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24/11/2015

La terreur quotidienne sous Daech:

 

«Tiens, regarde, ils ne sont bons qu’à ça : soutirer de l’argent. » Abdelkarim sort de son portefeuille un document qu’il agite fiévreusement. On y reconnaît tout de suite le tristement célèbre logo de Daech, « État islamique » autoproclamé qui entend instaurer un califat médiéval sur l’Irak et la Syrie. Il ne s’agit pas, cette fois, d’une fatwa ou d’un communiqué annonçant fièrement la décapitation d’un journaliste otage, mais d’un simple reçu fiscal. La preuve qu’Abdelkarim a bien réglé sa « zakat », l’impôt islamique. « C’est supposé être 10 %, mais tu parles ! Ils t’extorquent ce qu’ils veulent », affirme le Syrien, à présent réfugié, comme des dizaines de milliers d’autres, à une centaine de kilomètres de Raqqa, au-delà de la frontière turque. Ce qui l’exaspère le plus, ce n’est pas tant l’impôt que l’incurie des islamistes radicaux. « Le Tunisien qui a collecté pour notre zone s’est ensuite enfui avec la caisse. Et il a fallu repayer ! »

 

 

Fermier aisé dans la banlieue de Raqqa, « capitale » de Daech depuis la proclamation du califat il y a tout juste un an, Abdelkarim a d’abord cru pouvoir cohabiter avec les djihadistes. « Au début, on ne voyait pas trop la différence avec les autres groupes rebelles. Et tout nous semblait mieux que les ordures du régime de Bachar El-Assad », raconte l’agriculteur, qui a d’abord essayé de sauver sa récolte de coton. Puis le système d’irrigation s’est cassé et Daech a réclamé aux fermiers des sommes énormes pour le réparer, sans jamais y parvenir. « Maintenant, le coton, c’est fini, et il n’y a pratiquement plus de blé ; même les galettes de pain coûtent cinq fois plus cher. » Les djihadistes, parmi lesquels de nombreux étrangers qu’Abdelkarim déteste particulièrement, sont ensuite venus lui soutirer plusieurs de ses chèvres au nom de l’impôt révolutionnaire, pour les rôtir lors de festins. « Ils interdisent à tout le monde la cigarette et la musique, mais moi, je les ai vus qui faisaient la fête entre eux, avec des danseuses du ventre ! » affirme le vieil homme, désignant tour à tour de l’index chacune de ses pupilles selon la gestuelle consacrée des Bédouins pour affirmer « je te le jure sur mes yeux ».

 

 

 

 

© DR La terreur quotidienne sous Daech

 

 

 

 

Abdelkarim décrit la morgue des djihadistes, notamment de très nombreux Tunisiens, qui contrôlent la « hisba ». Cette police de la charia compte des milliers de « mouhajireen », ou étrangers, explique le réfugié, qui dit avoir croisé de nombreux Allemands, des Américains, blancs et noirs, plein de Tchétchènes et d’Algériens, et beaucoup de Français, « même des blonds, comme vous, affirme-t-il en nous désignant. Ceux-là, il faut baisser les yeux et changer de trottoir quand on les voit. Rien qu’en leur disant bonjour, ils te prennent pour un espion ». C’est cette police de la charia qui fait peser une chape de plomb particulièrement lourde sur les habitants de Raqqa, une cité de plus de 200 000 habitants avant le début de la guerre civile, en 2011. Le commandant de la hisba est un Belge, Hicham Chaïb, ancien militant du mouvement radical mais toléré « Charia4Belgium », aujourd’hui exécuteur en chef. « Au début, dit Abdelkarim, il coupait les mains des voleurs. C’est vrai que, très vite, il n’y a plus eu de vols… sauf ceux commis par Daech ! » Abdelkarim décrit également les corps décapités sur la place du centre-ville, à présent surnommée « Al-Jaheen », l’enfer, où les islamistes, afin d’édifier les masses, laissent presque toujours pourrir quelques cadavres défigurés. Mais aussi le stade de foot, devenu « le stade noir », un centre de détention ; et la biennommée « église des martyrs », dont le prêtre a été décapité et les bâtiments transformés en centre de torture par la cellule de renseignement. Ou encore l’ancienne usine de briques, à présent dans la « zone 11 », interdite aux civils, où le fermier affirme qu’ont eu lieu certaines des exécutions les plus spectaculaires, notamment celle du pilote de chasse jordanien brûlé vif il y a quelques mois.

 

 

Des femmes yézidies et chrétiennes sont vendues comme esclaves au marché. Parmi elles, des petites filles

 

 

Mais Abdelkarim est un dur à cuire, rien de tout cela ne lui fait baisser le ton. S’il s’est finalement enfui la semaine dernière, c’est uniquement parce que les djihadistes ont voulu l’enrôler de force, avec le reste de son quartier, pour renforcer leurs lignes. Il est pratiquement le seul à bien vouloir nous parler à Eyyubiye, une banlieue de la grande ville turque de Sanliurfa, rebaptisée « Little Raqqa » tant les Syriens y abondent. Des agents de Daech y grouilleraient également. Le seul moment où Abdelkarim se met à flancher, c’est en décrivant les femmes, yézidies ou chrétiennes, vendues sur le marché comme esclaves. « Elles étaient attachées par les mains, certaines n’étaient que des petites filles. Elles pleuraient comme des fontaines. Et si elles tombaient par terre, on les forçait à se relever à coups de pied. » Selon le blog Raqqa Is Being Slaughtered Silently, tenu par des activistes prodémocratie encore cachés en ville, le VIH se répandrait aujourd’hui rapidement parmi certaines victimes et chez les hommes de Daech, qui se partagent les esclaves sexuelles sans précaution. Abelkarim n’en sait rien et ne peut pas le confirmer. « Par contre, ce que j’ai vu, c’est que les esclaves n’ont pas seulement été achetées par les djihadistes, il y a aussi des Syriens », dit-il en baissant les yeux de dépit.

 

 

Karazi n’a pas vu la vente des esclaves. Comme la quasi-totalité des femmes de Raqqa, elle a presque totalement cessé de sortir de chez elle. La police de Daech a imposé en ville le port du voile intégral et des gants noirs. Mais dans la touffeur des rives de l’Euphrate, la tenue est presque insupportable, affirme la mère de famille réfugiée avec les siens en Turquie depuis près d’un mois. « Du coup, les femmes ne sortent jamais. C’est mon mari qui allait au marché à ma place ! » s’exclame-t-elle, comme stupéfiée par cette aberration. Karazi a entendu les rumeurs sur les épouses de djihadistes autorisées à conduire des voitures, mais elle dit n’en avoir jamais vu et assure qu’aucune femme locale n’a osé prendre le volant. « De toute façon, avec les écoles fermées, il faut bien rester chez soi pour s’occuper des enfants », explique-t-elle, précisant qu’elle a tout fait pour éviter d’envoyer ses deux jeunes fils à l’école coranique où les petits se font embrigader, voire enrôler pour un des innombrables attentats-suicides. Pendant près d’un an, Karazi a donc fait de son mieux pour éviter que les siens ne croisent les djihadistes. « Le mieux, c’était de vivre cachés, de se faire oublier », explique la femme de 45 ans, si usée par la vie qu’elle semble en avoir vingt de plus. Mais une de ses amies, Alia, a refusé de céder.

 

 

Malgré les menaces, elle a continué à sortir dans la rue drapée d’un simple voile islamique, le visage découvert. « Deux fois, ils l’ont attrapée et elle a reçu des blâmes », raconte Karazi, ses grands yeux couleur ambre emplis de tristesse et de lassitude. « La troisième fois, ils l’ont exécutée. Mais comme son crime n’était pas trop grave, ils ne l’ont pas décapitée. Juste tuée d’une balle dans la tête, et sa famille a eu le droit d’enterrer le corps. » Mohammed a également bénéficié de mesures de clémence. Pas son cousin Ibrahim, qui fumait du haschisch. Peut-être en revendait-il, même si le modeste fermier préfère ne pas trop en dire. Il nous parle à voix basse dans « Little Raqqa », tandis qu’un de ses frères guette à la porte, terrorisé qu’un agent de Daech puisse surgir d’un instant à l’autre pour leur régler leur compte, même en Turquie. Faute de disposer de 250 dollars pour payer un chauffeur, la fratrie a fui à pied début juin, à travers champs pour éviter les bombardements américains et ceux du régime de Damas, ainsi que les patrouilles islamistes. C’est tout un clan qui est parti en exil, à plus de 25 en comptant les jeunes enfants qu’il a fallu porter pendant trois jours. Ibrahim, lui, a été passé au fil de l’épée. « Ils l’ont décapité, mais ensuite ils nous ont dit que son crime ne méritait pas la damnation éternelle, explique Mohammed. Alors, après une semaine, ils l’ont ressorti d’un congélateur et nous l’ont rendu, avec la tête dans un sac. On a eu le droit de l’enterrer selon le rite. »

 

 

« Le message de Daech est comme du poison, c’est très dur de s’en remettre »

 

 

 

© DR Les soldats du régime sont abattus de dos, d’une balle dans la tête à bout portant. © DR

 

 

 

Ces diktats religieux, farfelus et sinistres, sont peut-être ce qui scandalise le plus le cheikh Ebu El-Huda Naksibendi. Importante figure du soufisme, forme mystique et tolérante de l’islam, le cheikh a vu sa mosquée et son mausolée familial saccagés aux abords de Hassakeh, une des autres grandes villes syriennes longtemps contrôlées par Daech. Il a rétabli une madrasa, ou école coranique, en plein « Little Raqqa », pour y recueillir les réfugiés syriens et maintenir une autre forme d’islam dans les lieux. Une vingtaine de caméras de surveillance protègent le centre de prière, où le cheikh essaie notamment de reprendre en main les jeunes qu’il sent sur le point d’aller rejoindre le djihad. « Depuis un an, je pense que j’en ai sauvé plus de trente. Mais le message de Daech est comme du poison, c’est très dur de s’en remettre », assène Ebu El-Huda, qui contient mal sa fureur contre les maîtres de Raqqa. « Je pourrais discuter avec tout le monde, même avec Satan. Mais pas avec Daech. C’est la pire malédiction jamais portée contre l’islam. » Les atrocités de la guerre civile sont devenues tellement innommables que le cheikh évoque l’apocalypse pour parler de la Syrie. « Dieu a abandonné les Syriens pour les punir de leurs péchés. Il restait à peine 40 % de justes dans tout le pays, alors Dieu a tranché, affirme le cheikh. Mais que les justes ne soient pas en peine : la vie sur cette Terre n’est qu’un épisode de soixante ou soixante-dix ans qui se termine par la vieillesse et la maladie. Ensuite, les Syriens innocents connaîtront la vie éternelle auprès de Dieu. Alors qu’en face Daech et tous ses complices d’Arabie saoudite, du Qatar et d’ailleurs connaîtront l’enfer de la damnation pendant des milliards et des milliards d’années ! »

 

 

Malgré les imprécations du cheikh, l’attrait de Daech paraît pourtant loin de s’estomper après un an de règne sur Raqqa et le tiers nord-ouest de l’Irak. A la frontière turque, une trentaine de milliers de réfugiés se sont groupés dans la bourgade d’Akçakale, d’où ils peuvent observer à l’œil nu les combats qui font rage de l’autre côté des barbelés entre les Kurdes et les djihadistes. Aux exclamations des spectateurs, on s’aperçoit qu’un grand nombre continue plutôt de soutenir Daech. Un étrange accord tacite semble même établi entre les djihadistes et la Turquie, pourtant membre de l’Otan et alliée de l’Occident. Ainsi, la frontière demeure étonnamment poreuse, et la police étrangement clémente envers ceux qui vont et viennent pour approvisionner la capitale du califat. « Mon grand frère est parti il y a deux jours avec ses marchandises, explique en toute candeur le jeune Ali, garçon coiffeur de 19 ans. Il fait l’aller-retour une fois par mois. » Membre d’une profession sinistrée depuis que les salafistes ont interdit aux femmes de fréquenter l’échoppe d’un coiffeur et aux hommes de se faire couper la barbe, Ali n’a eu d’autre choix que de passer côté turc pour exercer son métier. Il en profite aussi pour porter des jeans slim, écouter un peu de musique, voire fumer une cigarette quand cessent les heures de jeûne du ramadan. Mais rien de tout cela ne lui paraît très important. « Dans le fond, c’est quand même le “Dawla islamiya” qui pratique le seul vrai islam », déclare-t-il sans ambages, employant le terme élogieux pour parler de l’« Etat islamique », seul vocable autorisé à Raqqa sous peine de coups de fouet.

 

 

Les clients du salon où travaille Ali acquiescent pour la plupart, même s’ils sont tous là pour se faire tailler la barbe, épiler les joues à l’élastique ou l’intérieur des narines avec de la cire. « Que leur discipline soit stricte, c’est normal puisqu’ils sont en djihad et servent la cause de l’islam le plus pur », poursuit le jeune homme, assurant que la vaste majorité de ses amis de Raqqa combat à présent dans les rangs de Daech. Lui-même est un peu malingre et d’une allure qui ne semble pas particulièrement martiale. Il avoue que la guerre ne le tente pas beaucoup. Mais, à présent que les bombardements de l’aviation américaine ont permis aux Kurdes d’approcher à moins de 50 kilomètres, le jeune coiffeur est inquiet pour sa ville natale. « Les Kurdes, dit-il, sont les pires ennemis des Arabes. S’ils s’approchent encore, c’est sûr que j’y retourne. J’irai prendre les armes pour défendre le califat. »

 

 

 

Source: ParisMatch

 

20/11/2015

Pas d’amalgame entre « salafiste » et « salafiste » !

 

 

La première décapitation perpétrée sur le sol français à peine annoncée, les républicains de gauche, comme à l'accoutumée, ont agité leur gri-gri favori : « Pas d'amalgame ».
 
 

 
 
 
      

L’attentat contre l’usine de gaz, en Isère, et la première décapitation perpétrée sur le sol français à peine annoncés, les républicains de gauche, comme à l’accoutumée, ont agité leur gri-gri favori : « Pas d’amalgame ». Pas d’amalgame entre islam et islamisme, pas d’amalgame entre musulmans modérés et musulmans radicaux, ou, autre variante, entre islam et salafisme. Entre eux, point de socle commun, ni même quelque supposé lien de parenté.

 

Mais, stupeur, ce dimanche 28 juin, présentatrice et journaliste du journal de 19 h d’Antenne Réunion nous en révèlent un nouveau. Alors que Yassin Salhi – qui avait été fiché par les renseignements généraux précisément pour appartenance à la mouvance salafiste, donc en voie de radicalisation terroriste – est en garde à vue, on nous apprend que « le terme salafisme » ne doit pas être confondu avec celui de « djihadisme » ! Stupeur, encore, d’entendre définir le salafisme comme étant « un courant rigoriste de l’islam fondé sur une stricte interprétation du Coran », immédiatement suivi de cette affirmation : « La plupart des salafistes sont pacifistes. » » Mieux : « Les salafistes qui versent dans le djihadisme seraient ceux qui l’étudient le moins et ceux qui sont motivés par un sentiment d’oppression contre les musulmans. »» Ce n’est pas l’avis de Yadh Ben Achour, professeur de droit à l’université de Tunis :

 

L’erreur serait de supposer que ce salafiste est un pauvre hère égaré dans l’histoire de l’islam. Cessons de croire à la théorie de l’aberration qui veut que le salafiste ne représente pas l’islam ou que c’est l’enfant maudit de la famille […] »

 

Alors, on se dit que les médias réunionnais pèchent par naïveté ou par méconnaissance profonde de l’islam. Parce qu’en métropole, ce sont bien les salafistes qui y contrôlent une centaine de mosquées (chiffres de 2010), et une quarantaine d’autres soupçonnées de les rallier.

 

Pourtant, même son de cloche du côté de Saint Priest, à la mosquée fréquentée par Yassin Salhi où, étonnamment, personne ne semble le connaître. Le Monde nous apprend que le salafisme, pour Franck, un chrétien converti, « c’est le contraire du terrorisme, c’est prôner la paix, vivre ensemble, respecter l’autre […] ». « Pour nous, c’est pas des salafistes, ces gens-là », ajoute Belgacem, 60 ans, et assez énervé : « Ce sont ce que les savants appellent “les chiens de l’enfer” […], un salafiste, ça ne tue pas. ». Pas d’amalgame !

 

C’est à y perdre son latin… Djihadiste ou salafiste ? Salafiste modéré ou salafiste radical ? Salafiste pacifique ou non ? Cela va devenir vraiment très compliqué !

 

 

09/10/2015

Pas d’amalgame entre « salafiste » et « salafiste » !

 

 

 

La première décapitation perpétrée sur le sol français , les républicains de gauche, comme à l'accoutumée, ont agité leur gri-gri favori : « Pas d'amalgame ».
 
 

 
 
 
      

L’attentat contre l’usine de gaz, en Isère, et la première décapitation perpétrée sur le sol français à peine annoncés, les républicains de gauche, comme à l’accoutumée, ont agité leur gri-gri favori : « Pas d’amalgame ». Pas d’amalgame entre islam et islamisme, pas d’amalgame entre musulmans modérés et musulmans radicaux, ou, autre variante, entre islam et salafisme. Entre eux, point de socle commun, ni même quelque supposé lien de parenté.

 

Mais, stupeur, le dimanche 28 juin, présentatrice et journaliste du journal de 19 h d’Antenne Réunion nous en révèlent un nouveau. Alors que Yassin Salhi – qui avait été fiché par les renseignements généraux précisément pour appartenance à la mouvance salafiste, donc en voie de radicalisation terroriste – est en garde à vue, on nous apprend que « le terme salafisme » ne doit pas être confondu avec celui de « djihadisme » ! Stupeur, encore, d’entendre définir le salafisme comme étant « un courant rigoriste de l’islam fondé sur une stricte interprétation du Coran », immédiatement suivi de cette affirmation : « La plupart des salafistes sont pacifistes. » » Mieux : « Les salafistes qui versent dans le djihadisme seraient ceux qui l’étudient le moins et ceux qui sont motivés par un sentiment d’oppression contre les musulmans. »» Ce n’est pas l’avis de Yadh Ben Achour, professeur de droit à l’université de Tunis :

 

L’erreur serait de supposer que ce salafiste est un pauvre hère égaré dans l’histoire de l’islam. Cessons de croire à la théorie de l’aberration qui veut que le salafiste ne représente pas l’islam ou que c’est l’enfant maudit de la famille […] »

 

Alors, on se dit que les médias réunionnais pèchent par naïveté ou par méconnaissance profonde de l’islam. Parce qu’en métropole, ce sont bien les salafistes qui y contrôlent une centaine de mosquées (chiffres de 2010), et une quarantaine d’autres soupçonnées de les rallier.

 

Pourtant, même son de cloche du côté de Saint Priest, à la mosquée fréquentée par Yassin Salhi où, étonnamment, personne ne semble le connaître. Le Monde nous apprend que le salafisme, pour Franck, un chrétien converti, « c’est le contraire du terrorisme, c’est prôner la paix, vivre ensemble, respecter l’autre […] ». « Pour nous, c’est pas des salafistes, ces gens-là », ajoute Belgacem, 60 ans, et assez énervé : « Ce sont ce que les savants appellent “les chiens de l’enfer” […], un salafiste, ça ne tue pas. ». Pas d’amalgame !

 

C’est à y perdre son latin… Djihadiste ou salafiste ? Salafiste modéré ou salafiste radical ? Salafiste pacifique ou non ? Cela va devenir vraiment très compliqué !

 

 

29/09/2015

Leur « union nationale », c’est la « soumission »

 

 

 

dhimmi.jpg

 

Tout cela était malheureusement prévisible.
 

« Dans un monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux » (Guy Debord).

 

 

C’est un indicible écœurement que toute personne intègre devrait ressentir devant le déferlement de glu sentimentale et d’obscénité auquel a donné lieu le massacre commis à l’encontre des journalistes de Charlie Hebdo. Et de mensonges, aussi. Notamment celui d’une France unie et debout face à l’intolérance, alors que la comédie de l’union nationale qui se joue devant nous, du NPA à l’UOIF en passant par l’UMPS, n’est rien d’autre que la manifestation de la soumission de la France institutionnelle devant l’islam le plus barbare.

 

Comment, en effet, qualifier l’invitation des Frères musulmans de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France) à participer à la manifestation du 11 janvier, sinon de capitulation et de consentement à l’islamisation de la société française ? Comment ne pas voir que cette mascarade ne fait finalement que donner raison à Houellebecq : l’unité nationale du moment se réalisant sur le dos du Front national et des « méchants » du moment, les Zemmour, Camus, Millet et Finkielkraut qu’une certaine presse commence déjà à rendre responsable du carnage, du fait d’un climat « nauséabond » et « islamophobe » qui règnerait dans le pays ?

 

Tout cela était malheureusement prévisible. Qu’attendre, en effet, d’une classe politique qui brade au nom du néant « européen » la souveraineté du peuple, qui suit servilement  les injonctions américaines en s’alignant sur l’axe wahhabite Doha-Riyad, qui enterre tous les jours un peu plus la laïcité en subventionnant généreusement les constructions de mosquées abandonnées aux bons soins des imams de l’UOIF ? Que penser d’une UMP dont le président, à peine élu, n’a rien de plus urgent à faire que de courir au Qatar toucher 100.000 euros ? Que penser d’un Juppé dont la seule ligne politique à peu près identifiable est la lutte contre l’islamophobie ? Que penser d’une gauche et d’une extrême gauche qui n’ont cessé de stigmatiser le « racisme antimusulman » de Charlie Hebdo (de Boniface, le porteur d’eau du rappeur Médine, qui dans son dernier clip appelle à crucifier les « laïcards », à Besancenot en passant par Bedos, qui lui souhaitait carrément, selon ses propres termes, que le journal « crève »), tout en défilant à Paris, lors des manifestations de l’été dernier, aux côtés des indigènes d’opérette devenus la branche parisienne Hamas, ignorant pudiquement les drapeaux noirs du djihad qui parsemaient les manifestations, les prières de rue et les tentatives de pogroms à l’encontre des juifs de Sarcelles et d’ailleurs ?

 

De quoi se plaignent-ils ? Pourquoi gémissent-ils ? Les frères Kouachi ne sont rien d’autre, en effet, que les fruits amers  de leur lâcheté et leurs mensonges, et les larmes de crocodile et les indignations vertueuses n’y changeront rien. « Nul ne ment plus qu’un homme indigné », écrivait Cioran : il avait raison.

 

 

 

 

 

 

 

31/07/2015

SOS Chrétien d’Orient :

 

 

  "La tache est immense, les besoins innombrables"

 

 

 

Cet été, l’association SOS Chrétiens d’Orient poursuit son travail humanitaire auprès des populations sinistrées, notamment chrétiennes, en Orient. Hélène Bertrand, déléguée générale de l’association, a bien voulu répondre aux questions du R&n afin de faire un point sur les différentes missions estivales.

 

 

 

R & N : Quels sont les différentes missions de SOS Chrétiens d’Orient cet été ?

 

 

 

SOS Chrétiens d’Orient : Cet été, plus de quatre-vingt-dix volontaires s’engagent dans différentes missions en Irak, en Syrie « Ensemble avec les enfants de Syrie », et au Liban « Ensemble avec les enfants du Liban ». Cinquante d’entre eux se relaieront pendant les mois de juillet et août, au Kurdistan irakien en rejoignant la mission permanente « Mission Irak 2015 ». Rappelons que SOS Chrétiens d’Orient est présent en Irak de manière continue depuis le 8 août 2014. La grande nouveauté réside dans l’envoi de vingt volontaires en Syrie, dans différentes villes. C’est en effet la première fois que SOS Chrétiens d’Orient envoie autant de volontaires sur une longue période dans un pays en proie à une guerre civile largement subventionnée par les Etats voisins ou occidentaux. Notre antenne libanaise (Massihiyyoun Maan), reçoit vingt volontaires, envoyés dans six missions à travers le pays, au service des diverses Églises du pays du Cèdre.

Quelles que soient les missions sur lesquelles l’association intervient, la tâche est immense, les besoins innombrables. L’objectif reste le même : retisser les liens entre les chrétiens d’Orient et ceux de France à travers l’échange, la connaissance mutuelle mais aussi dans l’encadrement de patronages et la participation à divers travaux.

 

 

 

R&N : Citez-nous des exemples concrets d’action menées cet été par vos volontaires ?

 

 

Chrétiens d'Orient.jpg

 

 

 

SOS Chrétiens d’Orient  : Evaluer les besoins des réfugiés, apporter de l

la nourriture et des médicaments, bâtir et agrandir des écoles,fournir des cabines médicalisées, reconstruire les bâtiments détruits par la guerre, organiser des activités pour les enfants : telles sont les missions de nos volontaires.

 

 

En Irak, les activités continuent : jeux avec les enfants, visites de familles isolées pour évaluer les besoins, distributions de nourriture et de médicaments. Douze volontaires s’occuperont en août d’un patronage à Mangesh, petit village chrétien des montagnes kurdes qui a accueilli des milliers de réfugiés suite à la prise de la plaine de Ninive par les barbares de l’Etat islamique.

 

 

En Syrie, les volontaires sont présents notamment à Kafroun -petit village chrétien situé à Mashta Elou entre Homs et Tartus- et Maaloula -village chrétien où l’araméen est encore parlé, au nord de Damas. Ils s’occupent de patronages avec les enfants, de les divertir par des activités ludiques –concours sportifs, ateliers de dessins- et pédagogiques - cours de musique, de chants, de couture, cours de français et d’anglais. A Kafroun, les enfants viennent de toute la Syrie, notamment d’Alep. En finançant leur voyage, SOS Chrétiens d’Orient a permis à certains d’entre eux de quitter, pour quelques jours, les horreurs de la guerre pour la première fois depuis plus de quatre ans. Ils participent également à l’initiative du patriarcat grec-melkite catholique nommée « Une pièce pour une famille ». L’objectif est de permettre à chaque famille réfugiée de recommencer à habiter au moins une pièce de son ancien foyer dans les plus brefs délais. Certains réfugiés ont pu retrouver leur maison après la reconquête des villes et des villages opérée par l’armée arabe syrienne, mais il y a tout à refaire : murs détruits, impacts de balles ou d’obus, destruction des systèmes d’électricité ou d’approvisionnement d’eau.

 

 

Au Liban, des volontaires infirmiers renforcent l’équipe du centre médical de la paroisse d’Al Qa, qui prend en charge quatre mille réfugiés syriens. D’autres aident à la restauration de maisons appartenant à des familles pauvres du Liban, à Zahlé. Plusieurs patronages sont également organisés dans la région de Saïda, de Jabboulé et du Mont-Liban. Les volontaires y font du soutien scolaire aux enfants et mettent en place des animations (activités culturelles, religieuses, scolaires, sportives et récréatives). Dans la Vallée Sainte (Wadi Qadisha), quatre volontaires accompagnent frère Yves, un amoureux du lieu, pour recenser les lieux d’ermitage et l’aider dans la réalisation d’un guide de ce berceau de la chrétienté libanaise. [....]

 

 

La suite sur le Rouge & le Noir