Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/04/2019

PMA : les cécités du Conseil d’État :

 

 

 

justice-1.jpg

 

 

 

« Délit d’initié » ? Le Figaro a bénéficié d’une lecture anticipée de la synthèse du rapport du Conseil d’État sur la révision de la loi de bioéthique remis au Premier ministre aujourd’hui. Il en a fait profiter ses lecteurs. Pas de surprise, la très progressiste et très servile chambre haute administrative se condamne à certaines cécités sélectives. À croire qu’elle souhaiterait incarner une forme de justice en se collant un bandeau sur les yeux. Qui se laissera duper ?

 

Le Conseil d’État ne voit pas d’obstacle à l’extension de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes célibataires. L’intérêt de l’enfant et la disparition de la filiation paternelle ne figurent pas dans cette synthèse. Sans doute des questions de peu d’intérêt qu’il vaut mieux éluder. C’est la même méthode que celle du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui, dans les développements de son avis 126, il y a un an, soulevait toutes les objections légitimes à la PMA pour les jeter aux oubliettes dans sa conclusion. Il préfère fantasmer une demande sociétale plus forte pour cette PMA, même si les États généraux de la bioéthique ont pourtant relativisé cette affirmation. « Cachez ce réel que je ne saurais voir/Par de pareils objets les âmes sont blessées… »

 

Le Conseil d’État ne tranche pas entre adoption par la conjointe de la mère et déclaration préalable commune pour établir la filiation-fiction devant servir, à l’avenir, d’état civil pour les enfants privés de père. Pour des raisons de solidarité, il préconise la prise en charge de la PMA par la Sécurité sociale, détournant ainsi l’objet social des caisses d’assurance maladie. Enfin, le Conseil d’État se montre favorable à l’auto-conservation des ovocytes et à la procréation post-mortem.

 

Consolation ou simple dissimulation temporaire à caractère tactique ? Le Conseil d’État souhaite préserver la gratuité et l’anonymat des dons de gamètes. Mais, « en même temps », il préconise un droit d’accès aux origines de l’enfant né par insémination avec donneur si le donneur y consent ou, pour le moins, à une certaine quantité de données. Il considère, en outre, la gestation pour autrui comme contraire à l’éthique et au principe d’indisponibilité du corps humain, et affirme de façon péremptoire que l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ne créerait pas un droit à l’enfant.

 

Il fallait camoufler la fausse note des États généraux de la bioéthique qui se sont permis – quelle impudence ! – de ne pas abonder dans le sens d’un large consensus envers la PMA sans père. Le Conseil d’État rend l’avis que les relativistes au pouvoir lui ont demandé. Des enfants pourraient en souffrir, mais serait-ce une objection suffisante pour que les prétendus sages du Palais-Royal contredisent Jupiter lui-même qui, juste après sa visite au Vatican, commençait déjà son odieuse propagande ?

 

09:41 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

12/03/2019

Les Scouts unitaires de France (SUF), un groupuscule d’extrême droite pour un député LREM:

 

 

109_001-845x475.jpg

 

 

 

Le 30 janvier, lors d’une audition par la commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France à l’Assemblée nationale, le rapporteur de cette commission a effectué un rapprochement entre le mouvement SUF et des mouvances d’extrême droite.

 

 

 

La commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite, lancée à l’initiative du président de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon afin de lutter contre les violences de ces mouvements, a déjà fait parler d’elle. Le député M’Jid El Guerrab intègre cette commission alors qu’il a été mis en examen pour « violences volontaires avec arme » pour une pléiade de coups de casque assenés sur un parlementaire (30 août 2017).

 

 

 

Mais le 30 janvier 2019, lors d’une audition, c’est la comparaison par le rapporteur de cette commission, Adrien Morenas, entre le mouvement SUF et les groupuscules d’extrême droite qui prête à sourire.

 

 

 

Le député LREM de Vaucluse commence par souligner le fait que certains militants pratiquent le catholicisme (rappelons-le tout de même, toute personne en a le droit en vertu du principe de liberté religieuse) : « Dans certains mouvements d’extrême droite, on retrouve quand même le catholicisme intégriste et j’aurais aimé savoir quelle était la relation entre ces mouvements et l’Église catholique. »

 

 

Adrien Morenas effectue ensuite un malheureux amalgame.

 

 

« On le retrouve notamment dans leur milieu de recrutement qui, dans les années 90, avait lancé les Scouts unitaires de France et qui était le creuset de la formation identitaire. » Passons l’erreur chronologique (les Scouts unitaires de France ne sont pas créés en 1990 mais en 1971), mais le plus choquant est que le rapporteur d’une commission d’enquête, chargé d’étudier les « groupuscules d’extrême droite », ne soit pas capable de faire la différence entre un mouvement d’éducation reconnu d’utilité publique par l’État, composé de 28.000 adhérents, avec ce que la commission appelle « un groupuscule » de militants politiques.

 

 

 

Les Scouts unitaires de France ne sont créés non pas dans le sillon d’un « milieu de recrutement identitaire » mais par des cadres scouts de France qui refusent les évolutions pédagogiques imposées à l’époque (suppression de la patrouille, qui formait l’unité essentielle du scoutisme). Les SUF, par ailleurs, ne constituent pas « un creuset de la formation identitaire ». Même si la dimension patriote est très présente dans la pédagogie de Baden Powell, l’ambition de ce mouvement est d’abord de se concentrer sur le développement de la personne.

 

 

 

Que le profane ne connaisse pas la myriade de mouvements qui composent le panorama du scoutisme français est tout à fait compréhensible. En revanche, qu’un député chargé d’enquêter sur les « groupuscules d’extrême droite » fasse un amalgame aussi hasardeux est inadmissible.

 

 

 
 
 
 

09:08 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

19/02/2019

École : ce n’est pas l’uniforme qui les dérange, c’est qu’on puisse être fier de le porter !

 

 

 

 

Capture-12-845x437.png

 

 

 

En juin dernier, le maire de Provins, Olivier Lavenka (LR), appelait les parents d’élèves à une « votation » sur le port de l’uniforme dans les six écoles primaires publiques de la commune. À 62 %, ils se prononçaient pour.

 

 

Comme nous le rapportions , le maire expliquait : « Nous avons travaillé dans le cadre d’un comité de pilotage avec une grande majorité d’enseignants et de parents d’élèves qui a débouché sur une proposition complète, cohérente, qui a été soumise à la concertation dans le cadre d’un processus démocratique. 62 % des parents qui se sont exprimés ont voté pour. » Avec cette précision d’importance : bien que décidé à une très grande majorité dans une consultation parfaitement démocratique, le port dudit uniforme ne serait pas obligatoire.

 

 

Il n’empêche, la « gauche éducative » monta au créneau, dénonçant avec véhémence une mesure rétrograde et fascisante (je résume). Ainsi, le président de la FCPE qui, débattant sur RTL avec le maire, s’indignait en ces termes : « Pour moi, c’est un scandale, c’est insupportable… C’est quand même effarant… » Il est vrai que, dans un monde où les gamins menacent leurs profs avec des flingues et se rackettent, voire s’entre-tuent, pour une paire de Nike, il est effarant de vouloir les discipliner.

 

 

Ce lundi 5 novembre, jour de rentrée au terme des congés de la Toussaint, la mesure votée par les Provinois est entrée en vigueur. Au grand dam de la presse de gauche et « des spécialistes qui jugent la mesure au mieux “démagogique”, au pire “réactionnaire” », écrit Le Huffington Post.

 

 

Mesurons donc l’affront fait aux enfants : « Pour 137 euros, chaque enfant disposera d’un pantalon coupe droite, d’un gilet bleu ciel, de polos brodés de la devise républicaine et d’un blouson style aviateur. Un trousseau fourni gratuitement aux familles les plus modestes. »

 

 

Comment, quoi, la devise républicaine ? Liberté-Égalité-Fraternité, peut-être ? Et pourquoi pas Travail-Famille-Patrie !

 

 

Le maire l’assure, « c’est une expérimentation, nous ferons le bilan dans quelques années ». À quoi Le Huff répond : « Pas besoin de plus de temps pour les spécialistes qui jugent la mesure au mieux “démagogique”, au pire “réactionnaire”. » C’est vrai, quoi, manquerait plus qu’on leur apprenne « La Marseillaise », à ces gamins !

 

 

Convoqué au tribunal de l’Histoire, il y a d’abord l’historien de l’éducation Claude Lelièvre. Il est carrément furieux car, dit-il, « faire penser que l’uniforme était jadis obligatoire dans le primaire et le secondaire est “parfaitement faux” ». Et puis, surtout, François Fillon et Marine Le Pen avaient inscrit son retour dans leur programme de campagne en 2017. Et cela, voyez-vous, justifierait que l’on mît tous les uniformes au feu. Monsieur Lelièvre est un puriste. D’aucuns diraient un pinailleur. Autrefois, on ne portait pas l’uniforme mais la blouse ! Rien à voir.

 

 

Effectivement, la blouse ne laissait rien voir, et c’était le but : protéger des taches et des différences.

 

 

L’intolérable, surtout, c’est le propos du maire qui défend une philosophie honteuse pour tous ces gens qui ont entraîné l’école française au fond du trou : Olivier Lavenka voit dans l’uniforme un moyen de développer un « sentiment d’appartenance à la communauté éducative renforcée ». Une honte pour Jean-Yves Rochex – il enseigne les sciences de l’Éducation à Paris VIII – qui s’indigne : « On peut mettre tous les uniformes que l’on veut, ça ne réglera pas les inégalités dans le milieu scolaire. »

 

 

Avec son ami Lelièvre, il dénonce une pratique « “très majoritairement” réservée aux écoles huppées » et qui sert « le patriotisme d’établissement » et le sentiment d’appartenance à une élite. À un groupe, en tout cas, et ça se pratique partout dans le monde.

 

 

Ce que tous ces gens ne supportent pas, dans leur vision étriquée où uniforme = flic = militaire = SS, ce n’est pas l’uniforme, c’est le fait qu’on puisse être fier de le porter !

 
 
 
 
 

09:27 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

29/01/2019

Petit guide de la non-discrimination:

 

 

à l’usage de la Conférence des évêques de France.

 

 

 
 

 

 

Afin de proposer à l’avenir des sermons plus tolérants et respectueux des auditeurs de France Culture, la Conférence des évêques de France est invitée à tenir compte des recommandations suivantes.

 

 

 

« Premier commandement : Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout. » Cette injonction est contraire à l’esprit de la loi de 1905. Le service public ne peut se faire le porte-voix d’un prosélytisme conquérant.

 

 

 

« Deuxième commandement : Tu ne prononceras le nom de Dieu qu’avec respect. » Rappelons à nos seigneurs que la France est un pays libre et que le service public est Charlie.

 

 

 

« Troisième commandement : Tu sanctifieras le jour du Seigneur. » Il est extrêmement malvenu de critiquer, sur Radio France, une disposition légale. La voix de la nation s’est exprimée par ses représentants : les Français ont le droit de faire les soldes un dimanche sur quatre.

 

 

 

« Quatrième commandement : Tu honoreras ton père et ta mère. » C’est une discrimination à l’encontre des familles monoparentales et homosexuelles. Le service public ne peut en aucun cas assumer de tels propos.

 

 

« Cinquième commandement : Tu ne tueras pas. » Ce commandement a été trop souvent détourné de son aspect purement moral pour en faire une arme politique contre la loi Veil. L’avortement est un droit que le service public entend faire respecter.

 

 

« Sixième commandement : Tu ne commettras pas d’impureté. » L’Église est en retard sur son temps d’un demi-siècle : le service public refuse d’endosser une conception intégriste, moralisatrice et arriérée de la société.

 

 

 

« Septième commandement : Tu ne voleras pas. » Derrière ce précepte faussement anodin se cache un discours raciste envers les Français les plus défavorisés. Le service public ne saurait se faire l’écho d’un populisme nauséabond.

 

 

 

« Huitième commandement : Tu ne mentiras pas. » Le service public aimerait rappeler à l’Église catholique que nul ne peut se dire détenteur de la vérité et qu’il faut savoir faire preuve de tolérance envers les réalités alternatives de l’autre.

 

 

 

« Neuvième commandement : Tu ne désireras pas la femme de ton prochain. » Cette expression objectifiant la femme traduit un sexisme systémique au sein d’une institution patriarcale. Le service public s’engage pour la cause féministe.

 

 

 

« Dixième commandement : Tu ne désireras pas injustement le bien d’autrui. » Si le principe de liberté permet à certains de gagner plus que d’autres, l’égalité garantit à tous les Français le droit inaliénable d’en bénéficier dans un sain esprit de partage fraternel. Le service public ne permettra aucune atteinte voilée à la devise de la République.

 

 

 

Un examen minutieux de la morale chrétienne exprimée par les dix commandements a permis de montrer qu’ils ne prêtaient pas à une prise de parole sereine et pacifiée sur les ondes de Radio France. En conséquence, on ne saurait trop vivement recommander à l’Église de renoncer aux prédications hasardeuses et de s’en tenir au principe fondamental du christianisme : Tu ne jugeras pas.

 
 

 

 

10:17 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

08/01/2019

Islamo-gauchisme à l’université de Lorraine:

 

 

 

 

 

 

 

Faire dialoguer les savoirs, c’est innover. Il faut croire que l’adoption de cette devise moderne par l’université de Lorraine était prémonitoire. La semaine dernière, Le Figaro nous apprenait qu’un enseignant s’est justement permis une innovation : il a tout simplement enseigné le contraire de ce qui était attendu de lui.

 

 

 

 

Deux mois après les attentats de Charlie Hebdo, Manuel Valls – qui n’était pas encore candidat à la mairie de Barcelone – avait encouragé les diplômes universitaires portant sur l’enseignement de la laïcité. Regrettant que les imams soient formés à l’étranger, il déclarait : « Il faut des aumôniers et des imams français, francophones, qui apprennent le français, qui aiment la France et qui adhèrent à ses valeurs. »

 

 

 

Le diplôme universitaire « Religions, laïcité et inclusion sociale » de l’université de Lorraine, créé il y a à peine un an, devait justement répondre à cet objectif. C’est quelque peu raté puisqu’un professeur de droit de la laïcité en a profité pour prétendre que la loi de 2004 sur l’interdiction du port du voile dans les établissements scolaires était une dérive islamophobe de la loi de 1905.

 

 

 

Le Figaro nous apprend, ainsi, que ce professeur affirmait, dans son plan de cours, que la prétention de cette loi à lutter contre la soumission des filles visait, en fait, à détourner la laïcité afin de s’en servir pour « humilie[r] les musulmans, et plus largement les “racisés” ». Et il y affirme que l’islamophobie serait « une nouvelle légitimité pour le racisme et le ressentiment anti-arabe »(qui fait, ici, l’amalgame entre islam et arabe ?).

 

 

 

On pourrait plaider la liberté académique si, encore, son cours avait pour but d’aborder de manière critique la législation. Mais son enseignement devait justement produire tout sauf un esprit critique. L’objectif affiché par Manuel Valls était bien d’enseigner la laïcité telle qu’elle est, non de la remettre en question en développant le sentiment victimaire chez les imams.

 

 

 

Depuis la semaine dernière, on parle de dérive. On nous assure que cet enseignant sera remplacé. Malheureusement, je suis certaine que cela se reproduira. Le problème est plus profond qu’une simple dérive individuelle.

 

 

 

La devise choisie par l’université de Lorraine en est un signe. Certes, elle n’est pas fausse, mais elle illustre bien le dévoiement actuel de l’enseignement qui vante la multidisciplinarité et qui oublie que, pour pouvoir faire dialoguer les savoirs, il faut déjà les maîtriser.

 

 

 

L’université ne répond désormais plus à sa vocation. Elle fait même l’inverse. Alors que l’université de Bologne, plus vieille université d’Europe et première institution à utiliser le terme latin d’universitas, avait pour prétention d’énoncer la norme – elle avait pour devise Petrus ubique pater legum Bononia mater (Pierre est partout le père des lois, Bologne en est la mère) -, les universitaires d’aujourd’hui, adeptes du courant constructiviste, se targuent de déconstruire toutes les normes.

 

 

 

À commencer par la langue. La plaquette du diplôme universitaire en question est, par exemple, rédigée en langage inclusif. On apprend, par exemple, que la formation s’adresse à « tout.e citoyen.ne intéressé.e ». Bref, de quoi aider les imams étrangers à apprendre le français.

 

 

 

 

Alors qu’à la suite de Bologne, toutes les universités auront la prétention d’être des Alma Mater (mère nourricière), l’on vante désormais les séminaires de type anglo-saxon où, à l’opposé des cours magistraux, c’est l’étudiant qui fait le cours par des exposés, des travaux de groupe, des échanges…

 

 

 

 

Au niveau européen, on appelle processus de Bologne une initiative des gouvernements européens conduisant, depuis une vingtaine d’années, à harmoniser les systèmes universitaires. Une des conséquences de ce processus consiste, justement, dans l’abandon de la transmission de savoirs pour le développement de compétences.

 

 

 

 

Ce processus de Bologne a vu le jour à la suite, notamment, de la déclaration de la Sorbonne, université elle aussi très ancienne. Dans Soumission, œuvre de fiction de Michel Houellebecq, c’est en 2022 que les islamistes prennent le contrôle de ce même lieu. En 2018, en remettant en cause la laïcité dans un cours visant, justement, à la promouvoir auprès d’imams, on aura déjà fait un grand pas dans l’irréel.

 

09:54 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)