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Dounia Bouzar et sa conception de la laïcité... |
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Nous avons longuement couvert l’affaire ahurissante de démolition de l’église de Gesté, et le drame de ce petit village angevin dont la mairie casse l’église en s’appuyant pour l’essentiel sur des éléments matériels détournés ou contraires à la réalité. La SPPEF – Société de Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France – avait écrit au préfet du Maine et Loire pour s’insurger contre le début des travaux de démolition. Une lettre à l’abîme avait-on cru.
Et puis non, divine surprise. Dans la réponse, le préfet du Maine et Loire François Burdeyron écrit à la SPPEF « il ne s’agit pas d’une démolition d’église. Le clocher, la crypte et le chœur ne seront pas détruits, ce sont les parties les plus emblématiques de ce bâtiment et seront conservés. La nef dont la démolition a été engagée sera reconstruite mais sous un format plus petit ». Curieusement, sur place, la mairie s’en tenait toujours à son projet initial – c’est-à-dire conserver le clocher et la crypte mais raser le chœur – et rien ne semblait confirmer les dires du préfet. Donc, avant même de nous demander comment qu’une nef plus petite pourrait s’accorder à la monumentalité du chœur néogothique, nous nous sommes dévoués et avons demandé à la Préfecture de préciser. Celle-ci nous a courageusement renvoyés à la sous-préfecture de Cholet, chargée d’aplanir le monumental gourage.
Colin Miège, le sous-préfet de Cholet, nous dit en effet « qu’il faut bien reconaître qu’il y a une erreur dans cette lettre : le chœur en réalité sera détruit et la nef aussi. On reconstruit un nouvel édifice en gardant le clocher et la crypte ». Rien de nouveau sous le soleil, mais la façon dont a été écrite la lettre montre avec quelle désinvolture l’Etat – par le biais du Préfet du Maine-et-Loire traite la destruction de l’église catholique Saint-Pierre de Gesté. Le représentant de l’Etat dans le Maine et Loire se permet même d’entuber au passage la plus ancienne association de protection du patrimoine historique en France (la SPPEF a été fondée en 1901 et est agréée d’utilité publique sans discontinuer depuis 1968). Plus étonnant, la direction de cette association, ne s’est même pas rendue compte qu’elle s’est faite flouer et n’a pas pris la peine de vérifier l’étonnante nouvelle; c’est d’autant plus étonnant que la SPPEF suit le dossier depuis 2006. Cette désinvolture étatique et ce désengagement de la SPPEF sont symptomatiques de la déliquescence intérieure de la France, où tout le monde se fiche de tout et personne hormis les démolisseurs n’a plus aucun repère, ni moral ni sacré, ni même fondé sur le travail bien fait.
La nouvelle église doit ressembler à cela (esquisse). Le choeur sera bel et bien rasé.
Il y a une seconde monumentale erreur dans cette lettre, visiblement rédigée à la va-vite, puisque le sous-préfet de Cholet avance que « le préfet n’avait visiblement pas les données du dossier, ou ses papiers ». C’est à croire que tout le monde est en congés ou en RTT à la préfecture du Maine-et-Loire, puisqu’il ne s’est trouvé personne pour sortir le dossier et essayer de fignoler un tant soit peu la lettre – officielle – d’un non moins officiel représentant de l’Etat. Sans sourciller, le préfet écrit « un expert mandaté par le tribunal a précisé que la nef est dangereuse et menace ruine. Cela a (…) eu pour conséquence d’obliger le maire à faire évacuer une habitation contigüe à l’église et à reloger la personne qui y habite ». Cela est bel et bien… faux puisque l’expert a précisé que c’est le chœur néogothique qui menace ruine et l’habitant délogé habitait justement à cinq mètres du chœur, au sud-est de l’église. La nef, rénovée en partie dans les années 1980-1990 est en très bon état, pour ce qu’il en reste. Pour finir sur l’accumulation de mensonges sur l’état de l’église, l’expertise de l’APAVE en 2012 n’a pas conclu à un péril imminent sur l’église et seulement signalé, comme ce fut précisé au tribunal administratif de Nantes le 8 juillet dernier qu’il y avait un contrefort à cercler et deux corniches à réparer sur ledit chœur.
Mais cette fois, le sous-préfet de Cholet s’arc-boute : pour lui « le péril de l’ensemble de l’église n’est pas contesté ». Sauf par deux rapports d’expertise en 2012 et trois autres en 2006-2007. Du coup, il souhaite « que la polémique s’apaise » puisque « au vu de la situation financière de la commune, celle-ci ne pouvait faire autrement que de détruire l’église » et la sous-préfecture lui a « donné des garanties juridiques ». Par conséquent, « les travaux vont se poursuivre, et s’il y a quelque chose à y redire, c’est le juge administratif qui tranchera sur le fond [dans neuf mois au moins] mais trop tard pour l’église ». Rien d’étonnant dans cette calme invitation faite aux élus d’abattre leurs églises et fouler aux pieds les arrêts de cour administrative d’appel : puisqu’un préfet est capable de bâcler une lettre officielle et de la farcir d’erreurs monumentales, pourquoi s’étonner que dans une province particulièrement en crise d’un pays moralement et économiquement failli, un sous-préfet passe la justice par pertes et profits ?
Alors nous nous sommes enhardis et nous avons demandé s’il y aura-t-il une « doctrine Gesté » pour toutes les églises en péril ? A commencer par celle de Drain, face à Ancenis, côté Choletais, église sérieusement fissurée, mal assise sur un coteau instable et viticole ? Bien que le sous-préfet estime que « chaque église est un cas d’espèce » et que « de nombreux critères, tels que la valeur patrimoniale, l’âge, la possibilité de faire des travaux à un coût raisonnable, les capacités financières de la commune » entreront en jeu, force est de constater qu’un tri s’annonce en creux, avec la complicité sinon le soutien des autorités publiques, unies dans le mensonge d’Etat. Dans la France morte de demain, une église du XIXe construite en plusieurs fois, dans une commune pauvre – ou qui se dit telle pour ne pas avoir à réparer l’église – aura nettement moins de chance de survie qu’une église antérieure, ou encore une église du même âge dans une commune pas nécessairement plus riche, mais bretonne.
Un rapport du Sénat estimait en 2007 que 2.800 églises rurales pourraient être en péril dans les prochaines années. Les estimations croisées des associations de défense du patrimoine, de La France des Clochers, de Patrimoine en blog et de l’Observatoire du Patrimoine religieux convergent vers 250 à 300 monuments religieux, dont une bonne moitié d’églises, en péril de ruine ou de démolition. Seules six d’entre elles se trouvent dans les 1491 communes des cinq départements bretons, et aucune n’est menacée de démolition par sa mairie. Qu’est-ce qu’il y a de plus en Bretagne qu’il n’y a pas en Anjou ? Le sens du bien et du mal, tout simplement, peut être.
10:29 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)
Théophile Desailles
femelle adulte vit sous l'eau3. Ce n'est que dans les milieux vraiment marins
que les lépidoptères sont virtuellement absents.
À cause des dessins magnifiques et raffinés de leurs ailes, les lépidoptères
sont peut-être les plus familiers de tous les insectes et le cycle de leur vie est
bien connu. Les oeufs sont généralement déposés sur une plante que la chenille
juste éclose utilisera comme nourriture. Après une croissance ponctuée de
plusieurs mues, la larve se change en chrysalide. Elle se repose alors pendant
que son corps se réorganise. Le papillon, ou la teigne, adulte émerge de
l'enveloppe nymphale, étire ses ailes molles et fripées et après qu'elles aient
séché et durci, prend l'air pour chercher un partenaire et recommencer le cycle.
Les changements sont nécessairement programmés.
La larve est ainsi le stade du cycle vital consacré à l'alimentation et à la
croissance, alors que l'adulte est le stade consacré à la dispersion et à la
reproduction. Pour servir à des fonctions si éloignées, le plan du corps est
extrêmement différent à chacun des deux stades. La chrysalide est remarquable
en ce qu'elle "comble l'intervalle" entre eux.
La larve a typiquement une tête en forme de capsule avec une forte
mâchoire, trois paires de véritables pattes et plusieurs pseudo-pattes, elle peut
être camouflée par divers dessins et formes colorés ou couverte de touffes de
poils protecteurs. Tout cela est perdu lorsque la larve se change en une fragile
chrysalide sédentaire, habituellement enfermée dans un cocon, où ses tissus
internes sont largement liquéfiés puis reformés. Cette étonnante transformation
soulève la question : comment aurait-elle pu évoluer ? L'évolution est censée se
produire par de petites mutations cumulatives sur de très longues durées.
Mais pour que la larve se transforme avec succès en adulte, il faut un
nombre énorme de changements soigneusement contrôlés, programmés dans
ses gênes et activés au bon moment, tout cela en une seule génération.
Quel avantage aurait une larve à acquérir par évolution la possibilité de se
transformer en chrysalide puis d'en rester là ? Ou pour la chrysalide de pouvoir
réduire son corps à une "soupe", sans avoir les gènes pour diriger la formation
de l'adulte ?
Et comment l'évolution aurait-elle pu obtenir par pur hasard une telle
extraordinaire différence de plan avec celui du corps adulte ? Non, cet
3 Acentria ephemerella, le crambe d’eau. Histoire de sa vie, résumée dans Goater, B. 1986,
British Pyralid Moths – A Guide to their Identification, pp.1-175, Harley Books, Colchester,
England.
Le Cep n°27. 2ème trimestre 2004
05:38 Publié dans Apolégétique | Lien permanent | Commentaires (0)
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Dounia Bouzar et sa conception de la laïcité... |
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00:30 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)
Théophile Desailles
REGARD SUR LA CREATION
"Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu,
sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l'oeil nu
quand on Le considère dans ses ouvrages." (Romains, 1 : 20)
Papillons et teignes conçus de façon raffinée1
R. Cambridge
Résumé : Les métamorphoses des lépidoptères sont bien connues : de l’oeuf à la chenille,
puis à la chrysalide et au papillon. A chaque stade le corps manifeste un plan tout différent,
préadapté à un mode et vie et à un environnement précis. Ainsi la larve a des mandibules,
dont le papillon serait encombré. Et la chrysalide, à l’abri dans son cocon, n’a d’autre
fonction que de se liquéfier pour se réorganiser en papillon. Or le cycle vital doit être
opérationnel dans son entier dès la première génération, les gènes comportant donc dès
l’origine toutes les instructions nécessaires aux différentes phases. Il y a là une objection
majeure contre une évolution graduelle.
Les lépidoptères -les papillons et les teignes- composent l'un des ordres le
plus varié d'organismes vivants sur cette planète. Environ 165 000 espèces ont
déjà été dénombrées2 et il en reste peut-être autant à identifier. On les trouve
sur tous les continents, du niveau de la mer jusqu'aux hautes montagnes, et dans
des climats allant du froid glacial des steppes sibériennes à la chaleur humide
des forêts tropicales.
La plupart des espèces sont terrestres, mais certaines sont en grande partie
aquatiques, les larves se nourrissant d'élodées, et dans au moins un cas, la
1 Traduit du Pamphlet 348 (Creation Science Movement, PO Box 888, Portsmouth P062YD,
UK), par Claude Eon.
2 Robinson, G.S. et div., 1994, Smaller Moths of South-East Asia, pp.1-309. the Natural
History Museum, London.
Le Cep n°27. 2ème trimestre 2004
10:14 Publié dans Apolégétique | Lien permanent | Commentaires (0)
Quand les hommes de loi font triompher la théorie du genre
Après la décision de la Cour suprême américaine sur le mariage gay, le philosophe* analyse le glissement progressif qui a conduit à reconnaître la primauté du genre « neutre ».
La Cour suprême des États-Unis vient d’invalider la lot qui limitait le mariage à l’union d’un homme et d’une femme. Cette loi a été jugée anticonstitutionnelle car elle privait « l’accès à la liberté des personnes », protégé par le 5e amendement de la Constitution. Les couples homosexuels mariés auront donc les mêmes droits que les couples hétérosexuels et, selon le président Obama, il n’y aura plus de « discrimination inscrite dans la loi ».
Cette décision semble accroître les libertés, sous couvert d’une égalité de traitement entre les hétérosexuels et les homosexuels. Mais on peut y voir, en restant sur le plan juridique, une entorse au premier alinéa de l’article 16 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « à partir de l’âge nubile, l’homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. » Le même alinéa précise que l’homme et la femme ont « des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution. » Il n’est pas tait mention d’une égalité qui concernerait les personnes de même sexe. Et l’alinéa 3 relie de façon stricte le mariage et l’engendrement des enfants : « La famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’Etat. » L’ONU devra- t- elle réécrire cet article de la Déclaration universelle et le soumettre à la Russie, aux pays musulmans et au monde asiatique ? La rapidité avec laquelle nombre de pays légifèrent sur le mariage homosexuel souligne le processus de décomposition des principes les plus stables des sociétés occidentales. Tout se passe comme s’il y avait péril en la demeure et comme si les revendications minoritaires des LGBT devaient s’imposer à la société tout entière.
C’est l’idée d’une nonne universelle, issue de la nature, qui fait l’objet d’une contestation susceptible d’effacer les différences sexuelles jugées discriminatoires. Le sociologue Éric Fassin écrivait ainsi dans Homme, femme, quelle différence ? (Salvator, 2011) « Ce qui est en cause, c’est l’hétérosexualité en tant que nonne. Il nous faut essayer de penser un monde où l’hétérosexualité ne serait pas normale. » La messe est dite. Il ne s’agit pas de penser un monde où l’homosexualité serait « normale », mais un monde où l’hétérosexualité, fondée en nature selon la Déclaration de 1948, serait « anormale ». C’est la nature elle-même qui perd sa normalité à une époque où chacun, les militants écologistes en tète, se réclame d’elle. Or, le déni d’hétérosexualité, devenu déni de nature. dissimule en dernier ressort un déni de réalité. Dans Simulacres et dissimulation, en 1981, Jean Baudrillard faisait remarquer que le monde contemporain était emporté dans une spirale irrésistible de simulation. « L’ère de la simulation s’ouvre donc sur une liquidation de tous les référentiels. »
Et quel est le plus universel de tous les référentiels sinon celui de la conjugalité de l’ homme et de la femme qui, seule, permet à l’humanité de se reproduire ? Dans un monde désormais voué aux simulacres, l’apparition, non d’une union homosexuelle, laquelle ne fait pas problème, mais d’un mariage homosexuel, qui désormais fait institution, souligne à quel point nous vivons dans un monde virtuel. La puissance du virtuel tient à ce qu’il ne nie pas le réel, mais se substitue à lui sous la forme d’un excès de réalité. Nous sommes conviés à « la réhabilitation fantomatique et parodique », selon Baudrillard, « de tous les référentiels perdus ». On se souvient du mariage parodique de Coluche, « la mariée », et de Thierry lie Luron, « le marié » , en 1985, mariage virtuel qui était déjà la parodie du mariage réel d’Yves Mourousi avec une femme alors qu’il était gay, Il anticipait la légalisation du mariage homosexuel qui est une simulation du mariage hétérosexuel puisqu’il ne peut fonder une famille sans l’apport d’enfants issus d’un mâle et d’une femelle. Dans cette course à l’abîme du virtuel, tout devient simulacre, aussi bien le mariage que la famille.
Que le droit positif suive l’évolution des mœurs quand il à perdu son ancrage dans le droit naturel ne doit pas étonner. Toute pratique peut être justifiée dès lors qu’une minorité exige du droit qu’Il légalise ses fantasmes pour éviter la discrimination. Baudrillard voyait dans ce « nihilisme », où rien n’a de sens, un effet de la neutralisation des oppositions traditionnelles. « La précession du neutre ». écrivait-il, c’est-à-dire le fait que la neutralité précède les opposés, conduit certains pays, comme l’Australie, et certaines institutions, comme l’école, à refuser la distinction du masculin et du féminin au profit du genre « neutre » : en anglais, on ne dira plus he ou she mais it. Quand l’humanité n’est plus homme et femme, mais ni l’un ni l’autre, il faut changer son nom et parler de la neutralité de la chose. Il est temps de rédiger la Déclaration universelle des droits du neutre.
• Dernier livre paru : La Puissance du simulacre, F. Bourin).
10:28 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)