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16/03/2018

Deux Arguments Clés:

 

 

 

Terre 1.jpg

 

 

 Démontrant l’Hypothèse d’une Terre Jeune

 

 

Par Julien Perreault

 

 

 

Dans le présent article, j’aimerais vous donner quelques arguments clés qui soutiennent l’hypothèse d’une terre jeune. En effet, il sera discuté d’un âge approximatif qui se mesure en milliers d’années plutôt qu’en millions ou en milliards d’années. Les gens ont beaucoup de difficulté à admettre que la terre puisse exister depuis moins de vingt mille ans. La société s’est fait bombarder de publicités sur le fameux 4,5 milliards d’année. Ce chiffre a été obtenu avec la datation radiométrique (qui fait appel à un grand nombre d’hypothèses incertaines). Eh bien voici un fait fort intéressant : avec les mêmes méthodes, les scientifiques peuvent arriver à un âge de moins de 12 000 ans.

 

 

Il est important de noter que les processus évolutionnistes de mutation génétique et de sélection naturelle nécessitent des périodes très longues. Autrement dit, on ne peut croire à l’apparition des espèces par évolution si nous ne pouvons admettre préalablement que la terre est très vieille (en l’occurrence, 4,5 milliards d’années). Nous sommes forcés de conclure que l’âge que les évolutionnistes donnent à la terre est une doctrine fondamentale à la croyance évolutionniste. Si nous démentons cette doctrine, la théorie de l’évolution s’écroule. Voyons maintenant deux calculs simples qui devraient faire douter sérieusement les évolutionnistes sur l’âge de la terre.

 

 

Je voudrais maintenant démontrer ce que je viens d’affirmer :

 

 

La désintégration de l’uranium et du thorium contenus dans la croûte terrestre produit de l’hélium – 4. Or, cet hélium – 4 traverse la croûte terrestre et se dilue dans l’atmosphère. Si nous connaissions la quantité approximative d’uranium et de thorium présente dans la croûte terrestre, il serait possible de déterminer la quantité d’hélium – 4 qui s’ajoute chaque année dans l’atmosphère. Dans son livre Nuclear Geology (John Wiley, New-York, 1954), Henri Paul démontre que l’émanation d’hélium – 4 dans l’atmosphère est supérieure à 3 x 10 11 g par an.

Il est aussi connu que l’atmosphère contient actuellement 3,5 x 10 15 g d’hélium – 4. Le temps requis pour produire une telle quantité d’hélium – 4 serait donc :

 

 

 

(Quantité actuelle d’hélium – 4) / (Taux de production d’hélium – 4 par année)

 

 

3,5 x 1015 g / 3 x 1011 g par an = 11 667 ans

 

 

Certains affirment que ce calcul est trop simple parce qu’il ne tient pas compte du fait que l’hélium – 4 pourrait s’échapper de l’atmosphère pour se perdre dans l’espace. Ce contre-argument n’est qu’une supposition non fondée puisqu’il n’existe aucun indice d’une telle fuite. Bien au contraire, le professeur Melvin Cook, dans son article de la revue Nature de janvier 1957, a montré qu’il y a de fortes possibilités que de l’hélium – 4 pénètre dans l’atmosphère. Cela aurait pour effet de diminuer l’âge de la terre obtenu par la méthode de datation à l’uranium-thorium-hélium.

Examinons maintenant la discipline qui étudie la dégradation du champ magnétique bipolaire de la terre. Elle constitue un des principaux arguments qui confirment le jeune âge de la terre. Cet argument a été développé par le Dr Thomas G. Barnes, professeur de physique à l’université du Texas. Il est important de noter que la dégradation du champ magnétique terrestre constitue un processus mondial, mesuré depuis presque 150 ans (et non depuis quelques années seulement comme pour les processus de désintégration radioactive).

 

 

 

Ce champ magnétique est généré de l’intérieur de la terre par les courants circulant dans le noyau terrestre. Puisque ces courants sont extrêmement forts et qu’aucun mécanisme ne permet de les maintenir, le champ magnétique de la terre se dégrade. Cette dégradation n’est pas affectée par les conditions atmosphériques (température, pression, etc.) à la surface de la terre puisque, comme nous l’avons mentionné précédemment, le champ magnétique terrestre est généré de l’intérieur de la terre. Les données recueillies de 1835 à 1965 sur la force du moment magnétique M (en ampères-mètres2) ont permis de conclure que le champ magnétique se dégrade de façon exponentielle. La demi-vie de cette dégradation est d’environ 1 400 années. Cela signifie que dans 1 400 ans, la force du champ magnétique terrestre sera la moitié de ce qu’elle est présentement. Aussi, il y a 1 400 ans, sa force était le double de ce qu’elle est présentement. Prenons comme point de départ la mesure de la force du champ magnétique de 1965 : 0,31 Gauss . Si nous doublons la force du champ magnétique à chaque tranche de 1 400 ans passées, nous obtenons :

 

 

 

 

 

Force du champ

 

magnétique

Date

(en Gauss)

1965

0,31

565

0,62

-835

1,24

-2235

2,48

-3635

4,96

-5035

9,92

-6435

19,84

-7835

39,68

-9235

79,36

-10635

158,72

-12035

317,44

-13435

634,88

-14835

1 269,76

-16235

2 539,52

-17635

5 079,04

-19035

10 158,08

-20435

20 316,16

-21835

40 632,32

 

 

 

Si la terre avait été créée il y a environ 20 000 ans, la force de son champ magnétique à sa surface aurait été d’environ 20 000 Gauss, donc plus élevée que le champ situé entre les pièces polaires du plus puissant aimant de radar. Le Dr Barnes a observé qu’il n’est pas très plausible que le noyau terrestre ait pu rester cohérent dans de telles conditions. Nous avons donc un argument très solide qui permet de conclure que l’origine du moment magnétique de la terre, par conséquent la terre elle-même, remonte à moins de 20 000 ans.

 

 

Ainsi, en se basant sur la désintégration de l’uranium et du thorium contenu dans la croûte terrestre de même que sur l’étude de la force du champ magnétique terrestre, on ne peut conclure qu’à l’évidence d’une terre jeune. Les calculs ont été démontrés et les résultats sont concordants entre les deux arguments. Par ailleurs, il est bien intéressant de constater combien les contestations évolutionnistes de ces deux phénomènes sont farfelues et sans fondement sinon celui de vouloir refuser l’existence du Créateur.

 

 

Basé sur le livre  » Quel est l’âge de la terre ?  » du Dr A.J. Monty White, Centre Biblique Européen

 

 

 

 

Terre 2.jpg

13/03/2018

9 mars, journée de la femme : grande veillée des Sentinelles à Paris:

 

 

 

 

 

Dans notre monde, l’altérité des sexes est contestée avec par exemple la théorie du genre qui n’existe pas, mais qui fait l’objet d’un enseignement sournois. L’indifférenciation est promue comme un style de vie à la mode. Ce refus des déterminismes naturels est une des sapes qui vise à faire s’effondrer le socle anthropologique de notre société. 

 

 

 

 

 

 

 

Dans notre monde, des femmes sont réduites en esclavage. Il n’est pas comparable aux traites arabo-musulmane ou transatlantique. Cet asservissement revêt de multiples formes. Combien de jeunes filles issues de familles d’immigration récente sont mariées de force dans leurs pays d’origine ? Combien de femmes subissent un asservissement domestique dont elles ne peuvent échapper, parfois maintenue dans ce carcan par une violence physique et psychique continue ? Combien de prostituées remettent les fruits de leur travail sordide à des proxénètes ?

 

 

Dans notre monde, certes pas à l’intérieur de nos frontières, mais pas si loin que ça, des femmes vendent d’autres services pudiquement désignés comme « reproductifs ». Certaines vendent leurs ovules, d’autres portent l’enfant qu’elle céderont à sa naissance. La marchandisation du corps humain qu’implique la gestation pour autrui est bien là. L’hypocrisie des élites qui nous gouvernent atteint ici son summum : elles maintiennent une interdiction sur le territoire mais facilitent la transgression dans des pays où le prolétariat des gestatrices n’est pas protégé, et elles organisent la promotion de cette pratique à grand coup de sentimentalisme médiatique, afin de la rendre socialement plus acceptable.

 

 

Pour certains, rien ne doit s’intercaler entre l’individu démuni et l’ogre du marché triomphant. Parce que les femmes sont plus fragiles dans notre monde brutal et violent, des Sentinelles choisissent de veiller à cette occasion de la Journée de la Femme. Cette veille des Sentinelles ne sera pas genrée : tous les sexes sans exception sont les bienvenus, avec toujours les mêmes recommandations : respecter le silence, les distances entre chacun de nous, l’absence de signes distinctifs et la bienveillance.

 

 

A bientôt.

 

 

Des Sentinelle

 

08:55 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

09/03/2018

Le Coran à la lettre:

 

 

     
 
 
Je ne fais que citer le bouquin et j’insiste : n’essayez pas de faire ça chez vous…                     
     
         

Pourquoi les djihadistes de l’EI coupent-ils des têtes?

 

 

La réponse, pour ces intégristes fous furieux qui en font une lecture littérale, se trouve dans la sourate 8 de leur livre saint. C’est simple comme une recette de cuisine.

 

 

Lisez plutôt. Les mécréants, se sont les autres. Le prophète et le messager, c’est leur chef.

 

 

12. Et ton Seigneur révéla aux Anges: «Je suis avec vous: affermissez donc les croyants. Je vais jeter l’effroi dans les cœurs des mécréants. Frappez donc au-dessus des cous et frappez-les sur tous les bouts des doigts.

 

 

13. Ce, parce qu’ils ont désobéi à Allah et à Son messager.» Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager… Allah est certainement dur en punition!

 

 

39. Et combattez-les jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus d’association, et que la religion soit entièrement à Allah. Puis, s’ils cessent (ils seront pardonnés car) Allah observe bien ce qu’ils œuvrent.

 

 

57. Donc, si tu les maîtrises à la guerre, inflige-leur un châtiment exemplaire de telle sorte que ceux qui sont derrière eux soient effarouchés. Afin qu’ils se souviennent.

 

 

59. Que les mécréants ne pensent pas qu’ils Nous ont échappé. Non, ils ne pourront jamais Nous empêcher.

 

 

60. Et préparez contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le vôtre, et d’autres encore que vous ne connaissez pas en dehors de ceux-ci mais qu’Allah connaît. Et tout ce que vous dépensez dans le sentier d’Allah vous sera remboursé pleinement et vous ne serez point lésés.

 

 

65. Ô Prophète, incite les croyants au combat. S’il se trouve parmi vous vingt endurants, ils vaincront deux cents; et s’il s’en trouve cent, ils vaincront mille mécréants, car ce sont vraiment des gens qui ne comprennent pas.

 

 

67. Un prophète ne devrait pas faire de prisonniers avant d’avoir prévalu [mis les mécréants hors de combat] sur la terre. Vous voulez les biens d’ici-bas, tandis qu’Allah veut l’au-delà. Allah est Puissant et Sage(19).

 

 

Ne voyez pas là une « incitation à la haine raciale », une provocation ou une apologie du crime contre l’humanité ! Je ne fais que citer le bouquin et j’insiste : n’essayez pas de faire ça chez vous…

 

 

 

06/03/2018

Colloque du CEP :

 

 

CEP 1.jpg

 

 

JOURNÉE EN ÎLE-DE-FRANCE
Samedi 7 avril 2018

 

Collège & Lycée polyvalent La Salle Saint-Nicolas,

 

Entrée de l’auditorium : 6 Rue Vaudétard, 92 132 Issy-les-Moulineaux. [1]

 

Science et Société : les influences réciproques

 

 « Dans les trésors de la sagesse sont les maximes de la science » (Sirac 1, 25)

 

Programme

 

 900  Ouverture. Accueil des participants.

 930  Du carbocentrisme à la climatomancie : la science écartelée.

Benoît Rittaud

1100  L’apport des vaccinations à la santé publique :

la réalité derrière le mythe. 

Michel Georget

 

 1215 Repas

 

1400 L’institution militaire, victime ou dernier recours d’une science dévoyée?

Contrôleur général des armées (E.R) Jacques Bonnet

 15 h15 Pause : dédicace de leurs ouvrages par les conférenciers

 1545  Les reliques devant la science

Dr Jean-Maurice Clercq 

1700 Clôture

 

___________________________

 

Pour assister à cette journée de conférences, prière de remplir et renvoyer la fiche d’inscription correspondante, accompagnée de votre chèque de règlement, à l’adresse suivante :

 

CEP,  Cidex 811, 16 rue d’Auxerre  89 460 Bazarnes

 


N.B : Pour tout renseignement complémentaire, contactez le secrétaire, Alain Collet : soit par courriel : s.cep@wanadoo.fr; soit par téléphone au 03 86 31 94 36 (possibilité de laisser un message sur répondeur en cas d’absence).

 

 

[1]  On peut utilement se reporter au plan d’accès consultable en ligne sur : http://www.st-nicolas.org/plan-dacces-a-st-nicolas

 

 

·         Transports publics : accès facile par le métro (ligne 12, station « Corentin Celton »)

·         Voiture : le samedi, il est facile de trouver des places pour se garer dans les environs immédiats des bâtiments.

 

 

 

CEP 2.jpg

02/03/2018

Le puritanisme aux Etats-Unis, du Mayflower aux télévangélistes:

 

 

 

 
 
 
 
Michel Duchein
Inspecteur général honoraire des Archives de France:
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le terme « puritanisme » n'a jamais désigné une Église particulière, ni même une doctrine cohérente et définie. C'est, historiquement, une forme du protestantisme, issue idéologiquement du calvinisme genevois et affirmée en Angleterre, à partir des années 1560, en réaction contre l'anglicanisme officiel jugé trop proche de « l'idolâtrie » catholique. C'est aussi, plus généralement, un état d'esprit religieux marqué par l'austérité des mœurs et la notion de la responsabilité individuelle du chrétien devant Dieu, sans l'intermédiaire d'un clergé investi d'une autorité sacramentelle.
 


L'esprit puritain n'est pas propre à une confession définie. Il imprègne profondément les Églises presbytériennes, méthodistes, baptistes, quakers et beaucoup d'autres florissantes aux États-Unis. En 1989, on dénombrait dans ce grand pays cent sept « dénominations », c'est-à-dire cent sept Églises indépendantes, chiffre en évolution constante ! Sans revenir en détail sur l'histoire, complexe entre toutes, de ces innombrables Églises issues du protestantisme, de leurs variations, fusions, scissions, rapprochements ou séparations, Michel Duchein en étudiant ici le puritanisme aux Etats-Unis, nous permet d'explorer la psychologie de l'homo americanus, depuis l'arrivée du Mayflower jusqu'aux télévangélistes.
 


L'Américain, homme religieux:
 
 


Nous nommerons ici « Américain » le citoyen des États-Unis, faute d'un inexistant vocable « États-unien » qui serait évidemment plus approprié.
 


Tout observateur, même superficiel, de la vie du peuple américain est frappé par la place qu'occupe la religion dans son univers mental. Déjà Tocqueville, en 1835, remarquait que les références à la Bible y faisaient partie du langage courant dans toutes les classes de la société et que personne n'y professait ouvertement l'athéisme ou l'agnosticisme, contrairement à la société française de la même époque. Un universitaire moderne, Jean Guiguet, écrivant en 1971, fait à peu près la même remarque : « la particularité la plus déconcertante des États-Unis est l'intégration de la religion à la vie quotidienne […] la religion est partie intégrante de la vie sociale ».
 


Cette place éminente tenue par la religion aux États-Unis va d'ailleurs de pair avec la plus grande liberté de conscience et de culte, inscrite dans la Constitution de 1791 et dans son premier Amendement. Tout Américain, ou à peu près, appartient à une « dénomination », chrétienne ou non, et cela fait partie de son identité sociale, au même titre que sa couleur de peau et sa profession.
 


Jusque vers les années 1850, le protestantisme, sous ses diverses formes, a dominé le paysage religieux américain, avec une forte coloration puritaine. L'arrivée massive d'immigrants irlandais, puis italiens, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, puis enfin mexicains au XXe siècle, a introduit une puissante communauté catholique, d'ailleurs fort variée. On compte aujourd'hui environ cinquante millions de protestants, toutes confessions confondues, et quarante-huit millions de catholiques, sans compter trois millions cinq cent mille épiscopaliens ou anglicans.
 


Est-ce à dire que tous les Américains sont férus de théologie et brûlent d'une foi ardente ? Évidemment non. Deux phrases souvent citées, l'une du président Franklin Roosevelt, l'autre du président Eisenhower, sont assez révélatrices. Alors que Mrs. Roosevelt demandait à son mari s'il croyait fermement à tout ce qu'il avait appris au catéchisme, il répondit : « Franchement, je n'y ai jamais beaucoup pensé. Je ne crois pas qu'il soit bon de trop penser à ces choses-là. » Et Eisenhower : « Notre gouvernement ne peut tenir debout sans reposer sur une foi religieuse, mais peu importe laquelle. » Nul doute que le président George W. Bush, pour sa part, ait une foi beaucoup plus solide que celle de son prédécesseur Roosevelt ; de toute façon la démocratie américaine est fermement fondée sur une relation explicite d'alliance avec Dieu dans la tradition de l'Ancien Testament : In God we trust, « en Dieu est notre confiance ».
 


C'est donc bien dans l'histoire qu'il faut chercher les racines profondes de cette union traditionnelle.
 
 


Les « Pères pèlerins » et les fondateurs des colonies anglaises d'Amérique:
 


Au début du XVIIe siècle, l'Amérique du Nord était encore un continent vierge pour les Européens, mises à part quelques sporadiques et éphémères tentatives d'implantations espagnoles, françaises et anglaises en Floride, Caroline, Canada et Californie, pour emprunter les appellations actuelles.
 


Tout change avec les règnes des rois anglais Jacques I (1603-1625) et Charles Ier (1625-1649), lorsque l'intransigeance religieuse de ces deux souverains, champions déterminés de l'anglicanisme, pousse à l'émigration des groupes de « dissidents » puritains, désireux à la fois de vivre librement leur foi et de fonder, dans le Nouveau Monde, de « nouvelles Jérusalem », autrement dit des communautés vivant selon la loi de Dieu telle que l'énonçaient la Bible et les grands réformateurs, Calvin en tête. La motivation religieuse puritaine est donc à l'origine même de ces premières implantations.
 


Ces différents groupes sont, au départ, indépendants les uns des autres. Au début, même, ils s'ignorent pratiquement, dans l'immense étendue de la côte qui s'étend du 44e au 32e degré de latitude nord, du Maine à la Géorgie : il y a 3 200 km à vol d'oiseau de Portland à Savannah. Plus tard seulement, ils se rapprocheront les uns des autres, apprendront à vivre en bon voisinage et, à la fin du XVIIIe siècle, s'uniront en une fédération qui sera le noyau des États-Unis d'aujourd'hui. Mais chacun d'eux a sa propre histoire, sa propre organisation et, pendant longtemps sa propre personnalité religieuse.
 


La date la plus symbolique est celle du 21 décembre 1620, lorsqu'aborda au Cap Cod, par 40 degrés de latitude nord, dans ce qui est aujourd'hui État de Massachusetts, un groupe d'une centaine de puritains anglais, connu plus tard sous le nom de Pilgrim Fathers, les « Pères pèlerins », qui avaient voyagé à bord du Mayflower. Pendant les onze semaines de la traversée, les « pèlerins » s'étaient liés par un contrat, le Mayflower Compact, qui allait devenir la constitution de la nouvelle colonie : stricte observance de la foi et du culte calviniste, vie communautaire intense, discipline sociale et morale sans faille. La colonie, après des débuts difficiles, finit par s'implanter malgré les conditions climatiques défavorables, et s'accrut ensuite par de nouveaux arrivants. La ville de Boston, fondée en 1630, devint sa capitale, après l'échec de la première implantation plus au sud à New Plymouth. Plus tard elle fut absorbée par la nouvelle colonie du Massachusetts.
 


Les Pères Pèlerins du Mayflower n'étaient pourtant pas les premiers colons anglais établis dans cette partie du monde. Dès 1606 une compagnie commerciale avait fondé, avec charte royale, la colonie de Virginie – en souvenir de la Reine Vierge Élisabeth Ière – dans la zone fertile de la baie de Chesapeake, appelée à une grande prospérité grâce à la culture du tabac : mais il ne s'agissait pas, dans ce cas, d'un établissement religieux.
 


On retrouve, en revanche, des groupes de puritains sur plusieurs autres points de la côte de ce qui allait devenir la « Nouvelle Angleterre » : sur la presqu'île de Manhattan, où ils changent en New York la Nouvelle-Amsterdam fondée par les Hollandais – qui avait elle-même succédé à la Nouvelle-Angoulême des Français ; à New Haven ; à Rhode Island ; ailleurs encore. Le pasteur John Donne, en 1622, leur donne comme but à atteindre « de créer un pont entre le vieux monde et le Royaume du Ciel, d'écrire un nouveau chapitre du Livre des Chroniques pour en faire le Livre de la Vie » À New Haven, le pasteur John Davenport veut établir le nouvel Israël, la terre des Élus.
 


Toutes ces colonies ont en commun, du moins au début, des conditions d'existence difficiles, mais aussi une stricte discipline sociale. L'intolérance à l'égard des déviations morales ou doctrinales est générale, comme à peu près partout en Europe à la même époque. Ces communautés ont des gouverneurs, élus par les freemen – les hommes libres, ce qui excluait les domestiques – ou nommés par le roi. Elles s'administrent plus ou moins librement, dans un esprit fortement communautaire.
 


Faisant notablement exception, le Maryland, fondé en 1632 par lord Baltimore, ami de Charles Ier, est un refuge pour les catholiques et accueille volontiers des anglicans. Ceux-ci s'implantent aussi en Virginie et en Caroline du Nord et du Sud – ainsi nommées en l'honneur de Charles Ier et de Charles II.
 


Une mention toute particulière doit être faite de la Pennsylvanie, fondée en 1681 par le quaker William Penn. Bien que différent du calvinisme et de toutes les autres confessions connues alors en Angleterre – refus de tout clergé, de tout sacrement, libre inspiration de chaque fidèle par l'Esprit de Dieu – le quakerisme ou Société des Amis, fondé par George Fox vers 1647 se caractérise, sous la direction de William Penn, par une grande tolérance et par un esprit démocratique rare à l'époque. Par l'austérité des mœurs et la fidélité à la Bible, il se rattache néanmoins au puritanisme. La fertilité du pays, l'activité des colons, font bientôt de la Pennsylvanie, autour de sa capitale Philadelphie – étymologiquement « l'Amour des frères » – la région la plus peuplée et la plus prospère de la Nouvelle Angleterre.
 


La Bible et la Révolution américaine:
 


Comme en Europe, le XVIIIe siècle est, dans les colonies anglaises d'Amérique du Nord, l'époque d'un certain apaisement des querelles religieuses. Même si l'irréligion affirmée y est exceptionnelle, les différences entre les diverses confessions ou « dénominations » tendent à s'estomper – le catholicisme mis à part, qui reste fortement minoritaire avant le milieu du XIXe siècle.
 


En 1773, au moment où éclate à Boston la révolte contre la métropole anglaise, premier acte de la « Révolution américaine », aucune des colonies n'est plus liée à une confession religieuse exclusive. Ni Washington ni Jefferson ne sont des zélotes intolérants ; Jefferson est même plutôt proche du déisme des philosophes français. Aussi les textes fondateurs de la nouvelle République proclament-ils, dès le début, la liberté de croyance et de culte ; les juifs, toutefois, resteront longtemps exclus des fonctions officielles, réservées à « tous les chrétiens de quelque dénomination que ce soit ».
 


Néanmoins, l'esprit religieux est toujours profondément ancré dans le pays. L'exclusivisme puritain des premiers colons subsiste dans certaines communautés : « Que soient maudits ceux qui vivent sans religion autant que ceux qui adhèrent à une mauvaise religion », déclare le pasteur Simpson en Nouvelle Angleterre. Et surtout les « dénominations » se multiplient, animées par la ferveur de prédicateurs inspirés, pour la plupart venus d'Europe, tels les méthodistes fondés en Angleterre par John Wesley, les baptistes, mennonites et Frères moraves nés en Allemagne et Europe centrale, les hamish de Hollande, sans compter toutes les variétés des presbytérianistes, congrégationalistes et « revivalistes ». Toutes ces confessions, fort différentes entre elles, ont en commun d'être imprégnées d'esprit puritain, parfois poussé à l'extrême ; ainsi les hamish, qui vivent comme en vase clos, refusent toute compromission avec « l'esprit du siècle ». Toutes, aussi, pratiquent une certaine forme de démocratie interne, même les épiscopaliens – anglicans – qui, sous l'autorité de leurs évêques en viennent à organiser leur vie paroissiale avec une forte participation des fidèles laïcs.
 


Ainsi, dès l'origine, et avec des nuances, le protestantisme teinté de puritanisme est à la source de la démocratie américaine ; phénomène reconnu par tous les observateurs européens, dont Tocqueville et l'historien K.H.Tawney : « La révolution que les puritains ont opérée dans les esprits et dans les relations de l'individu avec la société trouve son reflet dans l'organisation de la démocratie américaine telle que l'ont conçue les pères de la Constitution ».
 


Le puritanisme et l'appel du Grand Ouest:
 


À partir des années 1820, l'appel de l'Ouest devient une des caractéristiques essentielles du peuple américain. Une fois franchis le Missouri et le Mississippi, les grandes plaines, puis les Montagnes Rocheuses, et pour finir la côte Pacifique, exercent un attrait irrésistible : c'est la « destinée manifeste » devenue un des mots d'ordre des États-Unis.
 


Dans cette vaste migration d'où sortiront les États-Unis modernes, les motivations économiques jouent évidemment leur rôle : vastes terres à cultiver, pâturages illimités pour les troupeaux, terrains de chasse, forêts à exploiter. Mais, pour beaucoup, l'idée d'une Terre Promise, d'un nouveau Canaan, est aussi déterminante. L'exemple le plus célèbre de cette marche du « peuple de Dieu » à l'appel de son guide est celui des mormons, ou « Saints des derniers jours », qui ont reçu la lumière divine par leur prophète John Smith en 1830 : Salt Lake City est fondé en 1847, après un exode où les souvenirs bibliques côtoient à chaque instant les réalités du XIXe siècle. Même si les mormons constituent une religion à part, en marge du christianisme historique, l'esprit puritain est extrêmement présent dans leur société, à l'exclusion toutefois de l'organisation démocratique, tout à fait étrangère tant à John Smith qu'à son successeur Brigham Young.
 


Indépendamment des mormons, d'innombrables communautés confessionnelles peu ou prou puritaines déménagent vers l'ouest et s'y implantent, créant les nouveaux États qui, peu à peu s'agrègent à l'Union primitive : ce sera la Bible Belt, la « ceinture biblique », qui qualifie parfois aujourd'hui encore les grandes plaines du Middle West. Pour un observateur étranger, les différences entre une communauté presbytérienne, une communauté méthodiste, une communauté congrégationaliste, peuvent paraître minimes ; pour les intéressés eux-mêmes, un esprit d'œcuménisme s'établit et gagne du terrain, même si certains groupes – les mennonites, les hamish, et bien sûr les mormons – restent irréductibles dans leur particularisme.
 


Mais, vers 1850-1860, le grand problème qui divise la société américaine n'est plus religieux : c'est celui de l'esclavage. Or, sur ce point, les diverses confessions adoptent des attitudes variées. Les épiscopaliens sont, dans l'ensemble, favorables au maintien de l'esclavage des Noirs, jugé nécessaire à l'exploitation des grands domaines de tabac ou de coton du sud. Au contraire, les méthodistes, les presbytériens, et surtout les baptistes et les quakers, jugent l'esclavage incompatible avec la notion d'égalité des hommes devant Dieu – notable différence avec l'Afrique du Sud, où les calvinistes hollandais seront, jusqu'au bout, les champions de l'apartheid et de la suprématie des Blancs.


La guerre de Sécession (1861-1865), qui coupe les États-Unis en deux camps ennemis, aura ses conséquences au plan religieux. Si 1'épiscopalisme demeure bien implanté dans le sud blanc, les anciens esclaves noirs se rallient en masse aux Églises baptistes et méthodistes, où ils donneront naissance, avatar assez inattendu du culte calviniste, aux gospel songs qui feront leur célébrité.
 


Le puritanisme dans la société américaine d'aujourd'hui:
 


Il serait certes exagéré de qualifier de puritain l'ensemble de la société américaine d'aujourd'hui. La liberté des mœurs qui caractérise, notamment, toute une partie de la jeunesse, tant en Californie que dans les grandes métropoles de la côte Est, n'a vraiment plus rien à voir avec l'austérité des Pères Pèlerins du Mayflower.
 


Mais la persistance de l'esprit religieux, la référence permanente à Dieu, aux notions de Bien et de Mal – Good and Evil, chers au président George W. Bush, au langage de la Bible, sont évidentes pour tout observateur de la vie américaine. Le spectacle de la foule new-yorkaise après l'attentat meurtrier du World Trade Center, le 11 septembre 2001, était éloquent : tous, jeunes, vieux, blancs, noirs, ouvriers, employés, s'exprimaient spontanément en termes religieux, sans parler évidemment du Président.
 


On sait le poids politique que représentent aux États-Unis, au niveau des États comme au niveau fédéral, les groupes confessionnels ; on sait aussi le succès des « télévangélistes », qui utilisent la télévision comme véhicule de leur zèle religieux, ainsi que la force des mouvements « revivalistes », directement issus du vieux puritanisme calviniste. Il serait injuste d'attribuer au puritanisme les excès du fondamentalisme qui, ici ou là, se crispent sur une interprétation littérale de la Bible et veulent interdire dans les écoles l'enseignement de théories aussi « hérétiques » que l'évolutionnisme darwinien ou le système copernicien du cosmos. Mais l'esprit de Jean Calvin, qui faisait brûler vif Miguel Servet, n'est pas entièrement absent de ces fanatismes – qui ne sont pas sans évoquer, d'ailleurs, l'intégrisme de certains groupes islamiste au premier plan de l'actualité mondiale.
 


Quant à l'influence possible du puritanisme sur la prospérité économique des États-Unis depuis le XVIIIe siècle, c'est là un sujet beaucoup trop complexe pour être abordé, fût-ce brièvement, ici. La thèse fameuse de Max Weber sur l'éthique protestante et le capitalisme (1901) se prête à bien des interprétations, et d'ailleurs, malgré sa célébrité, elle n'est pas un dogme intangible. On ne peut que constater que les grands États industriels de la cote Est, d'où est sorti l'essor capitaliste du pays, sont aussi ceux où les colons puritains s'étaient établis les premiers, mais ce n'est pas le cas de la Californie, ni du Texas, tout aussi prospères aujourd'hui.
 


Il faut donc éviter les généralisations trop hâtives et trop hasarder ses conclusions, s'agissant d'un pays si vaste et si complexe. Mais il est indéniable que l'esprit puritain, même s'il n'est plus aussi exclusivement lié à telle ou telle confession particulière qu'au XVIIe siècle, reste un des éléments constitutifs de la mentalité de l'homo americanus et de la société où il vit.
 
 
 
Michel Duchein
 
 

09:33 Publié dans Spirituel | Lien permanent | Commentaires (0)