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05/08/2014

Mossoul : dernières nouvelles

 
 
 
 
 

 De l’“État Islamique”

 

                                                   

 

Si le Père Ubu avait été nourri à la mamelle du coran, son « Royaume de Pologne » – pardon à mes frères Polonais –, imaginé par Alfred Jarry, aurait pu ressembler au soi disant État islamique que le “calife” autoproclamé est en train d’instaurer à Mossoul et dans les territoires qu’il contrôle pour l’heure. Un lecteur (merci F. S. !) m’a fait parvenir, un compte-rendu diffusé hier au soir par le prêtre dominicain irakien Ani Hanna qui réside en France mais est en relation avec des confrères et des compatriotes sur place. Le tableau répugnant qu’il nous dresse de la mise en place de l’État islamique à Mossoul glace le sang. Je fais toutefois le pronostic que les exactions de ces psychopathes vont s’aggraver, certes, mais qu’elles dureront moins longtemps que les contributions directes…

 

 

1. Application de ses nouvelles lois.

 

 

Lundi 28 juillet 2014 c’est l’aïd el-fitr (fête de la rupture du jeûne), la fin du Ramadan. Ce n’est pas une grande joie pour les habitants de Mossoul car les nouvelles lois de l’État islamique seront appliquées et sans que le peuple puisse donner son avis. Des familles musulmanes quittent régulièrement la ville de Mossoul. Ces gens racontent ce qui se passe sur place. Un avocat qui s’occupait des propriétés immobilières des archevêchés de Mossoul n’a pas caché sa peur personnelle. Il raconte le drame que vivent les habitants de Mossoul, surtout les modestes gens, les modérés, les intellectuels, avocats, médecins, lettrés, professeurs, etc. Actuellement, les musulmans de Mossoul sont tous de confession sunnite car les chiites ont pris la fuite de peur d’être massacrés par l’EIIL. Les chrétiens ont été dépouillés et expulsés. Ils ont été informés des nouvelles lois et de toutes les informations provenant du quartier général de l’EIIL à partir des mosquées, lieux privilégiés que l’État islamique possède. Parmi les nouvelles lois, les hommes et les femmes seront interdits de s’habiller à l’occidentale. Les pantalons sont interdits et toute mode occidentale interdite. Les hommes s’habilleront à la manière afghane, d’une sorte de chemise longue jusqu’aux genoux et d’un sarwal (ou sarouel, sorte de pyjama). Ils devront se laisser pousser la barbe et se raser la tête et les moustaches. Quant aux femmes qui n’ont plus le droit de travailler à l’extérieur de leur maison, elles doivent être voilées de la tête aux pieds. Et si jamais une femme désire sortir de chez elle, un homme de sa famille doit l’accompagner, sinon elle n’a pas le droit d’être dehors. Les magasins de produits alcooliques, les salons de coiffure, de beauté, les magasins de produits de beauté sont désormais interdits. La télévision ne peut plus diffuser ni des programmes culturels ni des comédies. Pas de chaînes télévisées, pas de chanson ni de musique, pas de théâtre, pas d’artistes, ni de poètes. Bref, tout art est interdit. Pas de place en l’État islamique de Mossoul pour les artistes ! Un de mes amis de faculté, Wathiq, a été mis à mort avec d’autres personnes parce qu’elles travaillaient pour une chaîne de télévision à Mossoul. En outre, l’État islamique a aboli le système judiciaire de la ville. C’est la loi de la charia. Pire encore, les mariages forcés. Les djihadistes de l’État islamique obligent les habitants de Mossoul de leur offrir leurs jeunes filles. Les parents doivent obéir sans poser de question ; les jeunes filles ne doivent absolument pas donner leur avis. Les habitants de Mossoul qui avaient accueilli les djihadistes de l’État islamique au début de juin dernier se mordent maintenant les lèvres regrettant cette nouvelle situation imposée par ces combattants de l’islam sunnite dont beaucoup sont des mercenaires étrangers au pays. Ce n’est en vérité qu’un autre visage de Al-Qaïda.

 

 

2. Démolition totale des lieux de cultes à Mossoul.

 

 

Après avoir détruit la statue de la très sainte vierge Marie qui surplombait l’évêché des Chaldéens, les terroristes de l’État islamique ont incendié l’archevêché des Syriaques catholiques avec tout ce qu’il contenait. Ils ont mis la main sur la très belle église de Saint-Ephrem des Syriaques orthodoxes et ils l’ont convertie en mosquée, après l’avoir profanée et dépouillée de tous les objets sacrés. Ils ont pris le monastère des saints martyrs Bihnam et Sarah. Ils ont chassé les moines qui y vivaient. Les moines sont sortis seulement avec leurs vêtements. Le couvent Saint-Georges (Mar Guéwargues) au nord de Mossoul a été pris par les terroristes. On croit que couvent chaldéen sera détruit lui aussi. Mais les terroristes ne s’arrêtent pas là. Ils détruisent aussi les mosquées chiites. Trois mosquées chiites ont été dynamitées. Et ce qui est très étrange aux yeux des habitants sunnites de Mossoul, c’est de voir leurs propres lieux de culte sunnite eux aussi démolis. La mosquée de Nabi Yonis [prophète Jonas] (une ancienne église), la mosquée de Nabi Girgis, la mosquée de Nabi Chit, la mosquée de l’imam Salih, la mosquée de l’imam Aoun Elddin et d’autres. Les habitants sunnites de Mossoul qui avaient bien accueilli ces terroristes en croyant qu’ils allaient les libérer du régime chiite de Bagdad, commencent maintenant à le regretter amèrement. Ils constatent les actions insupportables des terroristes islamiques dans leur ville.

 

 

3. L’État islamique et la conquête des villes et villages chrétiens de la plaine de Mossoul.

 

 

L’État islamiquepropage des informations selon lesquelles le premier jour de la fête d’el-fitr, le 28 juillet 2014, sera celui de la conquête des villes et des villages chrétiens de la plaine de Mossoul. Parmi ces villes et villages il y a Qaracoche (45 000 habitants), Barttillah (entre 20 et 30 000 habitants), Karemlesse (5 000 habitants), Telkeff (30 000 habitants), Tellesqif (8 000 habitants), Batnayia (5 000 habitants), Alqoch et d’autres villes importantes. Évidemment la peur et la panique dominent toutes ces villes. Les habitants ont quitté leurs villes pour trouver provisoirement refuge dans le Kurdistan. L’archevêque des Syriaques catholiques, résidant à Qaraqosh, a informé les habitants de la ville par un communiqué. Il encourage ses fidèles à rester dans la ville pour être unis dans la force et dans l’espérance. Il dénonce toute propagation de fausses informations visant à détruire le moral des habitants de Qaraqosh. Il exprime sa reconnaissance à l’égard des troupes militaires du Kurdistan qui sont venus protéger la plaine de l’ennemie. Il regrette beaucoup le départ et la fuite des habitants de sa ville. Mais il a laissé le choix et la liberté à  ceux qui veulent partir ou même émigrer. La situation est très tendue. Personne ne sait ce qui se passera demain ou après-demain. Tout le monde vit avec la peur au ventre. Les habitants de Qaraqosh ont en mémoire les pluies de mortiers tombées sur leur ville, la guerre menée par l’État islamique contre leur ville il y a un mois, les humiliations subies par les familles chrétiennes de Mossoul, leur dépouillement totale, et leur perte matérielle.

 

 

 

Pour le premier “grand discours programmatique” du “calife”, l’État Islamique n’a même pas été capable de changer les ampoules grillées…

 

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01/08/2014

Enseignement :

 Une charte des programmes ambiguë

 

 

          
 
 
Il est dommage de voir un texte sur l'éducation qui aurait pu être, pour une fois, consensuel être pollué par des visées idéologiques.
 
         

Le Conseil supérieur des programmes vient de se doter d’une « charte des programmes » énonçant les principes qui doivent guider leur élaboration. Dans l’ensemble, il faut saluer ce document, le plus souvent clair, énonçant des principes qui peuvent sembler évidents mais qui n’étaient pas toujours suivis dans le passé. Ainsi, il est posé que les programmes doivent être cohérents, clairs et explicites. Il fixe également les modalités de leur élaboration et leur évaluation. Certains points peuvent cependant s’avérer problématiques.

 

 

Le préambule énonce qu’il ne peut y avoir d’instruction sans éducation. C’est assez vrai pour des matières comme le français, les langues, l’histoire. On aurait aimé, cependant, que soit affirmé le rôle prépondérant des parents dans l’éducation. D’autant que cette charte reprend le concept de compétence et la définit comme un ensemble de « savoirs, mais également savoir-faire ou savoir-être ». Ce dernier est un concept flou qui renvoie au comportement, au caractère, à la personnalité. Peut-il relever d’une école qui ne soit pas un organe de propagande ? À cet égard, on aimerait que la loi précise quelles sont les « valeurs de la République » que l’école doit transmettre, comme le document le rappelle. Pour qu’elles ne soient pas prétextes à des dérives idéologiques.

 

 

L’insistance sur l’usage du numérique est également problématique. Soit on le considère comme une discipline à enseigner nécessairement, comme les mathématiques, mais pourquoi alors en parler dans un document général où ne sont pas précisées les autres disciplines à enseigner ? Soit on en fait un moyen d’enseignement obligatoire, mais cela va à l’encontre alors de la liberté pédagogique, également prônée, et nécessaire du fait des différences entre établissements et élèves. La charte succombe à la pensée magique de l’informatique omnipotente. Mais celle-ci favorise la dispersion, le survol, le zapping quand l’instruction demande la concentration, l’approfondissement, la rigueur.

 

 

C’est que cette charte a dû faire place aux lubies pédagogistes qui se dévoilent particulièrement dans la partie consacrée aux élèves. Il y est dit que les enseignements doivent « faire sens » pour eux. Ce qui peut sembler superfétatoire car que serait un savoir qui n’a pas de sens ? Sauf que ce sens, le plus souvent, n’est perceptible qu’a posteriori, une fois qu’il est acquis. Ce qui demande souvent des exercices d’apprentissage un peu rébarbatifs. Pour avoir le plaisir de jouer Chopin, ne faut-il pas d’abord faire des gammes ? Mais pas ici. « Les programmes, lit-on, doivent permettre aux élèves de prendre plaisir à apprendre. » Que le savoir apporte le plaisir est certain. Mais c’est après un apprentissage qui demande des efforts qu’il est le plus vrai. Exiger le plaisir à toutes les étapes de l’apprentissage ne peut que tromper les élèves et les empêcher d’acquérir ce goût de l’effort qui leur permettrait de se dépasser, pas seulement dans le domaine du savoir, et d’accéder ainsi à une pleine réalisation de soi, à laquelle la charte appelle pourtant.

 

 

Il est dommage de voir un texte sur l’éducation qui aurait pu être, pour une fois, consensuel être pollué par des visées idéologiques.

 

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29/07/2014

Suisse :

 
 

 Un temple vandalisé dans le canton de Neuchâtel

 

 

Le temple de l’Abeille, de l’Église réformée évangélique (EREN), à La Chaux-de-Fonds (canton de Neuchâtel), a été vandalisée dans la nuit de lundi à mardi. Ce serait l’œuvre d’un déséquilibré. Encore un…

 

Des haut-parleurs ont été arrachés, l’orgue est abîmé et les décorations de Pâques sont détruites. Le vandale aurait perdu les pédales. Il a été emmené dans un hôpital psychiatrique. Le culte et le repas prévus pour le Jeudi Saint auront bien lieu mais au temple Farel. Le montant des dégâts n’est pas encore estimé. Les assurances doivent venir sur place, raison pour laquelle le temple n’a pas encore été nettoyé. L’Abeille n’accueille plus de cultes dominicaux depuis quelques années. C’est toutefois une église ouverte deux après-midis par semaine. Une ouverture qui n’est pas remise en question, malgré les événements.

 

Source : RTN

 

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25/07/2014

Testament de saint Louis

 

 
 
       
Cher fils, donne volontiers pouvoir aux gens de bonne volonté qui en sachent bien user, et mets grande peine à ce que les péchés soient supprimés en ta terre...         
   
        

A son cher fils Philippe, salut et amitié de père.

 

 

Cher fils, parce que je désire de tout mon cœur que tu sois bien enseigné en toutes choses, j’ai pensé que je te ferais quelques enseignements par cet écrit, car je t’ai entendu dire plusieurs fois que tu retiendrais davantage de moi que de tout autre.

 

Cher fils, je t’enseigne premièrement que tu aimes Dieu de tout ton cœur et de tout ton pouvoir, car sans cela personne ne peut rien valoir.

 

Tu dois te garder de toutes choses que tu penseras devoir lui déplaire et qui sont en ton pouvoir, et spécialement tu dois avoir cette volonté que tu ne fasses un péché mortel pour nulle chose qui puisse arriver, et qu’avant de faire un péché mortel avec connaissance, que tu souffrirais que l’on te coupe les jambes et les bras et que l’on t’enlève la vie par le plus cruel martyre.

Si Notre Seigneur t’envoie persécution, maladie ou autre souffrance, tu dois la supporter débonnairement, et tu dois l’en remercier et lui savoir bon gré car il faut comprendre qu’il l’a fait pour ton bien. De plus, tu dois penser que tu as mérité ceci- et encore plus s’il le voulait- parce que tu l’as peu aimé et peu servi, et parce que tu as fait beaucoup de choses contre sa volonté.

Si Notre Seigneur t’envoie prospérité, santé de corps ou autre chose, tu dois l’en remercier humblement et puis prendre garde qu’à cause de cela il ne t’arrive pas de malheur causé par orgueil ou par une autre faute, car c’est un très grand péché de guerroyer Notre Seigneur de ses dons.

 

Cher fils, je te conseille de prendre l’habitude de te confesser souvent et d’élire toujours des confesseurs qui soient non seulement pieux mais aussi suffisamment bien instruits, afin que tu sois enseigné par eux des choses que tu dois éviter et des choses que tu dois faire ; et sois toujours de telle disposition que des confesseurs et des amis osent t’enseigner et te corriger avec hardiesse.

 

Cher fils, je t’enseigne que tu entendes volontiers le service de la sainte Eglise, et quand tu seras à l’église garde-toi de perdre ton temps et de parler vaines paroles. Dis tes oraisons avec recueillement ou par bouche ou de pensée, et spécialement sois plus recueilli et plus attentif à l’oraison pendant que le corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ sera présent à la messe et puis aussi pendant un petit moment avant.

 

Cher fils, je t’enseigne que tu aies le cœur compatissant envers les pauvres et envers tous ceux que tu considèreras comme souffrant ou de cœur ou de corps , et selon ton pouvoir soulage-les volontiers ou de soutien moral ou d’aumônes.

 

Si tu as malaise de cœur, dis-le à ton confesseur ou à quelqu’un d’autre que tu prends pour un homme loyal capable de garder bien ton secret, parce qu’ainsi tu seras plus en paix, pourvu que ce soit, bien sûr, une chose dont tu peux parler.

 

Cher fils, recherche volontiers la compagnie des bonnes gens, soit des religieux, soit des laïcs, et évite la compagnie des mauvais. Parle volontiers avec les bons, et écoute volontiers parler de Notre Seigneur en sermons et en privé. Achète volontiers des indulgences.

Aime le bien en autrui et hais le mal.

 

Et ne souffre pas que l’on dise devant toi paroles qui puissent attirer gens à péché. N’écoute pas volontiers médire d’autrui.

 

Ne souffre d’aucune manière des paroles qui tournent contre Notre Seigneur, Notre-Dame ou des saints sans que tu prennes vengeance, et si le coupable est un clerc ou une grande personne que tu n’as pas le droit de punir, rapporte la chose à celui qui peut le punir.

 

Prends garde que tu sois si bon en toutes choses qu’il soit évident que tu reconnaisses les générosités et les honneurs que Notre Seigneur t’a faits de sorte que, s’il plaisait à Notre Seigneur que tu aies l’honneur de gouverner le royaume, que tu sois digne de recevoir l’onction avec laquelle les rois de France sont sacrés.

 

Cher fils, s’il advient que tu deviennes roi, prends soin d’avoir les qualités qui appartiennent aux rois, c’est-à-dire que tu sois si juste que, quoi qu’il arrive, tu ne t’écartes de la justice. Et s’il advient qu’il y ait querelle entre un pauvre et un riche, soutiens de préférence le pauvre contre le riche jusqu’à ce que tu saches la vérité, et quand tu la connaîtras, fais justice.

Et s’il advient que tu aies querelle contre quelqu’un d’autre, soutiens la querelle de l’adversaire devant ton conseil, et ne donne pas l’impression de trop aimer ta querelle jusqu’à ce que tu connaisses la vérité, car les membres de ton conseil pourraient craindre de parler contre toi, ce que tu ne dois pas vouloir

.

Si tu apprends que tu possèdes quelque chose à tort, soit de ton temps soit de celui de tes ancêtres, rends-la tout de suite toute grande que soit la chose, en terres, deniers ou autre chose. Si le problème est tellement épineux que tu n’en puisses savoir la vérité, arrive à une telle solution en consultant ton conseil de prud’hommes, que ton âme et celle de tes ancêtres soient en repos. Et si jamais tu entends dire que tes ancêtres aient fait restitution, prends toujours soin à savoir s’il en reste encore quelque chose à rendre, et si tu la trouves, rends-la immédiatement pour le salut de ton âme et de celles de tes ancêtres.

 

Sois bien diligent de protéger dans tes domaines toutes sortes de gens, surtout les gens de sainte Eglise ; défends qu’on ne leur fasse tort ni violence en leurs personnes ou en leurs biens. Et je veux te rappeler ici une parole que dit le roi Philippe, mon aïeul, comme quelqu’un de son conseil m’a dit l’avoir entendue. Le roi était un jour avec son conseil privé-comme l’était aussi celui qui m’a parlé de la chose- et quelques membres de son conseil lui disaient que les clercs lui faisaient grand tort et que l’on se demandait avec étonnement comment il le supportait. Et il répondit : « Je crois bien qu’ils me font grand tort ; mais, quand je pense aux honneurs que Notre Seigneur me fait, je préfère de beaucoup souffrir mon dommage, que faire chose par laquelle il arrive esclandre entre moi et sainte Eglise. » Je te rappelle ceci pour que tu ne sois pas trop dispos à croire autrui contre les personnes de sainte Eglise. Tu dois donc les honorer et les protéger afin qu’elles puissent faire le service de Notre Seigneur en paix.

 

Ainsi je t’enseigne que tu aimes principalement les religieux et que tu les secoures volontiers dans leurs besoins ; et ceux par qui tu crois que Notre Seigneur soit le plus honoré et servi, ceux-là aime plus que les autres.

 

Cher fils, je t’enseigne que tu aimes et honores ta mère, et que tu retiennes volontiers et observes ses bons enseignements, et sois enclin à croire ses bons conseils.

 

Aime tes frères et veuille toujours leur bien et leur avancement, et leur tiens lieu de père pour les enseigner à tous biens, mais prends garde que, par amour pour qui que ce soit, tu ne déclines de bien faire, ni ne fasses chose que tu ne doives.

 

Cher fils, je t’enseigne que les bénéfices de saint Eglise que tu auras à donner, que tu les donnes à bonnes personnes par grand conseil de prud’hommes ; et il me semble qu’il vaut mieux les donner à ceux qui n’ont aucunes prébendes qu’à ceux qui en ont déjà ; car si tu les cherches bien, tu trouveras assez de ceux qui n’ont rien et en qui le don sera bien employé.

 

Cher fils, je t’enseigne que tu te défendes, autant que tu pourras, d’avoir guerre avec nul chrétien ; et si l’on te fait tort, essaie plusieurs voies pour savoir si tu ne pourras trouver moyen de recouvrer ton droit avant de faire guerre, et fasse attention que ce soit pour éviter les péchés qui se font en guerre. Et s’il advient que tu doives la faire, ou parce qu’un de tes hommes manque en ta cour de s’emparer de ses droits, ou qu’il fasse tort à quelque église ou à quelque pauvre personne ou à qui que ce soit et ne veuille pas faire amende, ou pour n’importe quel autre cas raisonnable pour lequel il te faut faire la guerre, commande diligemment que les pauvres gens qui ne sont pas coupables de forfaiture soient protégés et que dommage ne leur vienne ni par incendie ni par autre chose ; car il te vaudrait mieux contraindre le malfaiteur en prenant ses possessions, ses villes ou ses châteaux par force de siège. Et garde que tu sois bien conseillé avant de déclarer la guerre, que la cause en soit tout à fait raisonnable, que tu aies bien averti le malfaiteur et que tu aies assez attendu, comme tu le devras.

 

Cher fils, je t’enseigne que les guerres et les luttes qui seront en ta terre ou entre tes hommes, que tu te donnes la peine, autant que tu le pourras, de les apaiser, car c’est une chose qui plaît beaucoup à Notre Seigneur. Et Monsieur saint Martin nous en a donné un très grand exemple car, au moment où il savait par Notre Seigneur qu’il devait mourir, il est allé faire la paix entre les clercs de son archevêché, et il lui a semblé en le faisant qu’il mettait bonne fin à sa vie.

 

Cher fils, prends garde diligemment qu’il y ait bons baillis et bons prévôts en ta terre, et fais souvent prendre garde qu’ils fassent bien justice et qu’ils ne fassent à autrui tort ni chose qu’ils ne doivent. De même, ceux qui sont en ton hôtel, fais prendre garde qu’ils ne fassent injustice à personne car, combien que tu dois haïr le mal qui existe en autrui, tu dois haïr davantage celui qui viendrait de ceux qui auraient reçu leur pouvoir de toi, et tu dois garder et défendre davantage que cela n’advienne.

 

Cher fils, je t’enseigne que tu sois toujours dévoué à l’Eglise de Rome et à notre saint-père le pape, et lui portes respect et honneur comme tu le dois à ton père spirituel.

 

Cher fils, donne volontiers pouvoir aux gens de bonne volonté qui en sachent bien user, et mets grande peine à ce que les péchés soient supprimés en ta terre, c’est-à-dire les vilains serments et toute chose qui se fait ou se dit contre Dieu ou Notre-Dame ou les saints : péchés de corps, jeux de dés, tavernes ou autres péchés. Fais abattre tout ceci en ta terre sagement et en bonne manière. Fais chasser les hérétiques et les autres mauvais gens de ta terre autant que tu le pourras en requérant comme il le faut le sage conseil des bonnes gens afin que ta terre en soit purgée.

 

Avance le bien par tout ton pouvoir ; mets grande peine à ce que tu saches reconnaître les bontés que Notre Seigneur t’auras faites et que tu l’en saches remercier.

Cher fils, je t’enseigne que tu aies une solide intention que les deniers que tu dépenseras soient dépensés à bon usage et qu’ils soient levés justement. Et c’est un sens que je voudrais beaucoup que tu eusses, c’est-à-dire que tu te gardasses de dépenses frivoles et de perceptions injustes et que tes deniers fussent justement levés et bien employés-et c’est ce même sens que t’enseigne Notre Seigneur avec les autres sens qui te sont profitables et convenables.

 

Cher fils, je te prie que, s’il plaît à Notre Seigneur que je trépasse de cette vie avant toi, que tu me fasses aider par messes et par autres oraisons et que tu demandes prières pour mon âme auprès des ordres religieux du royaume de France, et que tu entendes dans tout ce que tu feras de bon, que Notre Seigneur m’y donne part.

 

Cher fils, je te donne toute la bénédiction qu’un père peut et doit donner à son fils, et je prie Notre Seigneur Dieu Jésus-Christ que, par sa grande miséricorde et par les prières et par les mérites de sa bienheureuse mère, la Vierge Marie, et des anges et des archanges, de tous les saints et de toutes les saintes, il te garde et te défende que tu ne fasses chose qui soit contre sa volonté, et qu’il te donne grâce de faire sa volonté afin qu’il soit servi et honoré par toi ; et puisse-t-il accorder à toi et à moi, par sa grande générosité, qu’après cette mortelle vie nous puissions venir à lui pour la vie éternelle, là où nous puissions le voir, aimer et louer sans fin, Amen.

 

A lui soit gloire, honneur et louange, qui est un Dieu avec le Père et le Saint-Esprit, sans commencement et sans fin . Amen.

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22/07/2014

C’était un 15 juillet :

 La libération de Jérusalem par les croisés

 

 

 

 

Le vendredi 15 juillet 1099, les croisés enlèvent aux musulmans la ville de Jérusalem. Ils ont quitté l’Europe occidentale trois ans plus tôt et effectué une interminable et périlleuse marche pour répondre à l’appel du pape Urbain II et reprendre aux Infidèles le tombeau du Christ.

 

 

Pendant le siège, plusieurs tentatives avaient été faites, mais furent toutes repoussées. Trois machines de siège furent terminées et amenées près des murs dans la nuit du 14 juillet. Elles permirent la conquête de la ville sainte.

 


Godefroy de Bouillon devient Advocatus Sancti Sepuchri (Avoué du Saint Sépulcre) le 22 juillet, refusant d’être roi dans la ville où mourut le Christ.

 

 

Le 12 août, Godefroy conduisit une armée, avec la Sainte Croix qui venait d’être découverte à Jérusalem, combattre l’armée fatimide  (égyptienne), qu’il écrasa à Ascalon (ou Ashkelon), bien qu’elle fut très supérieure en nombre.

 

 

Mais après la victoire, la plupart des croisés considérèrent leur vœu accompli et retournèrent en Europe.

 


Cependant, leur succès permit la création du royaume latin de Jérusalem.

 

 

Pour creuser le sujet, on pourra lire avec profit le livre de Jacques Heers : Libérer Jérusalem, la première croisade.

 

 

 

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