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18/04/2014

Pourquoi l'Evolution n'a-t-elle jamais été démontrée ?(5)

Créationisme 5.jpg

 

 

Dominique Tassot


 

 

 

Lamarck en vint donc naturellement à l'idée d'un effort si


soutenu chez la girafe, pour brouter les feuilles des arbres, "que


ses jambes de devant sont devenues plus longues que celles de


derrière, et que son col s'est allongé.17"


Un tel langage, put en impressionner certains ; mais on n'y


trouvait que l'apparence de la rigueur scientifique et, dans la


réédition de 1873, on lit dans l'introduction par Charles Martin,


Directeur du Jardin des Plantes de Montpellier : "Cherchant à


persuader par le raisonnement plutôt que par des faits positifs,


Lamarck a partagé les travers des philosophes allemands de la


nature, Goethe, Oken, Carus, Steffens. Aujourd'hui on raisonne


moins, et l'on démontre davantage (...) Quand on lit (la)


philosophie (de Lamarck) on entrevoit pourquoi des esprits


rigoureux tels que Cuvier et Laurent de Jussieu n'ont point admis


ses conclusions.18"


Contre les extrapolations toutes spéculatives de Lamarck et


de ses épigones, Cuvier notait simplement : "Je sais que quelques


naturalistes comptent beaucoup sur les milliers de siècles, qu'ils


accumulent d'un trait de plume ; mais dans de semblables


matières nous ne pouvons guère juger de ce qu'un long temps


produirait qu'en multipliant par la pensée ce que produit un


temps moindre.19"


Quarante-sept années plus tard, Darwin devait buter sur la


même difficulté et cette problématique n'a pas foncièrement


changé. La théorie des mutations (1910) et l'analyse moléculaire


des chromosomes et des gènes ont, certes, renouvelé


l'argumentaire du transformisme ; mais la thèse s'en trouve plus


fragilisée que renforcée : plus l'être vivant nous apparaît dans son


infinie complexité, plus il devient difficile de croire que "ça c'est


fait tout seul !"


Car l'évolutionnisme moderne est avant tout une explication


naturaliste de l'origine des êtres vivants, le "naturalisme"


17 Ibid. p.255.


18 Ibid. p.VII.


19 Cuvier, Discours sur les Révélations de la Surface du Globe et sur les


changements qu'elles ont produits dans le règne animal (1812). Rééed. Dr


Hoeffer, Paris, Firmin-Didat, 1867, p.82.


Le Cep n°4. 3eme trimestre 1998


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consistant ici à attribuer à la Nature ce que le chrétien sait par


Révélation être l'action propre de Dieu.


La question n'est donc pas de savoir si l'évolutionnisme


"explique" les origines de manière satisfaisante pour l'esprit


humain : il rend effectivement compte d'un certain nombre


d'observations géologiques ou paléontologiques, tout comme le


faisaient Lucrèce ou Benoît de Maillet.


Mais il en reste aussi beaucoup qui lui sont contraires. La


raison de son succès est surtout que, se suffisant à elle-même,


cette théorie libère l'homme de son devoir de reconnaissance à


l'égard du Créateur, avec tout ce que ce devoir implique et


spécialement le Décalogue.


La grande question est en revanche de décider si cette


théorie naturaliste est vraie. Alors il ne suffit plus d'y croire (on ne


croit que trop volontiers ce que l'on souhaite) ; il faudrait encore


que l'évolution fût un fait. Ici le raisonnement et l'imagination


doivent être écartés : les faits ne se démontrent pas, ils se


constatent. Or depuis les milliers d'années que l'homme observe


la nature, il n'a jamais constaté l'apparition d'un organe nouveau


au sein d'une lignée vivante. Les reconstitutions phylétiques


vulgarisées sous la forme d'un "arbre de l'évolution" illustrent la


théorie, mais ne la démontrent pas. Ici se cache le point crucial, le


fer constamment remué dans la plaie, pour les évolutionnistes qui


réfléchissent aux fondements de leur thèse. Dans un livre


justement intitulé "Le problème de l'Evolution", Maurice Caullery,


titulaire à la Sorbonne d'une "chaire d'Evolution des êtres


organisés", en convenait lui-même : "Oui, les espèces actuelles


sont stables, mais elles ne l'ont pas toujours été, autrement il


faudrait recourir à un Créateur pour expliquer l'apparition des


êtres vivants 20"... Depuis 67 ans que ces paroles ont été couchées


sur le papier, la question reste en suspens ; on pourrait même dire


que les découvertes de la biologie moléculaire l'ont rendu plus


insoluble encore.


Dans "Le Hasard et la Nécessité" Jacques Monod, prix


Nobel de médecine, en est réduit à écrire : "Le problème majeur,


c'est l'origine du code génétique et du mécanisme de sa


20 M.Caullery, Le Problème de l'Evolution, Paris, Payot, 1931, Avant-propos.


Le Cep n°4. 3eme trimestre 1998


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traduction. En fait, ce n'est pas de problème qu'il faudrait parler


mais de véritable énigme 21 Tassot

 

24/12/2013

Le canon des Écritures

 

 

"Le Canon des Écritures est la liste ou la collection, réglée par la tradition et l’autorité de l’Église, des livres inspirés de Dieu". Les Juifs définirent leurs Livres Sacrés à la fin du premier siècle (à Jamnia) ; ils les divisèrent en trois groupes : la Tôrah, les cinq premiers livres (en grec Pentateuque), les Prophètes (du livre de Josué à Ézékiel) et les Écrits (tous les autres). C’est le Concile de Trente (1546) qui définit la liste que nous connaissons, face à la Réforme protestante qui adoptait, pour l’Ancien Testament, le Canon des Juifs. On appela "livres apocryphes" les livres écartés par les Réformés (livres de l’Ancien Testament connus seulement par leur texte grec). Aujourd’hui, il est préférable de les dire "deutéro-canoniques".

Dans la Bible, les livres ne sont pas disposés dans l’ordre chronologique de leur rédaction, dont les dates très hypothétiques ne peuvent rendre compte des nombreuses relectures. L’ordre a une signification théologique ; il n’est toutefois pas le même pour les Juifs, pour la Septante (texte grec) et pour les Chrétiens. La Bible chrétienne hérita de la classification de la Septante mais en excluant plusieurs livres. Cette sélection s’accomplit au cours des trois premiers siècles de l’Église, mais dès la fin du deuxième siècle l’essentiel était déjà acquis (Canon de Muratori).

Repères chronologiques pour l’histoire d’Israël

1800-1400 préhistoire, les Patriarches
1400-1000 protohistoire, sortie d’Égypte, occupation de Canaan
1000- 930 instauration de la royauté, David et Salomon
930- 722 les deux royaumes de Samarie et de Jérusalem
722 destruction de Samarie, déportation à Ninive
622 Josias, restauration du temple
597 siège de Jérusalem, première déportation à Babel
587 destruction de Jérusalem, deuxième déportation
538 Édit de Cyrus, domination Perse
400 Esdras et rédaction de la Tôrah ( ?)
333 Alexandre le Grand, domination grecque
63 prise de Jérusalem par Pompée, domination romaine
6-7 naissance de Jésus de Nazareth
30 ou 33

Mort et Résurrection du Seigneur

 

 

Pierre Watremez, bibliste

 

29/11/2013

BIBLE : REGARD SUR LA CREATION (2)

Bible 2.png

 

Théophile Desailles

 

femelle adulte vit sous l'eau3. Ce n'est que dans les milieux vraiment marins

 

que les lépidoptères sont virtuellement absents.

 

À cause des dessins magnifiques et raffinés de leurs ailes, les lépidoptères

 

sont peut-être les plus familiers de tous les insectes et le cycle de leur vie est

 

bien connu. Les oeufs sont généralement déposés sur une plante que la chenille

 

juste éclose utilisera comme nourriture. Après une croissance ponctuée de

 

plusieurs mues, la larve se change en chrysalide. Elle se repose alors pendant

 

que son corps se réorganise. Le papillon, ou la teigne, adulte émerge de

 

l'enveloppe nymphale, étire ses ailes molles et fripées et après qu'elles aient

 

séché et durci, prend l'air pour chercher un partenaire et recommencer le cycle.

 

Les changements sont nécessairement programmés.

 

La larve est ainsi le stade du cycle vital consacré à l'alimentation et à la

 

croissance, alors que l'adulte est le stade consacré à la dispersion et à la

 

reproduction. Pour servir à des fonctions si éloignées, le plan du corps est

 

extrêmement différent à chacun des deux stades. La chrysalide est remarquable

 

en ce qu'elle "comble l'intervalle" entre eux.

 

La larve a typiquement une tête en forme de capsule avec une forte

 

mâchoire, trois paires de véritables pattes et plusieurs pseudo-pattes, elle peut

 

être camouflée par divers dessins et formes colorés ou couverte de touffes de

 

poils protecteurs. Tout cela est perdu lorsque la larve se change en une fragile

 

chrysalide sédentaire, habituellement enfermée dans un cocon, où ses tissus

 

internes sont largement liquéfiés puis reformés. Cette étonnante transformation

 

soulève la question : comment aurait-elle pu évoluer ? L'évolution est censée se

 

produire par de petites mutations cumulatives sur de très longues durées.

 

Mais pour que la larve se transforme avec succès en adulte, il faut un

 

nombre énorme de changements soigneusement contrôlés, programmés dans

 

ses gênes et activés au bon moment, tout cela en une seule génération.

 

Quel avantage aurait une larve à acquérir par évolution la possibilité de se

 

transformer en chrysalide puis d'en rester là ? Ou pour la chrysalide de pouvoir

 

réduire son corps à une "soupe", sans avoir les gènes pour diriger la formation

 

de l'adulte ?

 

Et comment l'évolution aurait-elle pu obtenir par pur hasard une telle

 

extraordinaire différence de plan avec celui du corps adulte ? Non, cet

 

3 Acentria ephemerella, le crambe d’eau. Histoire de sa vie, résumée dans Goater, B. 1986,

 

British Pyralid Moths – A Guide to their Identification, pp.1-175, Harley Books, Colchester,

 

England.

 

Le Cep n°27. 2ème trimestre 2004

 

 

22/11/2013

BIBLE: REGARD SUR LA CREATION(1)

Bible 1.png

 

Théophile Desailles

 

 

 

REGARD SUR LA CREATION

 

"Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu,

 

sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l'oeil nu

 

quand on Le considère dans ses ouvrages." (Romains, 1 : 20)

 

Papillons et teignes conçus de façon raffinée1

 

R. Cambridge

 

Résumé : Les métamorphoses des lépidoptères sont bien connues : de l’oeuf à la chenille,

 

puis à la chrysalide et au papillon. A chaque stade le corps manifeste un plan tout différent,

 

préadapté à un mode et vie et à un environnement précis. Ainsi la larve a des mandibules,

 

dont le papillon serait encombré. Et la chrysalide, à l’abri dans son cocon, n’a d’autre

 

fonction que de se liquéfier pour se réorganiser en papillon. Or le cycle vital doit être

 

opérationnel dans son entier dès la première génération, les gènes comportant donc dès

 

l’origine toutes les instructions nécessaires aux différentes phases. Il y a là une objection

 

majeure contre une évolution graduelle.

 

Les lépidoptères -les papillons et les teignes- composent l'un des ordres le

 

plus varié d'organismes vivants sur cette planète. Environ 165 000 espèces ont

 

déjà été dénombrées2 et il en reste peut-être autant à identifier. On les trouve

 

sur tous les continents, du niveau de la mer jusqu'aux hautes montagnes, et dans

 

des climats allant du froid glacial des steppes sibériennes à la chaleur humide

 

des forêts tropicales.

 

La plupart des espèces sont terrestres, mais certaines sont en grande partie

 

aquatiques, les larves se nourrissant d'élodées, et dans au moins un cas, la

 

1 Traduit du Pamphlet 348 (Creation Science Movement, PO Box 888, Portsmouth P062YD,

 

UK), par Claude Eon.

 

2 Robinson, G.S. et div., 1994, Smaller Moths of South-East Asia, pp.1-309. the Natural

 

History Museum, London.

 

Le Cep n°27. 2ème trimestre 2004

15/10/2013

L’idée d’un Dieu Créateur : une perspective nouvelle pour l’exégèse

 

Logo Identité Luthérienne.jpg

 

 

 

Dominique Tassot

 

le milieu culturel et la personne de l’écrivain qui a prêté sa plume au divin Inspirateur de la

Bible. Mais derrière cette analyse méthodique, garante d’une lecture plus sûre de l’Ecriture,

transparaît une technique trop facile pour éviter tout conflit avec la science. Dès qu’un

passage évoque des faits hors de notre portée (le Déluge, le voyage de Jonas, Josué arrêtant le

soleil, etc.), l’exégète s’efforce de montrer que le style est « légendaire » ou « poétique », non

parce que le vocabulaire ou la syntaxe l’y contraignent, mais par rejet réflexe d’un surnaturel

auquel on ne croit plus. Or si l’Auteur principal de l’Ecriture est aussi le Créateur des êtres,

donc de l’écrivain sacré lui-même, ce n’est plus ce messager qui doit expliquer le message

mais, à l’inverse, le message qui rend compte de l’auteur secondaire. Ce renversement de

perspective suffit à résoudre nombre de prétendues « difficultés » ; surtout il rétablit l’exégète

(et son lecteur) dans un rapport juste envers Dieu et une humble écoute de Son message

universel.

La théorie des genres littéraires est au coeur de l’exégèse moderne : elle

ouvre la porte à tous les accommodements avec les affirmations de la science ;

elle libère l’exégète du « carcan » de la théologie ; elle renforce l’idée d’une

évolution progressive de l’humanité.

Certes on trouve d’un livre de l’Ecriture à l’autre des différences de style et

de vocabulaire qui invitent à les classer dans un « genre littéraire » : le Cantique

des Cantiques tient de la poésie comme le Livre des Rois tient de la narration

historique. Mais il peut être téméraire de plaquer sur un texte divinement inspiré

les catégories des lettres profanes.

A neuf reprises la Genèse affirme que Dieu a créé les êtres vivants « selon

leur espèce » (lemino, en hébreu). Pour esquiver cette claire affirmation antiévolutionniste,

il est entendu aujourd’hui que ce livre fondamental relève du

« genre poétique » ou encore de la légende. Et comme le conteur s’autorise

d’embellissements, d’exagérations ou même d’invraisemblances, dès lors que la

force évocatrice, la couleur ou la vivacité du récit peuvent y gagner, il va de soi

que le récit mosaïque des premiers temps de l’univers et de l’humanité n’a rien à

nous enseigner sur l’origine des choses : cette noble tâche est désormais dévolue

à la science.