02/04/2013
Luthéranisme, l'Église Luthérienne
Le luthéranisme est la branche du protestantisme qui suit généralement les enseignements de la 16e siècle réformateur Martin Luther. Le mouvement luthérien diffusé après 1517 de la Saxe par de nombreux autres territoires allemands en Scandinavie. Au 18ème siècle, elle s'était propagée à l'Amérique et, par la suite, dans de nombreux pays du monde, et il est arrivé à nombre de plus de 70 millions d'adhérents. En tant que tel, il se vante d'être le plus important non catholique romaine corps dans l'église chrétienne occidentale.
Le luthéranisme est apparu en Europe après un siècle d'agitations réformistes en Italie en vertu de Jérôme Savonarole, en Bohême sous Jean Huss, et en Angleterre sous le Lollards. L'expérience personnelle du moine Luther troublée a donné forme à de nombreuses impulsions d'origine de la Réforme protestante et les couleurs luthéranisme au présent. Comme beaucoup de gens de conscience à son époque, Luther a été perturbée par l'immoralité et la corruption dans l'église catholique romaine, mais il se concentre plus sur la réforme de ce qu'il croyait être l'enseignement de corruption. Après avoir vécu ce qu'il croyait être l'effervescence de la Grâce, il a proclamé un message de la promesse divine et a dénoncé le bien-fondé de l'homme par qui, craignait-il, la plupart des catholiques croyaient gagner la faveur de Dieu.
Luthéranisme devint bientôt plus de l'expérience de Luther, mais il n'a jamais dévié de son thème que les gens sont fabriqués avec sola gratia Dieu et sola fide - est, que par la volonté divine de l'initiative de la grâce comme étant reçues par Dieu don de la foi. Que fait Luther suis tombé sur ses découvertes en lisant la Bible, il aimait aussi à ajouter à sa devise de la sola scriptura exhortation, ce qui signifie que les luthérienssont à utiliser la Bible comme la seule sourceet la norme de leurs enseignements.
Le mouvement a gagné en popularité rapidement luthérienne en Allemagne à un moment de la montée du nationalisme chez les personnes qui n'appréciaient pas l'envoi de leurs richesses à Rome. Les luthériens début ont été fortement basée dans les universités et ont utilisé leur apprendre à propager la foi parmi une communauté internationale de chercheurs. En 1530, ils ont été la formulation de leurs propres aveux de la foi et agir de façon indépendante au milieu des parties non la réforme luthérienne qui ont proliféré dans la plupart d'Europe du Nord. En 1580 et au cours du siècle prochain, ces aveux est devenue de plus en plus rigides expressions scolaire, visant à définir l'église sur le plan formel. Depuis, le luthéranisme a été connue comme une église et même dogmatique doctrinale.
Luthéranisme n'a pas et ne pouvait vivre que par l'enseignement de ses professeurs. Dans la fin du 17e siècle un côté plus doux, qui est né de la piété de Luther, est apparu sous la forme d'un mouvement appelé le piétisme. Nominalement orthodoxes dans la croyance et la pratique, les piétistes souligné lecture de la Bible, des cercles de prière et de dévotion, et les œuvres de l'amour. Ce piétisme était un peu instable, dans son déclassement de la doctrine qu'il a aidé à préparer les luthériens à l'âge des Lumières, quand de nombreux dirigeants et certains fidèles se tourna vers le rationalisme. Par la suite, la théologie sous l'influence luthérienne a souvent pris un caractère radical, en particulier en Allemagne. En conséquence, il ya souvent un écart considérable entre les expressions intellectuelles du luthéranisme et de la liturgie et la prédication de ses congrégations.
Dès le début, le luthéranisme devait se battre avec le problème de sa relation avec les autorités civiles. Bien que Luther était un rebelle contre l'enseignement du pape, il était docile sur la réforme de l'ordre civil et rejeté révoltes radical par les paysans (Guerre des paysans). Craignant l'anarchie plus de l'autoritarisme, les luthériens gravitaient aux enseignements bibliques qui a souligné l'autorité de l'Etat plus de la liberté civile des citoyens. La plupart d'entre eux se sont contentés de ne pas séparer l'Eglise et l'Etat, et dans la paix d'Augsbourg (1555) a approuvé le principe selon lequel la règle déterminée la foi des gouvernés. Plus tard, les luthériens ont accueilli avec enthousiasme gouvernement républicain et démocratique que les applications du principe que Dieu est actif de différentes manières par les deux royaumes de l'autorité civile et ecclésiastique. Beaucoup de luthériens allemands étaient silencieux ou une coopérative, cependant, lorsque le régime nazi a pris de l'Église; que l'Église confessante, dirigé par Martin Niemöller, opposé au régime pure et simple.
Les luthériens ont été plus prêt que beaucoup d'autres chrétiens pour voir la permanence du mal dans les pouvoirs de la création et tombé monde, qui est, le monde sous l'influence du péché. Par conséquent, ils ont mis beaucoup d'énergie dans les œuvres de bien-être et de la charité - dans des orphelinats, des hôpitaux, et les mouvements de diaconesses »- que dans les régimes sociaux pour transformer le monde.
En Europe, la plupart des Églises luthériennes sont épiscopale, qui est, gouvernée par des évêques, et les églises de Danemark, la Finlande, l'Islande, la Norvège et la Suède sont établis. En Amérique du Nord et ailleurs luthériens préfèrent les formes de la congrégation et synodale de gouvernement, dans lequel les Eglises locales relier à des fins communes. Aux États-Unis, les luthériens se sont unis dans trois organes principaux: l'Eglise luthérienne d'Amérique (adhésion, 2,9 millions), l'Église luthérienne - Synode du Missouri (2,6 millions), et l'Église luthérienne d'Amérique (2,3 millions). L'Eglise luthérienne d'Amérique, l'Église luthérienne d'Amérique, et un troisième groupe, l'Association des Eglises évangélique luthérienne, unis en 1987 pour former l'Eglise évangélique luthérienne d'Amérique.
Le luthéranisme est généralement favorable au mouvement œcuménique, et à quelques exceptions près, les églises luthériennes ont participé à des rassemblements à travers le monde des chrétiens à travers les frontières confessionnelles et confessionnelles. Luthériens se considèrent à la fois évangélique et catholique parce qu'ils ont des points communs avec les églises protestantes d'autres d'une part, et avec orthodoxe, catholique romaine, anglicane et les chrétiens de l'autre.Dans l'âge œcuménique, cependant, ils ont gardé une identité distincte même par leur fidélité à l'enseignement général du luthéranisme 16ème siècle.
Martin E Marty
Bibliographie
Bachmann et M /, Eglises luthériennes dans le Monde:. Manuel (1989); Bergendoff C, L'Eglise de la Réforme luthérienne (1967); Lueker E, éd, Cyclopedia luthérienne (1987).
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29/03/2013
Épîtres de Paul (1)
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On connaît les caractères de la théologie de saint Paul grâce à l'analyse des épîtres ou lettres qui nous sont parvenues sous son nom. Les Épîtres de saint Paul, sans être des traités didactiques au sens propre du mot, nous présentent sous une forme suffisamment systématique les éléments de ce qui fut la foi de la première Eglise chrétienne. On peut les dégager des circonstances qui ont mis la plume à la main du fongueux propagandiste. Tout d'abord, il faut considérer dans saint Paul l'élève des écoles juives, qui a conservé les doctrines traditionnelles concernant Dieu, la justice, le péché, la prédestination, la doctrine des choses dernières, l'angélologie et la démonologie et notamment l'élection d'Israël. En se rangeant dans le groupe de ceux qui reconnaissaient en la personne de Jésus de Nazareth le Messie prédit par les prophètes, Paul accepte, en sus, le principe d'interprétation des livres sacrés qui prévalait dans les premières communautés nazaréennes ou chrétiennes. La mort de Jésus, le Christ ou Messie, lui apparaît comme le sacrifice par lequel a été consommée la rédemption du genre humain, voué à la mort par le péché du premier couple humain; la résurrection de Jésus est l'acte par lequel la divinité a accepté la rançon offerte pour l'humanité coupable. Ici intervient le dogme ou, plus exactement, la nuance dogmatique propre à l'apôtre des Gentils : pour participer au salut, à la rédemption opérée par le sacrifice de Jésus, victime pure et sans tache, il faut que le fidèle se confonde avec le Christ par un acte de foi. Par une sorte d'identification, à la fois mystique et matérielle, avec le Christ, chaque fidèle meurt avec le Christ pour participer ensuite à la résurrection de ce même Christ. Toutes les individualités, en vertu de la foi, s'absorbent et disparaissent dans la personne du Christ pour prendre leur part de la gloire, par laquelle Dieu a couronné le sacrifice de son fils. Tout mérite particulier est nié, tant par la doctrine de la grâce et de l'élection par laquelle Dieu lui-même désigne les participants au salut, que parla doctrine, déjà indiquée, de la foi, qui est opposée à la notion d'une justice obtenue par les oeuvres, c.-à-d. par l'effort personnel. Aussi saint Paul bat en brèche, avec une sorte de rage froide, l'idée que l'on pourrait arriver à la justice, c.-à-d. au salut, par l'exact accomplissement des commandements divins. Par un paradoxe déconcertant, il déclare que la loi de Moïse elle-même n'a eu d'autre effet que de pousser au mal et au péché, dont le sacrifice de Jésus seul peut amener la fin. D'ailleurs saint Paul, pénétré d'une confiance profonde dans le retour imminent du Christ, qui va redescendre du ciel pour procéder au ,jugement de l'humanité, se soucie fort peu d'organiser d'une façon durable les communautés chrétiennes. Il ne voit rien au delà de la foi mystique, qui se manifeste par des phénomènes d'extase. En ce qui touche ses nationaux, les juifs, saint Paul désespère de leur conversion immédiate à l'Évangile, mais nourrit la confiance qu'ils finiront par suivre l'exemple donné par les Gentils. En somme, un seul recours s'ouvre à l'homme pécheur contre l'enfer et la perdition, c'est la justification, non par les oeuvres mais par la foi en Jésus le Christ, fils de Dieu, mort et ressuscité. La doctrine de saint Paul ne diffère pas essentiellement de celle qui nous est exposée dans les autres livres du Nouveau Testament; pour tous les chrétiens, en effet, quelles que soient leurs tendances plus ou moins judaïsantes, qu'ils essaient de laisser leur importance aux « oeuvres », comme l'épître dite de saint Jacques, ou qu'ils inclinent au dualisme gnostique comme les écrits placés sous le patronage de saint Jean, le fidèle ne peut être sauvé que par la foi en Jésus considéré comme le Christ ou Messie. Mais la notion de la justification par la foi prend dans la théologie de saint Paul un sens subtil et étroit, qui devait provoquer bien des doutes et des protestations lorsque l'ardent tribun n'était plus là pour l'imposer par la véhémence de sa parole, impatiente de n'importe quelle contradiction. Si donc saint Paul a triomphé en apparence, la réalité ne lui a pas été très favorable ; on a employé sa terminologie, mais en la dépouillant de sa rigueur ; on a marié dans la pratique à la foi, qui a surtout consisté en un formulaire doctrinal, les oeuvres ou la pratique, qui excitaient son indignation. Si la réforme religieuse du XVIe siècle a remis la doctrine de saint Paul en honneur, ses préférences ne semblent pas avoir été dictées par une connaissance approfondie du tempérament moyen des fidèles. Un homme de cabinet peut se plaire aux outrances de la dialectique qui fait l'originalité des épîtres de saint Paul; le grand public peut s'intéresser à cette existence errante, à cette nature de missionnaire batailleur, mais on s'en fatigue vite comme de tout ce qui est tendu et excessif. Le Nouveau Testament renferme treize lettres ou épîtres qui portent le nom de saint Paul (en dehors de l'Epître aux Hébreux qui est, en réalité, anonyme et ne saurait être attribuée à l'apôtre des Gentils). Sur ces treize lettres, la plus considérable est celle adressée aux fidèles de la communauté de Rome; viennent ensuite deux lettres adressées aux fidèles de Corinthe, et une lettre dont les destinataires sont les chrétiens des églises de la Galatie. L'authenticité de ces quatre morceaux est admise par la quasi-unanimité des critiques, bien qu'on puisse y soupçonner des remaniements et des interpolations d'une certaine importance. |
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26/03/2013
Saint-Empire romain de la nation germanique
Saint-Empire romain de la nation germanique
Sacrum Romanum Imperium (la)
Heiliges Römisches Reich (de)
Sacro Romano Impero (it)
Svatá říše Římská (cs)
Bannière du Saint-Empire. |
Armorial du Saint-Empire. |
Territoire du Saint-Empire de 962 à 1806
Statut | Monarchie élective théocratique |
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Capitale | Aucune officiellement Ratisbonne, Diète perpétuelle d'Empire Vienne, Conseil aulique Wetzlar, Chambre impériale de justice |
Langue | latin (langues romanes), allemand (langues germaniques occidentales), langues slaves |
Religion | Église catholique romaine, luthéranisme (Paix d'Augsbourg, 1555), calvinisme (Traités de Westphalie, 1648) |
Monnaie | Diverses, notamment Gros de Prague |
Fuseau horaire | UTC+0 et UTC+1 |
Population 962 | ~ 4 700 000 hab. |
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Densité 962 | ~ 10 hab./km² |
Superficie 962 | ~ 470 000 km² |
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1034 | ~ 950 000 km² |
1648 | ~ 570 000 km² |
1806 | ~ 540 000 km² |
2 février 962 | Couronnement impérial d'Otton Ier |
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22 septembre 1499 | Traité de Bâle |
25 septembre 1555 | Traité de Paix d'Augsbourg |
24 octobre 1648 | Traités de Westphalie |
25 février 1803 | Recès d'Empire |
12 juillet 1806 | Création de la Confédération du Rhin |
6 août 1806 | Abdication de François II |
(1er) 962-973 | Otton Ier |
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(34e) 1792-1806 | François II |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Le Saint-Empire romain germanique[1] ou Saint-Empire romain de la nation germanique (en allemand : Heiliges römisches Reich deutscher Nation, en latin : Sacrum romanum Imperium Nationis germanicæ) ; également appelé parfois Premier Reich ou Vieil Empire, pour le différencier de l’Empire allemand ; est un regroupement politique des terres d’Europe occidentale et centrale au Moyen Âge dirigé par l'Empereur romain germanique mais aujourd'hui disparu. Il se voulait, au Xe siècle, l'héritier de l’Empire d’Occident des Carolingiens, mais également de l’Empire romain. L’adjectif Saint n’apparaît que sous le règne de Frédéric Barberousse (attesté en 1157) pour légitimer le pouvoir de manière divine.
C'est sous la dynastie des Ottoniens, au Xe siècle, que l'Empire se forme à partir de l'ancienne Francie orientale carolingienne. La désignation Sacrum Imperium est attestée pour la première fois en 1157[2] et le titre Sacrum Romanum Imperium apparaît vers 1184[2] pour être utilisé de manière définitive à partir de 1254. Le complément Deutscher Nation (en latin Nationis Germanicæ) a été ajouté au XVe siècle. L'étendue et les frontières du Saint-Empire ont été considérablement modifiées au cours des siècles. Au temps de sa plus grande extension, l'Empire comprend presque tout le territoire de l'actuelle Europe centrale ainsi que des parties de l'Europe du Sud.
L'époque moderne marque pour l'Empire l'impossibilité structurelle de mener des guerres offensives, d'étendre son pouvoir et son territoire. Dès lors, ses principales missions sont la défense du droit et la conservation de la paix. L'Empire doit assurer la stabilité politique et la résolution pacifique des conflits en endiguant la dynamique du pouvoir : il offre une protection, aux sujets contre l'arbitraire des seigneurs, et aux ordres moins importants contre toute infraction au droit commis par les ordres plus importants et par l'Empire même. À partir de 1648, des États voisins sont constitutionnellement intégrés comme États impériaux ; l'Empire remplit alors également cette fonction de paix dans la constellation des puissances européennes.
À partir du milieu du XVIIIe siècle, l’Empire ne peut plus protéger ses membres de la politique d’expansion des puissances intérieures et extérieures. C’est une des causes de son effondrement. Les conquêtes napoléoniennes et la création de la Confédération du Rhin démontrent la faiblesse du Saint-Empire, devenu un ensemble figé et creux. Le Saint-Empire romain germanique disparaît le 6 août 1806 lorsque l’empereur François II dépose sa couronne pour n'être plus qu'empereur d'Autriche.
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22/03/2013
Martin Luther et la traduction de la Bible (2)
Quel texte de base pour la traduction de Luther?
La Bible complète de Luther date donc de 1534. Sur quelles bases Luther travaille-t-il?
Pour le Nouveau Testament, Luther dispose de la seconde édition (1519) de la version grecque publiée par Erasme, édition munie de notes et d’une traduction latine. La Vulgate lui est plus familière et sa connaissance du grec est moindre que celle d’humanistes tels que Mélanchthon. Pourtant sa traduction s’appuie bien sur la version grecque sans qu’il soit possible de déterminer de manière complète et précise jusqu’où va sa référence au texte original.
Pour l’Ancien Testament, Luther se base sur le texte hébreu.
Il va de soi qu’on s’est aussi demandé dans quelle mesure il connaissait et utilisait les traductions antérieures de la Bible. Les réponses des spécialistes ne convergent pas tout à fait. Mais une véritable dépendance de Luther par rapport à ces versions n’a pas pu être établie jusqu’à présent. De toute manière, personne ne conteste l’originalité ni la qualité de son travail par rapport aux traductions antérieures.
Quels principes de traduction pour Luther?
Les historiens du christianisme et de la culture s’accordent pour voir dans la traduction de la Bible par Luther l’une de ses œuvres maîtresses, la plus importante si l’on pense à l’impact qu’elle a eu jusqu’à nos jours sur la population protestante de langue allemande.
Quels étaient les principes appliqués par Luther dans sa traduction? Il s’en explique notamment dans son Epître sur l’art de traduire de 1530. D’après lui, c’est le sens d’un passage qu’il faut rendre avant tout et non pas donner la préférence à une traduction littérale. «Les mots doivent servir le sens et le suivre.»
Luther prend ainsi un certain nombre de libertés avec le texte. Privilégiant le sens du texte, il se permet de laisser tomber des mots et traduit toujours en pensant au lecteur, à ce qu’il comprendra sous les mots employés.
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Luther introduit des modifications de vocabulaire permettant de s’adapter aux changements de la société. Ainsi, dans sa version, les disciples sont assis à table alors que, d’après le texte original, ils sont couchés.
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A l’occasion, il opère des changements grammaticaux. Ainsi «tu es mon refuge» (Ps 91.9) devient «il est ton refuge». Dans l’ensemble du Psaume, il modifie des pronoms, de sorte que l’aspect de dialogue entre le prêtre et le fidèle disparaît.
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D’un poids particulier est évidemment l’introduction du mot «seul» dans Romains 3.28, qui devient ainsi «l’homme est justifié par la foi seule». Il s’en explique en 1530: «La pensée du texte porte ces lettres (= sola) en elle et, si l’on veut traduire clairement et efficacement ce texte en allemand, il faut les y mettre: l’usage de notre langue allemande implique que, lorsqu’on parle de deux choses dont on affirme l’une en niant l’autre, on emploie le mot solum (= seulement) à côté du mot ‘par’ ou ‘aucun’.»
Le traducteur est aussi, pour Luther, un interprète. Mais l’interprétation doit se faire à partir de l’ensemble du témoignage biblique et du contexte du passage.
Il s’agit aussi pour Luther d’épouser la démarche propre de la langue dans laquelle on veut traduire. «J’ai voulu parler l’allemand et non pas latin ni grec.» Là où l’hébreu accumule les substantifs (la tempête de la mer, Psaume 89.10), Luther passe à l’adjectif (la mer troublée, das ungestüme Meer). La question clé est toujours de savoir «comment l’Allemand parlerait dans ce cas». «Celui qui veut parler allemand ne doit pas se conformer à la manière hébraïque d’ordonner les mots, mais doit veiller à comprendre le sens de ce que l’hébreu a voulu dire. Puis il doit se demander: ‘Mon cher, comment un Allemand exprime-t-il cela dans ce cas?’ S’il a trouvé les mots allemands utiles, qu’il laisse tomber les mots hébreux et exprime librement le sens dans le meilleur allemand possible… Il faut demander à la mère au foyer, aux enfants dans la rue, à l’homme au marché et leur regarder sur la bouche comment ils parlent et traduire ensuite. De cette manière, ils comprennent et remarquent que l’on parle allemand avec eux.»
Il arrive aussi à Luther d’affirmer son attachement à la lettre même d’un passage qu’il veut traduire. Il se rend compte de l’importance d’un terme dans la version originale et choisit de le conserver. «Ainsi lorsque Christ dit dans Jean 6 (Jean 6.27) ‘Dieu le Père a scellé celui-ci’, ç’aurait été un meilleur allemand de dire: ‘Dieu le Père a marqué celui-ci’ ou bien ‘Dieu le Père a désigné celui-ci’. Mais j’ai préféré porter atteinte à la langue allemande plutôt que de m’éloigner du mot.»
L’exemple de Matthieu 5.20 le montre aussi. Mot à mot: «Je dis en effet à vous que si n’est pas en plus de vous la justice plus que des scribes et des pharisiens, il n’y a pas (à craindre) que vous entriez dans le royaume des cieux.»
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Luther (1534): Denn ich sage euch: Es sei denn eure Gerechtigkeit besser denn der Schriftgelehrten und Pharisäer, so werdet ihr nicht in das Himmelreich kommen.
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Segond 21: En effet, je vous le dis, si votre justice ne dépasse pas celle des spécialistes de la loi et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux.
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Semeur: Je vous le dis: si vous n'obéissez pas à la Loi mieux que les spécialistes de la Loi et les pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux.
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Français courant: Je vous l'affirme: si vous n'êtes pas plus fidèles à la volonté de Dieu que les maîtres de la loi et les Pharisiens, vous ne pourrez pas entrer dans le Royaume des cieux.
Luther a une conception de la justice comme étant passive: c’est la justice que Dieu donne au croyant. Il aurait donc de la peine à traduire comme la Semeur ou la Français courant, qui insistent sur la justice active, sur ce que fait le croyant. La Segond 21 reste proche du grec et permet les deux interprétations.
Ainsi, «tantôt nous conservons la lettre sans broncher, tantôt nous rendons seulement le sens». Traduire, c’est rechercher l’expression la plus adéquate. Il faut choisir entre plusieurs synonymes le meilleur terme. «Il nous est souvent arrivé de chercher et de nous interroger pendant quinze jours ou trois, quatre semaines au sujet d’un mot unique, sans pourtant le trouver à ce moment-là.»
Quel impact pour la traduction de Luther?
La Bible de Luther a été un grand succès d’édition.
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L’édition du Nouveau Testament de 1522 illustrée, qui s’élevait probablement à 3000 exemplaires, a été épuisée en quelques semaines, bien que le prix soit d’au moins le salaire d’une semaine d’un artisan.
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Sur 455 pamphlets de la période de 1523-1525 qu’on a pu étudier, 287 citaient la Bible selon la version de Luther.
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L’imprimeur Hans Lufft a vendu, en 50 ans, 100'000 exemplaires de la Bible entière, alors qu’en 1534 elle coûtait le salaire de 3 semaines d’un maître-maçon.
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Jusqu’à la mort de Luther, plus de 430 éditions de la Bible traduite par lui ou d’extraits de cette Bible ont vu le jour.
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On a calculé qu’en 1535 un Allemand sur 70 était en possession d’un Nouveau Testament.
Il y a un siècle encore l’opinion prévalait que Luther avait été le créateur de l’allemand moderne. On aimait citer le jugement de Herder selon lequel «Luther avait réveillé et libéré la langue allemande moderne, ce géant endormi».
Les avis sont aujourd’hui plus nuancés, voire divergents. Les spécialistes font observer que les origines de l’allemand moderne remontent au 14e siècle et que son histoire s’est étendue sur plusieurs siècles. Avant Luther déjà, le vocabulaire allemand du nord et de l’est avait commencé à s’imposer aux dépens de celui de l’Allemagne du sud-ouest.
Pourtant, le rôle de Luther a été considérable. Il a contribué de manière décisive à la percée de la langue qui était parlée en Allemagne centrale, dans le processus d’unification qui allait aboutir à l’allemand moderne. On sait que lui-même employait l’allemand dit de Meissen, qui était aussi utilisé dans les chancelleries de la Saxe supérieure et de la Thuringe. Or, l’impact de ses écrits de langue allemande, en particulier de sa traduction de la Bible, a été considérable, surtout dans l’Allemagne protestante.
En 1520, 90% des écrits imprimés étaient encore en latin, pour s’élever à 70% vers 1570. L’évolution a été hâtée par l’action de Luther. Son influence a évidemment été favorisée par l’imprimerie. Son rôle unificateur correspondait d’ailleurs aux préoccupations des imprimeurs désireux de répandre leur produits dans l’ensemble de l’Allemagne. Les vœux des chancelleries allaient dans le même sens: elles aussi souhaitaient pouvoir utiliser une langue allemande uniforme.
Luther a fait avancer, sans l’achever, le processus d’unification. Ses dons linguistiques et sa volonté d’être à l’écoute du peuple ont conduit vers une langue qui convenait aussi bien au peuple qu’aux juristes et aux lettrés.
Luther a créé, surtout dans sa traduction de la Bible, un certain nombre de mots: Sündenbock (bouc émissaire), gottgefällig (agréable à Dieu), Kleingläubig (de peu de foi).
Ses choix entre plusieurs mots ont été décisifs: fett préféré à feist pour le mot gras, bange plutôt que zage pour craintif, Grenze plutôt que Mark pour limite, sans réussir pourtant à imposer tous ses choix aux siècles ultérieurs. Le mot freudig sera ainsi remplacé par entschlossen pour décidé.
Si la Réforme a fait progresser dans les territoires protestants le processus d’unification linguistique, elle a aussi agrandi le fossé entre les espaces linguistiques protestants et catholiques. En effet, dans les territoires demeurés catholiques, le latin allait conserver plus longuement sa position dominante.
Sources principales: Marc Lienhard (Martin Luther, Labor et Fides) et Alfred Kuen (Une Bible et tant de versions, Emmaüs)
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19/03/2013
Ordre des Chevaliers Teutoniques (2)
Le déclin de l'ordre:
La consolidation et l'émergence au sud du royaume de Pologne, christianisé et uni depuis 1386 au grand-duché de Lituanie par mariage dynastique, menacent directement la suprématie des chevaliers dans la région.
Le tournant est atteint lorsque la crise larvée entre les deux ennemis héréditaires éclate en 1410. La bataille de Grunwald (ou de Tannenberg) voit une coalition lituano-polonaise dirigée par le roi Ladislas II Jagellon écraser l'armée des Teutoniques. La bataille se solde par plus de 13 000 morts dans les rangs de l’Ordre, parmi lesquels le grand maître Ulrich von Jungingen.
La contre-offensive polonaise est arrêtée par le commandeur de Schwetz, Heinrich von Plauen qui, en s’enfermant au château de Marienbourg, résiste pendant deux ans à toutes leurs attaques. Le traité de Thorn (Toruń, en polonais) restaure une situation proche du statu quo ante bellum (même situation qu'avant la guerre), imposant seulement aux assiégés une amende et la cession de territoires peu étendus.
Une guerre civile se produit au début de la deuxième moitié du XVe siècle. Les adversaires des chevaliers se tournent vers le roi Casimir IV de Pologne en 1454. Marienbourg est définitivement investie par les Polonais cette même année, lorsque le grand maître est obligé de vendre le château de cette ville pour éponger les dettes de l'ordre et de son administration. Le grand maître se réfugie alors à Königsberg qui devient ainsi la nouvelle capitale.
À l’issue de la guerre de Treize Ans, le second traité de Thorn (1466) cède la Prusse royale (partie ouest) et la ville de Dantzig à la Pologne, et fait de l’État teutonique un vassal de cette dernière. Les chevaliers ne disposent plus à ce moment que de la Prusse originelle (partie est), sur laquelle ils ne sont que partiellement souverains, puisque vassaux des Polonais. Ce dernier revers ne fait que confirmer l’inéluctable décadence de l'ordre.
En 1525, le grand maître de l'Ordre, Albert de Brandebourg-Ansbach, adoptant les recommandations de Luther, quitta l'état religieux et transforma le patrimoine de sa communauté en une principauté qui devint le berceau de l'État prussien. Une partie des chevaliers, restés catholiques, décident d’élire leur propre grand maître - Walter de Cronberg - et intentent un procès contre Albert de Brandebourg qui est mis au ban du Saint-Empire. Ils transfèrent leur siège à Mergentheim en Franconie et se réimplantent dans le Saint-Empire romain germanique.
En 1805, Napoléon accorde le droit, par le traité de Presbourg, à l’empereur d’Autriche François Ier de nommer comme grand maître un prince de sa famille, à qui reviennent tous les revenus de l’organisation. Le 24 avril 1809, à Ratisbonne (Bavière), l’empereur des Français prononce sa dissolution. Désormais, seules subsistent quelques commanderies isolées en Autriche et à Utrecht. Un semblant d’ordre est rétabli en 1834, mais il reste exclusivement sous tutelle autrichienne.
L’ordre aujourd'hui:
L'ordre reçoit sa forme actuelle en 1929 : il devient un institut religieux clérical de droit pontifical.
Avant la Seconde Guerre mondiale, Adolf Hitler tente de récupérer l'image historique des chevaliers teutoniques pour exacerber le sentiment d'identité nationale. En effet leur passé de "conquérant des peuples slaves" est utile dans une propagande anticommuniste et qui souligne la supposé supériorité des races germaniques sur les races slaves. Par la suite, il prend des mesures restrictives contre ce qui reste de l'ordre teutonique, notamment par des saisies de biens, de terres, et en emprisonnant le grand maître. Il les suppose allié des juifs et des francs-maçons et cherche donc à les détruire.
Malgré les brimades, les chevaliers vont continuer pendant la guerre à soigner les blessés de tous les clans et de toutes les nations, ils cacheront aussi bien des enfants juifs que des partisans communistes et ils veilleront à ce que les soldats de la Wehrmacht aient droit à des procès équitables en 1945, ils éviteront à beaucoup d'être exécutés sommairement
Les Teutoniques se décrivent aujourd'hui ainsi : « La véritable chevalerie n'est pas déterminée sous la forme d'une épée de combat qui est dépassée aujourd'hui, mais plutôt par l'engagement au Christ Roi, la protection et la défense des victimes, opprimées, méprisées et des nécessiteux. Cette attitude est la recherche des actuels frères, sœurs et familiers de l'ordre Teutonique, fidèle à la devise d’aider et de guérir ensemble ».
Les chevaliers teutoniques sont aujourd'hui environ un millier :
- 100 frères (dont certains sont aussi prêtres), liés par les trois voeux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.
- 200 sœurs
- 700 affiliés, ou « familiers », ou « Marians », laïques ou d'état ecclésiastique, qui cherchent à entériner les efforts de l'ordre pour promouvoir son entreprise et à réaliser ses idéaux.
L'ordre a aussi le droit d'inclure dans les provinces des oblats ou oblates.
La communauté est divisée en provinces, bailliages et commanderies (pour les familiers).
En 1957, l'ordre a acheté une maison à Rome qui est le siège du Procureur général de l'ordre, et qui sert aussi de maison d'hôtes.
Les frères et sœurs sont réparties à travers cinq provinces : l'Autriche, le Tyrol du Sud, l'Italie, la Slovénie, l'Allemagne et la République tchèque et la Slovaquie.
Les familiers sont répartis dans les bailliages et commanderies suivants : Allemagne, Autriche, Tyrol du Sud, "ad Tiberim" à Rome, le Bailliage de la République tchèque et de la Slovaquie, et dans la commanderie indépendante d'Alden Biesen en Belgique; il y a aussi des familiers dispersés dans d'autres pays.
Le grand maître est aujourd'hui supérieur général et chef suprême de l'ordre. Il reçoit après son élection la consécration d'abbé épiscopal et possède le rang d'évêque, privilège qui est accordé à l'Ordre teutonique depuis 1933. Depuis 1923, la Grande Maitrise est exercée par des prêtres qui sont élus pour six ans par les frères et sœurs délégués au chapitre général.
Hiérarchie de l'ordre teutonique:
Chapitre général | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ratsgebietiger | Grand-maître | Chancellerie | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Grand-commandeur | Grand-maréchal | Grand-hospitalier | Grand-trésorier | Grand-commissaire | |||||||||||||||||||||||||||||||||||
Maître de Germanie |
Maître de Livonie |
Maître de Prusse |
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Bailli | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Commandeur | Commandeur | Commandeur | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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