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28/11/2017

Questions sur ces embryons conçus in vitro spécialement pour la recherche:

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
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Les tentations scientifiques face aux embryons humains sont fortes, et les perspectives s’ouvrent à vive allure dans le domaine de la génétique. Récemment, une équipe de scientifiques chinois a procédé aux premières modifications génétiques sur des zygotes humains viables, embryons conçus in vitro spécialement à destination de la recherche. Ces modifications ouvrent de grandes perspectives, aussi bien thérapeutiques que transgéniques, et c’est bien toute la difficulté de ces avancées.

 

 

 

À juste titre, une journaliste américaine de Vice, Ankita Rao, publie dans la foulée un article dans lequel elle soulève l’enjeu fort de prendre part à ce débat d’experts. Les conséquences génétiques et éthiques sont indubitablement énormes. Suite à la publication, ce mois-ci, de l’étude chinoise, le fait de pouvoir procéder à la modification de l’ADN humain a tout d’un scénario de science-fiction. Pourtant, les perspectives sont désormais réelles de pouvoir, un jour, compter parmi nous des humains génétiquement modifiés. Si les perspectives thérapeutiques peuvent apparaître enthousiasmantes (mais sont-elles sans risques ?), on mesure mal aujourd’hui les conséquences irréversibles d’un tel bouleversement, conscients pour autant qu’il peut y en avoir, comme on le constate d’ores et déjà dans le domaine de la culture végétale.

 

 

La question, loin d’être anodine, pourrait venir percuter notre quotidien.

 

 

Pour éviter la gueule de bois, comment rechigner à s’intéresser à la question et à tenter de canaliser décemment cette évolution ? Si la manipulation de la génétique peut produire du mieux, c’est bien évidemment qu’elle peut produire du pire, ce champ d’expérimentation étant bien plus vaste. Alors qu’aujourd’hui, manipuler des embryons humains dédiés à la recherche puis s’en débarrasser ne choque plus personne, on voit mal comment le scientifique seul pourrait s’imposer des garde-fous aux dérives les plus élémentaires. Si le politique s’essaye à encadrer cela, il ne saurait être efficace que si chacun de nous mesure pleinement ce dont il s’agit, y met son grain de sel et exige la responsabilité énorme que cela implique. La modification génétique n’impactera non pas quelques êtres modifiés (et, de plein fouet, leur existence) mais potentiellement l’ADN de toute une descendance.

 

 

 

Pleinement envisagées, les perspectives donnent le tournis. Plus encore face à une technologie peu coûteuse et facilement réalisable, ce qui semble être le cas. La recherche scientifique endosse déjà sa part préoccupante, mais de telles manipulations pourraient aussi être utilisées pour nuire à des individus, voire à des catégories de populations. Notre nature humaine, perpétuellement en quête de « l’homme nouveau », hésiterait-elle un jour à purifier génétiquement celles et ceux qui ne correspondraient pas tout à fait à ses critères ? C’est, en tout cas, aujourd’hui envisageable très sérieusement, avec le poids de toute l’inquiétude qui peut en découler.

 

 

 

Sans surprise, certains accuseront de porter atteinte à la recherche scientifique. Mais puisqu’un homme, nouveau ou non, ça s’empêche, il serait bon d’orienter ce qui anime la science, comme le reste, au service du bien commun. Aujourd’hui, rien ne permet d’établir avec certitude que ce sera bel et bien le cas.

 

 

   

 
 

 

 

 

 

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14/11/2017

LE PROGRÈS DE LA SOLITUDE JUSQUE DANS… LA MORT:

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

De nos jours, chez nous, on compte plusieurs millions de célibataires, plus encore de personnes communiquant via les réseaux sociaux mais qui en sont paradoxalement devenues incapables dans la vraie vie, comme si les Français avaient perdu ce fameux fil d’Ariane dont on nous rebat pourtant les oreilles : le lien social. Et, au passage, le communautarisme, qui clive à outrance, n’y a pas peu contribué.

 
 

Cet isolement ne se contente pas des vivants, il s’attaque aussi aux morts. Des femmes et des hommes meurent ainsi seuls. Certains, par leur comportement sur Terre, l’ont sans doute mérité. Toutefois, ce n’est pas le cas de la grande majorité, qui paye le prix – fort ! – d’une société individualiste, idolâtrant la réussite et la consommation.

 

 

Dieu merci, il existe encore des âmes bien nées pour accompagner ces défunts dans leur dernière demeure, tel Claude, bénévole du collectif Les Morts de la rue, devant la tombe d’une anonyme sans importance car en dehors du jeu cynique et cruel de la mondialisation, dont notre Président est devenu le principal héraut : « “Nous sommes là afin qu’il soit clair, aux yeux de tous, que votre vie a eu un vrai sens et que vous êtes digne d’être saluée pour tout ce qu’elle a apporté aux autres”, dit Claude devant la tombe de Yolaine, 84 ans. Il lit avec une voix grave le texte qu’il a préparé et un poème. La cérémonie est brève mais solennelle. Une heure auparavant, il voyait la dépouille mortelle de Yolaine dans la chambre mortuaire où elle se trouvait avant sa mise en bière. Il ne l’a jamais connue, et pourtant, il a souhaité lui rendre hommage » (Le Figaro). Un geste de charité authentiquement chrétienne s’il en est.

 

 

 

Selon Nicolas Clément, président du collectif Les Morts de la rue, « on est autour de 500 décès par an ». Il ajoute : « Selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), il pourrait y avoir entre 2.700 et 2.800 décès de sans domicile fixe par an » (Le Figaro).

 

 

Combien sont-ils, ces exilés dans un monde qui ne les voit pas ? Un monde qui préfère investir dans une assurance-conscience multiculturelle et aller secourir des déshérités hors de nos frontières et nos us et coutumes, bien plus médiatiquement rentables que ces vieux et ces sans-abri qui dérangent parfois notre tranquillité lorsqu’ils meurent en trop grand nombre : voir la canicule de 2003 qui fit environ 20.000 morts rien qu’en France. Des morts dont beaucoup, j’en suis convaincu, auraient pu être évités si notre société de l’égoïsme et de l’égocentrisme avait pris le temps de les regarder quand ils étaient vivants.

 

 

 

Parmi ces fantômes du monde moderne, il y a les très vulnérables SDF, à l’espérance de vie réduite, qui meurent en nombre et auxquels on n’a pas été en mesure de trouver des logements, miraculeusement apparus pour les migrants. Charité désordonnée, en somme.

 

 

 

 

Selon Nicolas Clément, président du collectif Les Morts de la rue, « on est autour de 500 décès par an ». Il ajoute : « Selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), il pourrait y avoir entre 2.700 et 2.800 décès de sans domicile fixe par an » (Le Figaro).

 

 

 

Combien sont-ils, ces exilés dans un monde qui ne les voit pas ? Un monde qui préfère investir dans une assurance-conscience multiculturelle et aller secourir des déshérités hors de nos frontières et nos us et coutumes, bien plus médiatiquement rentables que ces vieux et ces sans-abri qui dérangent parfois notre tranquillité lorsqu’ils meurent en trop grand nombre : voir la canicule de 2003 qui fit environ 20.000 morts rien qu’en France. Des morts dont beaucoup, j’en suis convaincu, auraient pu être évités si notre société de l’égoïsme et de l’égocentrisme avait pris le temps de les regarder quand ils étaient vivants.

 

 

 

 

 De nos jours, chez nous, on compte plusieurs millions de célibataires, plus encore de personnes communiquant via les réseaux sociaux mais qui en sont paradoxalement devenues incapables dans la vraie vie, comme si les Français avaient perdu ce fameux fil d’Ariane dont on nous rebat pourtant les oreilles : le lien social. Et, au passage, le communautarisme, qui clive à outrance, n’y a pas peu contribué.

 

 

 

Il ne nous reste plus qu’à invoquer la deuxième vertu théologale – l’espérance – et croire que la vie de ces oubliés est à présent meilleure.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

11:05 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

24/10/2017

Conseil d’Etat & crèches dans les mairies : la réponse délirante du Grand Orient de France:

 

 

 

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Le 9 novembre dernier, le Conseil d’Etat a autorisé sous strictes conditions, l’installation de crèches dans les mairies. Les pré-requis sont « le contexte de l’installation : celui-ci doit être dépourvu de tout élément de prosélytisme » ; « les conditions particulières de l’installation » ; « l’existence ou de l’absence d’usages locaux » ; enfin le « lieu de l’installation ».

 

 

 

Car, pour le Conseil d’Etat, si l’article 28 de la loi de 1905 pose l’interdiction « d’élever ou d’apposer des emblèmes ou signes religieux sur les emplacements publics », tout le problème de la crèche est qu’elle peut avoir « plusieurs significations. Elle présente un caractère religieux ; mais elle est aussi un élément des décorations et illustrations qui accompagnent traditionnellement les fêtes de fin d’année, sans signification religieuse particulière ».

 

 

 

 

En résumé, le Conseil d’Etat autorise les crèches en mairie car elles sont aussi des décorations profanes ou folkloriques pour la période de Noël. C’est incroyable d’en arriver à devoir faire un numéro d’équilibriste juridique pour autoriser une tradition religieuse multiséculaire, mais on attendait pas mieux de la République.

 

 

 

Il n’en fallait pas moins à une ramification de la secte maçonnique, la loge du Grand Orient de France, pour sortir un communiqué délirant. Selon ces bouffeurs de curés; la décision du Conseil d’Etat « fragiliserait même le principe de laïcité dans notre pays » (si seulement…).

Voici la totalité du communiqué :

 

 

 

 

Crèches de Noël : le principe de laïcité fragilisé

 

 

 

Pour le Grand Orient de France, la décision du Conseil d’Etat du 9 novembre dernier relative à l’installation des crèches de Noël dans les édifices publics fragilise le principe constitutionnel de laïcité dans tous ses éléments constitutifs : neutralité des personnes publiques à l’égard des cultes, liberté de conscience et égalité des droits des citoyens devant la loi.

 

 

 

Les contorsions du Conseil d’Etat visent à accorder aux crèches de Noël une pluralité de significations et singulièrement un caractère festif impossible à appréhender objectivement en droit pour autoriser, sous des conditions au périmètre incertain, ces crèches dans les bâtiments publics.

 

 

Elles le conduisent à écarter l’application de la loi de 1905, notamment dans ses articles 2 et 28.

 

 

 

La haute juridiction administrative s’interdit ainsi de garantir l’obligation de neutralité de la puissance publique. En permettant une plus grande immixtion du religieux dans la sphère publique, cette décision contribue à une confessionnalisation de la société que nous dénonçons comme contraire à la liberté de conscience.

 

 

 

En reconnaissant la primauté des prétendues traditions chrétiennes de la France sur la loi républicaine, elle affaiblit le principe d’égalité tel qu’il est défini par l’article 1er de la Constitution (« sans distinction d’origine, de race ou de religion ») et porte en elle le germe de revendications identitaires dangereuses pour la cohésion nationale.

 

 

Le Grand Orient de France condamne fermement le glissement sémantique encouragé par cette décision, c’est à dire la transformation d’une manifestation objectivement cultuelle en manifestation festive culturelle.

 

 

10:26 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

10/10/2017

LA PMA POUR TOUTES :

 

 JUSTICE SOCIALE OU CAUCHEMAR COLLECTIF ?

 

 
 
 
 
 

Marlène Schiappa a vraiment l’air d’y tenir, à cette légalisation de « la PMA pour toutes », Emmanuel Macron l’a promis, et c’est maintenant au tour d’Édouard Philippe de s’y déclarer plus ou moins favorable.

 

 

L’idée, c’est quoi ? Faire plaisir aux femmes en leur accordant plus de justice sociale ?

 

 

Ces femmes concernées, justement, ces célibataires et celles en couple homosexuel qui veulent tant un enfant sans père ont-elles vraiment réalisé ce qu’est une PMA ?

 

 

L’expérience de ces couples hétérosexuels infertiles qui, avant elles, ont eu recours à ce procédé n’est pourtant pas si rose… Car pour fabriquer un enfant via PMA, mieux vaut s’armer de patience ; l’accès à des dons de gamètes masculins nécessite de déposer un dossier auprès des fameux CECOS (banques de sperme agréées par l’Agence de la biomédecine). Les donneurs de sperme qui alimentent ces banques se font rares en France, au point que certains spécialistes comme le professeur Guérif tirent la sonnette d’alarme sur la pénurie de gamètes en France.

 

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : actuellement, 3.000 couples hétérosexuels sont en attente de gamètes masculins (pour 1.500 couples ayant obtenu satisfaction en moyenne par an). Le délai moyen pour obtenir ces fameux gamètes varie entre 15 mois et 2 ans selon les centres. Imaginons une seconde ce qui se passera lorsque les femmes seules ou en couples viendront grossir les rangs des candidats au bonheur.

 

 

Reste alors, pour les femmes en mal d’enfant, « la débrouillardise » : départs à l’étranger pour celles qui peuvent débourser un minimum de 10.000 euros pour une PMA et recours au « marché noir des géniteurs du Net » pour les plus aventureuses et les moins fortunées.

 

 

L’ouvrage de Sarah Dumont (Super-géniteurs, enquête sur le don de sperme sauvage en France) mérite d’être connu car il dévoile bien la réalité sordide qui attend ces candidates à la parentalité.

 

 

Via Facebook ou sur des sites de rencontres ou de « coparentalité », de généreux donateurs postent en toute illégalité des annonces pour dépanner les femmes en mal d’enfant. Les profils sont variés : entre « Alexandre, le compulsif », « Francis, l’altruiste », « André, le père manqué » et « Justin, le repenti », pas de quoi se rassurer…

 

 

Prédateurs sexuels, parfaits humanistes, totalement désaxés, gentils futurs papas, certains arrondissent leurs fins de mois alors que d’autres « ne veulent rien d’autre qu’être papa, c’est tout ».

 

 

Ed, par exemple, a un grand cœur : à force de « rendre service », il est papa de 112 bambins répartis dans le monde. Prévoyant, il tient bien à jour son fichier Excel des naissances ; il pourra ainsi rassurer ses enfants quand ils auront grandi car « ceux qui veulent s’assurer qu’ils ne sont pas en train de tomber amoureux de leur demi-frère ou sœur n’auront qu’à lui passer un coup de fil »…

 

Et puis il y a aussi l’histoire de ces deux femmes qui ont fait appel à un donneur juste une fois ; elles pensaient qu’elles n’en entendraient plus jamais parler, mais ça ne s’est pas passé comme ça… Quelques mois après la naissance de l’enfant, le gentil géniteur a refait surface, taraudé par ses envies à lui aussi d’être père ; le début d’un long chantage et d’un cauchemar pour ces deux mamans qui ne pensaient qu’à elles…

 

 

De toutes ces situations scabreuses naît une grande inquiétude quant au sort des femmes et celui des enfants ainsi conçus. Souhaite-t-on tant que ça à amplifier ce sordide marché qui font les affaires de certains ?

 

 

La légalisation de la rémunération des donneurs ne règlera rien. Bien au contraire, elle amplifiera ce phénomène de précarisation des femmes. Car rémunérer un donneur, c’est accepter que le corps humain soit « marchandable ». On ne voit pas, alors, comment interdire la location de ventre, autrement dit la gestation pour autrui, ne serait-ce qu’au nom d’une certaine justice sociale…

 

 

À croire que le bonheur des femmes version Marlène Schiappa pourrait réellement virer au cauchemar des femmes.

 

 

 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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19/09/2017

Avortement : quand ces sacrifices humains s’arrêteront-ils ?

 

 

Le 17 janvier la loi Veil a soufflé ses quarante-deux bougies lugubres. En l’espace d’un peu plus de quatre décennies ce sont huit à dix millions d’enfants à naître qui ont été tués, éventrés, aspirés dans le ventre de leur mère. En toute légalité. Et cet acte horrible est même remboursé par la Sécurité sociale comme s’il s’agissait d’une maladie. D’abord à 70 % par la loi Roudy en 1982 et depuis avril 2016 à 100 %, non seulement l’acte chirurgical lui-même mais tout ce qui le précède et le suit. L’échographie du bébé d’une femme qui veut mener sa grossesse jusqu’à son terme est actuellement moins remboursée que celle d’un bébé destiné à être froidement éliminé. Cela suffirait à soi seul à condamner notre société.

 

 

 

Comme toujours dans ces questions l’ennemi avance masqué et procède par étapes. La loi Veil réservait officiellement l’IVG, un pudique acronyme qui cache un acte horrible, aux cas de détresse, un entretien préalable était également obligatoire, ainsi qu’un délai de réflexion. Au fil des années toutes ces restrictions uniquement destinées à faciliter l’adoption de la loi du 17 janvier 1975 ont disparu les unes après les autres : l’entretien préalable et l’autorisation parentale pour les mineures ont été supprimés en 2001, la notion de détresse a été abrogée en 2014, la clause de conscience pour les responsables de service de gynécologie et d’obstétrique des hôpitaux publics a été supprimée tandis qu’a été réduite celle des médecins qui ont l’obligation de communiquer à la femme des noms de praticiens pratiquant l’avortement (loi Aubry de juillet 2001), le délai de réflexion a, quant à lui, été éliminé en janvier 2016. Pour l’achat d’un bien, d’une voiture, d’un logement, d’un appareil électro-ménager le consommateur a un délai de sept jours pour se rétracter mais une femme peut avorter sans aucun délai. Pour les quarante ans de la loi Veil, l’Assemblée nationale a voté le 26 novembre 2014 par 143 voix contre 7 une résolution pour « réaffirmer le droit fondamental à l’IVG en France et en Europe ». L’avortement n’est donc même plus considéré comme un pis aller, un mal inévitable (discours tenu dans les années 1970) mais comme un droit fondamental, une conquête fantastique, le symbole magnifique de la liberté et de l’émancipation féminines.

 

 

 

Ce qui est d’ailleurs un mensonge éhonté car, loin de libérer la femme comme le prétendent les féministes, la banalisation de la contraception et de l’avortement lui a considérablement nui. Car enfin c’est la femme moderne, et quasiment elle seule (la contraception chimique masculine étant quasiment inexistante) qui, au risque de ruiner sa santé, de bouleverser son métabolisme et sa psychologie, porte le poids de la pilule, du stérilet, du diaphragme, des spermicides, de la pilule Norlevo ou du RU 486 en vente libre dans les pharmacies ! Et ce qui est vrai de la contraception et de l’avortement l’est aussi dans une certaine mesure de l’avortement, du Pacs et du concubinage où c’est souvent la femme qui est socialement et psychologiquement la plus fragilisée. Ce n’est d’ailleurs un secret pour personne que l’avortement fut cyniquement favorisé dans les pays de l’Est car les dirigeants communistes pouvaient ainsi mieux contrôler la vie intime des femmes. On se demande là encore où est l’émancipation féminine.

 

 


Toute opposition au massacre industriel des innocents est quasiment un blasphème dans leur République. Depuis 1993 il existe un délit d’entrave à l’IVG qui interdit tout rassemblement, même pacifique et silencieux, à proximité des avortoirs (en vertu de cette loi inique le docteur Dor est allé plusieurs mois en prison en 1998 et a été ruiné en étant condamné à plusieurs dizaines de milliers d’euros d’amende) et dans quelques semaines cette disposition d’exception sera étendue à Internet. Le délit d’entrave numérique à l’IVG vise en effet les sites et les blogs qui militent contre l’avortement au motif qu’ils pratiqueraient la désinformation (sic !). Toute réserve exprimée à l’égard de ce qu’il faut bien appeler des sacrifices humains à grande échelle déclenche une levée de boucliers et l’hystérie des promoteurs de la culture de mort.

 

 

 

Les chiennes de garde, qui ne sont plus depuis longtemps une poignée d’activistes excitées mais ont des maroquins ministériels comme Marisol Touraine, crient actuellement au scandale. Non content d’avoir fait publier par Le Figaro une publicité de sa campagne « IVG : Tous concernés », le collectif La Marche pour la Vie — qui rassemble plusieurs associations pro-vie telle la fondation Jérôme Lejeune et qui a organise le dimanche 22 une grande marche à Paris — a en effet affiché le lundi 16 janvier ses publicités aux slogans éloquents dans plusieurs abribus parisiens. On y voit un médecin affirmer à une patiente « C’est une courte intervention (pour une longue dépression) », une mère dire « Ma fille je ne te laisserai pas (ruiner ta vie avec ce type) »ou encore un homme rassurant sa concubine : « T’inquiète, je vais t’aider (à ne pas gâcher ma vie) », la campagne juxtaposant des paroles qui se veulent rassurantes avec les arrière-pensées supposées des protagonistes encourageant la femme enceinte à avorter. Il n’en fallait pas plus pour déclencher l’ire de certains habitants du quartier, et, magie des réseaux sociaux, l’entreprise JC Decaux, qui possède les panneaux d’affichage, est aussitôt alertée. Mise en demeure de s’expliquer, la société affirme qu’elle n’a rien à voir avec l’opération, et pour montrer sa bonne volonté, dépêche aussitôt ses agents afin de cacher ces affiches que l’on ne saurait voir et même… porte plainte contre la Marche pour la vie ! C’est faire montre de beaucoup de zèle pour contenter des décideurs avides de leurs 220.000 IVG annuels.

 

 

 

Ni “scandale” ni “polémique”, en revanche, lorsque le gouvernement affiche partout, et avec nos deniers, des images de grandes embrassades homosexuelles avec des slogans bien plus explicites comme « avec un amant, avec un ami, avec un inconnu » ou « coup de foudre, coup d’essai, coup d’un soir » pour promouvoir l’usage tous azimuts du préservatif. Ou plutôt si, polémique il y a, lorsque les utilisateurs catholiques de Twitter et de Facebook s’en sont offusqués. Nos lecteurs l’auront compris, il faut se scandaliser à bon escient, et comme le soulignait une campagne pro-vie il y a quelques années, préférer les causes à la mode, comme la défense des baleines ou des oies gavées plutôt que celle des enfants à naître.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Car, disons-le franchement, la loi Veil n’est qu’un échec apparent. Loin de vouloir restreindre les IVG comme c’était sa finalité officielle, elle participait en fait de cette volonté de subvertir la société, de bouleverser les mœurs, d’atteindre le sens moral et de liquider le monde blanc, européen et chrétien par l’offensive conjointe et concomitante de la limitation des naissances indigènes et de l’immigration de masse. De même loin de freiner les avortements, la généralisation de la contraception les a contraire favorisés. Et ce phénomène s’observe partout. Ce n’est qu’un apparent paradoxe. Dès lors que l’on s’en prend à un pan de la morale, tous les autres s’effondrent rapidement de sorte qu’il n’est pas excessif d’affirmer le lien logique et comme nécessaire entre toutes les lois de destruction de la famille, de la nuptialité et de la natalité, du divorce au concubinage en passant par le Pacs, le “mariage” homosexuel, la contraception et l’avortement. Après avoir détruit le mariage (concubinage, divorce), on le singe (Pacs, « mariage pour tous »). Il ne s’agit même pas là d’un jugement moral mais d’un simple constat partout vérifiable. Lorsqu’on développe une atmosphère hédoniste, subjectiviste, que l’on dilue le sens des responsabilités, que l’on promeut sans vergogne toutes les formes de sexualité, il ne faut pas s’étonner que le nombre d’IVG ne cesse d’augmenter. Or la mentalité contraceptive favorise l’individualisme et la dilution des responsabilités.

 

 

Reste qu’il n’est nul hasard, nulle fatalité dans cette révolution du droit de la famille, de la loi Naquet (1884) rétablissant le divorce aux lois Neuwirth (1967) et Veil (1975) en passant par la théorie de genre de Judith Butler et le «mariage pour tous ». Voulu par les loges maçonniques et par les cosmopolites, le génocide par persuasion ou par anesthésie de notre civilisation rend possible l’avènement du mondialisme métisseur qui n’entend pas que se dressent sur son chemin des peuples enracinés, croyant en des valeurs intangibles et ayant la foi chevillée au corps. Il lui faut des esclaves apostats se satisfaisant d’être des consommateurs, des jouisseurs, évoluant tels des automates ou des pantins dans un monde purement matérialiste où Dieu même s’est retiré puisqu’il n’y est plus ni accueilli ni attendu ni aimé.

 

 

Jérôme Boubon, Directeur de Rivarol

 

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