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08/07/2014

Inde : deux pasteurs pentecôtistes:

 
 
 

 Arrêtés sur de fausses allégations

 

                                                  

 

Les pasteurs pentecôtistes Sonjith et Simson ont été arrêtés par la police de la ville Morane (État du Madhya Pradesh) le 22 mars dernier, sur dénonciation d’extrémistes hindouistes – sans doute membre du Bharatiya Janata Party(BJP), le parti au pouvoir dans cet État – les accusant de « conversion forcée » au christianisme. En fait, les deux pasteurs avaient organisé pour quelques chrétiens la projection d’un film sur Jésus au domicile d’un fidèle de leur congrégation. La police les a donc arrêtés dans cette maison et les a interrogés pendant plus de deux heures avant de les relâcher, constatant que l’accusation des extrémistes hindouistes et fausse.

 

 

Source : Asia News

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24/06/2014

Iran : un pasteur libéré:

 
 
 
 

 Mais un chrétien toujours maintenu en prison

 

 

Et toujours l’Iran islamique…

 

Le pasteur arméno iranien Sevada Aghasar a été relâché sous caution après avoir passé six mois à la prison d’Evin. Selon ce qu’ a appris Fides, le pasteur avait été arrêté le 21 août 2013 en compagnie de deux laïcs, Masoud Mirzaei et Ebrahim Firouzi, deux musulmans convertis au christianisme. La police les a arrêtés sans mandat ni motivation officielle mais, ainsi que le suggère un site Internet d’information des chrétiens iraniens de la diaspora, Mohabat News, la raison de cette arrestation serait liée à ses contacts sur Internet avec de nombreux chrétiens de langue farsi et à un soupçon de prosélytisme. Les autorités ne voient en effet pas d’un bon œil la diffusion du culte chrétien en langue persane (considéré comme un danger pour l’islam) alors qu’elles le tolèrent notamment en langue arménienne mais aussi dans d’autres idiomes. On notera par ailleurs que, s’agissant des deux laïcs arrêtés en sa compagnie, Masoud Mirzaei a été relâché alors qu’Ebrahim Firouzi a été condamné à un an de prison et deux ans d’exil dans la lointaine ville de Sarbaz pour « propagande contre le régime islamique ». Cette propagande consiste en fait à avoir lancé des « groupes d’évangélisation », à être en contact avec des « agents opposés à la révolution islamique en dehors du pays » et à avoir créé un site Internet chrétien.

 

Source : Agence Fides

 

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20/06/2014

Chrétiens de Syrie : l’enjeu crucial de parler d’une seule voix (2/2)

                                                                             

 
 
 
Conférence de presse : « Chrétiens de Syrie : l’enjeu crucial de parler d’une seule voix ». Seconde partie. Compte-rendu par Gilles-Emmanuel Jacquet. Photos : © Christophe Laurent

 

 

 

Le soir du jeudi 8 mai 2014, la conférence organisée par M. Michel Veuthey ainsi que Véronique Nebel au Temple de la Fusterie (Genève) peut être considérée comme historique [1] dans la mesure où dans le passé, à l’instar du schisme divisant encore l’Église Catholique Romaine et l’Église Orthodoxe, les Églises d’Orient étaient également divisées. Ces Églises sont désormais réunies dans l’épreuve terrible que connaît la Syrie et le Moyen Orient, autrefois leur berceau commun et devenu de nos jours le cœur saignant du Christianisme [2].

Venus témoigner de leur amour et soutien fraternels en Christ à leurs frères et sœurs d’Orient ainsi qu’au peuple syrien, on a pu compter la présence au premier rang des représentants des principales Églises de Romandie tels que Mgr. Pierre Farine (évêque auxiliaire Lausanne, Genève et Fribourg – Église Catholique Romaine), Mgr. Silvano Maria Tommasi (archevêque et représentant du Saint Siège auprès des Nations Unies à Genève – Église Catholique Romaine), Mgr. Michel Donskoff et le père Paul Tzvetkoff (Église Orthodoxe Russe à l’Etranger, diocèse de Genève), le père Michel Goundiaiev (Église Orthodoxe Russe), le père Goosan Aljanian (Église Apostolique Arménienne de Genève), le représentant de Mgr. Jérémie Calligiorgis (Métropolite Grec Orthodoxe de Suisse et directeur du Centre Orthodoxe du Patriarcat Œcuménique de Chambésy), Mgr. Anba Louka (Église Copte Orthodoxe de Suisse Romande), un frère de la Communauté de Saint Jean (paroisse catholique romaine de Saint François de Sales – Genève) ainsi que le chargé d’affaires de l’ambassade de Syrie et S.E. Alexandros Alexandris, ambassadeur de Grèce et représentant permanent de la Grèce auprès des Nations Unies à Genève. Couronnant cette atmosphère émouvante et quasi-conciliaire digne des premiers siècles du Christianisme, cette conférence démarra par l’hymne orthodoxe de Pâques chanté en grec et en arabe par les représentants des Églises de Syrie.

 

 

Un cri d’appel à la solidarité et à une prise de conscience

 

 

Mgr. Nazzaro commença par évoquer l’histoire des Chrétiens de Syrie, descendants directs de Saint Paul de Tarse ainsi que des premiers judéo-chrétiens ayant fui Jérusalem après la lapidation de Saint Étienne le Protomartyr. L’ancien Custode de Terre Sainte rappela également le fait que lors de son accession au pouvoir en 2000 Bashar al Assad avait exprimé sa volonté de réformer le système politique syrien tout en devant composer avec la vieille garde proche de feu Hafez al Assad et les apparatchiks du Parti Ba’as. Au cours de la décennie écoulée la Syrie s’est transformée et le nombre de touristes la visitant était en nette croissance. Les relations inter-communautaires étaient bonnes, facilitées par un régime de laïcité et tolérance religieuse permettant à plusieurs ministres chrétiens de siéger au gouvernement. Le conflit n’a pas seulement mis fin à cette convivialité à la syrienne mais aussi, par le nombre de morts ou l’étendue des destructions et des pillages, au développement économique enregistré au cours de la dernière décennie : 1500 usines auraient été pillées et leur machines envoyées en Turquie.

 

 

Mgr. Nazzaro, qui connaît bien la Syrie où il a vécu de nombreuses années, a ensuite évoqué sa visite faite aux paroisses et villages de la région du fleuve Oronte attaqués par l’Armée Syrienne Libre. Suite aux harcèlements et raids continuels des rebelles les populations locales ont été forcées de fuir comme ce fut le cas dans le village de Yakoubiyah qui était peuplé de Catholiques et d’Orthodoxes Arméniens.

 

 

Localisé dans la province d’Idlib ce village a été attaqué en janvier 2013 par les forces rebelles qui ont poussé ses habitants à l’exode, profané leurs églises et pillé leurs habitations ainsi que leurs biens [3]. Cet exode a été provoqué par la décapitation de six villageois et l’enlèvement de 20 autres [4]. Rahel, l’ancienne directrice de l’école de Yakoubiyah qui est désormais une réfugiée, a confié à un journaliste américain qu’ « Al Nusra n’était pas venu dans notre village, les gens qui sont venus étaient de villages proches et appartenaient à l’Armée Syrienne Libre » [5].

 

 

En décembre 2013 le village de Kanayé, peuplé par des Chrétiens et des Alaouites, fut également attaqué et occupé par le Front Al Nousra qui y imposa un régime de terreur comme l’a rapporté Mgr. Nazzaro : « À Kanayé, les miliciens salafistes et djihadistes de Jabhat al-Nousra ont imposé au curé de ne pas sonner les cloches. Les femmes ne doivent plus sortir dans les rues tête nue mais doivent être voilées. Si elles n’obéissent pas à de telles directives, la menace est le massacre » [6]. Le vicaire émérite avait indiqué dans une note adressée dans le passé à l’agence d’information Fides que ce drame n’est pas nouveau dans la mesure où « Nous nous trouvons face à ce qu’ils ont déjà fait dans le village voisin de Ghassanieh depuis plus d’un an. A Ghassanieh, ils ont intimé aux habitants du village de le quitter immédiatement, autrement, ils les auraient massacrés et ils ont obtenu le résultat escompté : occuper le village et ce que possédaient les Chrétiens. A Kanayé, ils n’ont pas imposé à la population de s’en aller mais de vivre sous la loi islamique » [7]. La liste des villages attaqués est longue et comme le rappelait le père Georges Louis, le curé Grec Catholique « du village de Qara, dévasté et incendié » : « Maalula, Sednaya, Sadad, puis Qara et Deir Atieh, Nebek [ou plus récemment Kassab]: les djihadistes armés appliquent un seul et même modèle : ils prennent pour cible un village, l’envahissent, tuent, incendient et dévastent. Pour les civils, Chrétiens ou non, la vie est toujours plus difficile » [8]. Dans ces villages les combattants rebelles comme ceux de l’État Islamique d’Irak et du Levant (aussi appelé Daesh) ont frappé d’interdiction les croix, statues, icônes et images pieuses, imposé le hijab aux femmes chrétiennes ainsi qu’un couvre feu. Comme l’a rapporté Mgr. Nazzaro pour ces rebelles les Chrétiens n’ont pas leur place en Syrie et dans un futur État islamique sauf s’ils acceptent de se soumettre au Pacte d’Omar et de payer la Djizîa. A Deir ez-Zor, ville historique du génocide arménien de 1915, le Front Al Nusra et l’État Islamique d’Irak et du Levant ont poussé les chrétiens à l’exode après avoir notamment attaqué en octobre 2012 puis à la fin 2013 les églises arménienne et syriaque orthodoxe de cette localité. Comme l’a rappelé Mgr. Nazzaro, « En tuant le berger on disperse le troupeau ». Les rebelles salafistes s’en prennent aux civils, aux sunnites modérés, aux minorités, leurs habitations, biens et lieux de culte mais aussi aux âmes charitables qui leur viennent en aide comme ce fut le cas avec le père jésuite Frans van der Lugt qui n’avait jamais abandonné la population de Homs et qui fut sauvagement assassiné.

La guerre a polarisé des communautés ayant cohabité par le passé et Mgr. Kawak a rappelé que le terme « Syrien » est désormais remplacé dans les médias et l’esprit de nombreuses personnes par ceux de « Musulman », « Chrétien », « pro-régime » ou « anti-régime », ce qui trahit parfois une volonté d’accentuer ces divisions. Mgr. Kawak a relaté le fait que de nombreux Musulmans se sentent concernés par la situation des Chrétiens et les exhortent à ne pas quitter leur pays. Les Chrétiens ne sont pas les seules victimes du sectarisme des groupes rebelles et ceux-ci s’en prennent également aux autres Musulmans, notamment aux Sunnites : « Une balle ne fait pas de différence entre un corps chrétien ou musulman ». Ces persécutions s’inscrivent malheureusement dans une histoire régionale douloureuse remontant aux massacres de chrétiens commis à Baabda en mai 1860, à Damas en juillet 1860, les massacres hamidiens de 1894-1897 et en particulier les massacres de Dyarbakir (1894-1896) visant les Arméniens et les Assyriens, les massacres d’Adana commis en avril 1909 contre les Arméniens, le génocide arménien de 1915 (« Aghet ») et celui des Assyrens (« Seyfo ») s’étendant des années 1890 à 1925 (on pourrait également y ajouter les Grecs du Pont et d’Anatolie). En dépit du calvaire qu’ils subissent Mgr. Kawak a exhorté les Chrétiens de Syrie à rester au pays car leur présence aidera à la réconciliation et à restaurer la paix : tant que les cloches sonneront sur la terre de Syrie chaque communauté saura que sa place y est garantie. Mgr. Kawak a également exprimé la volonté des Églises et des Chrétiens d’initier un dialogue entre tous les Syriens.

Conscients des souffrances subies par tous les Syriens et pas seulement par leurs coreligionnaires les Églises d’Occident et d’Orient apportent une aide humanitaire à toute la population comme l’a montré M. Samer Laham. 2 millions de réfugiés syriens ont fui leur pays, parmi lesquels on compte 50% d’enfants et le nombre de personnes déplacées à l’intérieur des frontières syriennes est de 6.5 millions de personnes. Au-delà du drame humain qu’ils créent, ces déplacements de population ont changé l’identité de certaines régions, créé des tensions et un phénomène de fuite de l’intelligentsia syrienne vers d’autres pays. Les Églises fournissent de l’aide à toutes les communautés et peuvent ainsi aider à la réconciliation car comme l’a rappelé Samer Laham les Chrétiens sont des bâtisseurs de pont et des artisans de paix. Le Département des Relations Œcuméniques et du Développement du Patriarcat Grec Orthodoxe d’Antioche, que dirige M. Laham, a porté assistance à 4 millions de personnes – notamment aux réfugiés irakiens – par le biais de différents programmes de soutien à la reconstruction, à l’agriculture, à l’éducation, à la formation et au développement des compétences ainsi qu’aux projets sociaux ou de développement soutenable [9]. Fondé en 1999 le DERD dispose d’une solide expérience dans l’aide humanitaire et collabore avec les différentes Églises, organisations humanitaires comme le Croissant Rouge Arabe Syrien ou le Programme Alimentaire Mondial et de nombreuses ONG locales [10].

Face aux événements que traverse la Syrie, Mgr. Balbaaki a rappelé que son Église apportait son aide à tous les Syriens et que son pays avait une longue tradition de coexistence : face à l’ignorance les Syriens devaient s’efforcer de chercher et protéger ce qu’ils ont en commun, leur histoire, leur langue, leur identité et le fait qu’ils sont « tous fils du même Dieu ». Mgr. Balbaaki a aussi évoqué à l’intention de tous les Chrétiens que l’unité du corps de l’Église est essentielle car si un membre souffre, c’est tout le corps qui souffre et les divisions ou un conflit entre ses membres serait une grosse perte voire une catastrophe. Les Églises doivent continuer de travailler ensemble et en cas de compétition, celle-ci doit être constructive et créer une saine émulation.

Mgr. Antiba a dressé un panorama général de la condition des Chrétiens au Moyen-Orient en rappelant les temps difficiles qu’ils traversent en Syrie, Irak, Palestine et Égypte [11]. L’Occident semble ne pas voir le sectarisme dont ils sont victimes et a oublié, comme les extrémistes musulmans, que les Chrétiens d’Orient ont donné de nombreux poètes, écrivains, artistes ou hommes politiques au Monde Arabe et ont participé à sa renaissance durant le 19ème et le 20ème siècle, la « Nahda ».

 

 

 

Les Chrétiens Arabes sont profondément enracinés dans l’histoire et la culture du Moyen Orient [12] comme en atteste par exemple l’existence de tribus bédouines chrétiennes en Jordanie ou dans un passé plus ancien en Arabie Saoudite. Le Christianisme a été la base de l’Islam dans la péninsule arabique et beaucoup l’ont oublié. Pour Mgr. Antiba « L’Orient a un grand besoin de retourner à ses racines chrétiennes » afin de ne pas perdre une partie de son héritage historique, culturel et spirituel mais aussi afin de retrouver la paix.

Mgr. Antiba a évoqué la situation préoccupante que connaît son diocèse : le 23 avril 2014 les forces rebelles ont attaqué le village de Kharaba, brûlé l’église locale, pillé les biens des villageois et kidnappés 49 d’entre eux [13]. Les extrémistes ont accentué les divisions communautaires et dans le Hauran la crainte des Chrétiens est devenue permanente alors que dans le passé l’évêque du Hauran était aussi appelé « évêque des tentes » car il guidait spirituellement de nombreuses tribus nomades locales. L’Église Melkite Grecque Catholique ne ménage pas ses efforts : le prédécesseur de Mgr. Antiba joue toujours un rôle de médiateur dans le conflit et une vingtaine d’otages ont pu être libérés sans que soit dépensée aucune somme d’argent. L’aide de Mgr. Antiba et de son prédécesseur est même demandée dans d’autres régions du pays. Tout en appelant l’Occident à cesser de financer et soutenir les groupes armés tels que Jabhat al-Nusra et Daesh, Mgr. Antiba a évoqué les pillages de tracteurs, voitures, générateurs et moutons commis par ces mêmes groupes. En dépit des difficultés Mgr. Antiba ne baisse pas les bras et a rappelé que sa « porte est toujours ouverte » tout en ajoutant qu’il n’a « jamais vu cela dans sa vie auparavant ». L’Église Melkite se dépense sans compter : le salaire de Mgr. Antiba et les sommes versées pour les intentions de messe sont intégralement dédiés à l’aide humanitaire. Évoquant les massacres et tueries ensanglantant le berceau du Christianisme Mgr. Antiba a également critiqué l’esprit néo-colonial de nombreux pays occidentaux qui cherchent à imposer la démocratie par la violence et la guerre.

 

 

 

L’Église Melkite Grecque Catholique apporte son aide à tous les Syriens et à la reconstruction du pays comme l’a indiqué Ghassan Chahin, tout en rappelant la responsabilité de chaque Chrétien face au drame qui se joue en Syrie et au Moyen Orient : « Si la Syrie perd le Christianisme, le monde perdra le Christianisme ».

 

 

Le point de vue de la diaspora chrétienne orientale et sa perception du conflit ou de l’attitude de l’Occident été évoqué par Johnny Messo. Ce dernier, qui a étudié en profondeur l’histoire du Christianisme, a exprimé sa sympathie sincère pour toutes les Églises d’Orient et rappelé qu’elles sont un héritage du Christianisme primitif qui a également influencé l’Islam. Le World Council of Arameans – Syriacs [14] est actif depuis le début du conflit et porte assistance aux réfugiés syriens comme ceux fuyant en Turquie ou en Grèce où ils sont arrêtés par la police ou parfois sujets à de mauvais traitements de la part de militants d’Aube Dorée. Le désespoir est tel que de nombreuses personnes ont envoyé des copies de leur passeport au Conseil Mondial des Araméens. Cette organisation aimerait que les Chrétiens ne quittent pas la Syrie mais face à la situation actuelle d’insécurité et de chômage il est difficile de leur demander de rester. Le WCA fournit notamment une aide juridique et a aidé à libérer des réfugiés syriens détenus en Grèce et en Turquie.

 

 

Selon Johnny Messo les médias occidentaux semblent être aveugles et sourds aux messages venant de nombreux Syriens et de leurs différents représentants comme les évêques ou le WCA. Ces derniers ont frappé aux portes du Conseil de l’Europe, de l’Union Européenne et des Nations Unies mais ces organisations n’ont pas pris leurs demandes en considération et M. Messo a rappelé que les réfugiés ont demandé directement de l’aide au WCA ou aux Églises et non à ces organisations régionales ou internationales. A l’instar de l’Irak la Syrie a été ramené au Moyen-Âge et en dépit des nombreux besoins criants en termes d’aide humanitaire celle-ci est sélective et ne touche pas ou que trop tardivement les minorités chrétiennes (cas de radiateurs livrés en été). « Trop c’est trop » a martelé à nouveau Johnny Messo avant de critiquer les gouvernements européens et occidentaux qui dépensent des millions de dollars en fourniture d’armes et en soutien aux rebelles alors que ces sommes seraient utiles aux Syriens.

 

 

Pour le président du Conseil Mondial des Assyriens la Syrie fait partie d’une longue liste de guerres par procuration ayant frappé auparavant l’ex-Yougoslavie, l’Afghanistan, l’Irak et la Libye. Les atrocités commises en Syrie sont une macabre répétition de la vague de violence qui a ensanglanté l’Irak : dans ce pays voisin des évêques ont été torturés et décapités, des femmes irakiennes chrétiennes violées et coupées en morceau parce qu’elles avaient voulu suivre des études universitaires. En dépit des propagandes de guerre passées la vérité a toujours fini par refaire surface et pour Johnny Messo il ne faut pas ignorer la responsabilité criminelle de Bush Jr. et Blair dans le conflit en Irak ainsi que celle des autres dirigeants occidentaux ou du Golfe dans le conflit syrien.

 

 

Comme en Syrie le nombre de Chrétiens en Irak et en Turquie a significativement chuté et il n’est pas inutile de se souvenir que dans ce dernier pays, au sud-est, les Chrétiens constituaient la large majorité de la population il y a encore 40 ans. Ce phénomène de disparition des communautés chrétiennes locales et l’exil des Chrétiens d’Orient touche l’Irak et la Syrie, aggravant du même coup l’annihilation de leur culture millénaire. Face à ce drame M. Messo a observé un certain black-out médiatique et s’est interrogé sur la notion d’éthique journalistique ainsi que le peu de soutien apporté par les institutions musulmanes de par le monde au sort des Chrétiens : aucune n’a condamné les persécutions et massacres visant les Chrétiens alors que ces derniers ont participé à la « Nahda », la renaissance culturelle de la civilisation arabe. Johnny Messo s’est interrogé également sur les raisons de ce silence face à des atrocités commises au nom de l’Islam et appelé les Chrétiens ainsi que tous les Syriens à s’unir car ils peuvent changer le cours des choses dans leur pays.

 

 

La conférence fut clôturée par l’annonce d’un projet de parrainage de familles syriennes chrétiennes permettant de les soutenir matériellement mais aussi d’établir par le biais de contacts

réguliers un véritable lien humain allant au-delà de la solidarité.

 

 

Gilles-Emmanuel Jacquet

Notes

 

 

[1] La première conférence au sommet des évêques catholiques et orthodoxes de Suisse en mai 2012 peut également être considérée comme un moment historique. Voir « 8-9 mai 2012: Première rencontre au sommet des évêques catholiques et orthodoxes en Suisse », Orthodoxie.com
[2] Voir Métropolite Hilarion de Russie, « The humanitarian tragedy of Syrian Christians : a challenge to the whole civilized world », Oriental Review, 21/11/2013
[3] « Christian hamlet escapes Syria war but falls prey to looters », Al Arabiya, 09/02/2013 et « We won’t accept anything but the Tradition of the Prophet », Orontes – Syrian Christians in a Time of Conflict, 28/10/2013
[4] Jamie Dettmer, « Syria’s Christians flee kidnappings, rape, executions », The Daily Beast, 19/11/2013
[5] Ibid.
[6] « Kanayé, nouveau village chrétien conquis par les djihadistes et imposition de la loi islamique », News.VA, 16/12/2013 et « Villaggio cristiano in mano ai jihadisti », Corriere del Ticino, 15/12/2013
[7] « Kanayé, nouveau village chrétien conquis par les djihadistes et imposition de la loi islamique », News.VA, 16/12/2013
[8] Ibid.
[9] Voir le site internet du Département des Relations Œcuméniques et du Développement du Partiarcat d’Antioche (1 et 2) et ainsi que les anciens rapports d’activité accessibles (1 et 2)
[10] Voir antiochian.org/content/humanitarian-update-syria et sur l’aide apportée par l’Église Catholique Romaine aux Chrétiens d’Orient voir notamment l’action de l’Œuvre d’Orient et de SOS Chrétiens d’Orient
[11] Sur la situation tragique des Coptes d’Égypte voir l’excellent ouvrage de Christine Chaillot, Les Coptes d’Égypte: Discrimination et persécutions (1970-2011), L’Œuvre Editions, Paris, 2011 et plus généralement aussi celui d’Alexandre del Valle, Pourquoi on tue des chrétiens dans le monde aujourd’hui ? La nouvelle christianophobie, Maxima Laurent du Mesnil Ed., 2012
[12] Voir notamment Alphonse de Lamartine, Voyage en Orient, Gallimard / Folio Classique, 2011
[13] « Christian village in Syria stormed by militants ; ousted family need help », Barnabas Fund, 02/05/2014
[14] Voir le site internet du World Council of Arameans – Syriacs

 
 

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13/06/2014

Chrétiens de Syrie : l’enjeu crucial de parler d’une seule voix (1/2)

 

 

                                                                               

 

 

 

 
 
 
 
Conférence de presse : « Chrétiens de Syrie : l’enjeu crucial de parler d’une seule voix ». Compte-rendu et photo par Gilles-Emmanuel Jacquet

 

Le jeudi 8 mai 2014 les représentants des principales Églises de Syrie se sont réunis à Genève afin d’alerter l’opinion publique occidentale sur les graves persécutions frappant les chrétiens de leur pays ainsi que les souffrances subies par l’ensemble du peuple syrien, toutes communautés confondues. La conférence de presse de l’après-midi [1] permit de rappeler que le conflit en Syrie est aussi une guerre médiatique et que par le passé les relations inter-communautaires étaient harmonieuses.

 

 

Les journalistes présents au Club Suisse de la Presse et le très grand nombre de personnes venues le soir au Temple de la Fusterie ont pu y entendre un compte rendu accablant sur la situation en Syrie ainsi qu’un vibrant mais aussi pressant appel à une réelle prise de conscience porté par d’éminentes personnalités telles que S.E. Mgr. Dionysius Jean Kawak (archevêque de Damas en charge de l’Office Patriarcal, Église Syriaque Orthodoxe), S.E. Mgr. Nicolas Balbaaki (évêque de Bloudan et assistant patriarcal à Damas, Église Grecque Orthodoxe), S.E. Mgr. Nicolas Antiba (archevêque de Bosra et Hauran, Église Melkite Grecque Catholique), S.E. Mgr. Giuseppe Nazzaro (ancien vicaire apostolique d’Alep et ancien Custode de Terre Sainte, Église Catholique Romaine), Samer Laham (directeur du département des relation œcuméniques et du développement du Patriarcat Grec Orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient – Damas), Ghassan Chahin (représentant de l’Église Melkite Grecque Catholique au sein du Haut Comité à l’Aide Humanitaire du Ministère des Affaires Sociales de Syrie) et Johnny Messo (président du « World Council of Arameans – Syriacs », Église Syriaque Orthodoxe).

 

 

Mgr. Dionysius Jean Kawak a expliqué que le conflit touchant son pays a poussé un tiers des chrétiens à fuir et que les Églises n’ont pas cessé de demander de l’aide, notamment humanitaire, tout en affichant leur volonté de dialoguer. Il a été évoqué également l’absence d’informations concernant le métropolite grec orthodoxe Mgr. Boulos Yazgi et le métropolite syriaque orthodoxe Mgr. Mar Gregorios Yohanna Ibrahim, enlevés le 22 avril 2013 près d’Alep.

 

 

Mgr. Nicolas Antiba a rappelé que dans le passé son archidiocèse de Bosra et Hauran était le grenier à blé de l’Empire romain puis de la Syrie : de très nombreux champs furent ravagés et détruits par les insurgés afin de créer une situation de famine et tenter de pousser une partie de la population à la révolte contre les autorités de Damas. Très peu de médias ont relaté le fait que les villages de l’archidiocèse de Bosra et Hauran ont été systématique vidés de leur population par les rebelles, les églises détruites et le fils d’un prêtre kidnappé à Kharaba. Le sort des Chrétiens locaux a été partagé par celui de leurs voisins musulmans qui ont été également forcé de fuir.

 

 

La tragédie qui touche la Syrie, son peuple et sa communauté chrétienne n’est malheureusement pas nouvelle pour la région comme l’ont évoqué Samer Laham puis Ghassan Chahin : l’Irak a connu le même sort et par le passé la Syrie a accueilli de nombreux réfugiés irakiens, Musulmans et Chrétiens, mais aussi libanais comme ce fut le cas en juillet 2006 lors du conflit opposant Tsahal au Hezbollah. La Syrie a toujours accueilli chaleureusement les réfugiés de pays voisins et porté assistance à tous, sans aucune discrimination et conformément à l’esprit de l’Évangile. Au drame des personnes déplacées et des Syriens fuyant leur pays s’ajoute une problématique de long terme constituée par la fuite de la jeunesse, des cerveaux et du capital mais aussi de la communauté chrétienne dont l’identité est profondément enracinée dans l’Histoire du Christianisme, de la Syrie et du monde arabe.

 

 

La perception occidentale des enjeux liés au conflit syrien et sa couverture médiatique n’ont pas suscité uniquement l’indignation de Johnny Messo ou des représentants des Églises de Syrie mais aussi celle de nombreux syriens, quelle que soit leur appartenance communautaire. Le président du World Council of Arameans a rappelé que ce conflit est ce qu’on appelle en anglais une « proxy war », une guerre par procuration et que par leurs choix les gouvernements occidentaux semblent ne pas être informés de ce qui se passe réellement en Syrie. Selon M. Messo l’aide humanitaire occidentale n’atteindrait pas certaines communautés chrétiennes et le bilan de cette tentative de « démocratisation » forcée en Irak puis en Syrie est simple : aucun réel système démocratique n’a émergé dans la région, le terrorisme et la violence n’ont pas cessé d’augmenter tout en annihilant d’anciennes cultures et sociétés.

 

 

Pour Johnny Messo comme pour de nombreux chrétiens d’Orient les médias destinés au grand public semblent être biaisés et leur partialité les a conduits à passer sous silence certains rapports de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme – une structure pourtant favorable aux rebelles – qui ne collaient pas avec leur approche du conflit. Le représentant des Araméens s’est aussi interrogé sur le fait que très peu (voire aucun) de gouvernements musulmans ou de chefs religieux musulmans dans le monde avaient condamné les atrocités commises à l’encontre des minorités comme les Chrétiens. La situation des minorités, notamment chrétiennes, d’Irak, de Syrie et du sud-est de la Turquie est passé sous silence et Messo a exprimé son espoir que l’Umma en parlera avant qu’il ne soit trop tard. Cette question de la survie des minorités ne concerne pas seulement les Chrétiens mais aussi les Alévis de Turquie qui ont décidé de soutenir les Araméens / Assyriens. Johnny Messo a ajouté que les Chrétiens d’Occident doivent comprendre que sans les Chrétiens d’Orient leur avenir en Occident n’est pas assuré : l’Orient est le berceau du Christianisme et une menace grave pèse sur leur héritage culturel et religieux. Les Chrétiens d’Occident doivent beaucoup à leurs frères d’Orient qui sont actuellement victimes d’un véritable processus de purification religieuse et culturelle mené par les djihadistes et les États qui les soutiennent.

 

 

Dans ce conflit il n’est plus question de démocratie comme l’a rappelé Mgr. Kawak car les rebelles veulent instaurer un Etat islamique basé sur la Charia, ce que rejettent tous les Chrétiens mais aussi un très grand nombre des Musulmans syriens. Le mouvement Daesh (autre nom de l’Etat Islamique d’Irak et du Levant) et les autres groupes rebelles salafistes comme le front Al Nusra ont montré à Raqqa et Deir ez-Zor que les minorités et les Chrétiens ne peuvent pas vivre avec eux et n’ont aucune place dans leurs projets. Pour Mgr. Kawak, une des solutions à cette crise ou du moins un des moyens d’en atténuer le degré de violence serait de faire pression ou sanctionner les pays finançant et soutenant les groupes djihadistes.

 

 

Pour Samer Laham il ne s’agit pas d’une guerre de religion ou d’une guerre contre les Chrétiens mais plutôt, comme l’ont montré les rebelles, d’une guerre contre les Syriens ainsi que les Musulmans : les réfugiés proviennent de toutes les communautés et ceux qui jouent la carte religieuse afin de déclencher un conflit réellement confessionnel sont les extrémistes armés. Ces derniers n’hésitent pas à détruire autant les mosquées que les églises ou à attaquer au mortier des écoles musulmanes et chrétiennes, provoquant la mort d’innocents. Dans ce qui est devenu une guerre médiatique, Samer Laham remarque que plus personne ne parle de la Libye ou des conséquences du Printemps Arabe et qu’il existe un manque criant d’analyses en profondeur de la situation en Syrie ou au Moyen-Orient. Ainsi il a été rarement fait état du soutien apporté par de nombreux musulmans syriens à leurs concitoyens chrétiens et à leur tristesse mutuelle devant la destruction des églises et mosquées d’Alep.

 

 

Comme l’a indiqué Mgr. Antiba, les principaux médias occidentaux sont accablés d’une certaine myopie et l’attaque d’un village de son diocèse n’a pas été relatée dans une presse ne s’intéressant visiblement pas aux « quelques morts » de Khoraba et disant trop souvent « Vous exagérez, vous exagérez…».

 

 

Un autre exemple de cette guerre médiatique est le cas du massacre de Jisr al-Choughour commis le 3 juin 2011 et ayant coûté la vie à plus de 120 policiers et membres des forces de sécurité. Présenté par de nombreux médias occidentaux comme un massacre commis par les forces loyalistes à l’encontre de leurs collègues qui s’étaient mutinés et avaient refusé de tirer sur une foule de manifestants, ces exactions auraient été perpétrées selon Mgr. Nazzaro par les forces rebelles après une embuscade. De nombreux policiers ont été égorgés, leurs corps mutilés, leurs têtes exposées sur les murs de leur caserne et les corps de certains jetés dans l’Oronte [2].

 

 

Selon Samer Laham il est également rarement fait état du fait que le gouvernement syrien continue de verser le salaire de ses fonctionnaires notamment dans les zones rebelles, de fournir certains services publics et maintenir certaines infrastructures. De la même manière le statut de la femme syrienne (plus libéral sous le régime actuel que sous un califat ou État basé sur la Charia) ou la nature laïque de la République Arabe Syrienne garantissant la liberté religieuse et protégeant les minorités ne sont presque jamais évoqués par les médias occidentaux qui se montrent si souvent concernés par cette problématique. Comme l’a rappelé Johnny Messo les vérités cachées sur le conflit en Irak ont refait surface et il en ira de même dans quelques années pour le conflit syrien.

 

 

Communiqué de presse publié par les représentants des Églises de Syrie (la version originale en anglais peut être consultée notamment sur le site du World Council of Arameans) auxquels se sont joints également S.E. Mgr. Anba Louka (évêque de Romandie et du Sud de la France – Église Copte Orthodoxe) et le père Goosan Aljanian (Église Orthodoxe Arménienne de Suisse) [3]:

 

 

« Nous, représentants des Églises Chrétiennes de Syrie, adressons aux dirigeants politiques et spirituels du monde jusqu’à leur plus haut niveau ce message commun : les Chrétiens parlant d’une même voix et joignant leur efforts peuvent faire beaucoup de choses afin de panser les plaies qui saignent et épuisent la Syrie et son peuple.

 

 

Les Chrétiens et leurs valeurs peuvent amener ensemble tous les hommes de bonne volonté de toutes les sphères de la société syrienne pour travailler ensemble afin de trouver des voies de façonner le futur du pays, garantissant une vie décente basée sur les principes de justice sociale et économique, de liberté de religion, de démocratie et de respect des droits civils et politiques.

La présence chrétienne en Syrie est enracinée depuis l’éveil du Christianisme. Cette présence doit être maintenue et préservée autant par les Chrétiens que par les Musulmans qui ont partagé au cours de l’Histoire le même destin et la même vie quotidienne. Ceci garantira une vie en commun en paix et en harmonie pour les générations à venir.

 

 

Nous appelons tous les protagonistes du conflit et ceux les soutenant de n’importe quelle manière d’arrêter d’entretenir cette guerre et de soutenir les crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

 

 

Nous appelons tous les acteurs internationaux à soutenir tous les Syriens de bonne volonté afin de rebâtir une Syrie basée sur les principes de respect de tous ses citoyens, sans égard à leur appartenance religieuse ou convictions personnelles, et de ne pas interférer dans ses affaires intérieures.

 

 

Nous appelons les médias à présenter la vraie réalité du conflit syrien, basé sur l’éthique journalistique et de ne pas défendre les intérêts d’États ou d’individus impliqués.

Nous sommes certains que nous sommes pas seuls car nous avons foi dans Celui qui a défait la mort et est ressuscité des morts le troisième jour.

 

 

Nous prions Notre Seigneur d’envoyer Sa Paix sur notre pays et l’humanité.

S.E. Mgr. Dionysius Jean Kawak
Archevêque de Damas en charge de l’Office Patriarcal, Église Syriaque Orthodoxe

S.E. Mgr. Nicolas Balbaaki
Évêque de Bloudan et assistant patriarcal à Damas, Église Grecque Orthodoxe

S.E. Mgr. Nicolas Antiba
Archevêque de Bosra et Hauran, Église Melkite Grecque Catholique

S.E. Mgr. Giuseppe Nazzaro
Ancien vicaire apostolique d’Alep et ancien Custode de Terre Sainte, Église Catholique Romaine

Samer Laham
Directeur du département des relation œcuméniques et du développement du Patriarcat Grec Orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient – Damas

Ghassan Chahin
Représentant de l’Église Melkite Grecque Catholique au sein du Haut Comité à l’Aide Humanitaire du Ministère des Affaires Sociales de Syrie

Johnny Messo
Président du « World Council of Arameans – Syriacs », Église Syriaque Orthodoxe »

Gilles-Emmanuel Jacquet

Notes

[1] « Chrétiens de Syrie : L’enjeu crucial de parler d’une seule voix », Club Suisse de la Presse, 08/05/2014
[2] Sur le massacre de Jisr al-Choughour et les différentes versions de ces événements voir « Syrie : 120 policiers tués à Jisr al-Choughour, La Presse.ca, 06/06/2011 ; Syria crisis: Investigating Jisr al-Shughour, BBC News, 22/06/2011 ; Guy Delorme, « Massacre de Jisr al-Choughour: des images dures et des visages banals », InfoSyrie, 31/08/2011 et Sylvain Dorient, « Syrie : stop à la désinformation ! », Aleteia, 14/05/2014.
[3] « Christians are peace makers and bridge builders among conflicting parties », World Council of Arameans – Syriacs, 08/05/2014

 

09:52 Publié dans Spirituel | Lien permanent | Commentaires (0)

22/04/2014

Inde : un pasteur protestant inculpé au Kerala

 
 
 

 

 

Le pasteur David Grant, membre des Evangelical Assemblies of God World Missions, et missionnaire en Inde depuis 35 ans, a été arrêté, ainsi que son épouse Beth, alors qu’il descendait de l’avion à l’aéroport de New Dehli lundi dernier. Une plainte avait été déposée contre lui en septembre 2013, après une de ses visites au Kerala. Les autorités indiennes lui reprochent d’avoir violé son statut d’étranger, en fait d’avoir évangélisé ce qui est quand même le propre d’un missionnaire… Il devait être présenté aujourd’hui même devant un tribunal de Kozhikode (Kerala) pour répondre de cette accusation. Sajan George, président du Global Council of Indian Christians (GCIC) a dénoncé cette interpellation qui trahit « la différence de traitement qui est réservée aux missionnaires chrétiens en Inde » alors que les hindouistes ne se gênent pas pour faire du prosélytisme en Inde et à l’étranger…

Source : Asia News

 

 

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