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29/10/2013

« Témoins de Jéhovah : la face occulte de la secte pédophile »

 

Cet article présente le dernier livre de Laurent Glauzy, Témoins de Jéhovah, les missionnaires de Satan (disponible ici) :

La secte des Témoins de Jéhovah est considérée comme religion officielle en Italie, en Norvège, en Slovaquie, ainsi qu’en Bulgarie. Dans ce dernier pays, elle fit croire à un allègement de ses positions concernant le refus des transfusions sanguines, auxquelles elle ne s’opposa que très tardivement, à partir de 1945. En mars 1998, la Commission européenne des droits de l’homme et la mafia politique bulgare entérinèrent l’accord lui octroyant le statut de religion.

À partir de documents inédits et traduits du néerlandais et de l’allemand, le livre Témoins de Jéhovah, les missionnaires de Satan, paru fin juin 2013,révèle l’identité de cette organisation ayant l’ambition d’être reconnue comme religion en France.

Une élite d’escrocs et de détraqués sexuels

Charles Taze Russell, né en 1852, en Pennsylvanie, descendant d’une famille juive, est le fondateur des Témoins de Jéhovah. Cette structure, issue du groupe des Étudiants de la Bible [nom des Témoins de Jéhovah avant 1931], apparait dans les années 1870. L’enseignement religieux du pasteur Russell s’appuie sur la seconde venue du Christ et la fin du monde. L’Armageddon a été annoncé en 1914, puis en 1915, 1918, 1925, 1941 et 1975 : « Un faux prophète réalise de fausses prophéties. » (De 18, 21)

Russell est un escroc. En 1911, il essaie de vendre une variété de semences de blé qui est censée pousser cinq fois plus vite que les autres, à un prix soixante fois supérieur à celui du marché. Un examen effectué par le gouvernement conclut que le « blé miraculeux » n’est autre qu’une semence tout à fait ordinaire. Ce pasteur propose à ses disciples des boules de coton « miraculeuses », des haricots « millénaires », une boisson du nom de « Santone » qui guérit soi-disant du typhus, ainsi que des préparations « secrètes » contre le cancer.

Russell est un détraqué sexuel. Sa femme le surprend maintes fois avec l’aide familiale et la secrétaire. Elle affirme qu’il lui est impossible d’être en compagnie d’une femme sans lui faire la cour.

Russell décède après l’inspection de sa mine d’argent de Santa-Fe-Express, le 31 octobre 1916. Sa mort est enveloppée de mystères. Selon ses fidèles, un complot fut ourdi par son successeur, Joseph Franklin Rutherford, pour prendre sa succession. Du poison mis dans son repas serait la cause de la mort. Quoi qu’il en soit, son cadavre est enlevé durant le voyage afin de procéder dans les plus brefs délais à l’embaumement. L’incinération se déroule selon le rite rosicrucien.

D’un point de vue moral, la vie de Rutherford est aussi scandaleuse que celle de Russell. Il fut condamné à deux reprises, en 1864 et 1867, pour comportement sexuellement déshonorant. Il fait également de la contrebande d’alcool avec le chef de la branche canadienne de la secte.

Le nouveau président annonce pour 1925 la résurrection des patriarches de l’Ancienne Alliance. Pour les accueillir, un somptueux palais est édifié dans le quartier le plus huppé de San Diego. Alors que ses disciples attendent en vain la venue d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Rutherford s’installe dans ce luxueux bâtiment. Connu pour ses invectives envers les gouvernants et l’Église catholique, il est publiquement accusé par un fidèle de visiter un cabaret de strip-tease. Il entretient une relation extraconjugale avec Bonnie Boyd, qui partage sa résidence de San Diego ; puis avec Vera Peal, qui l’accompagne lors de ses séjours en Europe.

Pédophilie et Franc-maçonnerie

Le journal norvégien Billedbladet NÅ du 5 octobre 1989 avertit que la hiérarchie de la nébuleuse internationale n’exclut pas les personnes ayant des mœurs sexuelles dépravées. Le journaliste Jan Fiksdal évoque les pratiques pédophiles d’un éminent membre norvégien, protégé par la secte. L’année suivante, en 1990, il abusera de treize autres enfants. Le 14 juillet 2002, un documentaire de la BBC, repris aux États-Unis par les chaînes CBS, CNN (mais pas en France), établit sur les témoignages de Bill Bowen - qui avait passé vingt ans au sein de la secte - l’existence d’un fichier secret faisant état de 23 720 cas de pédophilie. Il déclare : « Les pédophiles sont protégés par le système ».

La secte de Brooklyn a toujours bénéficié du soutien de la Franc-maçonnerie. Déjà, en janvier 1924, un certain Dr Fehrmann, en tant que témoin principal, présente au tribunal helvète de Saint-Gall une lettre du 27 décembre 1922, écrite par un Franc-maçon du 33e grade de la loge de Boston et adressée à un « frère » suisse. Le courrier est ainsi libellé : « Votre demande concerne l’Association internationale des Étudiants de la Bible. Il est certain que ces gens nous sont utiles. Nous leur offrons par des moyens connus, mais indirects, d’importants capitaux provenant de nombreux « frères » qui, pendant la guerre, ont gagné beaucoup d’argent. Cela ne met pas à mal leur portefeuille ! Ce sont des Juifs. (…) Le principe, pour envahir un pays est d’utiliser ses faiblesses et de miner ses piliers. En Europe, nos ennemis sont les protestants et les catholiques… »

Russell : l’ami du B’naï B’rith

Russell est, aux États-Unis, le premier et le plus grand précurseur du sionisme. Pour rendre attrayant le projet d’émigration vers la Palestine, il publie le journal hébreu Di Shtimme (La voix). Des millions d’exemplaires sont distribués gratuitement dans le monde entier. Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien, ambassadeur d’Israël aux Nations unies (1984-1988), déclare même : « Le rôle important du pasteur Russell comme combattant du sionisme ne peut être écarté. »

Selon les écrits de Russell, les Juifs seraient les seigneurs du monde et toutes les nations devraient se convertir au judaïsme. Les Juifs seraient, en ce qui concerne la morale (dont il est un fin connaisseur !) et l’intelligence, supérieurs aux chrétiens. Yona Malachy, ancien Premier ministre des Affaires religieuses de l’État d’Israël, décrit Russell comme un grand défenseur du sionisme. Russell est un ami de Stephen Wise, rabbin, franc-maçon et chef du B’naï B’rith, et entretint des liens très étroits avec les Morgan, Rockefeller, Rothschild et Warburg.

La collaboration avec l’Allemagne national-socialiste

Sous la direction de Rutherford, au début des années 1930, la secte opère un changement radical à l’égard des Juifs. Dès 1932, la secte prétend que les promesses sionistes de la Bible ne s’adressent pas aux Juifs, et que le sionisme est l’œuvre du démon. Les publications des Témoins de Jéhovah diffusent alors des déclarations antisémites. Dans la revue Trost du 15 juillet 1938, Rutherford soutient qu’il existe une alliance entre le peuple juif et l’organisation du diable.

Dans la Déclaration des faits, document de collaboration de la secte, Rutherford approuve la politique d’Hitler, et s’oppose à l’oppression de l’humanité par le grand capital, ainsi qu’à la Société des Nations. Il avance que Jéhovah et Jésus-Christ se seraient tenus du côté des nationaux-socialistes.

Malgré les flagorneries les plus basses de Rutherford, le Reich prononce l’interdiction de la secte le 29 juin 1933, en raison du désordre public qu’elle provoque. Par exemple, en Bavière, les Témoins de Jéhovah perturbent les funérailles de familles catholiques pour faire du prosélytisme.

Le 9 septembre 1934, lors d’un congrès international qui a lieu à Bâle, les Témoins de Jéhovah sont tenus de reprendre leurs activités de prédication en Allemagne. Cet acharnement condamne les adeptes à la dissidence et aux camps de concentration. Et, tandis que les objecteurs de conscience sont condamnés à mort, la secte encourage a contrario ses fidèles suisses à effectuer le service national. Ce double jeu assure en fait le maintien de la centrale de Berne. Le Département d’État américain est le plus grand allié de la secte, et nous supposons que la capitale suisse sert d’antenne pour communiquer des informations au pouvoir américain.

Fin 1942, Himmler transmet l’instruction de traiter avec maints égards les Témoins de Jéhovah dans les camps de concentration. À Auschwitz et Ravensbrück, ils reçoivent des papiers d’identité leur accordant un élargissement des droits de sortie. Les Témoins de Jéhovah prêchent leur foi auprès des autres détenus : dans son plan d’invasion de la Russie, le chef de la police du Reich entend se servir des Témoins de Jéhovah pour remplacer l’Église traditionnelle orthodoxe. En 1957, 40 % des Témoins de Jéhovah soviétiques ont connu les camps de concentration. En Sibérie, des villages entiers et des petites villes ont été gagnés aux enseignements de la secte.

Après la Seconde Guerre mondiale, Erich Frost, présenté comme un opposant au régime national-socialiste, est le nouveau dirigeant de la Société de la Tour de Garde, en Allemagne. Il révéla à la Gestapo les différents lieux de rendez-vous et les noms des adeptes. Alors que Frost aurait dû être frappé par une mesure d’exclusion, la direction de Brooklyn ferme les yeux. Ce collaborateur demeure un membre éminent de la secte jusqu’à sa mort, en 1987.

Les pratiques sataniques

Les Témoins de Jéhovah représentent une secte satanique. Leur Bible, la Traduction du monde nouveau, est passée par une multitude d’« améliorations », pour la faire coïncider avec leurs principes doctrinaires. Pour ce faire, l’organisation utilise les textes de Johannes Greber, prêtre catholique allemand excommunié qui, dans les années 1920, pratique des séances de spiritisme pour interpréter les Écritures.

Dans The Watchtower and the Masons, l’ancien officier US et pasteur Fritz Springmeier, soutient que Russell est un Templier. Il expose notamment que la Société de la Tour de Garde se traduit en hébreu par Mizpah : partie essentielle de la magie énochienne, pratiquée par les Illuminés de Bavière, de nombreuses sectes et les partisans du New Age. Il affirme que la direction de la secte parle dans la langue d’Énoch, réservée aux élites satanistes. Springmeier expose d’ailleurs dans 13 Bloodlines of the Illuminati que Russell fait partie des treize familles sataniques dirigeant le monde, parmi lesquelles se trouvent les Rockefeller, Rothschild, etc.

Dans ses parutions, la secte se sert de représentations subliminales et sataniques. À la page 17 de Vous pouvez vivre éternellement sur une Terre qui deviendra un paradis (1982), la chevelure du Christ, juste au dessus du front, cache le visage du diable.

En octobre 1992, est fondé le FIREPHIM. Ce cartel vise l’admission de sectes au rang de religion. Les Témoins de Jéhovah y côtoient les sorcières de la Wicca, la secte Moon (subventionnée par Rockefeller) et l’église de Scientologie jouissant du statut de religion en Espagne depuis 2008. Le fils du fondateur, Ron Hubbard, affirme que son père est le successeur d’Aleister Crowley. Le mage sataniste et Franc-maçon sacrifia 150 enfants par an entre 1912 et 1928 (Cf. : A. Crowley, In Magick in Theory and Practice, ch. 12).

De 1992 à 2001, les Témoins de Jéhovah ont été affiliés aux Nations unies en tant qu’Organisation non gouvernementale. La Bonne volonté mondiale, fondée en 1932, avait déjà été reconnue comme ONG par les Nations unies. Ce mouvement est une filiale de la Lucifer Trust qui, en 1922, pour plus de discrétion, se rebaptisa Lucis Trust ayant pour but avoué la destruction de l’humanité.

Décidément, la Commission européenne des droits de l’homme et l’ONU sont bien clémentes à l’égard des satanistes.

Laurent Glauzy

 

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22/10/2013

De la Gnose au Graal. Aperçus sur une tradition initiatique

 

Tels sont les titre et sous-titre du dernier ouvrage du professeur Lozac’hmeur, consacré au mystérieux conte du graal.
« Voyageant à travers le temps et les continents, ce travail universitaire pointu lève le voile sur l’une des plus célèbres énigmes ! »

176 p. 16 €. Editions des Cimes. Disponible ici.

4e de couverture :
« Le jeune Perceval, « le Fils de la Veuve », a été élevé par sa mère comme un sauvageon dans la forêt galloise.

Il assiste un jour au château du Roi Pêcheur à un étrange cortège où l’on porte une lance qui saigne et un plat mystérieux, le Graal, d’où émane une lumière éblouissante.
Intimidé, il n’ose poser aucune question et découvre trop tard que s’il avait demandé des explications, tous les hôtes du château et lui-même auraient connu un bonheur ineffable.

On ne saura jamais avec certitude ce que sont ces objets, Chrétien de Troyes, l’auteur du roman étant mort (vers 1185) avant d’avoir pu achever son récit.

Telle est la fameuse Énigme que depuis plus d’un siècle la critique érudite s’efforce de résoudre et autour de laquelle se développa au Moyen Âge l’immense cycle du Graal. Trois types de solutions ont été jusqu’ici avancées, selon que l’on a vu dans la procession chez le Roi Pêcheur une cérémonie eucharistique, une initiation manquée ou une scène empruntée à la mythologie celtique.

Après avoir reconstitué dans un précédent ouvrage (L’Énigme du Graal, éd. Mens sana, 2011) le schéma narratif universel dont dérive la légende de Perceval, l’auteur conduit dans cette étude la démarche à son terme.
A partir des données convergentes de mythes tels que ceux de Prométhée, d’Héphaïstos et de Cronos, il décrypte l’enseignement initiatique transmis par le récit originel et révèle l’identité du dieu dont le mystérieux Roi Pêcheur est la transposition.

L’auteur :
Médiéviste et celtisant, Jean-Claude Lozac’hmeur a enseigné la langue et la littérature françaises du Moyen Âge de 1970 à 1998 à l’université de Rennes II. »

 

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04/10/2013

BIBLE Les versets colériques du Coran( 7)

Reconquista (7).jpg

 

 

 

Théophile Desailles

 

 

 

ne trouve trace qu’à cinq reprises sous la forme hmd qui n’est ni un substantif

ni un générique, mais un simple qualificatif emprunté à l'hébreux.

L’ouvrage comporte trois autres parties :

 

Itinéraire des thèmes : Présentation et commentaires du tableau de

répartition des 6235 versets par sourates et par thèmes ; analyse et

commentaires détaillés de chacun de ces thèmes.

 

Itinéraire des valeurs : Cette partie reprend d’une façon synthétique les

éléments d’interprétation révélés par les approches analytiques de la partie

précédente. L’auteur ne prétend pas à l’originalité en ce domaine plus

fondamental et plus subjectif de la discussion sur les valeurs. Sa constante

référence est celle de « Judaïsme, christianisme et Islam » du regretté Père

Antoine Moussali, dont il avait reçu l’autorisation et les encouragements.

 

Itinéraire des origines : Cette partie récapitule les apports les plus récents

en matière d’histoire et de critique historique sur les origines religieuses et

guerrières de l’Islam. Le Coran lui-même contient des éléments utiles à la

compréhension de ces origines, que son obscurité de présentation dissimule, et

que l’analyse par thèmes de la deuxième partie permet de percevoir. Les

recherches se poursuivent, mais le scénario des origines commence à émerger

de façon assez précise dans l’esprit des spécialistes. Laurent Lagartempe en

donne une version éclairante en fin d’ouvrage.

* * * * * * * * * * * * * *

 

Le Cep n°27. 2ème trimestre 2004

 

 

 

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01/10/2013

Maroc : libérez Mohamed El Baldi !


 

 

 

 

Mohamed El Baldi, sujet marocain âgé de 34 ans, de la ville de Taounate, a été arrêté le 28 août dernier et condamné le 2 septembre à 30 mois de détention, et emprisonné dans de terribles conditions à Aïn Aicha.

 

Son crime : il s ‘est converti au christianisme et il ne l’a pas caché, ce qui est considéré comme un délit de prosélytisme.

On lui a donc appliqué la loi frappant de six mois à trente mois de prison tout coupable du délit d’attitude pouvant ébranler la foi du musulman !

Jusqu’ici, le royaume du Maroc, cher à beaucoup de Français, était pourtant encore un des rares pays d’islam à pratiquer certes une triste discrimination antichrétienne plutôt qu’à mettre en œuvre la persécution légale. C’est hélas désormais chose faite.

Le Maroc aussi réprouve donc et combat la liberté religieuse au mépris total de l’article 18 de la Déclaration des droits de l’homme de 1948 qu’il a signée.

Chrétienté-Solidarité Persécutions appelle donc tous ses militants et amis à soutenir la mobilisation de l’opinion internationale, et française en particulier, pour que le Maroc respecte son engagement. Il faut pour cela signer la pétition qui sera adressée à sa majesté le roi Mohammed VI.

Pour signer la pétition :

https://secure.avaaz.org/fr/petitio...

Chrétienté-Solidarité Persécutions 70, boulevard saint Germain 75005 Paris

09:52 Publié dans Spirituel | Lien permanent | Commentaires (0)

19/09/2013

Martin Luther.

 La convention.jpg

Son irruption fracassante sur la scène européenne en 1517 (dénonciation du trafic des indulgences) est celle d'une nouvelle façon de penser, sentir, pratiquer le christianisme : le protestantisme.

 

1) Une ambition familiale...foudroyée ! (1483-1505)

2) "Le moniage de Luther n'est pas une anecdote" (l'historien L. Febvre) (1505-1517)

3) Un moine "sans indulgence" (1517-1525)

4) Le guide d'un nouveau catéchisme (1525-1546)

 

1) Une ambition familiale...foudroyée ! (1483-1505)

Né le 10 novembre 1483 à Eisleben (Thuringe) d'un père exploitant (mine de cuivre) et d'une mère ménagère, Martin Luther est élevé dans une bourgade (Mansfeld) peuplée de marchands et de mineurs. Cet enfant sensible et nerveux manifeste rapidement une vive intelligence qui suscite chez son père l'espoir d'une élévation sociale. Destiné à une carrière de juriste, il rentre d'abord chez les Frères de la Vie Commune (1497) où il reçoit une première imprégnation religieuse. Ses études à l'université d'Erfurt révèlent un travailleur assidu qui obtient sans peine les titres de bachelier (1502) puis de maître des arts (1505).
   C'est au cours de ce fatidique été 1505 que la trajectoire de Luther, jusque là conforme aux attentes familiales, va s'infléchir brusquement. Ce jeune homme fraichement diplomé, sur le point d'embrasser la magistrature, est aussi un être désorienté, fragilisé par de fréquentes crises d'angoisse, obsédé surtout par la mort et par le salut de son âme. Ce jour d'orage d'été où la foudre tombe à quelques pas seulement de lui fait basculer son destin : ce feu du ciel est interprêté par l'esprit torturé de Luther comme un signe divin, un avertissement salvateur. Il sent son âme en péril. Il voit dans cette foudre une parfaite allégorie, sorte de matérialisation de ses peurs et confirmation qu'il suit une mauvaise voie.
   Quelques heures après, Luther, 22 ans, décide de stopper les études "profanes" et rejoint l'existence rude et austère des moines augustins d'Erfurt. Il consacrera désormais toute sa vie à Dieu et à la recherche des "moyens" permettant d'accéder à la certitude heureuse du salut de l'âme.

 

2) "Le moniage de Luther n'est pas une anecdote" (l'historien L. Febvre) (1505-1517) 

Prières, jeûnes, veilles et mortifications, lectures, isolement... Le moine Luther est docile aux rigueurs de la vie en couvent et s'affirme comme un frère augustin scrupuleux, ce qui lui vaut d'être ordonné prêtre dès 1507 et d'occuper la chaire de philosophie. Mais son âme éprise de certitudes ne trouve pas l'apaisement. Ce Dieu terrible, vengeur, implaçable dont les contours se dessinent à travers livres, paroles des supérieurs ou oeuvres d'art des chapelles fait douter Luther de sa capacité à atteindre le salut. Il se met à étudier directement les textes bibliques, se livre à des réflexions personnelles qui l'éloignent des enseignements de la poussièreuse et figée scolastique. Son ardente quête est encouragée et stimulée par le Docteur Johannn von Staupitz, éminent vicaire général des Augustins de toute l'Allemagne qu'il rencontre en 1508. Cet homme permet à Luther d'approfondir sa pensée en lui facilitant l'accès à l'université de Wittenberg. Luther y obtient plusieurs titres (baccalauréat, licence, doctorat, tous entre 1509 et 1512) ainsi que la fonction de prédicateur à l'église de la ville (1514). Déjà éveillé par un important voyage à Rome où Luther avait pu contempler la déliquescence des moeurs de la ville des Borgias et du pape Jules, ces activités professorales et de prédicateur permettent à Luther d'affirmer ouvertement et définitivement sa théologie personnelle, opposée à celle de Rome et que l'affaire des indulgences allait exacerber et enteriner.

 

Luther Martin.jpg

 

3) Un moine "sans indulgence" (1517-1525)

Le jour précédent la Toussaint 1517, le moine augustin Luther affiche sur la porte de la chapelle du chateau de Wittenberg les "95 thèses sur la vertu des indulgences" où se trouve dénoncée avec force la sécurité d'une fausse paix de l'âme que l'indulgence papale est sensée apporter en échange de subsides servant à la construction de Saint-Pierre de Rome. Ce geste spectaculaire de critique d'un abus existant dans l'Église lui vaut d'être dénoncé à Rome par l'archevêque Albrecht de Mayence qui avait cautionné la décision papale : l'acte de naissance de la Réforme luthérienne est consommé. Dès cet instant, Luther est emporté dans des épreuves et des controverses multiples.
   Face à la papauté, Luther -qui ne cherche absolument pas une quelconque rupture- campe ferme sur ses positions théologiques présentées comme devant ramener le christianisme à sa source et à sa pureté. Grâce à la protection précieuse du grand Électeur de Saxe et bénéficiant d'une popularité croissante dûe à l'imprimerie, Luther parvient progressivement à faire contrepoids à la toute puissante Rome. Et c'est finalement cette papauté qui pousse Luther au schisme et à l'accouchement d'une seconde alternative au catholicisme. Après trois ans de débats, l'Église comdamne et excommunie Luther (Bulle "exsurge domine" du 15 juin 1520) ainsi que son oeuvre naissante qui subit un premier autodafé à Louvain (8 octobre 1520). Luther scelle son destin et celui d'une partie de l'Europe chrétienne en brûlant la bulle papale (10 décembre 1520). Convoqué devant la Diète de Worms qui devait décider de la mise au ban impérial, le fougueux moine déclare alors face au césar germanique et légat du pontif romain Charles Quint : «rétracter quoique ce soit, je ne puis ni ne veux... car agir contre sa conscience, ce n'est ni sûr ni honnête». Ce jour de 18 avril 1521 consacre de manière irréversible la rupture. Luther, qui considère à présent Rome comme l'antéchrist, ne cessera plus de dénoncer fermement les abus de l'Église tant matériaux que moraux.
   Rédigé en 1520, Le petit traité de la liberté chrétienne concentre l'essentiel de sa pensée, développée et approfondie dans le Manifeste à la noblesse allemande et La captivité de Babylone : l'Église invisible (opposée à l'Église romaine) est celle de la vraie foi, selon laquelle l'homme n'est sauvé du désespoir que par la grâce divine intérieure et non par une autorité extérieure qui passerait l'éponge.
   Présent sur tous les fronts, lutteur obstiné et infatigable, Luther doit aussi veiller à se démarquer de l'humanisme incarné par Érasme et dont il stipendie les sources de la pensée (antiquité païenne) et la tiédeur des positions à l'encontre de Rome (composer avec elle plutôt que tenter de la renverser) : le Serf artitre (1525) symbolise cette rupture Réforme/Humanisme.(Voir aussi la page sur Érasme).
   Enfin, Luther combat certains disciples trop zélés. Les émeutes paysannes de 1525 et les scènes de pillages au sein des églises catholiques lui offrent l'occasion de refuser l'amalgame entre sa position critique à l'égard de Rome et l'anticléricalisme primaire : il condamne les "briseurs d'images" et soutient sans ambiguïté la répression des violences paysannes.
   Sa vie privée illustre sa théologie : il épouse une ancienne nonne, Catherine de Bara, qui lui donnera six enfants et un mariage heureux.

 

4) Le guide d'un nouveau catéchisme (1525-1546)

La constante progression des idées de Luther et l'organisation de la vie des premières communautés réformistes que les figures emblématiques de Bucer (Allemagne du Sud), Calvin (Suisse) ou Mélanchthon dirigent et développent, ont transformé le mouvement qui s'est métamorphosé en un nouveau catéchisme et son fondateur en guide. Face aux attentes, Luther organise avec précision le culte protestant (Messe allemande, 1526) et compose un véritable manuel pour l'instruction de la jeunesse (Petit Catéchisme, 1529), mais aussi pour celle des pasteurs (Grand Catéchisme). En 1530, la célèbre Confession d'Augsbourg, rédigée par Mélanchthon et approuvée par Luther, est présentée devant la diète présidée par Charles Quint soucieux de régler le conflit religieux. Cette "Confession" constitue la référence incontournable de la catéchèse protestante.
   Les quinze dernières années de la vie de Luther témoignent de la même inlassable activité. En dépit de la maladie de la pierre qui le fait souffrir dès 1527, Luther suit la diffusion de sa théologie et ne cesse de préciser sa réflexion : le duché de Saxe, le Brandebourg, la Scandinavie, la France, l'Angleterre sont frappés par le bacille luthérien. La ligue de Smalkade qui combat Charles Quint (1547) lorsqu'il demande l'application de l'Édit de Worms et la restitution des biens de l'Église, est l'illustration de la détermination protestante. Lorsque le moine meurt le 18 février 1546, il laisse une oeuvre immense (l'édition critique réunit cent volumes). L'Europe chrétienne, lacérée par le scalpel de la "brute mystique" (dixit Nietzsche), n'aura plus jamais le même visage. Un visage convulsé qui a pris connaissance de la modernité et va s'éloigner, dans la souffrance, du dogmatisme poussiéreux du moyen-âge.

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