10/05/2019
Bibliothèque en ligne d'oeuvres de théologie luthériennes:
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07/05/2019
Sophie Cluzel : un engagement à géométrie variable !
Pour la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, l’intégration des enfants handicapés à l’école est une priorité. La scolarisation oui, mais pour le reste, le son de cloche du côté du gouvernement, c’est plutôt « Circulez, il n’y a rien à voir ! »
En effet, Sophie Cluzel était, le 8 février dernier, l’invitée de LCI. Objectif : répondre aux doléances des Français sur le handicap. Enfin, y répondre, tout est relatif. Elle a de nouveau fait état de son opposition à la suppression de la prise en compte des revenus du conjoint pour le calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Autant dire qu’elle n’aurait rien dit que cela aurait été pareil !
La légitimité de Sophie Cluzel en matière de handicap n’est plus à démontrer. Néanmoins, si elle s’est beaucoup battue par le passé pour le mieux-vivre des personnes en situation de handicap et qu’elle continue, manifestement, de le faire sur certains sujets, notamment l’école, il faut croire à l’évidence que son engagement est sélectif. L’école oui, les ressources, non ! Et tant pis qu’il s’agisse pourtant d’une des principales demandes des citoyens handicapés et de leurs proches. Ah, austérité, quand tu nous tiens !
Le fait que le montant de l’AAH diminue en fonction des ressources du conjoint est un réel problème car cela met le bénéficiaire dans une situation de dépendance vis-à-vis de son conjoint. Cette allocation devrait, au contraire, permettre l’émancipation de la personne, être un élément de son autonomie dans la vie quotidienne. Concrètement, de nos jours, si un bénéficiaire est en couple avec une personne qui touche au moins 1.126 euros par mois, l’allocation diminue et elle disparaît purement et simplement si le conjoint gagne 2.200 euros par mois minimum. Résultats : aujourd’hui, beaucoup de personnes en situation de handicap renoncent au mariage ou au PACS pour ne pas qu’on leur retire l’AAH, ce qui est parfaitement injuste et indigne ! Surtout qu’en réalité, les enjeux financiers sont relativement marginaux pour les finances publiques.
La secrétaire d’État considère, elle, que « la solidarité nationale complète la solidarité familiale, elle ne doit pas s’y substituer ». Décidément, tout est bon pour faire des économies et peu importe que ce soit sur le dos de personnes qui, malgré les augmentations, vivent sous le seuil de pauvreté !
Qui plus est, disons-le, il y a un paradoxe dans le discours du ministre sur le sujet. Elle déclare : L’allocation, c’est une ressource pour pallier une limitation d’activité. » Si, comme elle le dit (et elle a raison), l’AAH est effectivement une ressource, alors celle-ci doit pouvoir être cumulable avec les revenus du conjoint et imposable. Or, c’est ce qui est refusé depuis des années !
Cette mesure a beau contribuer, en quelque sorte, à l’asservissement des individus, et donc être totalement contraire à l’esprit de la loi de 2005 (loi dont Mme Cluzel a participé à l’élaboration), cela ne la gêne pas de rester sur sa position sur le sujet. Allez comprendre…
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03/05/2019
Un Afrikaner d'origine Luthérienne: le Président Paul Kruger(2)
Un président en guerre (1899-1902)
Le 11 octobre 1899, après d'ultimes négociations à Bloemfontein, la seconde Guerre des Boers est déclenchée. Allié à l'État libre d'Orange, le Transvaal est rapidement défait malgré les succès de la résistance boer.
Le 7 mai 1900, Kruger assiste à sa dernière session parlementaire du Volksraad avant de quitter définitivement Pretoria le 29 mai.
En octobre 1900, Kruger rejoint Lourenço-Marquès au Mozambique, d'où il embarque pour l'Europe à bord d'un navire de guerre spécialement envoyé par la reine des Pays-Bas. Il laisse alors Jan Smuts et les généraux boers continuer la guérilla en son absence. Son but est d'obtenir l'aide financière et militaire des gouvernements occidentaux. Il est obligé de laisser sa femme en Afrique du Sud car, trop malade, celle-ci ne peut effectuer le voyage. Il ne la revoit jamais car elle meurt le 20 juillet 1901 alors qu'il est en Europe.
Malgré la sympathie des Européens pour la cause des Boers et le succès de sa tournée en Europe, de Marseille aux Pays-Bas en passant par Paris, Kruger n'obtint aucune aide officielle. Seuls quelques idéalistes vinrent combattre aux côtés des commandos boers.
L’exil (1902-1904)
C'est aux Pays-Bas que Kruger reçoit la nouvelle de la signature du Traité de Vereeniging. En 1902, c'est à Utrecht qu'il y reçoit la visite des généraux boers Louis Botha, Christiaan de Wetet Koos de la Rey.
Ne pouvant revenir dans son pays, Paul Kruger doit alors s'installer d'abord à Saint-Gall[1] puis à Clarens en Suisse où il meurt le 14 juillet 1904.
Son corps est transporté à La Haye avant d'être rapatrié en Afrique du Sud où il est enterré le 16 décembre 1904 au cimetière de Pretoria sur Church Street.
Un symbole de l'histoire afrikaner
Paul Kruger est une véritable icône afrikaner en Afrique du Sud. Le 10 octobre, jour de sa naissance, fut férié jusqu'en 1994.
Nombreux furent les Britanniques qui s'irritèrent qu'un homme tel Kruger ait pu jouer un rôle aussi majeur dans l'histoire de l'Afrique du Sud. Ils étaient les premiers à qualifier son physique de repoussant et de laid, de se moquer de ses manières grossières et de ses idées qualifiées de réactionnaires. Ils ne pouvaient voir en lui un interlocuteur sérieux et à juste titre, Kruger ne pouvait être qualifié d'homme de la modernité. Pourtant, il était un "représentant typique de la société boer, archétype du dévot, puritain, persévérant, obstiné, individualiste, ne vivant que pour Dieu et pour les siens" [2]. S'il n'avait pas beaucoup d'instruction, ni de culture générale, cet homme austère et simple était intelligent et perspicace. Pour Sir Bartle Frere, l'un de ses plus grands opposants, Kruger était "un bonhomme rusé, qui sous des manières faussement clownesques et une ignorance feinte, dissimule des talents considérables"[3]. Kruger avait assimilé toutes les ficelles de l'art politique. Il savait diriger, concilier, percevoir et manipuler ses adversaires.
Physiquement, Kruger avait un style reconnaissable avec son inséparable chapeau haut de forme, ses cheveux enduits d'huile de noix de coco qui faisaient la joie des caricaturistes. Mais il restait un chef d'État simple dont la femme trayait les vaches dans sa résidence officielle de Pretoria. Si son salaire était élevé, il dépensait peu et à sa mort, ses cent-cinquante-six enfants et petits enfants se partagèrent une somme considérable.
Hommages
- La place Krugerplein dans le quartier est d'Amsterdam (Amsterdam-Oost)
- Le plus grand parc national d'Afrique du Sud, le parc national Kruger, dont il avait acté la création sous le nom de réserve de Sabie, porte son nom depuis 1926 tout comme la ville de Krugersdorp dans la banlieue de Johannesburgainsi que de très nombreuses artères des villes situées sur le territoire des anciennes républiques boers.
- La localité de Gezina, aujourd'hui un quartier de Pretoria, porte le nom de sa seconde épouse.
- Sa statue est située au centre de Church Square, le quartier historique de Pretoria.
- Sa maison de Church street à Pretoria est devenue un musée (Kruger House Museum).
- Des statues de Paul Kruger ont été érigées dans le Parc national Kruger, à Krugersdorp et à Rustenburg.
- Son effigie figure enfin sur les pièces d'or, les Krugerrand.
- Son nom a été donné à un type de pipe appelé Oom Paul Pipe (la pipe de l'oncle Paul)
- En France, de nombreuses artères portent son patronyme notamment à Lyon, Villeurbanne, Marseille, Courbevoie, Chalon-sur-Saône, Saint-Maur-des-Fossés…
- En 2004, il est cité en vingt-septième position sur la liste des cent plus grands sud-africains.
Ohm Krüger (1941), film allemand de propagande anti-britannique
La figure de Paul Kruger fut utilisée par la propagande nationale-socialiste à travers le film Ohm Krüger tourné en 1941 par Hans Steinhoff et diffusé en France en octobre 1941 sous le titre Le Président Krüger. Il s'agissait pour les nazis d'utiliser un chef charismatique historique, d'origine allemande, bigot et anti-britannique, connu pour son nationalisme, sur fonds de la Seconde Guerre des Boers, de sa rivalité avec l'anglais Cecil Rhodes et des camps de concentration britanniques dans lesquels moururent des milliers de civils boers[4]. Réalisé en pleine Seconde Guerre mondiale, la dernière scène du film se termine par une prophétie (inventée) de Kruger annonçant la chute prochaine de l'Angleterre[5],[6].
Ce film fut aussi projeté en Union soviétique à partir de 1948, durant la guerre froide, afin de stigmatiser l'attitude des Britanniques pendant la Seconde Guerre des Boers, l'accent étant mis alors sur la défense des intérêts économiques des Anglais produisant inévitablement la guerre, selon la théorie marxiste classique de la concurrence impérialiste.
Notes et références
- Après sa mort, la ville de Saint-Gall baptisera l'une de ses rues à son nom, la Krügerstrasse, voulant ainsi honorer un combattant de la liberté. En 2009, des mouvements de gauche obtiendront que la mairie fasse rebaptiser cette rue, en dépit de l'opposition des riverains, au prétexte de connotations racistes que symboliserait le personnage de Paul Kruger. Ce dernier point est cependant contesté par le professeur émérite Yvo Hangartner selon lequel Kruger n'était pas plus raciste que les dirigeants européens et américains de l'époque mais qu'il symbolisait surtout la résistance d'un petit peuple contre une grande puissance impérialiste[.
- Henri Wesseling, "Le partage de l'Afrique", p 373.
- CW de Kiewet, "The imperial factor in South Africa", Cambridge, 1937
- et également plusieurs milliers de Noirs
- Fiche du film en anglais
- Le cinéma de propagande allemand de 1933 à 1945
- Analyse du professeur Yvo Hangartner de l'Université de Saint-Gall.
Bibliographie
- Poultney Bigelow, Au pays des Boers, ed. F.Juven, Paris, 1900
- Paul Krüger, Les mémoires du Président Krüger, Félix Juven, Paris, s.d.
- Morvan Lebesque, Un héros de la Liberté, le président Krüger, Sorlot, 1941
- Henri Wesseling, "Le partage de l'Afrique", Denoel, p 371 et s., 1991
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30/04/2019
Touche pas mon église !
En mars dernier, les écoliers de l’école primaire catholique de Saint-Vincent de Sète (Hérault) ont pu découvrir, tagué sur le portail de leur école, cette injonction : « La seule église qui illumine est celle qui brûle. » Cette incitation à la violence pyromane est choquante, surtout parce qu’elle est portée aux regards d’enfants qui apprennent tout juste à lire. Plus choquant encore est l’indifférence que provoquent les actes antichrétiens dont ce tag fait partie.
En 2018, le ministère de l’Intérieur a recensé 1.063 actes antichrétiens (on compte 100 actes anti-musulmans). Les dix premiers jours du mois de février, ce sont sept églises qui ont été profanées ou vandalisées. Alors que le graffiti « Juden », sur un magasin Bagelstein, avait légitimement suscité l’émoi dans la classe politique, amenant Christophe Castaner à tweeter « Notre réponse : tout faire pour que l’auteur de cette ignominie soit condamné. Notre honneur ne rien laisser passer », les nombreux actes antichrétiens ne suscitent, quant à eux, très peu de réaction dans la sphère politico-médiatique.
C’est ce qu’expriment deux députés de l’opposition, Annie Gennevard (Doubs) et Philippe Gosselin (Manche), qui déplorent le manque d’informations fournies par le ministère à ce sujet. Pour eux, il est urgent de mettre en place une mission d’information parlementaire afin de cerner au mieux les motifs et caractéristiques de ces actes.
L’ancien président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, adopte une position qui se veut nuancée sur ce que certains considèrent comme un climat antichrétien. Lors d’un entretien au Point, il a récemment expliqué : « Nous ne voulons pas développer un discours de persécutions. Nous n’avons pas le désir de nous faire plaindre. Le judaïsme est porteur, dans son histoire, d’une lutte continuelle contre des groupes antisémites. Nous, les catholiques, aujourd’hui en France, n’avons pas à affronter de telles violences au quotidien ! » Avec un prêtre catholique égorgé en 2016, une tentative d’attentat à la voiture piégée devant Notre-Dame de Paris la même année, plus de deux dégradations par jour sur des lieux de culte (la dernière symbolique en date étant le saccage des vitraux de Saint-Denis, dégâts estimés à 50.000 euros), des témoignages de prêtres et religieux traités de pédophiles dans les rues de Marseille (Le Figaro du 5 avril dernier), on peut néanmoins se demander à partir de quelle extrémité on peut qualifier le « climat » d’antichrétien !
De cette recrudescence nationale de profanations d’églises est née une initiative spontanée de jeunes étudiants. Sous la forme de groupes Facebook répartis dans une dizaine de villes en France, le mouvement Protège ton église se donne pour but de prévenir des dégradations et vandalismes que subissent les édifices religieux. Le principe de leurs actions relayées sur leur page, déjà suivie par près de 3.000 personnes, est d’effectuer des rondes de surveillance et de veille pour prévenir des dégradations. « Depuis mi-mars, ce sont trente vacations qui ont été faites, pour un total de 70 lieux veillés depuis le début. 25 églises sont actuellement couvertes. Le tout pour Paris intramuros uniquement », témoigne Cyriaque, coordinateur du mouvement sur la capitale. Chaque semaine, cinq rondes nocturnes sont effectuées bénévolement par des étudiants dans différentes villes de France.
C’est tout le mode de pensée des “jeunes-vieux” façon Mai 68 qui est revisité ; car en 2019, des jeunes se lèvent pour défendre des édifices quasi millénaires considérés jusqu’alors par la vieille génération comme les vestiges d’une religion dépassée.
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26/04/2019
Un Afrikaner d'origine Luthérienne: le Président Paul Kruger(1)
Stephanus Johannes Paulus Kruger (né le 10 octobre 1825 à Bulhoek en Afrique du Sud - mort le 14 juillet 1904 à Clarens en Suisse) - plus communément appelé Paul Kruger - était un homme politique boer, président de la république sud-africaine du Transvaal de 1883 à 1902.
OriginesLes origines familiales de Paul Kruger en Afrique du Sud remontent à Jacob Kruger (1690-1749). Celui-ci était né près de Berlin en Prusse et avait débarqué dans la colonie du Cap en 1714comme soldat au service de la compagnie néerlandaise des Indes orientales. Il s'était par la suite installé dans la colonie en tant que fermier. Parmi ses descendants, certains étaient devenus des Trekboers (des nomades) qui avaient finalement pris racine dans la région de Cradock. Stephanus Johannes Paulus Kruger est né près de Venterstad dans la colonie du Cap, Afrique du Sud. Il est le fils de Kasper Jan Hendrik Kruger, et de Elsie Fransina née Steyn. Il ne passe que trois mois à l'école et fait l'essentiel de son éducation au milieu du Veld.
Le jeune participant au Grand Trek (1835-1840)
Sa famille fait partie des quatorze mille Boers qui émigrent de la colonie du Cap dans les années 1835-1840 lors du Grand Trek.
Un peu plus tard, Casper Kruger installe sa famille plus au nord, dans le district de Rustenburg. Le fermier du Transvaal (1840-1855)
En 1841, âgé de seize ans, Paul Kruger s'émancipe de sa famille et se bâtit une ferme au pied des monts Magaliesberg. Intéressé par les questions militaires, il est aussi sous-lieutenant dans l’« armée du Transvaal ».
En 1842, il épouse Maria du Plessis. Le couple séjourne un temps avec Casper Kruger dans l'est du Transvaal avant de revenir s'établir à Rustenburg où Maria et son enfant nouveau-né meurent tous deux du paludisme en 1846.
Paul Kruger se remarie alors avec Gezina du Plessis, ex-épouse de son cousin, de laquelle il aura sept filles et neuf garçons (certains moururent en bas âge). C'est dans cette partie du continent que Kruger acquiert sa première ferme, Waterkloof.
La participation de sa famille au Grand Trek lui sert alors pour participer à la vie politique de la République du Transvaal.
Ascension politique au Transvaal (1854-1881)
En 1854, Kruger est commandant de Rustenburg. En 1856, il est membre du parlement républicain (Volksraad) qui rédige la constitution de la République sud-africaine (Transvaal). En 1858, il est promu commandant général de l'armée du Transvaal faisant de lui le deuxième personnage de la république sud-africaine. En 1859, cet homme de foi calviniste est l'un des fondateurs de la Gereformeerde Kerk, l’Église réformée du Transvaal. En 1873, Kruger démissionne du commandement-général de l'armée du Transvaal pour se retirer dans sa ferme de Boekenhoutfontein. En 1874, sa retraite prend fin avec son élection au conseil exécutif du Transvaal suivi de sa nomination à la vice-présidence du Transvaal. En 1877, il est l'un des rares dirigeants de la république à s'opposer à l'annexion du Transvaal par les Britanniques. Il se rend alors en Angleterre afin de protester contre l'annexion du Transvaal. En 1878, il fait encore partie de la seconde délégation qui se rend à Londres puis se rend à Paris où il survole la ville à bord d'une montgolfière. Lorsque les protestions auprès des Britanniques se révèlent vaines, il forme un triumvirat avec Piet Joubert et Marthinus Wessel Pretorius, fils d'Andries Pretorius et ancien président de la république, dans le but de créer un mouvement de résistance.
En 1881, il commande les forces armées boers rebelles. La victoire des Boers à Majuba en 1881 oblige les Britanniques à négocier sérieusement une nouvelle autonomie pour le Transvaal.
Le président du Transvaal (1883-1902)
En 1883, âgé de cinquante-sept ans, Paul Kruger est élu président de la République sud-africaine (Transvaal), poste auquel il est réélu quatre fois de suite.
Calviniste pratiquant, austère, fin politicien, Kruger devient le symbole du Boer résistant aux Britanniques.
À partir de 1886, la ruée vers l'or du Transvaal amène l'État transvaalien à construire des voies de chemins de fer, des rues dans les villes nouvelles et toutes sortes de commodités et de services jusqu'alors inexistants. L'exploitation et l'industrie minières stimulent le commerce et le secteur des transports faisant rapidement du Transvaal le nouveau centre économique de l'Afrique du Sud aux dépens de la colonie du Cap. L'afflux de travailleurs étrangers, les uitlanders, risque dorénavant de menacer le pouvoir politique des Boers mais Kruger refuse de leur accorder la citoyenneté en dépit des pressions britanniques.
Retranché dans ses convictions tirées littéralement des saintes-écritures, la liberté et la religion sont en fait les axiomes de sa politique. Il est alors considéré comme un homme providentiel par ses compatriotes du Transvaal mais comme un anachronisme par les Britanniques. Son opposition à toutes les demandes britanniques concernant les droits des uitlanders, débouche sur un sérieux antagonisme avec le Colonial Office et la colonie du Cap.
Le raid Jameson sur le Transvaal à la fin de l'année 1895, entrepris par des amis de Cecil Rhodes, premier ministre du Cap, marque l'amorce du déclenchement des hostilités entre Boers et Britanniques. Dans un premier temps, le calme et la détermination de Kruger dans sa gestion du raid Jameson lui permettent de sauver son pouvoir alors que son rival du Cap, Cecil Rhodes, est contraint de démissionner. Mais pour Kruger, le raid Jameson confirme que les Britanniques ne mènent qu'une seule politique basée sur la tromperie, l'intimidation, la pression et le banditisme.
En 1898, Paul Kruger est élu une quatrième fois à la présidence du pays contre le chef de la Cour de justice, John Gilbert Kotzé. Il se venge alors de son opposant en le faisant démettre de sa fonction judiciaire prenant une grande liberté avec la constitution et avec la séparation des pouvoirs. C'est alors qu'un jeune homme politique et avocat originaire du Cap, Jan Smuts, présenta le mémoire en défense de Kruger particulièrement bien argumenté, légitimant le renvoi de Kotzé de la Cour de justice.
Impressionné par les qualités et la rhétorique de Smuts, Kruger fait entrer le jeune avocat de vingt-huit ans dans son gouvernement.
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