrer un élément moindre. C’est ce que j’appelle la théorie de la création de la goutte par la source. Vous ne verrez jamais une lance fabriquer un armurier. Vous ne verrez jamais un fer à cheval forger un maréchal-ferrant. Vous ne verrez jamais un vase façonner un potier. La relation fonctionne toujours dans le sens inverse; cela semble aller de soi. »
Toutefois, Dennett croit que ce raisonnement est gravement erroné. Curieusement, il suggère que l’idée du dessein intelligent, sous sa forme fondamentale du moins, puisse être encore plus ancienne que l’espèce humaine. Il pose l’hypothèque que ce qu’il qualifie d’espèces primitives d’hominidés ait conçu des objets et ait ensuite « eu l’impression d’être plus digne d’admiration que ses réalisations. » Puis, les homo sapiens, capables de créer une variété apparemment sans fin d’articles, auraient présumé qu’eux aussi étaient les produits d’un créateur intelligent.
Étonnamment, Dennett, avec son collègue Richard Dawkins, utilise la réalité de la complexité et de la conception apparente pour réfuter l’idée d’un concepteur. En un sens, il renverse simplement la notion d’ingénierie, avançant qu’une organisation plus élaborée représente, dans les faits, une moindre preuve de l’existence d’un ingénieur. Comme il le prétend, « non seulement pouvez-vous retrouver une organisation dans des éléments qui n’ont pas été créés, mais vous pouvez même obtenir l’évolution de concepteurs à partir de cette absence d’ingénierie. Vous vous retrouvez finalement avec des auteurs et des poètes, et des artistes, et des ingénieurs, et d’autres concepteurs de toutes sortes, d’autres créateurs — fruits très récents de l’arbre de la vie. Et tout cela défie la conception selon laquelle la vie a un sens. » Effectivement…
Dennett croit tout de même que les êtres humains constituent une espèce à part. Ce statut particulier est essentiellement dû à la linguistique. Dennett, qui travaille en tant que professeur de philosophie et directeur du Centre d’études cognitives à la Tufts University, s’est consacré à la compréhension de la conscience et des capacités linguistiques de l’être humain.
Il explique que la capacité linguistique implique que les êtres humains peuvent apprendre, non seulement de leur propre expérience, mais aussi de celle des autres, morts ou vivants. Ainsi, « la culture humaine elle-même devient une force profonde d’évolution. C’est ce qui nous donne un horizon épistémologique qui est beaucoup, beaucoup plus grand que celui de toute autre espèce. Nous sommes la seule espèce à savoir qui nous sommes, à savoir que nous avons évolué. Nos chansons, notre art, nos livres et nos croyances religieuses sont tous, en bout de ligne, un produit des algorithmes évolutionnistes. Certains trouvent cette réalité passionnante, d’autres la considèrent déprimante. »
Il vaut la peine d’examiner les idées de Dennett d’un peu plus près. Après tout, il accepte hardiment ce que tant d’autres scientifiques évolutionnistes nient — que la théorie de Darwin implique l’impossibilité de toute croyance en Dieu. Alors que des évolutionnistes tels que le défunt Stephen J. Gould soutiennent que l’évolution et la religion peuvent être considérées comme des « domaines indépendants l’un de l’autre », permettant de ce fait à chacune de fonctionner dans des sphères distinctes, Dennett rejette explicitement ce raisonnement. Il adresse une critique spécifique à l’évolutionniste Michael Ruse, l’accusant « d’essayer de faire perdre de vue les implications de ce que Darwin nous fait comprendre et de rassurer les gens à l’effet qu’il n’y a pas tant de conflits entre la perspective de la biologie évolutionniste et leurs manières de penser traditionnelles. »
Lorsqu’il est question de l’âme humaine, Dennett souligne qu’il ne peut s’agir que de la conscience opérant en tant que partie intégrante de nos corps physiques. Le matérialisme de Dennett fait en sorte qu’il ne peut pas voir l’âme comme étant indépendante des opérations chimiques du cerveau. Comme il l’expliquait à Der Spiegel, « le cerveau n’est pas un tissu plus épatant que les poumons ou le foie. Il n’est qu’un tissu. »
Fidèle à une forme de matérialisme naturaliste radical, Dennett considère la croyance en Dieu comme n’étant rien de plus que le produit du processus évolutionniste. Il explique que la mort de Dieu « est une conséquence évidente » du darwinisme.
Sur ce point, nous devrions au moins être reconnaissants de ce que Dennett fasse preuve d’une plus grande honnêteté intellectuelle que plusieurs de ses collègues évolutionnistes. Il admet que la croyance en Dieu puisse être culturellement acceptable, mais seulement si ce Dieu n’a rien à voir avec nos origines ou nos vies — passées, le présentes, ou le futures.
« Il faut comprendre que le rôle de Dieu a été amoindri à travers les époques », enseigne Dennett. « Tout d’abord, nous avions Dieu… créant Adam et créant chaque créature de ses mains, arrachant une côte à Adam et créant Ève de cette côte. Puis, nous avons échangé ce Dieu pour le Dieu mettant en branle l’évolution. Et ensuite, vous vous dites que vous n’avez même plus besoin de ce Dieu — le législateur — puisque si nous considérons sérieusement les idées que nous pouvons tirer de la cosmologie, il existe d’autres endroits avec d’autres lois et la vie évolue là où elle le peut. Alors maintenant, nous n’avons plus « Dieu le trouveur de loi » ou « Dieu le législateur », mais plutôt « Dieu le maitre de cérémonies ». Et lorsque Dieu n’est plus que le maitre de cérémonies et qu’il ne joue plus, en fait, aucun rôle dans l’univers, il est, si l’on peut dire, diminué et n’intervient plus d’aucune façon. » Plus simplement, « la description des tâches de Dieu va en s’amenuisant. »
Daniel Dennet
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18/02/2022
L’odyssée de Robert Gentry:
Par Alan Montgomery, B.Sc.
Le chemin de la foi débute souvent avec l’insurmontable pour se terminer avec le triomphe. Le docteur Gentry a fait l’expérience d’un tel cheminement. Gentry a été élevé dans un foyer chrétien conservateur. Il a étudié la physique à l’Université de Floride dans les années cinquante et a trouvé non convaincante l’évidence biologique pour l’évolution, mais il a trouvé irrésistible la cosmologie et spécialement le « Big Bang ». Son professeur fit la suggestion que Dieu pouvait au début avoir créé la matière, mais qu’à partir de là tout a procédé par processus naturels. Gentry accepta cela et dût réinterpréter la Genèse comme allégorique. Mais alors un jour quelqu’un fit remarquer que dans Exode 20:11, passage qui dresse la liste des Dix Commandements, qu’il fallait sanctifier le sabbat parce que les cieux et la terre furent crées en six jours. Non seulement alors les premiers chapitres de la Genèse étaient-ils allégoriques, mais les Dix Commandements devaient l’être aussi. Cela troubla le jeune Gentry et le fit éventuellement s’élancer sur un long sentier d’investigation scientifique.
Gentry savait que les scientifiques étaient portés à croire dans les longs âges exigés par l’évolution et à rejeter le récit biblique d’une création récente principalement en raison de la datation radiométrique. Pour près d’un demi-siècle maintenant les méthodes radiométriques avaient permis de dater en millions d’années toutes sortes de roches. La méthode dépend de l’hypothèse que les taux mesurés de désintégration radioactive des atomes « parents » en atomes « filles » ont été constants sur des milliards d’années. Si l’on pouvait démontrer qu’il n’en était pas ainsi, Gentry avait l’impression qu’il pourrait retourner le coeur libre à la vue biblique mondiale.
Robert Gentry crut que le secret pour résoudre son problème reposait dans les roches du sous-sol qui contiennent des sphères microscopiques décolorées connues comme radio-halos. Elles sont causées par l’émission radioactive de particules alpha. Lorsque plusieurs milliers d’atomes se sont désintégrés et que les particules alpha se sont dispersées au hasard dans toutes les directions à partir de la source centrale, le résultat en est une sphère ou coquille décolorée. La source centrale consiste en un mélange d’atomes-parents en désintégration et d’atomes filles associés. La particule alpha émise durant la désintégration radioactive possède une énergie cinétique unique qui lui permet de voyager à une distance très spécifique et pas d’avantage, à l’intérieur d’un matériau solide tel que la roche. Le rayon de la coquille (vue comme un halo ou un cercle lorsque la roche est coupée transversalement) fournit une mesure de l’énergie unique des particules alpha et révèle ainsi l’identité de cet isotope radioactif particulier qui a produit le halo.
Gentry croyait qu’en étudiant les halos il pourrait trouver l’évidence d’un changement historique dans la vitesse de désintégration et ainsi réfuter que la vitesse de désintégration avait été constante à travers le temps. Cependant, son directeur de thèse de Ph. D. au département de physique de l’université était d’avis que les géochronologistes avaient bien établi la constance de ces vitesses. De plus, démontrer scientifiquement qu’il s’agissait d’une fausse supposition pourrait s’avérer embarrassant pour la réputation de l’université. Gentry était confronté à un choix : abandonner sa quête de résoudre sa vue du monde ou abandonner sa chance d’obtenir son Ph.D. Il prit un an à se décider. Utilisant l’atelier de la maison comme laboratoire avec des spécimens et un microscope empruntés, Gentry commencé ses études. Un homme moindre aurait abandonné.
Durant ce temps de travail solitaire, Gentry découvrit quelque chose de beaucoup plus spectaculaire que ce qu’il espérait. Il découvrit des halos produits pas l’élément radioactif Polonium. Pour le profane, cela peut ne pas sembler très signifiant, mais pour l’expert l’existence de halos de Polonium présentait un profond mystère.
Selon la théorie évolutionniste, la terre était à une époque une masse en fusion et elle s’est refroidie sur une longue période de temps. Tandis que le roc est en fusion, aucun radio-halo ne peut se former. Les radio-halos ne peuvent apparaître que dans du matériel solide. Cependant, les demi-vies des trois isotopes du polonium (Po 218, Po 214, Po 210) sont de 3 minutes, de 164 micro-secondes et de 138 jours respectivement. Cela signifie que tout le Polonium, sauf une millionième partie, se désintègre complètement en 1 heure, en 3.2 milli-secondes et en 440 ans respectivement. Il n’y a ainsi aucune possibilité que ces isotopes aient laissé les halos familiers sur les milliers d’années pendant lesquelles le prétendu magma (roc en fusion) devint une croûte solide. Il commença à sembler que la roche du sous-sol et le Polonium étaient primordiaux, i.e. créés instantanément. Si tel était le cas, alors la théorie évolutionniste touchant la formation de la terre était complètement fausse.
La Providence ouvrit alors gracieusement une porte à Gentry pour qu’il poursuive sa recherche sur les radio-halos au « Oak Ridge National Laboratory » (ORNL). Des instruments parmi les plus sophistiqués au monde lui étaient maintenant disponibles. C’est ici qu’il confirma ses études initiales (Gentry 1966.65) et testa chaque proposition pour expliquer le mystère ; chaque théorie s’est avérée inadéquate et le mystère subsista. Finalement, il publia ses résultats dans la prestigieuse revue Science (Gentry 1974.62) dans laquelle il suggéra que les roches du sous-sol (granite) et le polonium étaient primordiaux.
L’une des propositions faites pour expliquer l’existence des halos de Polonium 218 et 214 en isolement dans le granite était que les isotopes avaient migré en s’éloignant de l’Uranium parent. Une occasion de tester cette théorie se présenta bientôt avec les lits charbonnifiés à Uranium du Plateau du Colorado. Gentry découvrit des halos d’Uranium dans le bois charbonnifié en même temps que des halos de Polonium 210 dans des sites adjacents ; cependant les halos du Polonium 218 et 214 étaient absents. L’explication donnée était que puisque les isotopes 218 et 214 se désintègrent en des temps très courts, ce matériel était virtuellement demeuré avec l’Uranium parent. D’un autre côté, l’isotope 210, qui dérive du 218 et du 214 et possède une demi-vie beaucoup plus longue, avait continué à migrer en s’éloignant du matériel parental dans la matrice poreuse de bois chabonnifié ; il s’est alors concentré pour se manifester comme un patron séparé de halos. Ce travail réfuta la théorie que les isotopes à courte vie 218 et 214 pourraient avoir migré dans le granite solide puisqu’on a vu qu’une migration limitée seulement a eu lieu dans le bois charbonnifié beaucoup plus poreux.
Mais d’avantage devait venir de l’investigation du charbon. Il fut plus observé que ces halos secondaires de Polonium 210 étaient comprimés en sphères oblongues. Cela signifiait que les halos avaient été produits dans le bois avant qu’il se soit comprimé pour former le charbon. De façon encore plus stupéfiante, des halos non comprimés de Polonium 210 furent trouvés superposés sur des halos comprimés de Polonium. Gentry en a conclu que les halos non comprimés provenaient du Polonium originant de la désintégration radioactive du Plomb 210 avec demie-vie de 20 ans. Après 20 ans, la moitié du Plomb 210 devient du polonium 210. La seule explication logique c’est que le bois fut comprimé en charbon en quelque temps après la demi-vie de 138 jours du Polonium 210, mais avant la demi-vie de 20 ans du Plomb 210. Les implications étaient énormes. Non seulement ces halos de charbon suggéraient qu’il était impossible de former des halos de Polonium 214 et 218 à partir d’une source d’Uranium, mais ils indiquaient également que la formation du charbon s’étaient réalisée sur à peine une vingtaine d’années. Le charbon pouvait évidemment se former relativement rapidement et ne nécessitait pas les millions d’années prétendues par la théorie évolutionniste.
Une recherche ultérieure a livré un aspect additionnel étonnant sur le charbon. Dans trois ensembles d’échantillons, l’un classifié comme Triassique (daté par la géologie conventionnelle à 180-230 millions d’années), un autre Jurassique (daté géologiquement à 135-180 millions d’années) et un troisième Éocène (daté géologiquement à 35-60 millions d’années), chaque ensemble contenait des halos comprimés d’une façon similaire. Des tests additionnels ont donné une forte évidence que les trois groupes d’échantillons de charbon avaient été exposés à la même solution contenant de l’Uranium. Ainsi, les échantillons de charbon assignés à trois ères géologiques doivent être exposés au même environnement au même moment. Les déterminations des proportions Uranium/Plomb dans chacun des trois échantillons donnèrent des âges impossibles à distinguer (Kazmann 1979, 21). Toutes ces données concordent bien avec le modèle de la Création qui suggère que le charbon s’est formé comme résultat d’enfouissement rapide durant le déluge de la Genèse, il y a seulement quelques millénaires.
Comme le travail de Gentry devint davantage reconnu et comme les implications en faveur de la Création devenaient plus claires, il se trouva sous une opposition croissante. Les attaques étaient indirectes, centrées sur le manque d’explication de la part de Gentry pour les résultats de datation radiométrique. Les géologues insistaient pour dire que l’évidence des radio-halos serait éventuellement expliquée à l’intérieur de la pensée évolutionniste conventionnelle. Il devint claire à Gentry qu’à moins qu’on puisse clairement démontrer que les vitesses de désintégration radioactive n’ont pas été constantes au cours de l’histoire, l’établissement scientifique ne considérerait jamais aucune évidence en faveur de la Création, quelque contraignante qu’elle soit. L’opportunité se présenta bientôt pour Gentry.
Un trou de 5 kilomètres de profondeur avait été foré au Nouveau Mexique en tant que partie d’une expérience en énergie thermique. Six échantillons avaient été prélevés à des niveaux progressivement plus profonds et ainsi à partir de zones de température progressivement plus élevée. La datation radiométrique conventionnelle de l’Uranium à l’intérieur de cristaux de zircon prélevés de chaque échantillon établi l’âge à 1,5 milliards d’années pour tous les échantillons. L’Uranium se désintègre en Plomb et en gaz Hélium qui migrent lentement hors du cristal tandis que leurs vitesses de migration augmentent avec l’augmentation de température. Gentry calcula qu’après 1,5 milliards d’années il devrait y avoir une différence substantielle dans la quantité de Plomb retenue aux six niveaux différents. De fait, les résultats montrèrent qu’il n’y avait pas de différence dans le contenu en Plomb (Gentry et al. 1982a, 296).
Le gaz Hélium migre plus rapidement que le Plomb et Gentry a montré qu’après 1,5 milliards d’années l’Hélium devrait être entièrement absent des cristaux de zircon des niveaux les plus profonds. Cependant, des mesures ont montré que l’Hélium demeurait encore dans le cristal, jusqu’à 58% de ces cristaux prélevés de la région de la plus basse température (Gentry et al. 1982a, 296). Ces résultats indiquent pour le granite un âge de seulement quelques milliers d’années (Gentry 1982, 13 et 1986, 299). L’âge indiqué par les ratios Uranium/Plomb et par la rétention de l’Hélium sont incompatibles. Ce problème peut être résolu si les vitesses de désintégration radioactive étaient plus grandes dans le passé et produisaient un ratio apparent de milliards d’années en 10 000 ans ou moins.
En 1981, l’État de l’Arkansas passa une Loi de Science Créationniste qui rendait obligatoire l’enseignement égal de la Création et de l’Évolution ou aucune des deux. L’Union pour les Libertés Civiles Américaines (ULCA) a immédiatement contesté cela en cours comme inconstitutionnel. Gentry a fait face à une crise : devrait-il témoigner en faveur de l’État ? S’il témoignait il ferait face à une perte certaine de respect de la part de ses pairs, à la perte de crédibilité professionnelle et peut-être même à la perte d’Emploi. Malgré cette perspective, Gentry décida de témoigner. L’ULCA produirait-elle un scientifique possédant l’évidence expérimentale pour réfuter son évidence des halos de Polonium ? L’attaque de l’ULCA contre Gentry se concentra sur sa motivation religieuse. Toutefois, concernant les résultats et les conclusions de Gentry, le témoin de l’ULCA put seulement dire que les halos de Polonium constituaient un « mystère minuscule ». Un mystère minuscule, oui, mais un mystère puissant.
Les scientifiques admettent généralement que les théories scientifiques devraient avoir certains attributs. L’un des plus importants est la falsifiabilité, i.e. qu’il doit être possible de réfuter la théorie. Gentry a proposé un tel test pour sa théorie des roches de la Genèse : si les halos de Polonium pouvaient être reproduits dans le roc obtenu de granite fondu, sa théorie pourrait être réfutée et il la retirerait. Jusqu’à maintenant, sa théorie n’a jamais été réfutée. Robert Gentry avait chercher à réconcilier l’évidence scientifique et le récit biblique. Ils étaient de support mutuel. Il avait mis à l’épreuve sa foi donnée de Dieu à travers la diligence et la science. Il avait ultimement triomphé. Il perdit ses fonds de recherche; il perdit quelques-uns de ses amis; il perdit l’estime de certains de ses collègues ; il perdit son emploi. Pourquoi un homme ferait-il pareil sacrifice ? L’Écriture enseigne : « Achète la vérité, ne la vends pas. » Gentry avait acheté la vérité éternelle au prix de pertes temporelles.
Références
Gentry, R.V. 1966. Applied Physics Letters (New York) 8 : 65.
Gentry, R.V. 1974. Science (Washington) 184 : 62.
Gentry, R.V. 1979. Eos Trans. of the Amer. Geophysical Union (Washington) 60 : 474.
Gentry, R.V. 1982. Letters. Physics Today (New York) 35(10) : 13.
Gentry, R.V. et al. 1982a. Science (Washington) 216 : 296.
Gentry, R.V. et al. 1982b. Geophysical Research Letters 9(10) : 1129
Gentry, R.V. 1986. Gentry Responds to Dalrymple’s Letter to Kevin Wirth 1985 reproduit dans : Creation’s Tiny Mystery par Robert V. Gentry. Knoxville, TN : Earth Science Associates, page 296.
Kazmann, R.G. 1979. Eos Trans. of the Amer Geophysical Union (Washington) 60 : 21.
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01/02/2022
Un poisson mutant prouve l’évolution ?
En novembre 2015, le magazine Evolution a publié un article dans lequel on clame encore une fois avoir découvert une preuve de l’évolution. L’équipe de Rowan Barrett, zoologiste à l’Université de Colombie Britannique, est à l’origine de cette recherche qui concerne un poisson de la famille des épinoches qui vit en eaux marines et en eaux douces.
Sur le site de l’université de Colombie Britannique on rapporte que :
Selon le zoologiste Rowan Barrett : « Les scientifiques ont identifié une version mutante du gène, ou allèle, qui inhibe la croissance de l’armure d’écailles »
« Alors que cet allèle n’est présent que chez 1 % des individus marins, cet allèle est très répandu au sein de la population vivant en eau douce »
En d’autres mots, la perte d’une fonction (armure d’écaille) chez cette espèce de poisson a favorisé sa survie en eaux douces. La production des écailles chez le poisson est commandée par certains gènes de son ADN. D’autres gènes dits « régulateurs » contrôlent l’expression de ce gène. Une mutation du gène régulateur a causé une « erreur », comme c’est l’effet de toute mutation génétique (elles peuvent être, tout au plus, neutres). Cette erreur a fait en sorte que le poisson mutant a une armure d’écaille réduite. Ainsi, sa croissance corporelle est mise à profit et la taille de son corps est augmentée. Ces effets semblent lui conférer un avantage en eaux douces.
Le mot « évolution » est mal choisi
Cet évènement ne représente aucunement l’apparition d’une innovation biologique, c’est plutôt la suppression d’une innovation biologique (les écailles). Cette suppression constitue un avantage en eaux douces qui s’est répandu grâce à la sélection naturelle ou, la survie du « mieux adapté ».
Le même genre de phénomène se produit chez les bactéries. Une mutation génétique chez une bactérie peut corrompre le bon fonctionnement de la membrane cellulaire, par exemple. Cette corruption légère peut toutefois être suffisante pour empêcher un antibiotique de pénétrer à l’intérieur de la bactérie et de la tuer. La résistance aux antibiotiques est l’exemple le plus cité et le plus flagrant d’« évolution » au sein de la littérature évolutionniste. Pourtant, cet exemple, autant que les études récentes sur les épinoches, ne démontre aucunement l’apparition de nouveaux caractères biologiques.
Régression au lieu d’évolution
Ces exemples acclamés comme des preuves éclatantes de l’évolution concernent des traits existants qui s’atrophient au profit de la survie, et ce, dans un contexte très particulier.
Ce sont donc de véritables changements qui, de surcroît, sont bel et bien répandus dans les générations successives grâce à la sélection naturelle, mais le résultat final est une « sous-espèce » qui a régressé sur le plan biologique. Si le bilan biologique d’une espèce se comptabilise par le nombre de fonctions biologiques qu’elle opère (la vue, la respiration, la nage, la reproduction, la protection, etc) alors une espèce qui perd une fonction régresse, même si cela est utile à sa survie. Non seulement elle régresse, mais l’origine des fonctions biologiques que porte l’espèce demeure inexpliquée.
Que cherchons-nous à expliquer ?
Bien que cette recherche sur les épinoches mutantes soit fort intéressante, elle n’explique rien du point de vue des origines. L’évolutionnisme et le créationnisme prétendent expliquer l’origine des formes de vies et non pas leur potentielle perte de fonctions une fois que celles-ci existent.
Je suggère l’analogie suivante : la serrure de votre porte de maison est bousillée. En conséquence, les voleurs avec leurs outils habituels ne réussiraient pas à trafiquer cette serrure. Votre maison est alors immunisée contre le vol et serait la seule sur la rue qui ne peut pas être volée.
Diriez-vous que votre maison est plus évoluée que les autres ? Diriez-vous que ce bris pourrait expliquer l’origine de la plomberie et de l’électricité dans une maison standard ?
Un évolutionniste répondrait « oui » à ces deux questions.
Conclusion
La résistance aux antibiotiques aussi bien que les épinoches mutantes sont des cas très concrets et réels. Cependant, ces cas démontrent que l’effet combiné des mutations génétiques et de la sélection naturelle mène à la régression biologique des espèces. Le problème est purement terminologique : les croyants évolutionnistes associent à l’« évolution » n’importe quel changement biologique qui confère un avantage de survie. Cette approche très légère ne fait qu’alimenter la confusion dans le débat des origines.
Les failles du darwinisme, La Recherche 1996 pp. 87-90
« Dans une zone qui se désertifie, les espèces qui disparaissent [les premiers] sont celles qui ont le plus besoin d’eau. Ce qui n’explique pas l’apparition chez les survivants de structures dont les propriétés fonctionnelles leur permettent de mieux résister à la sécheresse. Le concept de sélection naturelle n’est pas un concept très fort. »
Commentaire d’un lecteur
Pourquoi les évolutionnistes interprètent cette découverte comme étant une preuve de l’évolution malgré son invalidité… sont ils des menteurs? Pourquoi ces mensonges et toutes ces propagandes? Pourquoi ils veulent tromper les gens?
Les évolutionnistes ne veulent pas tromper les gens. La théorie de l’évolution est devenue très large c’est-à-dire qu’un changement biologique est automatiquement classifié comme une preuve de l’évolution même si l’espèce régresse en termes d’information génétique. C’est le cas de l’argumentation très popularisée relativement à la résistance aux antibiotiques.
Si l’on se penche sur la question des origines des formes de vie, il est impératif de proposer un mécanisme qui fait progresser la quantité d’information génétique. Les évolutionnistes ont simplement perdu de vue cet objectif.
Pensez-vous que dans le future on trouvera des preuves de l’évolution ou bien au contraire vous croyez que la théorie de l’évolution est comme l’alchimie elle finira, avec le temps, par disparaitre de la littérature scientifique.
Tant que la définition de l’évolution englobera n’importe quel changement, sans analyser l’impact concret en termes de quantité d’information génétique fonctionnelle, eh bien oui, d’autres « preuves » seront découvertes.
Par contre, la théorie de l’évolution, sous cette forme, n’est pas une théorie des origines, elle est une théorie sur les changements biologiques au sein des espèces. Ces changements sont régressifs ou neutres au niveau de l’information génétique et n’expliquent alors rien sur l’origine des gènes qui codent pour les yeux, les nageoires, le système nerveux, les fonctions de reproduction, etc.
Sources :
Rowan D. H. Barrett “Environment Specific Pleiotropy Facilitates Divergence at the Ectodysplasin Locus in Threespine Stickleback” Evolution, Volume 63, (novembre 2009)
http://www.publicaffairs.ubc.ca/media/releases/2008/mr-08...
M.-P. Schützenberger : Les failles du darwinisme, La Recherche 1996 pp. 87-90
Mathématicien, informatique théorique, médecin, généticien et épidémiologiste, spécialiste du pian. Il a travaillé sur la théorie des codes et apporté de grandes contributions à la compréhension mathématique du codage de l’information.
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25/01/2022
Darwin est-il dangereux ?
Par Albert Mohler, Ph.D.
Daniel C. Dennett est l’un des scientifiques évolutionnistes les plus influents au monde et, contrairement à plusieurs de ses collègues, il ne fuit pas les conclusions logiques du darwinisme. Au contraire, il qualifie cette théorie d’« acide universel » remodelant complètement la réalité et anéantissant toutes vérités jusqu’alors jugées permanentes et immuables.
« Dès qu’il est question du darwinisme, la température grimpe parce qu’il y a beaucoup plus en jeu que les simples faits empiriques liés à l’évolution de la Terre ou la validité de la théorie qui en rend compte », affirme-t-il.
Dans un entretien récent avec la revue allemande Der Spiegel, Dennett rejette le concept de dessein intelligent, soutenant que toute personne lucide doit se contenter d’accepter la théorie de Darwin au pied de la lettre. Néanmoins, il comprend la logique du dessein intelligent. Selon lui, plusieurs personnes refusent la notion d’évolution parce qu’elle « touche au point central de la découverte la plus troublante des derniers siècles dans le domaine scientifique. » Il s’agit de « l’idée selon laquelle seul un sujet grand, impressionnant et ingénieux peut engendrer un élément moindre. C’est ce que j’appelle la théorie de la création de la goutte par la source. Vous ne verrez jamais une lance fabriquer un armurier. Vous ne verrez jamais un fer à cheval forger un maréchal-ferrant. Vous ne verrez jamais un vase façonner un potier. La relation fonctionne toujours dans le sens inverse; cela semble aller de soi. »
Toutefois, Dennett croit que ce raisonnement est gravement erroné. Curieusement, il suggère que l’idée du dessein intelligent, sous sa forme fondamentale du moins, puisse être encore plus ancienne que l’espèce humaine. Il pose l’hypothèque que ce qu’il qualifie d’espèces primitives d’hominidés ait conçu des objets et ait ensuite « eu l’impression d’être plus digne d’admiration que ses réalisations. » Puis, les homo sapiens, capables de créer une variété apparemment sans fin d’articles, auraient présumé qu’eux aussi étaient les produits d’un créateur intelligent.
Étonnamment, Dennett, avec son collègue Richard Dawkins, utilise la réalité de la complexité et de la conception apparente pour réfuter l’idée d’un concepteur. En un sens, il renverse simplement la notion d’ingénierie, avançant qu’une organisation plus élaborée représente, dans les faits, une moindre preuve de l’existence d’un ingénieur. Comme il le prétend, « non seulement pouvez-vous retrouver une organisation dans des éléments qui n’ont pas été créés, mais vous pouvez même obtenir l’évolution de concepteurs à partir de cette absence d’ingénierie. Vous vous retrouvez finalement avec des auteurs et des poètes, et des artistes, et des ingénieurs, et d’autres concepteurs de toutes sortes, d’autres créateurs — fruits très récents de l’arbre de la vie. Et tout cela défie la conception selon laquelle la vie a un sens. » Effectivement…
Dennett croit tout de même que les êtres humains constituent une espèce à part. Ce statut particulier est essentiellement dû à la linguistique. Dennett, qui travaille en tant que professeur de philosophie et directeur du Centre d’études cognitives à la Tufts University, s’est consacré à la compréhension de la conscience et des capacités linguistiques de l’être humain.
Il explique que la capacité linguistique implique que les êtres humains peuvent apprendre, non seulement de leur propre expérience, mais aussi de celle des autres, morts ou vivants. Ainsi, « la culture humaine elle-même devient une force profonde d’évolution. C’est ce qui nous donne un horizon épistémologique qui est beaucoup, beaucoup plus grand que celui de toute autre espèce. Nous sommes la seule espèce à savoir qui nous sommes, à savoir que nous avons évolué. Nos chansons, notre art, nos livres et nos croyances religieuses sont tous, en bout de ligne, un produit des algorithmes évolutionnistes. Certains trouvent cette réalité passionnante, d’autres la considèrent déprimante. »
Il vaut la peine d’examiner les idées de Dennett d’un peu plus près. Après tout, il accepte hardiment ce que tant d’autres scientifiques évolutionnistes nient — que la théorie de Darwin implique l’impossibilité de toute croyance en Dieu. Alors que des évolutionnistes tels que le défunt Stephen J. Gould soutiennent que l’évolution et la religion peuvent être considérées comme des « domaines indépendants l’un de l’autre », permettant de ce fait à chacune de fonctionner dans des sphères distinctes, Dennett rejette explicitement ce raisonnement. Il adresse une critique spécifique à l’évolutionniste Michael Ruse, l’accusant « d’essayer de faire perdre de vue les implications de ce que Darwin nous fait comprendre et de rassurer les gens à l’effet qu’il n’y a pas tant de conflits entre la perspective de la biologie évolutionniste et leurs manières de penser traditionnelles. »
Lorsqu’il est question de l’âme humaine, Dennett souligne qu’il ne peut s’agir que de la conscience opérant en tant que partie intégrante de nos corps physiques. Le matérialisme de Dennett fait en sorte qu’il ne peut pas voir l’âme comme étant indépendante des opérations chimiques du cerveau. Comme il l’expliquait à Der Spiegel, « le cerveau n’est pas un tissu plus épatant que les poumons ou le foie. Il n’est qu’un tissu. »
Fidèle à une forme de matérialisme naturaliste radical, Dennett considère la croyance en Dieu comme n’étant rien de plus que le produit du processus évolutionniste. Il explique que la mort de Dieu « est une conséquence évidente » du darwinisme.
Sur ce point, nous devrions au moins être reconnaissants de ce que Dennett fasse preuve d’une plus grande honnêteté intellectuelle que plusieurs de ses collègues évolutionnistes. Il admet que la croyance en Dieu puisse être culturellement acceptable, mais seulement si ce Dieu n’a rien à voir avec nos origines ou nos vies — passées, le présentes, ou le futures.
« Il faut comprendre que le rôle de Dieu a été amoindri à travers les époques », enseigne Dennett. « Tout d’abord, nous avions Dieu… créant Adam et créant chaque créature de ses mains, arrachant une côte à Adam et créant Ève de cette côte. Puis, nous avons échangé ce Dieu pour le Dieu mettant en branle l’évolution. Et ensuite, vous vous dites que vous n’avez même plus besoin de ce Dieu — le législateur — puisque si nous considérons sérieusement les idées que nous pouvons tirer de la cosmologie, il existe d’autres endroits avec d’autres lois et la vie évolue là où elle le peut. Alors maintenant, nous n’avons plus « Dieu le trouveur de loi » ou « Dieu le législateur », mais plutôt « Dieu le maitre de cérémonies ». Et lorsque Dieu n’est plus que le maitre de cérémonies et qu’il ne joue plus, en fait, aucun rôle dans l’univers, il est, si l’on peut dire, diminué et n’intervient plus d’aucune façon. » Plus simplement, « la description des tâches de Dieu va en s’amenuisant. »
Daniel Dennet
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26/11/2021
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