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23/04/2019

Abus sexuels dans l’Église catholique : du grand silence au grand déballage:

 

 

 

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 Monseigneur Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, s’est exprimé au sujet de la crise des abus sexuels dans l’Église, à propos d’un ouvrage dédié à la protection des mineurs. Il a demandé que l’Église s’engage à vaincre la « culture du silence » et à développer « une culture de dénonciation positive », une expression qui montre à quel point l’Église peine à trouver le juste milieu en matière de gestion, humaine, spirituelle, de la crise.

 

 

 

Nous sommes, en effet, témoins d’un phénomène inédit dans l’Église catholique : alors que la loi du silence prévalait depuis toujours dans l’institution sur les affaires de mœurs, brutalement, en quelques semaines, la digue, déjà fissurée, a cédé. Le blindage n’a pas suffi à empêcher la vérité de fuiter.

 

 

Mais ce n’est pas un filet d’eau, c’est un véritable torrent de boue qui se déverse aujourd’hui, charriant avec lui les couches successives soigneusement enfouies depuis des décennies.

 

 

Au fond de l’eau claire, la boue. Une boue qu’on voulait oublier, pour se contenter de regarder la surface. Nombreux sont ceux qui avait adopté comme principe de ne pas remuer cette boue tapie au fond de l’eau claire, par peur.

 

 

La boue est pourtant remontée, parce qu’aucun système quel qu’il soit, s’il est bâti sur le mensonge, l’abus des plus faibles et l’injustice, ne peut tenir.

 

 

Cette boue, c’est l’accumulation des affaires honteuses de l’Église. C’est l’oubli des plus pauvres, l’abus sur les faibles, l’atteinte faite à la dignité des enfants de Dieu. Mais c’est aussi tout ce qui a permis à ce système de se maintenir : le silence, l’enfouissement, le maintien des petits arrangements et, surtout, la peur et la honte d’affronter la vérité.

 

 

Que peut devenir une institution fondée sur l’annonce de la vérité, sur les Béatitudes, et qui a pourtant abrité en son sein tant de crimes odieux ?

 

 

Avec les déversements quasi quotidiens, nous voyons s’étaler au grand jour, comme par ricochet, l’autoflagellation individuelle et collective : tout le monde, subitement, se met à gémir, demandant pardon aux victimes et promettant une grande purification.

 

Si bien que l’on est passé, par un effet de balancier surprenant, du grand silence complice au déballage public, à la dénonciation collective, à la délation.

 

 

Chaque personne, celle qui savait quelque chose depuis des années mais n’avait rien dit, sent que le temps est venu de dénoncer et de tout déballer. Qu’est ce qui provoque cela ? La peur du jugement collectif ? La peur de se voir impliqué pour non-dénonciation d’actes pédophiles ou d’abus sexuels ?

 

 

Il y a ceux qui savent et qui continuent de ne rien dire, il y a ceux qui savent et qui, aujourd’hui, « balancent », et enfin ceux qui se sont tus et qui, aujourd’hui, s’érigent en défenseur des victimes.

 

 

Cependant, nous nous interrogeons : où étaient-ils, ceux qui, aujourd’hui, annoncent vouloir réformer l’Église de fond en comble, quand la loi du silence régnait en maître dans l’institution ? Ceux-là mêmes qui dénoncent cette loi du silence n’ont-ils pas balayé d’un revers de main certains propos, certaines rumeurs qu’ils savaient pourtant persistants ? N’ont-ils pas contribué, à leur manière, par leur déni, leur acquiescement tacite, à entretenir ce système qu’ils dénoncent aujourd’hui ?

 

 

Et il y a ceux qui, parmi les victimes, se battent depuis des années, et encore aujourd’hui, pour essayer de faire entendre leur voix.

 

Si bien que la cacophonie ambiante, l’autoflagellation ecclésiale commencent à devenir obscènes.

 


Il y a un temps pour parler, un temps pour se taire. Alors que les chrétiens sont entrés en Carême, ne serait-ce pas, au contraire, le moment de se taire ? Le moment de se recueillir, jeûner, prier et demander pardon ? Quand était le temps de parler, vous n’avez rien dit.


Alors, maintenant,  je vous en supplie, taisez-vous.

 

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09/04/2019

PMA : les cécités du Conseil d’État :

 

 

 

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« Délit d’initié » ? Le Figaro a bénéficié d’une lecture anticipée de la synthèse du rapport du Conseil d’État sur la révision de la loi de bioéthique remis au Premier ministre aujourd’hui. Il en a fait profiter ses lecteurs. Pas de surprise, la très progressiste et très servile chambre haute administrative se condamne à certaines cécités sélectives. À croire qu’elle souhaiterait incarner une forme de justice en se collant un bandeau sur les yeux. Qui se laissera duper ?

 

Le Conseil d’État ne voit pas d’obstacle à l’extension de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes célibataires. L’intérêt de l’enfant et la disparition de la filiation paternelle ne figurent pas dans cette synthèse. Sans doute des questions de peu d’intérêt qu’il vaut mieux éluder. C’est la même méthode que celle du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui, dans les développements de son avis 126, il y a un an, soulevait toutes les objections légitimes à la PMA pour les jeter aux oubliettes dans sa conclusion. Il préfère fantasmer une demande sociétale plus forte pour cette PMA, même si les États généraux de la bioéthique ont pourtant relativisé cette affirmation. « Cachez ce réel que je ne saurais voir/Par de pareils objets les âmes sont blessées… »

 

Le Conseil d’État ne tranche pas entre adoption par la conjointe de la mère et déclaration préalable commune pour établir la filiation-fiction devant servir, à l’avenir, d’état civil pour les enfants privés de père. Pour des raisons de solidarité, il préconise la prise en charge de la PMA par la Sécurité sociale, détournant ainsi l’objet social des caisses d’assurance maladie. Enfin, le Conseil d’État se montre favorable à l’auto-conservation des ovocytes et à la procréation post-mortem.

 

Consolation ou simple dissimulation temporaire à caractère tactique ? Le Conseil d’État souhaite préserver la gratuité et l’anonymat des dons de gamètes. Mais, « en même temps », il préconise un droit d’accès aux origines de l’enfant né par insémination avec donneur si le donneur y consent ou, pour le moins, à une certaine quantité de données. Il considère, en outre, la gestation pour autrui comme contraire à l’éthique et au principe d’indisponibilité du corps humain, et affirme de façon péremptoire que l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ne créerait pas un droit à l’enfant.

 

Il fallait camoufler la fausse note des États généraux de la bioéthique qui se sont permis – quelle impudence ! – de ne pas abonder dans le sens d’un large consensus envers la PMA sans père. Le Conseil d’État rend l’avis que les relativistes au pouvoir lui ont demandé. Des enfants pourraient en souffrir, mais serait-ce une objection suffisante pour que les prétendus sages du Palais-Royal contredisent Jupiter lui-même qui, juste après sa visite au Vatican, commençait déjà son odieuse propagande ?

 

09:41 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

12/03/2019

Les Scouts unitaires de France (SUF), un groupuscule d’extrême droite pour un député LREM:

 

 

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Le 30 janvier, lors d’une audition par la commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France à l’Assemblée nationale, le rapporteur de cette commission a effectué un rapprochement entre le mouvement SUF et des mouvances d’extrême droite.

 

 

 

La commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite, lancée à l’initiative du président de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon afin de lutter contre les violences de ces mouvements, a déjà fait parler d’elle. Le député M’Jid El Guerrab intègre cette commission alors qu’il a été mis en examen pour « violences volontaires avec arme » pour une pléiade de coups de casque assenés sur un parlementaire (30 août 2017).

 

 

 

Mais le 30 janvier 2019, lors d’une audition, c’est la comparaison par le rapporteur de cette commission, Adrien Morenas, entre le mouvement SUF et les groupuscules d’extrême droite qui prête à sourire.

 

 

 

Le député LREM de Vaucluse commence par souligner le fait que certains militants pratiquent le catholicisme (rappelons-le tout de même, toute personne en a le droit en vertu du principe de liberté religieuse) : « Dans certains mouvements d’extrême droite, on retrouve quand même le catholicisme intégriste et j’aurais aimé savoir quelle était la relation entre ces mouvements et l’Église catholique. »

 

 

Adrien Morenas effectue ensuite un malheureux amalgame.

 

 

« On le retrouve notamment dans leur milieu de recrutement qui, dans les années 90, avait lancé les Scouts unitaires de France et qui était le creuset de la formation identitaire. » Passons l’erreur chronologique (les Scouts unitaires de France ne sont pas créés en 1990 mais en 1971), mais le plus choquant est que le rapporteur d’une commission d’enquête, chargé d’étudier les « groupuscules d’extrême droite », ne soit pas capable de faire la différence entre un mouvement d’éducation reconnu d’utilité publique par l’État, composé de 28.000 adhérents, avec ce que la commission appelle « un groupuscule » de militants politiques.

 

 

 

Les Scouts unitaires de France ne sont créés non pas dans le sillon d’un « milieu de recrutement identitaire » mais par des cadres scouts de France qui refusent les évolutions pédagogiques imposées à l’époque (suppression de la patrouille, qui formait l’unité essentielle du scoutisme). Les SUF, par ailleurs, ne constituent pas « un creuset de la formation identitaire ». Même si la dimension patriote est très présente dans la pédagogie de Baden Powell, l’ambition de ce mouvement est d’abord de se concentrer sur le développement de la personne.

 

 

 

Que le profane ne connaisse pas la myriade de mouvements qui composent le panorama du scoutisme français est tout à fait compréhensible. En revanche, qu’un député chargé d’enquêter sur les « groupuscules d’extrême droite » fasse un amalgame aussi hasardeux est inadmissible.

 

 

 
 
 
 

09:08 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

19/02/2019

École : ce n’est pas l’uniforme qui les dérange, c’est qu’on puisse être fier de le porter !

 

 

 

 

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En juin dernier, le maire de Provins, Olivier Lavenka (LR), appelait les parents d’élèves à une « votation » sur le port de l’uniforme dans les six écoles primaires publiques de la commune. À 62 %, ils se prononçaient pour.

 

 

Comme nous le rapportions , le maire expliquait : « Nous avons travaillé dans le cadre d’un comité de pilotage avec une grande majorité d’enseignants et de parents d’élèves qui a débouché sur une proposition complète, cohérente, qui a été soumise à la concertation dans le cadre d’un processus démocratique. 62 % des parents qui se sont exprimés ont voté pour. » Avec cette précision d’importance : bien que décidé à une très grande majorité dans une consultation parfaitement démocratique, le port dudit uniforme ne serait pas obligatoire.

 

 

Il n’empêche, la « gauche éducative » monta au créneau, dénonçant avec véhémence une mesure rétrograde et fascisante (je résume). Ainsi, le président de la FCPE qui, débattant sur RTL avec le maire, s’indignait en ces termes : « Pour moi, c’est un scandale, c’est insupportable… C’est quand même effarant… » Il est vrai que, dans un monde où les gamins menacent leurs profs avec des flingues et se rackettent, voire s’entre-tuent, pour une paire de Nike, il est effarant de vouloir les discipliner.

 

 

Ce lundi 5 novembre, jour de rentrée au terme des congés de la Toussaint, la mesure votée par les Provinois est entrée en vigueur. Au grand dam de la presse de gauche et « des spécialistes qui jugent la mesure au mieux “démagogique”, au pire “réactionnaire” », écrit Le Huffington Post.

 

 

Mesurons donc l’affront fait aux enfants : « Pour 137 euros, chaque enfant disposera d’un pantalon coupe droite, d’un gilet bleu ciel, de polos brodés de la devise républicaine et d’un blouson style aviateur. Un trousseau fourni gratuitement aux familles les plus modestes. »

 

 

Comment, quoi, la devise républicaine ? Liberté-Égalité-Fraternité, peut-être ? Et pourquoi pas Travail-Famille-Patrie !

 

 

Le maire l’assure, « c’est une expérimentation, nous ferons le bilan dans quelques années ». À quoi Le Huff répond : « Pas besoin de plus de temps pour les spécialistes qui jugent la mesure au mieux “démagogique”, au pire “réactionnaire”. » C’est vrai, quoi, manquerait plus qu’on leur apprenne « La Marseillaise », à ces gamins !

 

 

Convoqué au tribunal de l’Histoire, il y a d’abord l’historien de l’éducation Claude Lelièvre. Il est carrément furieux car, dit-il, « faire penser que l’uniforme était jadis obligatoire dans le primaire et le secondaire est “parfaitement faux” ». Et puis, surtout, François Fillon et Marine Le Pen avaient inscrit son retour dans leur programme de campagne en 2017. Et cela, voyez-vous, justifierait que l’on mît tous les uniformes au feu. Monsieur Lelièvre est un puriste. D’aucuns diraient un pinailleur. Autrefois, on ne portait pas l’uniforme mais la blouse ! Rien à voir.

 

 

Effectivement, la blouse ne laissait rien voir, et c’était le but : protéger des taches et des différences.

 

 

L’intolérable, surtout, c’est le propos du maire qui défend une philosophie honteuse pour tous ces gens qui ont entraîné l’école française au fond du trou : Olivier Lavenka voit dans l’uniforme un moyen de développer un « sentiment d’appartenance à la communauté éducative renforcée ». Une honte pour Jean-Yves Rochex – il enseigne les sciences de l’Éducation à Paris VIII – qui s’indigne : « On peut mettre tous les uniformes que l’on veut, ça ne réglera pas les inégalités dans le milieu scolaire. »

 

 

Avec son ami Lelièvre, il dénonce une pratique « “très majoritairement” réservée aux écoles huppées » et qui sert « le patriotisme d’établissement » et le sentiment d’appartenance à une élite. À un groupe, en tout cas, et ça se pratique partout dans le monde.

 

 

Ce que tous ces gens ne supportent pas, dans leur vision étriquée où uniforme = flic = militaire = SS, ce n’est pas l’uniforme, c’est le fait qu’on puisse être fier de le porter !

 
 
 
 
 

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29/01/2019

Petit guide de la non-discrimination:

 

 

à l’usage de la Conférence des évêques de France.

 

 

 
 

 

 

Afin de proposer à l’avenir des sermons plus tolérants et respectueux des auditeurs de France Culture, la Conférence des évêques de France est invitée à tenir compte des recommandations suivantes.

 

 

 

« Premier commandement : Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout. » Cette injonction est contraire à l’esprit de la loi de 1905. Le service public ne peut se faire le porte-voix d’un prosélytisme conquérant.

 

 

 

« Deuxième commandement : Tu ne prononceras le nom de Dieu qu’avec respect. » Rappelons à nos seigneurs que la France est un pays libre et que le service public est Charlie.

 

 

 

« Troisième commandement : Tu sanctifieras le jour du Seigneur. » Il est extrêmement malvenu de critiquer, sur Radio France, une disposition légale. La voix de la nation s’est exprimée par ses représentants : les Français ont le droit de faire les soldes un dimanche sur quatre.

 

 

 

« Quatrième commandement : Tu honoreras ton père et ta mère. » C’est une discrimination à l’encontre des familles monoparentales et homosexuelles. Le service public ne peut en aucun cas assumer de tels propos.

 

 

« Cinquième commandement : Tu ne tueras pas. » Ce commandement a été trop souvent détourné de son aspect purement moral pour en faire une arme politique contre la loi Veil. L’avortement est un droit que le service public entend faire respecter.

 

 

« Sixième commandement : Tu ne commettras pas d’impureté. » L’Église est en retard sur son temps d’un demi-siècle : le service public refuse d’endosser une conception intégriste, moralisatrice et arriérée de la société.

 

 

 

« Septième commandement : Tu ne voleras pas. » Derrière ce précepte faussement anodin se cache un discours raciste envers les Français les plus défavorisés. Le service public ne saurait se faire l’écho d’un populisme nauséabond.

 

 

 

« Huitième commandement : Tu ne mentiras pas. » Le service public aimerait rappeler à l’Église catholique que nul ne peut se dire détenteur de la vérité et qu’il faut savoir faire preuve de tolérance envers les réalités alternatives de l’autre.

 

 

 

« Neuvième commandement : Tu ne désireras pas la femme de ton prochain. » Cette expression objectifiant la femme traduit un sexisme systémique au sein d’une institution patriarcale. Le service public s’engage pour la cause féministe.

 

 

 

« Dixième commandement : Tu ne désireras pas injustement le bien d’autrui. » Si le principe de liberté permet à certains de gagner plus que d’autres, l’égalité garantit à tous les Français le droit inaliénable d’en bénéficier dans un sain esprit de partage fraternel. Le service public ne permettra aucune atteinte voilée à la devise de la République.

 

 

 

Un examen minutieux de la morale chrétienne exprimée par les dix commandements a permis de montrer qu’ils ne prêtaient pas à une prise de parole sereine et pacifiée sur les ondes de Radio France. En conséquence, on ne saurait trop vivement recommander à l’Église de renoncer aux prédications hasardeuses et de s’en tenir au principe fondamental du christianisme : Tu ne jugeras pas.

 
 

 

 

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