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03/06/2016

30 mai 1431 : mort Jeanne d’Arc ; son cœur resté intact miraculeusement, après le bûcher:

 

 

 

 

 

D’après les témoignages le cœur de la sainte fut l’objet d’un miracle : dans l’impossibilité de le consumer, le bourreau l’a jeté dans la Seine.

 

Concernant sa mort et ce fait, voici la déposition de frère Isambard de la Pierre, dominicain ayant assisté aux événements :

 

« A son dernier jour, Jeanne se confessa et communia. La sentence ecclésiastique fut ensuite prononcée. Ayant assisté à tout le dénouement du procès, j’ai bien et clairement vu qu’il n’y ut pas de sentence portée par le juge séculier. Celui-ci était à son siège, mais il ne formula pas de conclusion. L’attente avait été longue. A la fin du sermon, les gens du roi d’Angleterre emmenèrent Jeanne et la livrèrent au bourreau pour être brûlée. Le juge se borna à dire au bourreau, sans autre sentence : « Fais ton office ! »

 

Frère Martin Ladvenu et moi suivîmes Jeanne et restâmes avec elle jusqu’aux derniers moments. Sa fin fut admirable tant elle montra grande contrition et belle repentance. Elle disait des paroles si piteuses, dévotes et chrétiennes que la multitude des assistants pleurait à chaudes larmes. Le cardinal d’Angleterre et plusieurs autres Anglais ne purent se tenir de pleurer ; l’évêque de Beauvais, même lui, versa quelques pleurs.

 

 

Comme j’étais près d’elle, la pauvre pucelle me supplia humblement d’aller à l’église prochaine et de lui apporter la croix pour la tenir élevée tout droit devant ses yeux jusqu’au pas de la mort, afin que la croix où Dieu pendit, fût, elle vivante, continuellement devant sa vue.

 

C’était bien une vraie et bonne chrétienne. Au milieu des flammes, elle ne s’interrompit pas de confesser à haute voix le saint nom de Jésus, implorant et invoquant l’aide des saints du paradis. En même temps elle disait qu’elle n’était ni hérétique, ni schismatique comme le portait l’écriteau. Elle m’avait prié de descendre avec la croix, une fois le feu allumé, et de la lui faire voir toujours. Ainsi je fis.

 


A sa fin, inclinant la tête et rendant l’esprit, Jeanne prononça encore avec force le nom de Jésus. Ainsi signifiait-elle qu’elle était fervente en la foi de Dieu, comme nous lisons que le firent saint Ignace d’Antioche et plusieurs autres martyrs. Les assistants pleuraient.

 

 

Un soldat anglais qui la haïssait mortellement avait juré qu’il mettrait de sa propre main un fagot au bûcher de Jeanne. Il le fit. Mais à ce moment, qui était celui où Jeanne expirait, il l’entendit crier le nom de Jésus. Il demeura terrifié et comme foudroyé. Ses camarades l’emmenèrent dans une taverne près du Vieux-Marché pour le ragaillardir en le faisant boire. L’après-midi, le même Anglais confessa en ma présence à un frère prêcheur de son pays, qui me répéta ses paroles, qu’il avait gravement erré, qu’il se repentait bien de ce qu’il avait fait contre Jeanne, qu’il la réputait maintenant bonne et brave pucelle ; car au moment où elle rendait l’esprit dans les flammes il avait pensé voir sortir une colombe blanche volant du côté de la France.

 

 

Le même jour, l’après-midi, peu de temps après l’exécution, le bourreau vint au couvent des frères prêcheurs trouver frère Martin Ladvenu et moi. Il était tout frappé et ému d’une merveilleuse repentance et angoissante contrition. Dans son désespoir il redoutait de ne jamais obtenir de Dieu indulgence et pardon pour ce qu’il avait fait à cette sainte femme : « Je crains fort d’être, damné, nous disait-il, car j’ai brûlé une sainte ».

 

 

Ce même bourreau disait et affirmait que nonobstant l’huile, le soufre et le charbon qu’il avait appliqués contre les entrailles et le coeur de Jeanne, il n’avait pu venir à bout de consumer et réduire en cendres ni les entrailles ni le coeur. Il en était très perplexe, comme d’un miracle évident. »

 

 

Et cet extrait de la déposition de Jean Massieu, huissier :

 

« Accompagnée de frère Martin, Jeanne fut conduite et liée, et jusqu’au dernier moment elle continua les louanges et lamentations dévotes envers Dieu, saint Michel, sainte Catherine et tous les saints.
En mourant, elle cria à haute voix : Jésus !

 

Je tiens de Jean Fleury, clerc et greffier du bailli, qu’au rapport du bourreau, le corps étant réduit en cendres, le coeur de Jeanne était resté intact et plein de sang.


On donna ordre au bourreau de recueillir tout ce qui restait de Jeanne et de le jeter à la Seine, il le fit. »

 

 

 

 

 

04:24 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0)

22/03/2016

Oui, le peuple français est historiquement de race blanche et de religion chrétienne:

 

 

     
 
 
 Si elle renonce à préserver son identité raciale, ethnique, culturelle et religieuse en abandonnant tout projet de « remigration » des populations inassimilables présentes sur son sol, alors, ajouterait le Général, « la France ne sera plus la France ! »
 
 
 
 

Juriste
Fonctionnaire au ministère des finances
         

 
 
 
      

Les réactions aux récents propos tenus par Nadine Morano sur un plateau de télévision révèlent, une fois encore, l’acharnement de l’oligarchie politico-médiatique à nier l’identité de la nation française, sans pour autant opposer d’arguments sérieux aux mots du général de Gaulle, repris à son compte par l’intéressée : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »

 

 

La question de l’identité nationale conduit à réfléchir à la notion de peuple. Dans La République, Cicéron affirme : « Par peuple, il faut entendre, non tout un assemblage d’hommes groupés en un troupeau d’une manière quelconque, mais un groupe nombreux d’hommes associés les uns aux autres par leur adhésion à une même loi et par une certaine communauté d’intérêt. »

Pour compléter cette approche, je rappellerai la formule de Charles Maurras : « La France n’est pas une réunion d’individus qui votent, mais un corps de familles qui vivent. »Un peuple, malgré ses querelles intestines, est en effet constitué par l’ensemble de ces cellules de base de la société qui assurent la pérennité de la nation par le renouvellement des générations, qui partagent la même langue, la même culture, les mêmes valeurs morales, la même religion et qui acceptent souverainement l’autorité d’un pouvoir jugé légitime capable de les défendre à l’intérieur de frontières protectrices.

 

Si la France a reçu quelques apports, au demeurant très marginaux et d’origine européenne, de populations immigrées à compter du milieu du XIXe siècle et jusqu’aux années 1970, il reste que depuis les premiers siècles de son existence, elle a connu une stabilité raciale, ethnique et culturelle remarquable reconnue par tous les historiens honnêtes.

 

 

Chrétienne et même catholique par la grâce du baptême de Clovis, converti « au Dieu de Clotilde » après la bataille de Tolbiac en l’an 496, la France a construit une civilisation singulière, expression du génie propre de son peuple.

 

 

Alors qu’est refusée aux Français, comme à l’ensemble des Européens, toute velléité de revendication de leur identité particulière, la plupart des autres peuples peuvent, sans encourir la condamnation des grandes consciences onusiennes, réclamer le droit à perdurer dans leur être en refusant l’immigration de populations exogènes.

 

Ainsi, à l’intérieur même de l’Afrique, bien des États cherchent à préserver leur intégrité en refusant l’arrivée d’étrangers issus de tribus différentes, venus pourtant de contrées limitrophes. Soucieux de l’intérêt de son peuple, un dirigeant de Côte d’Ivoire revendiqua naguère le droit de protéger « l’ivoirité » de son pays. Quant au poète et homme politique antillais Aimé Césaire, n’a-t-il pas évoqué le « génocide par substitution »de la population de la Martinique ?

 

Enfin, le destin du peuple juif apparaît emblématique à cet égard : pour ne pas disparaître en tant que communauté spécifique, il veille à assurer sa descendance en appelant ses enfants à convoler exclusivement entre coreligionnaires.

 

 

Si elle renonce à préserver son identité raciale, ethnique, culturelle et religieuse en abandonnant tout projet de « remigration » des populations inassimilables présentes sur son sol, alors, ajouterait le Général, « la France ne sera plus la France ! »

 

 

09:03 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0)

30/01/2015

28 janvier : mort de Charlemagne, roi de France, empereur d’Occident:

 

 

 

 

 

Charlemagne du latin Carolus Magnus, ou Charles Ier dit « le Grand » dans la nomenclature qui commence avec Clovis, né en 742 et mort le 28 janvier 814 à Aix-la-Chapelle, est le membre le plus éminent de la dynastie franque à laquelle il a donné son nom alors qu’il n’en est pas le fondateur : les Carolingiens.

 

 

 

Fils de Pépin le Bref, il est roi des Francs à partir de 768, devient par conquête roi des Lombards en 774 et est couronné empereur à Rome par le pape Léon III le 25 décembre 800, relevant une dignité disparue depuis l’an 476 en Occident

 

 

Monarque guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes militaires, en particulier contre les Saxons païens dont la soumission a été très difficile et violente (772-804), mais aussi contre les Lombards en Italie et les Musulmans d’Espagne.

 

 

 

 

 

 

 

Souverain réformateur, soucieux d’orthodoxie religieuse et de culture, il protège les arts et les lettres et est à l’origine de la « renaissance carolingienne ».

 

 

 

Son œuvre politique immédiate, l’empire, ne lui survit cependant pas longtemps. Se conformant à la coutume successorale germanique, Charlemagne prévoit dès 806 le partage de l’Empire entre ses trois fils. Après de nombreuses péripéties, l’empire ne sera finalement partagé qu’en 843 entre trois de ses petits-fils (traité de Verdun).

 

09:34 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0)

24/01/2015

Ordre des Chevaliers Teutoniques (2)

      

Le déclin de l'ordre:

Bataille de Grunwald (ou de Tannenberg), le 15 juillet 1410
L'État teutonique à son apogée vers 1410

La consolidation et l'émergence au sud du royaume de Pologne, christianisé et uni depuis 1386 au grand-duché de Lituanie par mariage dynastique, menacent directement la suprématie des chevaliers dans la région.

Le tournant est atteint lorsque la crise larvée entre les deux ennemis héréditaires éclate en 1410. La bataille de Grunwald (ou de Tannenberg) voit une coalition lituano-polonaise dirigée par le roi Ladislas II Jagellon écraser l'armée des Teutoniques. La bataille se solde par plus de 13 000 morts dans les rangs de l’Ordre, parmi lesquels le grand maîtreUlrich von Jungingen.

La contre-offensive polonaise est arrêtée par le commandeur de Schwetz, Heinrich von Plauen qui, en s’enfermant au château de Marienbourg, résiste pendant deux ans à toutes leurs attaques. Le traité de Thorn (Toruń, en polonais) restaure une situation proche du statu quo ante bellum (même situation qu'avant la guerre), imposant seulement aux assiégés une amende et la cession de territoires peu étendus.

Une guerre civile se produit au début de la deuxième moitié du XVe siècle. Les adversaires des chevaliers se tournent vers le roi Casimir IV de Pologne en 1454. Marienbourg est définitivement investie par les Polonais cette même année, lorsque le grand maître est obligé de vendre le château de cette ville pour éponger les dettes de l'ordre et de son administration. Le grand maître se réfugie alors à Königsberg qui devient ainsi la nouvelle capitale.

L'État teutonique en 1466

À l’issue de la guerre de Treize Ans, le second traité de Thorn (1466) cède la Prusse royale (partie ouest) et la ville de Dantzig à la Pologne, et fait de l’État teutonique un vassal de cette dernière. Les chevaliers ne disposent plus à ce moment que de la Prusse originelle (partie est), sur laquelle ils ne sont que partiellement souverains, puisque vassaux des Polonais. Ce dernier revers ne fait que confirmer l’inéluctable décadence de l'ordre.

En 1525, le grand maître de l'Ordre, Albert de Brandebourg-Ansbach, adoptant les recommandations de Luther, quitta l'état religieux et transforma le patrimoine de sa communauté en une principauté qui devint le berceau de l'État prussien. Une partie des chevaliers, restés catholiques, décident d’élire leur propre grand maître - Walter de Cronberg - et intentent un procès contre Albert de Brandebourg qui est mis au ban du Saint-Empire. Ils transfèrent leur siège à Mergentheim en Franconie et se réimplantent dans le Saint-Empire romain germanique.

En 1805, Napoléon accorde le droit, par le traité de Presbourg, à l’empereur d’AutricheFrançois Ier de nommer comme grand maître un prince de sa famille, à qui reviennent tous les revenus de l’organisation. Le 24avril1809, à Ratisbonne (Bavière), l’empereur des Français prononce sa dissolution. Désormais, seules subsistent quelques commanderies isolées en Autriche et à Utrecht. Un semblant d’ordre est rétabli en 1834, mais il reste exclusivement sous tutelle autrichienne.

L’ordre aujourd'hui:

Armoiries du grand maître de l'ordre Teutonique

L'ordre reçoit sa forme actuelle en 1929 : il devient un institut religieux clérical de droit pontifical.

Avant la Seconde Guerre mondiale, Adolf Hitler tente de récupérer l'image historique des chevaliers teutoniques pour exacerber le sentiment d'identité nationale. En effet leur passé de "conquérant des peuples slaves" est utile dans une propagande anticommuniste et qui souligne la supposé supériorité des races germaniques sur les races slaves. Par la suite, il prend des mesures restrictives contre ce qui reste de l'ordre teutonique, notamment par des saisies de biens, de terres, et en emprisonnant le grand maître. Il les suppose allié des juifs et des francs-maçons et cherche donc à les détruire.

Malgré les brimades, les chevaliers vont continuer pendant la guerre à soigner les blessés de tous les clans et de toutes les nations, ils cacheront aussi bien des enfants juifs que des partisans communistes et ils veilleront à ce que les soldats de la Wehrmacht aient droit à des procès équitables en 1945, ils éviteront à beaucoup d'être exécutés sommairement

Les Teutoniques se décrivent aujourd'hui ainsi : « La véritable chevalerie n'est pas déterminée sous la forme d'une épée de combat qui est dépassée aujourd'hui, mais plutôt par l'engagement au Christ Roi, la protection et la défense des victimes, opprimées, méprisées et des nécessiteux. Cette attitude est la recherche des actuels frères, sœurs et familiers de l'ordre Teutonique, fidèle à la devise d’aider et de guérir ensemble ».

Les chevaliers teutoniques sont aujourd'hui environ un millier :

  • 100 frères (dont certains sont aussi prêtres), liés par les trois voeux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.
  • 200 sœurs
  • 700 affiliés, ou « familiers », ou « Marians », laïques ou d'état ecclésiastique, qui cherchent à entériner les efforts de l'ordre pour promouvoir son entreprise et à réaliser ses idéaux.

L'ordre a aussi le droit d'inclure dans les provinces des oblats ou oblates.

La communauté est divisée en provinces, bailliages et commanderies (pour les familiers).

En 1957, l'ordre a acheté une maison à Rome qui est le siège du Procureur général de l'ordre, et qui sert aussi de maison d'hôtes.

Les frères et sœurs sont réparties à travers cinq provinces : l'Autriche, le Tyrol du Sud, l'Italie, la Slovénie, l'Allemagne et la République tchèque et la Slovaquie.

Les familiers sont répartis dans les bailliages et commanderies suivants : Allemagne, Autriche, Tyrol du Sud, "ad Tiberim" à Rome, le Bailliage de la République tchèque et de la Slovaquie, et dans la commanderie indépendante d'Alden Biesen en Belgique; il y a aussi des familiers dispersés dans d'autres pays.

Le grand maître est aujourd'hui supérieur général et chef suprême de l'ordre. Il reçoit après son élection la consécration d'abbé épiscopal et possède le rang d'évêque, privilège qui est accordé à l'Ordre teutonique depuis 1933. Depuis 1923, la Grande Maitrise est exercée par des prêtres qui sont élus pour six ans par les frères et sœurs délégués au chapitre général.

Hiérarchie de l'ordre teutonique:

            Chapitre général    
 
                   
 
    Ratsgebietiger   Grand-maître
  Chancellerie  
   
                                         
                                         
Grand-commandeur   Grand-maréchal     Grand-hospitalier   Grand-trésorier   Grand-commissaire  
 
                                               
                                 
                                 
                         
  Maître
de Germanie
    Maître
de Livonie
    Maître
de Prusse
 
 
                                 
 
  Bailli                        
 
                                 
 
  Commandeur     Commandeur     Commandeur  
 

 

 

                                                  

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16/01/2015

Ordre des Chevaliers Teutoniques (1)

 
Type Ordre militaire caritatif
Création 1191
Reconnaissance canonique 1198
  communauté religieuse
   
 

L’ordre de la Maison de Sainte-Marie-des-Teutoniques (Ordo Domus Sanctæ Mariæ Teutonicorum), plus connu sous le nom d’ordre des Chevaliers teutoniques (Deutscher Ritterorden ou Deutschritter-Orden en allemand), d’ordre Teutonique ou de maison des chevaliers de l'hôpital de Sainte-Marie-des-Teutoniques à Jérusalem (Haus der Ritter des Hospitals Sankt Marien der Deutschen zu Jerusalem, en allemand), est un ordre militaire chrétien issu du Moyen Âge.

Les armes de l’ordre sont constituées d'une croix de sable, chargée d’une croix potencée au champ d’argent. Saint Louis permit d’y adjoindre quatre fleurs de lys d’or.

Histoire

La fondation en Terre Sainte:

L’ordre Teutonique est fondé en Terre sainte, à Saint-Jean-d'Acre, du temps des Croisades, et reconnu comme ordre hospitalier en 1191 par le pape Clément III. Il a pour racine l'hôpital Sainte-Marie-des-Teutoniques à Jérusalem, fondé en 1128 par des pèlerins germaniques originaires de Brême et de Lübeck pour soigner leurs compatriotes, grâce aux fonds du duc Frédéric de Souabe.

À l’origine simple communauté religieuse charitable venant en aide aux pèlerins chrétiens malades auprès de cet hôpital, il est réorganisé en ordre militaire vers 1192 et obtient la reconnaissance officielle du pape Innocent III en 1198. Il est composé pour l’essentiel de chevaliers allemands ou teutons. Ce sont les dons que les malades font à l'ordre qui permettent de financer la défense d'une section de mur, puis de deux tours et enfin de plusieurs villes en terre sainte. Petit à petit l'ordre se dote d'une force de frappe militaire importante et participe aux guerres contre les Maures.

Le premier grand maître Heinrich Walpot est élu en Terre Sainte où il fait bâtir une église et un hôpital.

L'ordre teutonique s'implante également en Suisse actuelle en 1199, en Thuringe en 1200, dans le sud du Tyrol en 1202, à Prague et en Bohême en 1202, et à Liège en 1259. L'Ordre compte en 1220, une douzaine de maisons en Terre Sainte, en Grèce, en Italie méridionale et en Germanie.

L'expansion de l'ordre:

L'État teutonique vers 1260.

Les chevaliers décident de se replier dans leurs possessions de Prusse et de Livonie, où ils luttent déjà contre les populations païennes d'Europe orientale. L'Ordre de Dobrzyń, fondé en 1216 par Christian de Oliva, premier évêque de Prusse, s'étant révélé impuissant à christianiser les Prussiens, Conrad de Mazovie propose, en 1226, à Hermann von Salza, quatrième grand-maître de l’Ordre, les provinces de Culm et de Livonie en échange de son aide. Cette même année, par la Bulle d'or de Rimini (en), octroyée par Frédéric II du Saint-Empire, l'Ordre devient souverain sur les territoires qu'il conquiert.

Le pape Innocent III lance, au même moment, les Croisades baltes. En un an, les chevaliers envahissent les provinces de Warmie, de Natangie et de Bartie. Ils fondent ainsi l'État monastique des chevaliers teutoniques. Ils bâtissent de nouvelles villes telles que Thorn (1231), Königsberg (1255), ou Marienbourg (1280) qui deviendra leur nouvelle capitale en 1309.

En 1235, l'Ordre teutonique absorbe l'Ordre de Dobrzyń ; et en 1236 l'Ordre de Saint-Thomas adopte la règle des chevaliers teutoniques.

En 1237 les chevaliers teutoniques fusionnent avec les chevaliers Porte-Glaive, ou Ordre livonien, qui conservent néanmoins une certaine autonomie. Cela permet à l'État teutonique de renforcer et d'étendre ses possessions sur la Prusse, la Livonie, la Semigalia, et l'Estonie. Le prochain objectif est de convertir la Russie orthodoxe au catholicisme, mais ce plan est abandonné après la désastreuse défaite de la bataille du lac Peïpous, contre le prince Alexandre Nevski en 1242.

Le 2 février 1249, par le traité de Christburg, les chevaliers accordent des privilèges à la noblesse prussienne qui, dans un premier temps, se soumet. Cependant, après les soulèvements prussiens (en) de 1260 à 1283, une grande partie émigre ou est exilée. De nombreux Prussiens perdent leurs droits, ceux qui restent sont progressivement assimilés. Dans les régions frontalières telles que la Sambie, les paysans sont privilégiés par rapport à ceux de territoires plus peuplés comme la Pomésanie. Sur le modèle occidental, le christianisme se propage lentement à travers la culture prussienne.

La perte de Saint-Jean-d'Acre:

Soixante-dix ans plus tard et près d'un siècle après la fondation des chevaliers teutoniques, la prise de Saint-Jean-d'Acre par les Mamelouks en 1291 oblige les chevaliers à quitter la Terre Sainte et les contraint à déménager temporairement le siège de l'ordre à Venise, d'où ils prévoient la reconquête de l'Outremer.

À cette époque l'ordre teutonique possédaient de nombreuses terres et fermages, moulins et scieries en Europe. L'ordre pouvait également s'appuyer sur une organisation étonnement moderne et efficace, les grands maîtres étaient choisis pour leurs qualité d'organisateurs. C'est cette force qui convaincra les papes et les empereurs de miser sur eux pour conquérir les États baltes.

Christianisation de la Lituanie:

La Lituanie n'étant toujours pas christianisée, beaucoup de chevaliers des pays de l'ouest européen, comme l'Angleterre et la France, participent à des campagnes saisonnières en Prusse et contre le Grand-Duché de Lituanie. Certains pour obtenir le pardon de leurs péchés, d'autres pour acquérir de l'expérience militaire. Les chevaliers se joignent à eux et orientent progressivement leurs actions vers la Lituanie.

La guerre est alors particulièrement brutale. Les païens étant considérés comme inférieurs aux chrétiens, leur esclavage est considéré comme acceptable. Les chevaliers n'hésitent pas à utiliser leurs captifs pour le travail forcé.

Conquêtes en Pologne:

Par l'accord de Soldin, la Pomérélie est inféodée à l'État monastique des chevaliers teutoniques
Article détaillé : Prise de Danzig.

Après la mort de Venceslas, roi de Pologne en 1306, les nobles de Poméranie demandent l'aide des margraves de Brandebourg pour contester à Ladislas Ier de Pologne la succession du duché de Pomérellie. En 1308, toute la région est occupée à l'exception de la citadelle de Dantzig (Gdansk). Incapable de résister, Ladislas demande à son tour l'aide des chevaliers teutoniques.

En septembre 1308, dirigés par Heinrich von Plötzke (en), le maître de la Prusse, les chevaliers expulsent les Brandebourgeois de Dantzig. Mais les Polonais tardant à verser l’indemnité promise en échange du service rendu, les chevaliers refusent de céder la ville. En 1309, par l'accord de Soldin passé avec Waldemar, margrave de Brandebourg, les chevaliers achètent les châteaux de Dantzig, Świecie et Tczew et leur arrière-pays contre la somme de 10 000 marks. L'empereur Henri VII confirme cette possession en 1311 et inféode la Pomérélie à l'Ordre.

Le contrôle de la Pomérellie permet à l'Ordre de relier ses possessions prussiennes avec les frontières du Saint-Empire romain germanique. Des renforts croisés et des fournitures peuvent désormais transiter entre la Poméranie occidentale et la Prusse via la Pomérélie. Alors qu'elle avait été jusque là un allié des Chevaliers contre les Prussiens et les Lituaniens, la Pologne, qui n'a désormais plus accès à la mer Baltique, devient un ennemi déterminé.

La prise de Dantzig marque une nouvelle phase dans l'histoire des chevaliers teutoniques. La persécution des Templiers qui a commencé en France en 1307 inquiète les chevaliers teutoniques, mais le contrôle de la Pomérellie leur permet de transférer leur siège de Venise à Marienburg (Malbork), sur la rivière Nogat, hors de portée des pouvoirs séculiers. Le pape tente bien quelques investigations contre les chevaliers, mais l'ordre est bien défendu par des juristes capables.

Le traité de Kalisz en 1343 met fin à la guerre ouverte entre la Pologne et l'État teutonique. Les chevaliers renoncent à la Cujavie et la région de Dobrzyń, mais conservent le Culmerland (en) et la Pomérellie avec Dantzig.

Apogée:

En 1337 l'empereur Louis IV a accordé à l'Ordre le privilège impérial de la conquête de la Lituanie et de la Russie. Peu de temps après avoir été choisi comme Grand-maître, Heinrich Dusemer von Arfberg attaque le Grand-duché de Lituanie. La campagne se solde par la défaite totale de l'armée lituanienne à la bataille de la Strėva, le 2 février 1348. Mais les chevaliers teutoniques ne profitent pas longtemps de leur victoire. La peste noire qui a atteint la Prusse, les oblige à quitter le pays conquis.

En 1386, le grand-duc de Lituanie Jogaila se convertit au catholicisme et se fait baptiser sous le nom de Ladislas (polonais Władysław). Par son mariage avec la reine Hedwige d'Anjou, il est couronné roi de Pologne. L'union personnelle des deux pays crée un adversaire potentiellement redoutable pour les chevaliers teutoniques.

En 1398, sous le commandement de Konrad von Jungingen les armées de l'Ordre détruisent Visby et défont les Vitaliens en hivernage sur l'île de Gotland. À partir de ce moment, la mer Baltique n'est plus sillonnée par les raids des pirates. Le plus célèbre d'entre eux, que l'on surnomme le Corsaire rouge, Klaus Störtebeker lui même préfère dès lors se réfugier en mer du Nord. Marguerite Ire de Danemark et Albert de Suède cède l'île en fief aux chevaliers teutoniques.

Dans la même année, par le traité de Salynas, Vytautas le Grand lui cède le duché de Samogitie. En 1402, il achète la Nouvelle-Marche de Brandebourg pour 63 200 florins hongrois. En Prusse orientale, de nombreuses villes et villages sont fondés ou se développent, comme Sensburg (actuellement: Mrągowo) où depuis 1348, les chevaliers possédaient une forteresse en bois.

 

 

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